Contenu du sommaire : Géographie des solidarités
Revue | Bulletin de l'Association de Géographes Français |
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Numéro | no 99/3, septembre 2022 |
Titre du numéro | Géographie des solidarités |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Quand les solidarités font territoires.Interroger les géographies du lien social à l'aune de la crise globale - Geneviève Pierre, Bertrand Sajaloli, Franck Guérit p. 343-353
- Confronter le rapport solidarités/territoires dans les années 1990 et aujourd'hui : Le « lien social local » sur les « territoires » du Causse Méjan et de la Manche - Camille Robert-Bœuf, Nicole Mathieu p. 354-370 Pour répondre à la question « quand les solidarités font territoire », cet article propose une double confrontation l'une intergénérationnelle et l'autre de deux territoires. Le premier, le Méjan des années 1980 jusqu'aux années 2000, où le « solidarisme » associé à une construction d'une identité par le territoire n'a pas réussi à construire un milieu solidaire et durable ; le deuxième, celui de la Manche étudié dans le cadre du projet européen RURALIZATION où nous tentons de mettre au jour les nouveaux moteurs ou piliers sur lesquels se construisent des milieux ruraux durables. À travers cette confrontation, nous avons relié les différences des relations entre solidarité et territoire à celles des types de crises qui marquent les périodes d'analyse. Pour ce faire, nous avons analysé dans un premier temps les problématiques, conceptualisations et dispositifs de recherche en se demandant jusqu'à quel point ils ont influencé les deux études de cas. Dans un deuxième temps, nous avons mis au jour des différences concrètes entre les « identités locales » et solidarités du Causse Méjan et de la Manche en proposant des pistes réflexives pour les expliquer afin d'apporter des éléments méthodologiques et épistémologiques à la géographie du lien social.In order to answer the question "when solidarities make territory", this paper proposes a double confrontation, one intergenerational and the other of two territories. The first, the Méjan from the 1980s to the 2000s, where ‘solidarism' associated with the construction of an identity through the territory has not succeeded in building a solidary and sustainable environment; the second, which the Manche studied within the framework of the European project RURALIZATION, where we are trying to bring to light the new levers or pillars on which sustainable rural environments are built. Through this confrontation, we have tried to link the differences in the relationships between solidarity and territory to the types of crises that characterise the two analysed periods. We first analysed the research issues, conceptualisations and disciplines' organisation (in particular interdisciplinarity between sociology and geography), asking to what extent they influenced the two case studies. Then, we have brought to light concrete differences between the ‘local identities' and solidarities of the Causse Méjan and the Manche region, proposing reflexive analyses to explain these differences in order to provide methodological and epistemological results to the geography of local social links.
- Solidarités sociales et espaces du travail - Frédérique Barnier p. 371-385 Au XIXème siècle avec l'industrialisation, une transformation majeure se produit : le travail salarié devient un acte social distinct de l'activité quotidienne domestique privée et s'effectue désormais dans des espaces collectifs dédiés. Il se déploie ensuite, devenant le centre névralgique et l'élément déterminant de l'ordre social et spatial. Usines, immeubles de bureaux, cités ouvrières puis pavillonnaires, infrastructures de transport, façonnent l'espace qui organise les vies industrieuses. L'État social se développe également autour du travail salarié qui devient le pivot des solidarités du XXème siècle, qu'elles soient institutionnelles, informelles ou politiques. Mais, depuis la crise « globale » des années 1980, on assiste, à travers la diversification des formes d'emploi à un double phénomène de désolidarisation et de despatialisation d'un salariat de plus en plus précarisé et déspatialisé. Durant la récente crise sanitaire, le développement du travail indépendant via les plateformes numériques mais également, de manière plus indirecte, l'essor du télétravail, ont constitué, chacun à leur manière, une nouvelle illustration de ce phénomène. Ce mouvement de dématérialisation du travail, de dilution conjointe de ses espaces et potentiellement des droits salariaux acquis interroge donc plus globalement les formes actuelles et à venir de la solidarité sociale.In the nineteenth century, together with industrialisation, a major change occurs: paid labour becomes a social act different from private daily household activity and it now takes place in dedicated collective spaces. It then spreads, becoming the nerve centre and the determining element of the social and spatial order. Factories, office buildings, working class then suburban housing estates, transport infrastructures shape the space that organises working lives. The Welfare state also unfolds, closely linked to paid labour that becomes the focal point of twentieth century solidarities, whether institutional, informal or political. But since the 1980's global crisis, through the diversity of labour modes, we have witnessed a dual phenomenon: dissociation and despatialization of a labour that has become increasingly unsecure and dematerialised. During the recent health crisis, the development of independent work via collaborative platforms but also, indirectly enough, the boom in teleworking have illustrated this phenomenon in their own way. This move implying the dematerialisation of work, the disappearance of both its spaces and potentially its acquired wage rights thus more generally question current and future forms of social solidarity.
