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Revue | Revue d'économie du développement |
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Numéro | vol. 28, no 3, septembre 2021 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Complémentarité banque-microfinance et intermédiation financière dans l'UEMOA - Thiédjé Gaudens-Omer Kouakou p. 5-35 Cet article est l'une des premières études économétriques de l'effet de la complémentarité banque-microfinance sur l'intermédiation financière dans l'UEMOA. Nous recourons à la méthode FMOLS en panel pour régresser sur la période 1980-2019 les variables d'intermédiation financière (crédits, dépôts, profondeur financière) sur un indicateur de la complémentarité banque-microfinance et diverses variables de contrôle. Les résultats montrent que l'effet de la complémentarité banque-microfinance, en termes relatifs, accroît l'intermédiation financière dans l'UEMOA. L'étude recommande l'approfondissement des relations de dépôts et de crédits entre les banques et les institutions de microfinance (IMF), la réduction de la concurrence entre les banques et les IMF et le renforcement de la viabilité financière des IMF, en vue d'accroître la surface d'intermédiation financière dans l'UEMOA.Codes JEL : D23, G21, L31.This article is one of the first econometric studies of the effect of bank-microfinance complementarity on financial intermediation in WAEMU. We use the FMOLS panel method to regress over the period 1980–2019 the financial intermediation variables (loans, deposits, financial deepening) on an indicator of bank-microfinance complementarity and various control variables. The results show that the effect of bank-microfinance complementarity, in relative terms, increases financial intermediation in WAEMU. The study recommends deepening deposit and loan relationships between banks and microfinance institutions (MFIs), reducing competition between banks and MFIs, and strengthening the financial viability of MFIs, with a view to expanding the area of financial intermediation in WAEMU.
- Diversification rurale non agricole et dépenses alimentaires des ménages : le cas du Cameroun - Ebenezer Lemven Wirba, Francis Menjo Baye p. 37-68 Cet article tente d'évaluer l'effet de la diversification non agricole sur les dépenses alimentaires des ménages ruraux en utilisant les deux vagues les plus récentes des enquêtes sur la consommation des ménages au Cameroun et l'« endogenous switching regression » comme stratégie empirique. Pour atteindre cet objectif, nous identifions les déterminants de la probabilité de l'emploi rural non agricole, les facteurs socio-économiques qui influencent les dépenses alimentaires parmi les ménages qui se diversifient et ceux qui ne se diversifient pas, et les distributions factuelles-contrefactuelles correspondantes des dépenses alimentaires. Les résultats descriptifs donnent des premières indications selon lesquelles les ménages qui se diversifient bénéficient d'une prime de dépenses alimentaires par rapport à ceux qui ne se diversifient pas. Les résultats montrent également qu'une augmentation de la proportion de ménages qui se diversifient dans le voisinage augmente la probabilité que le ménage de référence fasse de même. De plus, ils soulignent que la diversification dans les activités non agricoles génère des gains en termes de dépenses alimentaires de l'ordre de 5 696 XAF par mois chez les ruraux camerounais`renvoi id="re1no1" idref="no1" typeref="note"b1`/renvoib. Ces résultats encouragent les interventions publiques`np pagenum="038"/b qui favorisent la diversification non agricole en vue d'atteindre la sécurité alimentaire en milieu rural.Codes JEL: J21, O13, O12, D24.This paper attempts to evaluate the impact of nonfarm diversification on rural household food spending using the two most recent waves of the Cameroon household consumption surveys and the endogenous switching regression model as the empirical strategy. To achieve this objective, we identify correlates of the probability of rural nonfarm employment, the socioeconomic factors that influence food spending among rural diversifiers and non-diversifiers, and the corresponding factual and counterfactual distributions of food spending. Descriptive results show preliminary indications that diversifiers enjoy a food spending premium over non-diversifiers. Results also show that an increase in the proportion of diversifiers in the neighborhood increases the likelihood that the reference household will be a nonfarm diversifier. Further results show that diversification into nonfarm activities generates gains in food spending in the order of XAF5,696 per month in rural Cameroon. These findings encourage public interventions that promote nonfarm diversification to achieve food security in rural settings.
