Contenu du sommaire : Libérer l'école d'elle-même
Revue | La Revue Nouvelle |
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Numéro | no 2016/5 |
Titre du numéro | Libérer l'école d'elle-même |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Éditorial
- La tentation d'être des ordures - Christophe Mincke p. 2-3
Le mois
- Les rituels scolaires, entre torture et sélection - Renaud Maes p. 4-7
- Légiférer sur la violence éducative ? - Christophe Mincke p. 7-10
- Nucléaire : c'est par où la sortie ? - Julien Vandeburie p. 10-14
- Élections au Pérou : le choix du moindre mal - Géraldine Duquenne p. 14-16
- Théâtre-action en Afrique : une utopie de la recherche de terrain - An Ansoms, Aymar Nyenyezi Bisoka p. 16-19
Dossier. Libérer l'école d'elle-même
- Introduction - p. 22-24
- L'école par (au moins) quatre chemins - Thomas Lemaigre p. 25-30 Une révolution culturelle de l'école ne suffira pas, et personne ne voit d'où elle pourrait partir. Réinventer les structures du monde scolaire nécessite de faire sauter la chape de certains compromis historiques, ce que les détenteurs du pouvoir tendent à voir comme contraire à leurs intérêts, de facto devenus des rentes de situation. Sans projet clair, il ne peut sortir d'améliorations d'une remise à plat de tous les outils, chaque année plus nombreux, qui instrumentent la gestion et la régulation du système scolaire et des établissements, allant de la tuyauterie des instances de concertation à l'ingénierie des indicateurs sans oublier l'inflation des procédures. Et une entrée par les projets locaux et l'innovation portée par des praticiens réflexifs ne contrebalancera pas le poids des structures et l'asphyxie par les instruments. Mais qui a déjà tenté d'emprunter de façon coordonnée ces chemins multiples ? Qui a déjà cherché à décoder, débloquer et réinventer leurs interdépendances ?
- L'éducation, service public ou bien commun ? - Albert Bastenier p. 31-39 L'histoire des institutions scolaires montre que s'y est opérée progressivement une politisation étatique de la culture. Or, ce modèle de transmission des connaissances semble être parvenu à son épuisement. Pour pallier cette crise, ses réformateurs tablent principalement sur une hétérogénéisation des origines sociales et culturelles du public massifié d'élèves que les établissements ne reflètent actuellement pas. Les limites que rencontre cette perspective réformatrice sont toutefois importantes et indiquent que l'école démocratique de masse reste à inventer. Doit-elle être un « service public » standardisateur de « socles de compétences » uniformément administrés à tous si différents qu'ils soient ? Ou être conçue plutôt comme un « bien commun » qui, en matière d'accès aux savoirs, s'avèrerait capable de répondre aux attentes légitimes des différents segments de la société ? Pour se réformer en profondeur face à l'échec scolaire de trop nombreux élèves, l'école a besoin de liberté.
- Comme un combat - Pierre Waaub p. 40-46 L'éducation n'est pas le seul secteur qui soit peu à peu réduit à l'impuissance : les prisons, la justice, la poste, la mobilité, la santé, le logement, la sécurité, sont autant de secteurs dans lesquels les logiques marchandes ont tué toute possibilité de faire valoir des logiques autres que celle du profit. Réformer l'enseignement n'aura de chances de produire de la qualité que si on définit cette qualité à l'aune de logiques propres au service public. Fièrement et avec tous les travailleurs de l'enseignement.
- Entrer dans la réforme par les enseignants - Francis Tilman p. 47-53 L'enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne se transformera en profondeur qu'à la condition de faire son deuil d'une réforme généralisée basée sur un modèle unique d'organisation à adopter par tous les établissements et de démarches pédagogiques identiques à pratiquer par tous les enseignants. Il ne s'agit pas non plus de procéder comme ces dernières décennies à des modifications séquentielles, mais généralisées pour tous les établissements. Un mouvement centripète vers la maitrise des socles de compétences n'est possible que par une innovation différenciée partant des réalités des établissements et de la dynamique de ses travailleurs.
- Pas sans savoir pour quoi - Bernard Delvaux p. 54-60 La question de savoir comment changer le système éducatif n'est pas indépendante de la direction qu'on souhaite imprimer au changement. Si l'on veut que l'éducation poursuive d'autres finalités qu'aujourd'hui et si l'on veut, dans le même temps, tourner la page de la forme scolaire, il faut d'abord parvenir à mettre en mots un horizon désirable et à mettre en réseaux ceux qui veulent tendre vers cet horizon. C'est seulement dans un second temps qu'il faudra chercher à transformer l'essai au plan politique, quand l'alternative sera devenue suffisamment claire et le réseau suffisamment large. Qu'une telle voie paraisse à première vue utopique ne devrait pas nous arrêter.
Articles
- Belgique. L'État échoué - Walter Pauli p. 61-68 L'image du failed state renvoyée à la face de la Belgique par la presse internationale en a choqué plus d'un. Pourtant, les propres dirigeants de ce pays y ont recours depuis des décennies. Et cela fait plus de cinquante ans que la notion d'État échoué colle à l'image que la Belgique a d'elle-même : Belgiekske nikske, pays de singes, homme malade de l'Europe, unique pays au monde à compter deux démocraties, mais pas cinq minutes de courage politique, etc. Un rappel historique de l'éditorialiste flamand Walter Pauli.
- Belgique – 1971-1981 : Decennium Horribile - Pierre Delagrange p. 69-72 L'analyse de Walter Pauli qui précède peut être étendue au champ francophone qui, trente ans avant les Flamands, dénonce, lui aussi, l'État échoué belge. La décennie 1971-1981 a été marquée par une instabilité politique importante qui aura un effet important sur la gouvernance belge.
- Le selfie stick - Christophe Mincke p. 73-75
- Belgique. L'État échoué - Walter Pauli p. 61-68
Italique
- Aux ennemis de la Patrie - Piotr Porayski-Pomsta p. 76-80