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A partir d'une enquête réalisée en 1986 sur un échantillon de 830 lycéens d'Elbeuf — petite ville industrielle et populaire de Normandie — , l'auteur propose une relecture critique de la théorie de la reproduction sociale. La croissance de la demande scolaire consécutive à la multiplication des filières (techniques notamment ) remet au cœur des représentations lycéennes de l'avenir professionnel et familial «l'effet promotion » de l'école. Peut-on, dès lors, continuer à ne voir dans cette institution, conformément aux thèses bourdieusiennes, qu'un instrument de soumission, de désenchantement ou de consécration ? L'un des résultats majeurs de l'enquête est l'émergence d'un groupe social novateur, celui des jeunes filles. Issues des couches moyennes et de la classe ouvrière, promues par l'école mais dans des filières incertaines, les lycéennes se révèlent nettement moins conformistes et plus ambitieuses que leurs homologues masculins, plus rebelles peut-être à se conformer aux schémas classiques de la reproduction.

Le caractère protéiforme de l'intervention industrielle de l'État ne signifie ni dispersion, ni incohérence. L'auteur entreprend de montrer à partir de l'exemple des secteurs planifiés — l'espace et les télécommunications — comment les rapports entre industrie et État sont structurés par le cycle technologique du produit. Cycle long, ce processus connaît quatre phases : entre l'innovation, le développement, l'industrialisation et la conquête du marché mondial, vingt ans peuvent s'écouler. Le propos de l'article est de fournir une intelligibilité accrue de l'interaction complexe État-industrie à l'aide d'une analyse des rapports de pouvoir entre les principaux acteurs du développement (institutions de recherche, agences de développement spécialisées, sociétés d'économie mixte et grands groupes industriels ).

Stratégies successorales et stratégies productives entretiennent des rapports étroits. Telle est la thèse défendue ici à propos du cas des exploitations agricoles familiales de la Soûle, province du Pays basque français. La taille des exploitations, leur degré de modernisation et de spécialisation, de même que les contenus et les formes de la production s'expliquent, en grande partie, par les modalités de transfert du patrimoine d'une génération à l'autre. Le principe de l'inégalité des cohéritiers face au partage des biens, principe admis par tous, constitue la clé de voûte des mécanismes de production et de reproduction de ce système ancestral.