Contenu du sommaire : Télécommunication : d'une organisation à l'autre

La littérature en atteste en creux : l'enfance du téléphone intéressa les Britanniques considérablement moins que celle du chemin de fer. Depuis son apparition en 1876, jusqu'à sa naturalisation en 1912, la nouveauté souffrit d'un double handicap : l'absence de disponibilités financières et les hésitations politiques quant au statut public ou privé. Le scepticisme de la presse et de l'ensemble des relais institutionnels contraste avec le dynamisme manifesté à la même époque pour l'essor des nouvelles techniques.

Cet article retrace les grandes étapes de l'histoire du téléphone en Allemagne : son introduction au sein du système télégraphique des Postes et Télégraphes impériaux, en 1877, puis l'apparition des premiers réseaux d'abonnés et la confirmation du monopole d'Etat sur la téléphonie ; la modernisation du système et l'autonomisation financière de l'administration des PTT après la Première Guerre mondiale ; le développement des télécommunications et leur mise sous tutelle politique exclusive par les nazis à des fins militaires et de police intérieure ; la reconstitution du réseau téléphonique après les destructions liées à la Seconde Guerre mondiale, enfin, et sa rapide transformation en système de masse. L'auteur en tire diverses conclusions sur le développement des grands systèmes techniques en insistant notamment sur le poids des acteurs politiques, sur l'influence des décisions initiales, sur l'évolution à long terme du système, et sur l'importance de l'analyse de ses propriétés géographiques.

Ces extraits des rapports annuels de 1908 et de 1909, période charnière dans l'évolution d'AT&T, illustrent l'optique de Theodore Vail et la conception du réseau Bell : « Un système », « un principe directeur » et « un service pour tous ». Par ailleurs, ils permettent d'entr'apercevoir le développement du géant américain des téléphones et son évolution tentaculaire.

Pour P. Huber, le réseau téléphonique est constitué de deux éléments fondamentaux : les nœuds (commutateurs ou ordinateurs) et les liaisons qui les relient (systèmes de transmission). Quand la transmission est bon marché et la commutation coûteuse, le réseau revêt une structure pyramidale. Mais, à présent que les données s'inversent et que nous bénéficions d'une véritable révolution technologique, les nœuds prolifèrent et les liaisons sont réduites au minimum, ce qui donne au réseau une structure géodésique.

Le traditionnel modèle centralisé de réseau de télécommunications public se trouve aujourd'hui secoué dans ses fondements par l'action de multiples forces centrifuges. Le réseau ouvert est en train de se répandre, faisant ainsi disparaître la dichotomie entre le secteur des télécommunications et le reste de l'économie. Ce nouveau modèle n'est cependant pas encore stabilisé et plusieurs hypothèses sont encore ouvertes quant à l'avenir où les réseaux de télécommunications pourraient bien se trouver tout à la fois moins spécifiques... et moins efficaces.

L'éclatement de la société américaine des téléphones s'est accompagné d'un débat d'idées qui a impliqué de nombreux agents du judiciaire, du législatif et de l'exécutif. Cependant, intellectuels, universitaires et chercheurs ne sont pas restés en marge de cette controverse. A travers cet aperçu de l'histoire d'AT&T et des événements qui ont présidé au démantèlement, David Allen reprend les grands points du débat d'idées et s'attache à en mesurer les prolongements à présent qu'un revirement d'opinion semble s'être produit et que d'aucuns s'interrogent sur la validité de la dérégulation.

Cet article aborde les questions de l'information sous l'angle de la valorisation. Les auteurs proposent une définition de la valeur utilitaire de l'information, qu'ils confrontent avec différentes sortes de systèmes d'information. Ils édifient ensuite une construction pour présenter les composantes essentielles des systèmes d'information et estimer la valeur produite par chaque composante. Puis ils agencent cela dans une structure taxinomique qui sert à faciliter la compréhension des infrastructures d'information existantes, à comparer ces systèmes, à mesurer la valeur créée, ainsi qu'à fournir un paradigme pour de nouvelles infrastructures. Sont finalement développées des architectures de systèmes d'information afin de mieux comprendre des progrès réalisables dans le domaine des infrastructures de l'information.