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L'invention du lieu touristique. La définition des conditions de l'« invention » du lieu touristique permet de mieux comprendre le fonctionnement du tourisme contemporain. L'« invention » en question consiste en une utilisation nouvelle d'un lieu existant qui aboutit, à la fois, à le subvenir et à l'agrandir. Elle est également à l'origine d'un contrat initial tacite passé entre la société d'accueil et les premiers touristes, contrat qui détermine largement l'évolution du territoire touristique.

Connaissance et symbolique de la montagne chez les érudits médiévaux. Après avoir passé en revue les montagnes connues au Moyen Age et leurs caractéristiques, on aborde la conception médiévale de la montagne, en la mettant en rapport avec la cosmologie. L'altitude est au Moyen Age un domaine paradoxal, tempéré en raison même de sa proximité avec les Cieux incorruptibles. La montagne médiévale par excellence est en fait le Paradis terrestre, véritable « sommet du monde » ; et toutes les hautes montagnes connues participent quelque peu de son essence édénique. Pour cette raison même, les savants ne peuvent saisir les effets réels de l'altitude, qui ne seront découverts qu'à partir de la Renaissance. Celle-ci entraîne une désacralisation de la montagne ; pourtant, de nos jours encore, la trace de l'origine édénique de celle-ci peut se retrouver dans le mythe himalayen.

La montagne en ses thermes : de Montaigne à Michelet. Montaigne (Journal de voyage en Italie, 1580-1581) et Michelet (La montagne, 1868) donnent forme littéraire à l'activité touristique la plus anciennement attestée, le voyage aux bains. Sous prétexte de cure, le tourisme thermal associe fréquentation mondaine, rituel thérapeutique, et implications imaginaires de la profondeur, de l'origine, et du fluide vital. Cette synthèse originale engendre une architecture spécifique qui marque fortement les piémonts (Casinos, grands hôtels, établissements de bains). Elle permet en outre aux divertissements et aux jeux de hasard de faire bon ménage avec des conceptions sanitaires ascétiques. Ce mélange de futilité et de discipline dessine l'image d'un tourisme immémorial.

Variété alpine : l'épopée d'un avocat grenoblois. Henri Ferrand (1853-1926) est de ceux qui contribuent à l'explosion du tourisme en Dauphine. Représentatif de la bonne bourgeoisie provinciale, cet avocat grenoblois met son zèle et ses convictions au service du développement et de la diffusion de l'alpinisme régional. Lentement l'histoire s'écrit; tumultueuse et passionnelle, à l'image de ces hommes de caractère qui marquèrent l'âge d'or de l'alpinisme.

Tartarins d'hier et d'aujourd'hui. Tartarin incarne une certaine façon de faire de la montagne : beaucoup de discours mais peu de résultats. Tout est dans le récit et dans la tenue, la montagne... on y va le moins possible ! Cet archétype de l'alpinisme fanfaron a eu beaucoup de succès : on le retrouve aussi bien en dessins que dans des récits, à l'humour plus ou moins involontaire. Sous des formes diverses, on le retrouve aujourd'hui encore. Quelques exemples sont là pour le démontrer : il y a une étonnante similitude entre certains comportements des alpinistes d'hier et d'aujourd'hui. L'homo turisticus tartarinus est une espèce biologique très stable.

Homo turisticus selon Samivel. In: Revue de géographie alpine, tome 79, n°4, 1991. pp. 83-87.

Le touriste et son guide. Le personnage du guide est un interlocuteur privilégié du spécimen singulier de touriste montagnard qu'est l'alpiniste. Par les valeurs changeantes qu'il incarne depuis plus de deux siècles, le guide est aussi un miroir dans lequel le touriste trouve à la fois son double et son contraire. La littérature alpine du XIXe et du XXe siècle nous apporte un éclairage stimulant sur cette relation passionnée et parfois tourmentée, entre l'alpiniste citadin et le « montagnard ». En nous appuyant sur sur un corpus d'une vingtaine de textes écrits de 1870 à nos jours, ainsi que sur les termes de la réglementation professionnelle, nous pouvons saisir la dimension socio-historique des différentes phases de l'élaboration de l'identité réciproque du touriste et de son guide.

Homo montivagus saisi par la publicité. L'objectif de cet article est de comprendre la démarche de homo turisticus en étudiant les structures de l'imaginaire de la montagne, à partir d'un corpus de publicités contemporaines. Celles-ci sont analysées dans leur double niveau de signification : au second degré, elles véhiculent l'imaginaire anthropologique hérité des mythes ; au premier degré, elles montrent comment le tourisme montagnard aujourd'hui s'approprie et transforme les images traditionnelles de la montagne.

Entre héroïsme et hédonisme : la montagne au corps-à-corps. La montagne est un environnement où l'on ne cesse de monter et de descendre. Cette évidence nous fera visiter la vie quotidienne d'hier et d'aujourd'hui, les débuts du tourisme et les phases successives d'un investissement de l'environnement par le corps à travers l'évolution des sports de montagne, en pratiques, en discours et en images. A l'heure où les techniques virtualisent au quotidien le rapport du corps à son environnement, un lieu s'offre à l'usage du corps, et des faits significatifs nous aideront à comprendre les modalités de cet investissement.