Contenu du sommaire : Undoing Naked Truths: Nudity on Stage
Revue | Revue française d'études américaines |
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Numéro | no 171, 2ème trimestre 2022 |
Titre du numéro | Undoing Naked Truths: Nudity on Stage |
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- Nakedness: the Empty Signifier of Contemporary Bodies in Performance? - Émeline Jouve, Xavier Lemoine p. 3-10
- Beyond Sex: Expanding Uses of Nudity in Twenty-First Century American Theatre - Marjorie Heins p. 11-24 Désormais, dans le théâtre américain, le recours à la nudité va bien au-delà des stripteases aguicheurs du début du xxe siècle. La nudité est devenue un moyen d'exploration de divers sujets comme la fragilité de l'amour, l'ignorance des professions médicales, l'esclavage, le racisme, les défis de l'intimité sexuelle. Au cours du temps, la distinction entre la culture érudite et la culture de masse est devenue de plus en plus ténue. De plus, une nouvelle profession, celle d'intimacy director a émergé en réponse au mouvement #MeToo afin de contrôler la façon dont la nudité est exposée. Cet article poursuit la réflexion proposée dans l'ouvrage Sex, Sin, and Blasphemy (1993) de la même autrice.
- “Disclosing Burlesque: On the Possibilities of Satire and the (Fe)Male Gaze in Chicago (1926, 1975, 2002)” - Noelia Hernando-Real p. 25-39 Cet article compare l'érotisation des corps féminins et masculins dans Chicago de Maurine Dallas Watkins (1926) et deux de ses adaptations musicales : la comédie musicale de 1975 de Fred Ebb et Bob Fosse à Broadway et la superproduction à succès de 2002 de Robert Marshall. À partir d'une analyse des différents genres, des procédés dramaturgiques et des ambitions théâtrales et idéologiques qui poussent à montrer le corps nu sur scène et à l'écran, il est proposé une réflexion sur le potentiel émancipateur de la satire féminine et de l'exposition de la chair des femmes.
- Nude Descending a Staircase at the National Endowment for the Arts: A Legal Anatomy of Karen Finley's Constitutional Challenge - Michael Angelo Tata p. 40-56 En 1990, le scandale des « NEA Four » a mis au centre de l'arène juridique la nudité dans les arts au cours d'un procès qui a fini par être entendu par la Cour Suprême des États-Unis. Lors de ce procès, Karen Finley et les trois autres plaignants ont remis en cause l'Amendement Williams/Coleman et demandé qu'il soit abrogé en argumentant qu'il était anticonstitutionnel prima facie. Cet amendement avait ajouté un critère moral, fondé sur la société civile, aux demandes de bourses individuelles déposées auprès de l'agence fédérale pour le financement des arts (NEA), et a, par la suite, entraîné l'annulation des prix obtenus par Finley et ses co-plaignants car leurs spectacles ont été jugés « indécents » par l'administration fédérale. Finley a perdu son recours à la Cour Suprême. Sandra Day O'Connor a rédigé l'opinion majoritaire, et a été rejointe par Ruth Bader Ginsburg pourtant souvent considérée comme une alliée potentielle, voire une représentante, de la cause féministe. Seul le juge Souter a formulé une opinion minoritaire. O'Connor a soutenu que dans la mesure où toutes les bourses sont compétitives et s'appuient sur un critère d'excellence, il n'était pas inapproprié d'avoir des critères secondaires supplémentaires qu'ils soient moraux ou autres. Souter n'a pas considéré a priori que le critère d'excellence permettait de remettre en cause l'interdiction de critères secondaires et a conclu en faveur de l'abrogation de l'amendement prima facie. Étonnamment, c'est le juge Scalia qui dans sa confirmation de l'opinion majoritaire a rendu le plus justice à la dimension artistique des œuvres d'arts. En effet, il est le seul juge de la Cour Suprême à s'être intéressé au contenu des spectacles ou à avoir fait preuve de connaissances sur les questions esthétiques, jouant ainsi le rôle improbable de l'anti-héros dans cette saga judiciaire.