- Un réexamen de la dynamique de pauvreté au Niger : une approche par les échelles d'équivalence - Youssoufou Hamadou Daouda p. 69-97 Cet article utilise la méthode des échelles d'équivalence pour corriger les estimations officielles de la pauvreté au Niger issues des données d'enquête de ménages. L'effet des échelles d'équivalence a été de rehausser les niveaux de pauvreté, malgré la tendance à la baisse de la dynamique de la pauvreté entre 2011 et 2014. Les tests de dominance stochastique réalisés confirment cette tendance. Par ailleurs, les résultats montrent que les taux de pauvreté sont très sensibles aux variations des dépenses de consommation dans les zones agroécologiques. Les bonnes récoltes peuvent entraîner une réduction rapide de la pauvreté, tandis que les récoltes médiocres et les chocs exogènes ont un impact négatif sur le bien-être. La volatilité du secteur agricole et l'exposition des ménages aux chocs constituent ainsi des déterminants majeurs des changements de la pauvreté. Enfin, les ménages dirigés par des femmes présentent une forte vulnérabilité tant sur le marché du travail que dans la gestion des familles dont elles ont la charge. Cette situation appelle l'attention des pouvoirs publics de mieux intégrer l'aspect genre dans la lutte contre la pauvreté, en renforçant notamment leur capacité d'accès aux ressources financières et institutionnelles.Codes JEL: I31, I32, R12, O55.We use the equivalence scales approach to adjust the official estimates of poverty in Niger based on household survey data. By using equivalence scales, we can see that poverty levels are higher than the official estimates suggest, despite the downward trend in poverty dynamics between 2011 and 2014. The stochastic dominance tests we performed confirm this. Furthermore, the results show poverty levels are very sensitive to fluctuations in agricultural production. Good harvests can lead to a rapid reduction in poverty, while poor harvests and exogenous shocks have a negative impact on well-being. The volatility of the agricultural sector and the exposure of households to shocks are thus major determinants of negative changes in the depth and severity of poverty. Finally, poverty and vulnerability are more prevalent in female-headed households. This situation requires the attention of the public authorities to mainstream gender in the fight against poverty, for example by strengthening their ability to access financial and institutional resources.
- La pauvreté en République du Congo : évaluation multidimensionnelle et déterminants - Anki Yambare, Dukken Gaphi Ossouna p. 99-126 Cet article analyse la pauvreté multidimensionnelle, les inégalités des conditions de vie des ménages au Congo et les facteurs déterminants de la pauvreté multidimensionnelle en appliquant l'approche d'Alkire et al. (2018), en utilisant les outils de l'analyse des inégalités ainsi que la régression logistique, à partir des données de l'enquête à indicateurs multiples (MICS, 2015). Trois dimensions sont considérées : la santé, l'éducation et le niveau de vie des ménages. Il en ressort que 11 % des ménages sont en situation de pauvreté multidimensionnelle. Les femmes (11,7 %) sont plus touchées que les hommes (10,5 %). Les inégalités dans la distribution de la richesse non monétaire à l'échelle nationale sont estimées à 38,3 %. La décomposition de Shapley montre que le milieu rural (26,3 %) contribue plus à l'inégalité que le milieu urbain (7,6 %). Les résultats de cette étude indiquent également que la taille du ménage, le sexe du chef de ménage, l'âge, le niveau d'éducation, le milieu de résidence et le quintile de richesses sont des déterminants importants de la pauvreté multidimensionnelle au Congo. Des politiques sociales de lutte contre la pauvreté et de diversification économique orientées vers les zones rurales sont nécessaires pour réduire le fléau de la pauvreté multidimensionnelle.Codes JEL: I32, D63, O18.This paper analyzes multidimensional poverty and inequalities in household living conditions in Congo, applying the approach of Alkire et al. (2018) and using the tools of inequality analysis, based on data from the Multiple Indicator Cluster Surveys (MICS, 2015). Three dimensions are considered: health, education, and household living standards. It emerges that 11% of households are in a situation of multidimensional poverty. Women (11.7%) are more affected than men (10.5%). Inequality in the distribution of non-monetary wealth at the national level is estimated at 38.3%. The Shapley decomposition shows that rural areas (26.3%) contribute more to inequality than urban areas (7.6%). The results of this study also show that household size, gender of household head, age, level of education, place of residence, and wealth quintile are important determinants of multidimensional poverty in Congo. Social policies of poverty reduction and economic diversification oriented toward rural areas are necessary to reduce the scourge of multidimensional poverty.