- Pour une géographie de la relationalité.Repenser la solidarité territoriale urbaine avec les non-humains - Damien Marage, Anne Jégou p. 386-399 Avec l'entrée dans l'Anthropocène, les relations des sociétés humaines à elles-mêmes ne sauraient être comprises sans y intégrer les relations à la nature, en particulier avec les non-humains. Pour cela, nous proposons qu'advienne une géographie de la relationalité avec les non-humains, et nous chercherons en quoi cette géographie est utile pour servir des projets de solidarité territoriale urbaine. Cette relationalité se construit dans trois dimensions spatiales, celle de l'exposition et de la précarité, celle des infrastructures et de leur coexistence et enfin celle des assemblées et des assemblages, ces dernières recouvrant le domaine de la gouvernance. Ainsi le milieu urbain acquiert, de ce point de vue, une valeur heuristique. Car travailler sur des objectifs de qualité relationnelle dans la cité suppose de susciter l'espoir de changer les mentalités en réinjectant du sens en commun, de donner un cadre et de porter un jugement de valeur pluraliste. Nous sommes des êtres à part entière, que nous soyons humains, animaux, végétaux, d'abord parce que nous sommes en relation.As we enter the Anthropocene, the relationship of societies to themselves cannot be understood without including their relationship to nature. We need to rethink our societies and social change in terms of the relationship of human communities with other-than-human (OTH). To this end, we propose that a geography of relationality with OTH should emerge, and how this geography can serve projects of urban territorial solidarity. This relationality is constructed in three spatial dimensions, that of exposure and precarity, that of infrastructures and coexistence and finally that of assemblies and assemblages, the latter covering the field of governance. The urban environment thus acquires a heuristic value from this point of view. For working on relational quality objectives in the city implies raising the hope of changing mentalities by reinjecting meaning into the community, providing a framework and making a pluralist value judgement. We are beings in our own right, whether we are humans, animals or plants, first of all because we are in relationship.
- Associations en fusion(s). Penser les effets territoriaux des solidarités : crises des lieux, changements des liens - Emmanuel Bioteau, Jérôme Prugneau p. 400-416 Ce texte prend appui sur deux études de cas : la fusion de 9 associations Maisons de Quartiers agréées Centre Sociaux en une seule organisation associative à La Roche-sur-Yon (l'AMAQY) et la place comme le rôle possiblement joué par des Centres Sociaux associatifs initialement intercommunaux devenus communaux dans le cadre des fusions communales des Mauges (en Maine-et-Loire). Dans ces deux situations la solidarité est présupposée. Elle serait l'origine de toutes les fusions, sur les bases d'un registre de justification : la fusion « irait de soi » du fait d'une habitude antérieure de « faire ensemble », entre des gens habitués à « vivre ensemble ». Or la fusion induit un changement des valeurs, une réattribution de ces valeurs, des résistances, de nouvelles alliances… qui questionnent la solidarité, systématiquement convoquée en tant que principe fondateur !This text is based on two case studies: the merger of 9 Neighborhood (or community) centers associations approved as Social (or community) Centers into a single associative organization in La Roche-sur-Yon (AMAQY in Vendée, France) and the place and possible role played by associative Social Centers that were initially inter-communal but became communal within the framework of the communal mergers in the Mauges (in Maine-et-Loire, France). In these two situations, solidarity is presupposed. It would be the origin of all the mergers, based on a register of justification: the merger would "go without saying" because of a previous habit of "doing things together", between people used to "living together". However, the merger induces a change in values, a reallocation of these values, resistance, new alliances... which call into question solidarity, systematically invoked as a founding principle!