- “On Performing Burlesque and Nakedness”: An Interview with Lefty Lucy, New York City, April 30th, 2021 - Annette J. Saddik p. 57-66 Lefty Lucy recently premiered her burlesque play, A Peep Show Named Desire, in New Orleans. A Burlesque entertainer since 2009, she holds the title of Miss Coney Island in perpetuity and was featured in the Burlesque All-Stars in 2018 on the Fan2Sea Cruise, among other accolades. You can find her every other Wednesday hosting her original gameshow, Burlesque Bingo at the Allways Lounge & Cabaret, or online every other Tuesday @6pmCT modeling for her FREE costumed sketch night: Let's Art! For more, follow @LeftyLucy on Instagram or visit ILoveLeftyLucy.com
- Bare Broadway Bodies: How Nudity Brought the Gay Community and Broadway Cheek to Cheek - Laura Macdonald p. 67-79 Des saunas aux théâtres de Broadway, en passant par les spectacles caritatifs, les corps nus d'hommes gays sont apparus dans les musicals de façon significative à partir des années 60. Alors que Broadway commençait à représenter ouvertement des personnages gays dans des spectacles musicaux, la communauté gay a dû faire face à une longue lutte contre la crise du SIDA. La nudité a été un élément structurant des engagements communautaires et une modalité privilégiée d'actions collectives pour un changement positif. La communauté des artistes de musicals et la communauté gay ont instrumentalisé la nudité afin d'encourager le développement de liens, émoustiller et divertir mais aussi promouvoir l'égalité et l'inclusion.
- “Showing Her Ass Off in Her Iron Cage”: Dis(-re-)membering the Black Female Body in Suzan-Lori Parks's Venus - Raphaëlle Tchamitchian p. 80-91 Dans Venus (1995), une interprétation fictive et hyper-théâtrale de l'histoire de « La Vénus hottentote », Suzan-Lori Parks place délibérément et de manière provocante le corps féminin noir nu au centre de la scène. Sans éviter les questions de complicité et d'agentivité, la pièce met en scène la construction coloniale du corps féminin noir, ainsi que la position du public dans ce processus. En fin de compte, en choisissant de mettre en avant une représentation noire de la nakedness plutôt que l'idéal occidental associé à la nudity, Parks investit le corps de La Vénus de rébellion et d'irrévérence.
- Nudity in Digital Performance: Reappraising the Early Online Works of Annie Sprinkle and Frank Moore - Toni Sant p. 92-104 Les premières œuvres numériques de, respectivement, Annie Sprinkle et Frank Moore sont fortement inspirées de leur propre pratique au plateau du point de vue à la fois de la méthode et du contenu : les deux artistes américains conservent la même approche de l'érotisme. Tout au long des années 1990, Sprinkle et Moore ont brouillé les frontières entre l'art et l'érotisme pour faire évoluer leurs performances en incorporant le net comme élément majeur. Leur travail s'inspire de concepts diffusés dans le monde de l'art à travers ce que l'on nomme les « cahiers d'artistes », qui sont apparus près d'un siècle avant l'essor de la technologie numérique.
- Untitled Feminist Show: Nudity as Fluidity - Julie Vatain-Corfdir p. 105-116 Untitled Feminist Show (2012) de Young Jean Lee met en scène six performeuses qui s'adressent au public par le mouvement, l'énergie et l'émotion, sans l'aide (ou l'obstacle) de vêtements, d'accessoires, de maquillage… ni même de mots. S'appuyant sur les enquêtes identitaires menées par l'art féministe et la pensée d'Agamben sur la nudité, cet article explore l'esthétique jubilatoire du spectacle et sa politique de fluidité, pour mieux définir le traitement original que propose Lee de l'incarnation, dans sa forme entière et puissante.
- Mathilde Arrivé : Le Primitivisme Mélancolique d'Edward S. Curtis, Montpellier : Presses Universitaires De La Méditerranée, 2019, 322 p. - Jean-Marc Serme p. 117-119
- Hélène Quanquin : Men in the American Women's Rights Movement, 1830-1890: Cumbersome Allies, New York : Routledge, 2020, 204 p. - Michaël Roy p. 119-121
- Xavier Kalck : Pluralism, Poetry, And Literacy: A Test of Reading and Interpretive Techniques, London: Routledge, 2021, 198 p. - Chloé Thomas p. 121-123
- Chloé Thomas : Les Excentrés. Poètes modernistes américains, Paris : CNRS éditions, 2021, 265 p. - Candice Lemaire p. 123-124