Contenu du sommaire : Développement durable. Les vrais enjeux

Depuis plusieurs années, les experts du climat nous avertissent de l'imminence d'une catastrophe climatique et énergétique. Peut-on l'éviter ? Quelles solutions s'offrent à nous ? Les technologies de séquestration du carbone fossile, les énergies renouvelables, le nucléaire sont les pistes les plus généralement privilégiées. Mais on constate vite que la mise en place de ces technologies de substitution des énergies fossiles ou de « réparation de l'atmosphère » ne sont pas à la hauteur du défi climatique. Ne parier que sur ces technologies relève donc de l'utopie. Il est impératif de changer de paradigme énergétique et envisager l'énergie non plus seulement en termes d'offre mais de demande d'énergie. Là, les marges de manœuvre sont bien plus considérables mais elles supposent la mise en œuvre de politiques nouvelles et la mise en mouvement de nouveaux acteurs et tout particulièrement de nous, les citoyens.

Les conséquences d'un réchauffement du climat terrestre sont désormais bien cernées et particulièrement alarmantes. Or, avec le décollage économique fulgurant de certains très grands pays en développement, au premier rang desquels la Chine, tout scénario « business as usual » en matière d'émission de gaz à effet de serre est plus que jamais inenvisageable. L'objet de cet article est d'analyser les défi s posés à l'économie chinoise par la nécessaire intégration des exigences de la durabilité.

Faisant suite à l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto, qui marque le début d'une nouvelle phase dans les efforts internationaux de lutte contre les changements climatiques, les discussions se concentrent à présent sur les engagements à souscrire pour l'après-2012. Dans cette perspective, il s'agit d'examiner un certain nombre de pistes et d'éléments qui devraient être pris en compte dans la stratégie communautaire pour la phase de négociation à venir. L'enjeu pour l'UE est de conserver son leadership au sein du système multilatéral, en montrant sa détermination à viser des réductions plus profondes et à plus long terme de ses émissions de GES, tout en incitant les autres pays développés et les pays en développement, en particulier les gros émetteurs, à une participation approfondie et élargie, en vue d'un partage équitable des efforts au sein de la communauté internationale.

Le développement durable est actuellement utilisé « à toutes les sauces », au risque d'être vidé de son sens, interprété dans une perspective exclusivement « verte » et récupéré par de multiples acteurs, chacun susceptible de le détourner en fonction de ses propres intérêts. Il est particulièrement intéressant de voir l'usage qu'en font les multinationales. Notre thèse est double : d'une part, quelles que soient leurs motivations – souci éthique ou intérêt bien compris – les entreprises sont acculées à intégrer la préoccupation du développement durable comme une dimension clé de leur activité. D'autre part, parce qu'il se veut agent d'une transformation économique et sociale profonde, le projet politique du développement durable doit dépasser la seule éthique des affaires.

Les négociations commerciales à l'OMC, appréhendées sous l'angle des rapports Nord-Sud, dénoncent les politiques agricoles des pays industrialisés, sources de distorsions concurrentielles sur les marchés. Pourtant, les pays en développement ne sont pas exposés à la seule concurrence des pays du Nord. On observe aussi une intensification de la concurrence sur les marchés des produits tropicaux. Les pays africains, traditionnellement producteurs et exportateurs de ces denrées, sont rattrapés voire dépassés par de nouveaux concurrents venus d'Asie. Sur des marchés de matières premières aussi volatils, des mesures d'adaptation aux fluctuations des prix sont à mettre en place. Parmi elles, le commerce équitable a-t-il sa place ?