- Participation et exclusion. La distribution des inégalités socio-spatiales dans la mise en œuvre des politiques de prévention des inondations (Blois) - Jérôme Cardinal, Sofia Guevara Viquez, Mathilde Gralepois, Marie Fournier p. 417-434 Si la littérature a pu montrer les inégalités socio-économiques d'exposition des populations face aux effets du changement climatique, il reste un champ de recherche en sciences sociales à combler sur l'analyse des effets distributifs socio-spatiaux des politiques d'adaptation au changement climatique. Dans ce contexte, cet article questionne les politiques de gestion du risque d'inondation en France et les effets procéduraux et redistributifs de ces dernières. En se fondant sur le cadre théorique de la justice environnementale, l'article interroge les dispositifs mis en œuvre depuis le début des années 2000 dans le projet de réaménagement du quartier inondable de la Bouillie, à Blois. Marqué par une lourde opération de désurbanisation et désormais un réinvestissement des collectivités locales, ce projet est accompagné d'une politique participative qui vise à définir de nouveaux usages partagés et fonctions réversibles, basés sur un tissu associatif dense et des formes de « solidarité réflexive » autour de la durabilité et de l'inclusion. Pour autant, certains usages ou fonctions du site sont évincés (tels que la présence de Voyageurs) et sont vus comme « peu compatibles » avec les futurs en construction du site. Les mécanismes de solidarité publicisés dans la politique de réaménagement peuvent induire une légitimation sélective de certains usages du territoire et mener à la mise en place de régimes d'exclusion.Although literature has already demonstrated socio-economic inequalities in face of climate change, there is still a knowledge gap in social sciences about the socio-spatial effects of climate change adaptation policies. In this context, this article questions flood risk management policies in France and investigates their procedural and distributive effects. Using the theoretical framework of environmental justice, we examine the mechanisms implemented since the early 2000s in the redevelopment project of the flood-prone area of La Bouillie in Blois. Marked by a heavy de-urbanization operation and now a reinvestment of local authorities, this project is accompanied by participatory mechanisms that aim at defining new shared uses and reversible functions, based on a dense associative network and forms of "reflexive solidarity" around sustainability and inclusion. However, some uses or functions of the site barely taken into account (such as the presence of travelers) and are seen as "not compatible" with the future of the site. In this paper, we show that the solidarity mechanisms publicized in the redevelopment policy may also induce a selective legitimization of certain uses of the area and lead to the establishment of exclusionary regimes.
- Les tiers-lieux en France, laboratoires de nouvelles solidarités socio-spatiales ? - Marie Dagonneau p. 435-457 Parfois entendu comme un processus psycho-socio-anthropologique communautaire né du décalage entre besoins sociétaux et gestion de ceux-ci par l'institution (au sens large), le tiers-lieu connaît une vive actualité sociétale en marge du système dominant et à la lumière des apports de la culture numérique. Il expérimente et diffuse, à échelle territoriale et sous divers atours formels, l'utopie de la culture des communs, devenant ainsi l'un des leviers privilégiés d'un modèle de développement solidaire, citoyen, endogène et empirique des territoires. À cette mesure, il s'avère une clé de lecture et un catalyseur des nouveaux usages et représentations des territoires rural et urbain.Sometimes understood as a community psycho-socio-anthropological process born of the discrepancy between societal needs and management of these by the institution (in the broad sense), the third place is experiencing a lively societal topicality on the fringes of the dominant system and at the light of the contributions of digital culture. It experiments and disseminates, on a territorial scale and in various formal guises, the utopia of the culture of the commons, thus becoming one of the privileged levers of a model of solidarity, citizen, endogenous and empirical development of the territories. To this extent, it proves to be a key to reading and a catalyst for new uses and representations of rural and urban territories.
