Contenu du sommaire : Une « révolution des droits » LGBTQIA+ en Amérique latine ?

L'article vise à cartographier l'émergence d'un activisme gay de droite au Brésil ces dernières années, notamment à partir de 2013 lorsque les initiatives d'activisme en ligne basées sur une identité gay de droite revendiquée se sont multipliées sur les réseaux sociaux. Dans un premier temps, il cherche à analyser les variables de l'environnement politique qui ont favorisé ce type d'engagement. Ensuite, l'émergence de cet acteur collectif se reconstitue en deux arènes (réseaux sociaux et médias) à partir d'une triangulation de données empiriques (ethnographie virtuelle, recherche documentaire dans la presse et entretiens avec des militants). Enfin, les différents styles d'activisme qui semblent émerger de ce processus sont analysés, ainsi que certains des défis que cela représente pour la poursuite de la lutte pour les droits des LGBTQI+ au Brésil.

L'article vise à cartographier l'émergence d'un activisme gay de droite au Brésil ces dernières années, notamment à partir de 2013 lorsque les initiatives d'activisme en ligne basées sur une identité gay de droite revendiquée se sont multipliées sur les réseaux sociaux. Dans un premier temps, il cherche à analyser les variables de l'environnement politique qui ont favorisé ce type d'engagement. Ensuite, l'émergence de cet acteur collectif se reconstitue en deux arènes (réseaux sociaux et médias) à partir d'une triangulation de données empiriques (ethnographie virtuelle, recherche documentaire dans la presse et entretiens avec des militants). Enfin, les différents styles d'activisme qui semblent émerger de ce processus sont analysés, ainsi que certains des défis que cela représente pour la poursuite de la lutte pour les droits des LGBTQI+ au Brésil.

Cet article reprend le différend sur la légalisation du mariage égalitaire en Équateur afin de : a) explorer les répertoires de l'action politique dans les espaces virtuels et b) analyser les régimes de citoyenneté en relation avec les droits sexuels en Amérique latine. Je propose la catégorie des croisades cyborgs pour comprendre les pratiques politiques par le biais de la technologie numérique et des mondes virtuels qui façonnent les manières d'imaginer, de concevoir et de procéder sur les affaires publiques, en l'occurrence, sur le mariage entre personnes de même sexe. Ma démarche présuppose que l'action politique dépend des aptitudes et des compétences des différents acteurs sociaux plongés dans le conflit, ainsi que des effets que celles-ci auront sur la production d'arènes publiques virtuelles. L'objectif de cet article est d'analyser le différend politique qui a eu lieu en Équateur autour de la légalisation du mariage égalitaire en 2019, devenu visible dans la polis de Twitter.

Cet article se concentre sur les dimensions historiques et culturelles des mobilisations politiques LGBTI en Amazonie paraense, tout au long des quatre dernières décennies. Contrairement aux récits qui situent l'émergence du mouvement LGBTI au Brésil dans l'axe sud/sud-est, nous proposons une lecture à contre-courant, en prenant la Festa da Chiquita et le Baile Gala Gay, à Belém et Abaetetuba, dans le Pará, comme épicentre de ces disputes, ainsi que la visite de l'anthropologue Peter Fry dans la capitale du Pará. Notre intention est de situer la région de l'Amazonie comme un espace de résistance et d'artivisme LGBTI qui, depuis les années 1970, met en tension, à l'intérieur et à l'extérieur du monde académique, les réflexions sur les droits, la visibilité et le respect des différences.

L'appropriation de l'espace a historiquement été un outil majeur pour la visibilisation des femmes et des personnes queer. Les espaces ainsi récupérés ont non seulement permis la normalisation des personnes queer dans le paysage urbain, mais ont également constitué un tremplin pour la construction d'identités collectives, qui sont elles-mêmes à la base de revendications politiques. Cet article essaie de mettre en lumière certains aspects matériels des mobilisations LGBTQI+ à partir de l'étude de l'usage de l'espace par les lesbiennes habitant la ville de Mexico. S'appuyant sur des données qualitatives issues d'entretiens semi-directifs et sur l'observation participante, il analyse certaines dynamiques de ségrégation spatiale, les expériences de lesbiennes dans des espaces gays, et montre que l'espace est à la fois un enjeu et une ressource pour la mobilisation politique des lesbiennes.

L'article analyse les transformations sociales qui ont culminé avec « la révolution des droits LGBT » en Argentine. À la différence d'autres approches de court terme plutôt axées sur les stratégies des organisations LGTB et sur différents moments de la conjoncture politique argentine, notre travail se penchera sur les transformations sociales de moyen terme qui ont engendré les conditions pour que la révolution des droits LGBT puisse aboutir dans le pays. Ainsi, divers aspects seront mis en exergue, tels que les changements dans la structure de la famille, les relations entre le soutien au mariage entre personnes du même sexe et la construction de l'idée de la nation argentine vers la fin du xixe siècle, le déclin de la religion et, enfin, la transformation de la sous-culture homosexuelle masculine qui a lieu depuis les années 1960, aboutissant à l'approbation du mariage pour tous en 2010.

Les droits LGBT ont certes progressé à El Salvador au cours de la dernière décennie, que ce soit par la constitution d'un mouvement LGBT, par sa visibilité médiatique et l'occupation de l'espace public ou par les avancées institutionnelles obtenues. Mais parler de révolution serait sans doute exagéré, tant les violences et les discriminations subsistent. Les quelques avancées institutionnelles semblent fragiles, et n'ont pas permis de réel changement social. Les causes en sont la stratégie juridique mise en œuvre et l'absence d'articulation politique qui ont édulcoré le discours tenu. L'homonormatisation qui en découle, conjugué au poids de l'influence religieuse, conduit à une dépolitisation des revendications LGBT dans le pays : ce n'est qu'une évolution très minime qui a eu lieu, dont les conditions ne permettent pas un vrai changement social.

S'appuyant sur plusieurs études de terrain, cet article analyse la complexité de la récente (ré)émergence de l'identité autochtone yanawara dans le contexte du projet minier Las Bambas dans les Andes péruviennes. Il essaie de montrer que ce phénomène d'ethnogenèse n'est pas un simple instrument politique circonstanciel dans la lutte anti-minière. L'article expose tout d'abord le contexte dans lequel le discours yanawara a été médiatisé. Il montre ensuite que ce discours fut initialement culturel et patrimonial, issu des mutations territoriales et promu en particulier par certains membres de l'élite locale que sont les professeurs, avant de se diffuser de différentes manières parmi la population locale. Enfin, nous étudions le processus par lequel cette reconstruction identitaire « s'est située » dans le champ politique, mais s'est également dépolitisée dans certaines circonstances, et nous nous interrogeons sur les perspectives de l'Yanawara comme une ressource identitaire multiforme.

Dans cet article, je propose une relecture des sources relatives à l'expédition archéologique d'Inocencio Liberani et Rafael Hernández à Loma Rica, Catamarca, Argentine, réalisée en 1877. Il s'agit de mettre en lumière le rôle des agents locaux dans la préparation et la mise en œuvre de ladite expédition, en fonction des intérêts de l'élite provinciale, dans le cadre du processus de centralisation de la science et de l'instruction publique mené par l'État-nation en cours de formation.