Contenu du sommaire

Revue Revue de science criminelle et de droit pénal comparé Mir@bel
Numéro no 2, avril-juin 2012
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • In memoriam

  • Doctrine

    • Droit pénal et souveraineté démocratique : la France est-elle en train de perdre la maîtrise de son droit pénal ? - Christophe Eoche-Duval p. 305-314 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'auteur estime que le droit pénal doit être fondé sur la souveraineté démocratique, davantage encore que la souveraineté nationale, pour conserver une légitimité populaire. Sous la Constitution de 1958, c'est le législateur, au nom du peuple souverain, qui est censé attribuer cette légitimé. Pourtant, même quand une loi formelle semble bien à l'origine d'une norme, pénale ou non pénale, il n'est plus aussi certain que le Parlement l'ait librement et démocratiquement décidée. C'est que l'article 55 de la Constitution, en prévoyant la suprématie de la norme internationale ratifiée sur les lois internes, a introduit un changement qui n'a pas pu être correctement évalué dans ses conséquences en 1958, à cause de la moindre activité internationale par rapport à aujourd'hui. La moitié des lois votées sont des lois de ratification d'accords internationaux, sans débat ni amendements. Les directives sont transposées sans marge de manœuvre. Le droit pénal moderne n'échappe pas à ces conséquences qui font que le droit international pénal ou le droit communautaire pénal, par l'effet de l'article 55, enlèvent au peuple français en tant qu'ultime souverain, toute réelle détention démocratique de son droit pénal. En ce sens, on peut craindre que le peuple français ait perdu toute maîtrise de son droit pénal.
      The author argues that criminal law must be based on democratic sovereignty, even more than national sovereignty (called also State sovereignty), to retain democratic legitimacy. Under the 1958 French Constitution, it is the Parliament, on behalf of the sovereign people, which is supposed to attribute this legitimacy. Yet even when a formal law seems to implement a standard, criminal or not, it is no longer so certain that Parliament has decided freely and democratically. The reason is art. 55 of the French Constitution, providing for the supremacy of international standard ratified over domestic laws, introduced a change that could not be properly assessed in its consequences in 1958, due to lower international business compared to that of today. Half of the laws adopted are laws ratifying international agreements, without debate or amendments. U.E. Directives are transposed without flexibility. Modern criminal law is not immune to these consequences that make the international criminal law or criminal U.E. law, by virtue of art. 55, remove the French people, as ultimate Sovereign, any real democratic ownership of its criminal law. In this sense, it is feared that the French people as the only Sovereign have lost all control of its criminal domestic law.
    • La répression des pratiques anticoncurrentielles par les institutions de l'Union européenne : (1er juill. 2010 - 1er mai 2012) - Laurence Idot p. 315-341 accès libre
    • De la censure constitutionnelle de la loi « visant à réprimer la contestation de l'existence des génocides reconnus par la loi » - François Brunet p. 343-351 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La décision rendue par le Conseil constitutionnel le 28 février 2012 censure le dispositif législatif visant à réprimer la contestation de crimes de génocide reconnus par la loi, en se fondant essentiellement sur la violation du principe constitutionnel de liberté de communication et d'expression. Pourtant ce motif ne semble pas être le seul, car la décision énonce également qu'une disposition législative reconnaissant un crime de génocide ne serait pas normative, ni donc constitutionnelle. Or en s'avançant sur le terrain de la normativité, le Conseil peine à convaincre : non seulement le défaut de portée normative d'une loi recognitive est discutable, mais en outre il engendre une incertitude regrettable sur la portée exacte de la censure prononcée.
      On February 28th, 2012, the French constitutional council ruled that the statute outlawing the denial of a genocide recognized in statutory law is unconstitutional. Its decision is based primarily on the violation of the constitutional principle of freedom of communication and speech. However the justification of the decision seems to rest on an additional element : the solution further states that a statute merely recognizing a crime of genocide would not be normative and would therefore be unconstitutional. This explicit reference to the normativity of staturory law remains unconvincing : not only does the lack of normativity of recognitory legislation seem debatable but the argument also casts some unfortunate doubt on the standing of the council's ruling.
  • Variétés

    • La chambre criminelle et l'embuscade d'Uzbin - Pierre-Jérôme Delage p. 353-360 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La chambre criminelle de la Cour de cassation a admis la recevabilité de la plainte avec constitution de partie civile des familles des soldats morts dans l'embuscade d'Uzbin. Une instruction va donc pouvoir être menée, laquelle devra prendre en compte la spécificité du métier militaire.
      The criminal chamber and the Uzbin Valley ambush - The criminal chamber of the Court of cassation has judged allowable the procedure started by the families of the soldiers who died in the Uzbin Valley ambush. A judicial investigation is going to begin, which will have to consider the specificity of the military job.
    • Le juge et moi - Marie Pariguet p. 361-370 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Renforçant la participation des citoyens au fonctionnement de la justice, la loi du 10 août 2011 conforte la montée de l'individualisme au sein de la justice pénale. Or, l'individualisme fragilise le rôle du tiers à travers la figure du juge. Il altère le schéma séculaire d'une justice externalisée en charge de rétablir l'équilibre social compromis par la commission de l'infraction. L'individualisme ébranle donc la justice dans sa mission de régulation sociale parce qu'il ébranle la conception traditionnelle du lien social et par là même la notion d'individu. La loi du 10 août 2011 nous invite donc à analyser, sans doute pour les redéfinir, les rapports entre le juge et l'individu, entre le Tiers et Moi.
      Strengthening the participation of the citizens in the administration of justice, the law of August 10th, 2011 consolidates the rise of the individualism in criminal justice. But, the individualism weakens the role of the third through the figure of the judge. It distorts the secular plan of a justice outsourced to restore the social balance broken by the commission of the offense. The individualism thus shakes the justice in its mission of social regulation because it shakes the traditional conception of the social link and there even individual's notion. The law of August 10th, 2011 thus invites us to analyze, doubtless to redefine them, the relationship between the judge and the individual, between the Third and I.
  • Chroniques

  • Informations

  • Bibliographie