- Une géographie de la solidarité des villes françaises - Ninon Briot p. 458-475 Cet article s'attache à analyser les relations de solidarité internationale menées par les villes françaises. Les coopérations internationales des villes françaises sont multiples, et les actions de solidarité, dénommées par l'expression de coopération décentralisée, se distinguent par leur emprise spatiale et leurs pratiques. Il s'agit de questionner le terme de solidarité et notamment l'évolution de sa conception au sein de ces relations. Par le biais d'un recensement des coopérations menées par les 80 plus grandes villes françaises suivi d'une campagne d'entretiens semi-directifs, cet article étudie la géographie de la solidarité des villes françaises. Trois résultats en découlent. Tout d'abord, les relations de solidarité menées par les villes françaises s'apparentent à de l'aide au développement dans des domaines très spécifiques liés au corpus juridique français et conduisent à une forte asymétrie dans la relation. Ensuite, la répartition géographique de ces relations se calque sur les zones d'influence de la diplomatie française, résultat d'incitations nombreuses du ministère des Affaires étrangères. Enfin, l'étude de ces coopérations permet de voir comment la notion de solidarité évolue au travers de l'impératif croissant de réciprocité dans l'échange.This article aims to analyse the international solidarity relations undertaken by French cities. These international cooperations are multiple, and the actions of solidarity, called decentralized cooperation, are characterized by their spatial scope and their practices. The aim is to examine the concept of solidarity and in particular the evolution of its conception within these relations. The purpose of this paper is to study the geography of solidarity in French cities by means of a census of the cooperative projects carried out by the 80 largest French cities, followed by a semi-directive interview survey. Three results have emerged. First, the solidarity relations conducted by French cities are similar to development assistance in very specific areas related to the French legal corpus and lead to a strong asymmetry in the relationship. Secondly, the geographical distribution of these relations is based on the influence areas of French diplomacy, as a result of numerous incentives from the Ministry of Foreign Affairs. Finally, the study of these cooperations shows how the notion of solidarity evolves through the growing imperative of reciprocity in the exchange.
- Promouvoir l'égalité femme/homme dans les projets d'adaptation au changement climatique des îles du Saloum au Sénégal : les angles morts de la Politique d'aide internationale féministe du Canada - Marie Fall, Camille-Amelie Koziej Lévesque p. 476-493 Le Canada a adopté la Politique d'aide internationale féministe (PAIF) qui impose d'intégrer l'égalité entre les genres comme axe transversal de tous les projets de développement international. Pour répondre aux exigences d'Affaires Mondiales Canada (AMC), les organismes de coopération internationale doivent adopter des approches en concordance avec les principes véhiculés par la PAIF : l'autonomisation des femmes et des jeunes filles. Ainsi, pour recueillir les points de vue des bénéficiaires de projets financés par le Canada dans six villages des îles du Saloum au Sénégal, une enquête sur les priorités des femmes, jumelée à une enquête sur les points de vue des hommes sur les projets d'autonomisation des femmes, a été réalisée. Les résultats des enquêtes ont révélé que l'Objectif de développement durable 5 (ODD5), l'égalité entre les femmes et les hommes, n'est pas une priorité pour les femmes qui ont bénéficié de plusieurs projets d'adaptation au changement climatique (CC). Selon les hommes, les rôles sont complémentaires et non égalitaires.Canada has adopted the Feminist International Assistance Policy (FIAP) which requires that gender equality be integrated as a cross-cutting focus of all international development projects. To meet the requirements of Global Affairs Canada (GAC), international cooperation organizations must adopt approaches consistent with the FIAP principles of empowering women and girls. For example, to gather the views of recipients of Canadian-funded projects in six villages in Senegal's Saloum Islands, a survey of women's priorities, coupled with a survey of men's perspectives on women's empowerment projects, was carried out. Survey results revealed that Sustainable Development Goal 5 (SDG5), equality between women and men, is not a priority for women who have benefited from several climate change adaptation (CC) projects. According to men, roles are complementary and not egalitarian.
