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S'interrogeant sur l'impact et l'efficacité des mesures publiques d'incitation à l'embauche de chômeurs, l'article nous montre qu'ils dépendent pour une large part de la position et des stratégies des entreprises utilisatrices. Dans le cas du «contrat de retour à l'emploi», deux critères économiques discriminants (existence ou non de gains de productivité associés à l'embauche; existence ou non d'une croissance de l'entreprise) permettent de délimiter six familles d'entreprises utilisatrices. Des différences s'observent entre elles, tant dans leurs motivations lors du recours à l'aide publique que dans les effets de l'aide. Au demeurant, du point de vue des objectifs poursuivis par l'État, ces six familles d'employeurs traduisent des logiques fort distinctes oscillant entre logique de création d'un emploi stable, logique de réinsertion d'un chômeur et logique antisélective en faveur de chômeurs en difficulté.

Avec le traité de Maastricht et l'accord social à onze, la lente construction de l'Europe sociale devrait entamer une phase nouvelle de son histoire. L'auteur décrypte les nouveaux modes de régulation ainsi que les acteurs privilégiés promus à travers les textes et s'interroge sur leurs effets différenciés pour les systèmes nationaux de relations professionnelles. Mais les appareils organisationnels des acteurs sociaux européens supra-nationaux sont-ils prêts pour se saisir des nouvelles responsabilités qui leur sont imparties et gérer efficacement la diversité des intérêts en leur sein ?

Partant de l'observation de l'évolution du travail dans la presse parisienne et de l'analyse des accords négociés sur les formes d'utilisation de la main-d'œuvre, l'auteur s'interroge sur la nature des nouveaux rapports salariaux établis par ces compromis contractuels. Que deviennent le marché du travail et le syndicalisme de métier avec la modernisation de la presse ? Le nouveau compromis contractuel accepte, avec l'informatisation de la production, un outil plus performant et plus rentable, tout en assurant l'essentiel des garanties du statut des ouvriers du Livre et en obtenant un ensemble de mesures sociales qui compensent les suppressions d'emplois. L'analyse menée s'appuie largement sur la théorie de la régulation.

Face aux pratiques médicales des médecins généralistes, comment se structurent les comportements des homéopathes et acupuncteurs ? En même temps qu'ils se définissent par un sentiment d'appartenance assez fort au corps médical classique, les praticiens des médecines alternatives s'en différencient de par leur offre de soin particulière à une clientèle généralement aisée. Mais ce qui les distingue surtout, c'est leur engagement dans un nouveau modèle culturel dans le champ médical et le fait d'identifier leur métier à une vocation. Quelle est la logique d'action dominante des alternatifs ? À travers leur insertion professionnelle bien ciblée dans le corps médical, leur désir de participer à la production médicale et de réhabiliter l'humanisme face au technicisme dans le métier de thérapeute, ils visent avant tout à institutionnaliser les pratiques de la médecine alternative. Une minorité d'entre eux s'inscrit cependant dans une nette logique de rupture. L'analyse menée repose sur une sociologie de l'action tourainienne.

Se fondant sur trois monographies auprès d'unités de soins spécialisés, l'auteur décrit le difficile travail des soignants - en particulier celui des infirmières - confrontés aux malades atteints du sida. Le constat d'ensemble est celui d'une relative solitude des soignants dans leurs rapports aux mourants, notamment en raison de l'absence d'une démarche organisée de soins palliatifs. L'article rend compte cependant de situations où des liens nouveaux se sont progressivement tissés entre professionnels et personnes atteintes et qui se traduisent par un engagement mutuel, ouvrant une brèche dans la traditionnelle loi du silence.