Contenu du sommaire : L'école saisie par le politique (XIXe-XXIe siècle)
Revue | Parlement[s] |
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Numéro | no 38, 2023/2 |
Titre du numéro | L'école saisie par le politique (XIXe-XXIe siècle) |
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- Introduction. Une histoire politique de l'éducation ? - Ismail Ferhat p. 11-21
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- Les gauches françaises et l'EPS, 1945-1981 - Fabien Conord p. 27-41 Les gauches françaises portent un regard contrasté mais souvent méfiant à l'égard du sport et de ses manifestations ; en revanche, elles accordent une attention soutenue à l'éducation. À la charnière de ces deux domaines, l'enseignement de l'EPS constitue donc un terrain propice à l'étude de leurs ambitions et de leurs contradictions en matière éducative et sportive.The French Left has a contrasting but often distrustful view of sport and its manifestations; on the other hand, they pay close attention to education. At the crossroads of these two domains, the teaching of physical education and sport therefore constitutes a favourable terrain for the study of their ambitions and contradictions in educational and sporting matters.
- Les projets éducatifs à l'épreuve de la gestion du pouvoir : L'exemple des droites parlementaires face à la libéralisation de l'école durant les années 1980 - Ismail Ferhat p. 43-58 Les droites parlementaires françaises ont connu une poussée libérale dans leurs projets et discours pour l'école durant la première moitié des années 1980. Cependant, durant la première cohabitation (1986-1988), leurs politiques éducatives ont été marquées par une grande continuité, un paradoxe que cet article souhaite expliquer.French conservative parties have experienced a radical pro-market shift in their platforms and speeches on education in the first part of the 80s. However, while being at power between 1986 and 1988, their education policies proved to be largely similar to those implemented by their socialist predecessors. This article aims at explaining this apparent paradox.
- La saisie de l'école à l'échelle de la planète. Le défi du Bureau intergouvernemental de l'éducation (1929-1958) - Rita Hofstetter, Émeline Brylinski p. 61-87 Sous l'égide de Jean Piaget (1929-1968), le Bureau international d'éducation prétend résoudre les problèmes éducatifs de la planète dans une « stricte neutralité et objectivité ». Est-il concevable de préserver des Conférences internationales de l'instruction publique de toute interférence et, le cas échéant, à quelles conditions ?Under the aegis of Jean Piaget (1929-1968), the International Bureau of Education claims to solve the world's educational problems with “strict neutrality and objectivity”. Is it conceivable to keep International Conferences on Public Education free of interference and, if so, under what conditions?
- Public schools britanniques : l'impossible réforme ? - Clémence Pillot p. 89-105 En dépit des avancées apportées par le Butler Education Act (1944), les public schools britanniques ont continué d'occuper, dans la seconde moitié du xxe siècle, une place centrale dans la formation des élites comme dans les représentations collectives. Cet article se propose d'étudier la façon dont ces établissements privés ont réussi à maintenir leur influence en dépit des tentatives répétées de réforme du Labour Party et sont progressivement devenus un enjeu de polarisation du débat politique britannique.In spite of the landmark Butler Education Act (1944) introducing major changes to education, British public schools remained quite central in the making of elites as well as in collective representations in the second half of the 20th century. This article will study how these private institutions managed to remain as influent in spite of Labour's repeated reform attempts, and how they progressively became a polarising topic in British politics.
- Quand le politique se dessaisit de l'école ? Un paradoxe irlandais persistant - Karin Fischer p. 107-122 Le propos de cet article est de mettre en évidence deux tendances historiques contradictoires depuis la création de l'État irlandais en 1922, entre une volonté nette du politique de façonner l'école et les futurs citoyens et travailleurs irlandais d'une part, et des formes de délégation de pouvoir voire d'autocensure persistantes en termes de politiques éducatives nationales d'autre part, avec un rôle prépondérant toujours accordé à l'Église catholique. Du point de vue des contenus et objectifs assignés à l'école par l'État, l'examen historique donne à voir différentes phases depuis la création de l'État, et particulièrement au cours des dernières décennies depuis les années 1960, avec des priorités allant de la transmission identitaire au développement économique. En termes structurels, la délégation par l'État de la majeure partie du système scolaire à l'Église catholique (et dans une bien moindre mesure aux Églises protestantes) et plus largement aujourd'hui à des instances privées et/ou religieuses reste la norme en dépit de quelques inflexions, mais sur des bases maintenant plus néolibérales que théocratiques.This article contends that two major, and apparently contradictory, trends have marked education policy in the Irish state since its creation in 1922. On the one hand there has been a definite and consistent political will to define and organise the contents and objectives of education in order to shape the youth of the country into Irish citizens and workers, while on the other hand the state has exhibited a persistent willingness to relinquish a significant measure of educational control to outside bodies, and first and foremost to the Catholic Church. In terms of general contents and policy objectives, a broad historical overview clearly shows a progressive shift in priority from identity transmission to economic development, from the creation of the state and especially since the 1960s. In structural terms, control of state-financed schools by the Catholic Church (and to a much lesser extent by Protestant Churches) and more generally by private and/or religious organisations has remained the norm despite some recent developments, now on a neo-liberal rather than theocratic basis.
- Les gauches françaises et l'EPS, 1945-1981 - Fabien Conord p. 27-41
Sources
- Jules Ferry, Lettre à « Monsieur l'Instituteur », 17 novembre 1883 - Jean Baubérot p. 125-139
- Quand une organisation politique pense les mobilisations dans le secteur éducatif : l'Internationale socialiste en 1968 - Ismail Ferhat p. 141-149
- En couverture, Margaret Thatcher dans une école à Birmingham (1971) - Clémence Pillot p. 150-155
Varia
- Des salons à l'Assemblée constituante : le duc de Liancourt ou la formation d'un aristocrate libéral et réformateur (1768-1827) - Jean-Charles Daumy p. 159-175
L'écho de l'histoire
- 50 ans après, quel bilan pour le Front national ? - Martin Lefranc p. 179-183
Lectures
- Anne Gangloff et Gilles Gorre (dir.), Le corps des souverains dans les mondes hellénistique et romain, Rennes, PUR, 2022, 422 p. - Julien Gondat p. 189-192
- Samuel Hayat, Corinne Péneau et Yves Sintomer (dir.), La représentation avant le gouvernement représentatif, Rennes, PUR, 2020, 366 p. - Giuliano Ferretti p. 192-194
- Pauline Valade, Le goût de la joie. Réjouissances monarchiques et joie publique à Paris au xviiie siècle, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2021, 383 p. - Paul Chopelin p. 194-197
- David A. Bell, Le culte des chefs. Charisme et pouvoir à l'âge des révolutions, traduction de l'anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat et Aude de Saint Loups, Paris, Fayard, 2022, 376 p. - Clément Weiss p. 197-200
- Bernard Lachaise, À la gauche du gaullisme, Paris, Presses universitaires de France, 2022, 266 p. - Paul Smith p. 201-203
- Sylvie Guillaume, Les rebelles de la politique, posture ou sincérité ?, Paris, Armand Colin, 2022, 254 p. - Laurent Jalabert p. 203-205
- Jean-Pierre Chevènement, Qui veut risquer sa vie, la sauvera. Mémoires, Robert Laffont, 2020, 494 p. - Arnaud Dupin p. 205-208
- Philippe Buton, Histoire du gauchisme. L'héritage de Mai 68, Paris, Perrin, 2021, 560 pages - Ismail Ferhat p. 208-210