- 20 ans de solidarité internationale au sein du réseau régional multi-acteurs CENTRAIDER. De la fabrique de l'aide au développement à l'animation locale des territoires - Bertrand Sajaloli p. 494-513 Le réseau CENTRAIDER qui fédère plus de 900 acteurs de la solidarité internationale en région Centre-Val de Loire a 20 ans. Un temps suffisamment long pour esquisser une réflexion sur l'évolution des missions et sur les moteurs qui ont guidé son développement. Structure naissante et fragile hier, Centraider est une organisation reconnue en région, insérée dans le réseau national des 12 réseaux régionaux multi-acteurs doté d'une gouvernance collective, la CIRRMA (Conférence Interrégionale des Réseaux Régionaux Multi-Acteurs), et associée à de nombreuses institutions nationales). Ces 20 ans reflètent les interactions entre les stratégies et valeurs de l'équipe dirigeante, l'histoire politique de la Région, celle du Ministère des Affaires Étrangères et Européennes, et celles de ses partenaires. Trois temps sont ainsi distingués : la naissance de Centraider (1995-2002), la structuration du réseau (2002-2014) et son ouverture vers le national (2014-2020). Sur le plan du développement des territoires, qu'ils appartiennent aux pays en voie de développement ou à la région Centre Val-de-Loire, trois tensions ont scandé la vie du réseau. L'humanitaire s'est peu à peu effacé, sans disparaître toutefois, au profit de l'aide au développement marquée par un fort partenariat avec les sociétés locales. La professionnalisation des salariés et l'intégration croissante de Centraider dans les réseaux nationaux de la solidarité internationale ont modifié les liens avec ses membres, notamment avec les associations les plus petites. Enfin, le rôle des acteurs de la solidarité internationale dans le développement local de la région Centre Val de Loire a longtemps été impensé. Or, ces dizaines de milliers de bénévoles animant les ONG engagées dans la solidarité internationale contribuent fortement à l'animation territoriale et au lien social.The CENTRAIDER network, which federates 900 actors of international solidarity in the Centre Val de Loire region, is 20 years old. This is a long enough time to reflect on the evolution of its missions and on the drivers that have guided its development. A nascent and fragile structure yesterday, Centraider is an organization recognized in the region, inserted in the national network of 12 regional multi-actor networks with a collective governance, the CIRRMA (Interregional Conference of Regional Multi-Actor Networks), and associated with many national institutions. These 20 years reflect the interactions between the strategies and values of the management team, the political history of the Region, that of the Ministry of Foreign and European Affairs, and those of the 900 partners federated by Centraider. Three periods are thus distinguished: the birth of Centraider (1995-2002), the structuring of the network (2002-2014) and its opening towards the national level (2014-2020). In terms of the development of territories, whether they belong to developing countries or to the Centre Val de Loire region, three tensions have marked the life of the network. Humanitarian aid has gradually faded away, without disappearing, in favor of development aid marked by a strong partnership with local companies. The professionalization of the employees and the increasing integration of Centraider into the national networks of international solidarity have modified the links with the 900 partners in the region, particularly with the smallest associations. Finally, the role of Centraider's partners in the local development of the Centre Val de Loire region has long been overlooked. However, the tens of thousands of volunteers working for NGOs involved in international solidarity make a significant contribution to local development and social cohesion.