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Les débats sur la «nouvelle classe ouvrière » ont été généralement menés en supposant que l'automatisation entraînait par elle-même de nouvelles orientations ouvrières à l'égard de la légitimité du pouvoir dans l'entreprise capitaliste. La validité d'un tel raisonnement ne peut cependant être démontrée que si l'on parvient à établir que les effets de la technologie sont identiques quel que soit le contexte socio-culturel. En comparant les opinions ouvrières dans deux raffineries britanniques et deux raffineries françaises , l'auteur établit que ce n'est aucunement le cas. La similitude technologique n'empêche pas les ouvriers d'admettre bien davantage la légitimité du pouvoir dans les premières entreprises que dans les secondes. Les différences dans les structures d'autorité et l'institutionnalisation des conflits sociaux ont une influence beaucoup plus considérable que la technologie.

La loi de 1971 institutionnalisant le droit à la formation permanente a-t-elle ou non modifié considérablement les possibilités de promotion professionnelle et sociale et pour qui ? L'auteur , qui est un des meilleurs connaisseurs des institutions de perfectionnement pour cadres ou futurs cadres, démontre clairement que leur public appartient aux classes moyennes et ne réussit que dans la mesure où il accepte, avec le savoir nouveau , une idéologie individualiste, méritocratique, favorable à la rationalisation sous toutes ses formes. Ainsi, les nouveaux cadres issus de la formation permanente renforceront le parti moderniste au sein du patronat et des classes dirigeantes mais ne seront pas, selon l'auteur, de ceux qui feront basculer le pouvoir de domination. L'éducation permanente, dans ce secteur, fonctionne comme instance de socialisation à la fraction subordonnée de la nouvelle classe dirigeante.

Les études concernant les problèmes de la justice pénale ont fréquemment essayé de calculer le «coût du crime », sans éviter les concepts et les méthodes les plus discutables. En analysant les coûts des activités de justice pénale dans le cadre d'un arrondissement judiciaire, les auteurs entendent suivre dans cet article une méthode qui évite de tels a priori. Les chiffres qu'ils présentent montrent en tout cas la part considérable des tâches bureaucratiques dans l'ensemble de ces activités. Ils font aussi apparaître que les tribunaux y ont une participation beaucoup plus réduite que la police et la gendarmerie.

La sociologie ne prend généralement en compte que les mouvements sociaux qui , à quelque titre , sont au centre de l'histoire, par les contradictions qu'ils dévoilent , les enjeux qu'ils véhiculent , les transformations qu'ils suscitent. Dans cet article , il s'agit au contraire de phénomènes sociaux qui s'inscrivent «en marge », aux limites du champ social ; ils mettent en cause moins les rapports sociaux concrets que le rapport social lui-même. Ils ont , d'une certaine manière , affaire à la mort , dit l'auteur. Sans doute les exemples peuvent paraître historiquement lointains : le prophétisme calviniste , à la jointure du XVIIe et du XVIIIe siècles ; les sectes des villes languedociennes , à partir de 1719 ; l'utopie fouriériste. A travers ces cas se dessinent cependant trois des figures possibles de cette «dissolution » du rapport social. Qu' elles aient quelque actualité , l'efflorescence de bien des mouvements récents en témoigne , qui prennent place précisément aux lisières du prophétisme , de la secte et de l'utopie.