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Dans les Alpes Orientales, un grand nombre de dépôts fossilifères recouverts de moraine wurmienne ont été attribués par différents auteurs au Würm moyen (stade isotopique 3). Cette classification repose essentiellement sur des datations absolues au 14 C. Mais dans la plupart des cas elle est incorrecte car la flore pollinique des sites datés signe très souvent leur appartenance, soit au dernier interglaciaire, soit à des interstades du Wiirm précoce. Quelques rares datations cependant peuvent être considérées comme valables et seront discutées. L'étude critique de l'ensemble des sédiments datés conduit à préciser le déroulement des différentes phases de la glaciation wurmienne.

Après avoir décrit l'étagement morphodynamique très net du versant ubac (sédimentaire) du Val Veny, l'auteur montre que cette organisation de versant considérée comme classique ne se retrouve pas sur le versant SE du massif du Mont Blanc, du fait de l'effet de masse. Au contrôle bioclimatique résultant des variations d'altitude s'ajoute en effet un contrôle structural dont le rôle est majeur tandis que doivent être intégrées les modifications de l'étagement morphodynamique avec le temps, dont témoignent les formes héritées.

Le suivi d'une ravine d'érosion, taillée dans des marnes miocènes du Prérif oriental, pendant une période très humide, a permis de dégager un modèle global de son fonctionnement et d'évaluer les différents processus qui contrôlent son évolution pendant chaque saison. La tendance au ruissellement et au creusement est très nette pendant la saison d'automne. Elle reste favorable à l'approfondissement de la ravine et des rigoles agissant sur les parois, avec des points d'élargissement des flancs, liés à des effondrements très localisés. En revanche, l'hiver est dominé par une variété de processus de solifluxion permettant une forte ablation sur les flancs et un comblement du lit, sans toutefois exclure une évacuation partielle des dépôts et un ravinement sur les versants. Les deux flancs, d'expositions différentes, présentent, effectivement, une évolution différente très nette. Ils s'opposent à la fois par la nature des processus agissant sur chacun d'eux ainsi que par l'inégale production de sédiments.

Depuis la fin des années quarante, le lac proglaciaire d'Arsine (Alpes françaises, massif des Ecrins-Pelvoux) s'est rapidement développé en arrière d'une puissante digue morainique édifiée lors du Petit Age de Glace. L'extension accélérée de ce plan d'eau a alors amené les experts scientifiques à envisager la possibilité d'une vidange brutale de la cuvette lacustre et d'une submersion catastrophique des villages situés en contrebas. Des travaux d'urgence ont donc été entrepris dès 1986 pour lui associer un exutoire artificiel permettant d'en contrôler le niveau. Suite à l'accélération du recul du glacier durant ces dernières années, cette marge proglaciaire n'a plus aujourd'hui tout à fait le même visage. On peut donc se demander si cette transformation radicale du paysage n'est pas susceptible de remettre en cause l'efficacité des aménagements déjà réalisés. Un premier état des lieux, associant l'approche quantitative du terrain (relevés topographiques et bathymétriques) et l'analyse diachronique des sources documentaires, apporte à ce propos des éléments de réponse qui tendent à démontrer l'opportunité d'un suivi régulier de ce secteur encore, semble-t-il, très vulnérable.

Les politiques d'urbanisme et d'aménagement dans les Alpes occidentales italiennes se doivent d'affronter avec une attitude critique l'imposante présence des résidences secondaires. Cet article propose une reconstruction des aspects les plus problématiques à travers une définition des conditions actuelles, un cadre des coûts et bénéfices locaux associés des résidences secondaires et enfin les conditions et les opportunités des politiques d'urbanisme. Les résidences secondaires ont redéfini le paysage physique, économique et culturel de la montagne. Leur diffusion est liée au système de garanties accordées à la classe moyenne, au secteur des constructions et à la propriété individuelle. Dans la dernière décennie nombreux sont les signaux de réduction de l'expansion, signes d'une saturation des espaces - tant physique, qu'économique et (probablement) culturelle - de croissance. Les taux d'expansion des résidences « non occupées » (ainsi définies par les recensements) diminuent radicalement presque partout dans les Alpes occidentales italiennes. Au processus de valorisation de l'immobilier touristique indifférent aux lieux, se substitue aujourd'hui un éventail de situations variées. La résidence secondaire est aussi, par exemple, le terrain des « investisseurs irrationels » qui restructurent l'ancienne maison de famille. Les habitations sont temporaires mais riches de signifiés. La présence de résidences secondaires produit, généralement, plus de coûts que de bénéfices pour les sociétés et les économies locales. La seule condition pour que les bénéfices égalent ou dépassent les coûts est la réutilisation des villages et des bâtiments abandonnés. Le genre d'accueil — hôtelier versus résidentiel - semble être l'indicateur principal des caractères et des résultats des modèles de développement touristique local. Les résidences secondaires, du point de vue de l'accueil, sont le symbole de la « non politique » touristique italienne. Si l'on compare les taux d'utilisation des structures hôtelières et des résidences secondaires, le handicap de ces dernières est évident. En ce qui concerne les stations des sports d'hiver, les effets sur la gestion et la rente des remontées mécaniques sont parfois dramatiques. La « boite à outils » à disposition des politiques d'aménagement et d'urbanisme, prévoit la réduction des prévisions d'expansion, la valorisation des besoins résidentiels locaux, la promotion et la réutilisation des vieux bâtiments et la rationalisation de l'offre d'accueil. Mais la gestion de l'existant semble aujourd'hui plus complexe. Un travail patient de re-signification est nécessaire Une re-signification qui concerce matériellement les palazzine (bâtiments résidentiels) des années soixante dix, les grands ensembles touristiques et les hameaux. Et aussi une re-signification de l'échange social et économique entre la communauté locale et les citoyens « secondaires », en valorisant le patrimoine des « investissements irrationels » liés à la présence de résidences secondaires. Il s'agit d'envisager un travail complexe qui touche les politiques d'urbanisme, tarifaires, fiscales et culturelles. Un travail long et patient qui semble aujourd'hui indispensable.

Le développement touristique est, depuis de longues années, au cœur du débat sur l'aménagement de la campagne française. Présenté à la fois comme une activité relais, salvatrice d'économies et de sociétés en perdition, fondement du développement local durable, de la diversification agricole, le tourisme doit être aussi un élément de recomposition des territoires. Or, en l'absence de notoriété et de véritable tradition touristiques, l'offre s'exprime dans des cadres politico-administratifs rigides et imparfaits sans réel souci de connaissance de la demande. En définitive, les prestataires s'intègrent dans des réseaux nationaux et le tourisme dépend plus de la qualité des produits et de leur label que des lieux peu connus qui leur servent de support. Hypothéqué par l'approche un peu étriquée de ses promoteurs, le développement touristique de l'espace rural français est loin de répondre aux objectifs qui lui ont été assignés.