Contenu du sommaire : Nouveaux ancrages de la veille en sciences de l'information et de la communication

À partir d'une étude bibliométrique, l'article propose une cartographie de la recherche en France sur la veille (et par extension à l'intelligence économique) en tant qu'objet scientifique. L'analyse porte sur deux corpus réunissant les thèses et les publications scientifiques référencées sur les plateformes theses.fr, HAL et Cairn sur la période 2000-2022. Les résultats confirment l'importance des sciences de l'information et de la communication (SIC) et des sciences de gestion et du management (SGM) au cœur de la recherche universitaire sur ce domaine. Ils montrent la baisse régulière et importante des recherches à partir de la période 2009-2012. Un dernier résultat souligne toutefois que les revues en SIC publient de plus en plus d'articles sur le sujet.

En quoi une veille est-elle stratégique ? À travers les résultats d'une étude de cas multiples par théorie ancrée, cet article explore ce qui fait d'une veille une veille stratégique et approfondit la notion d'utilités au-delà des finalités (prise de décision, stratégie des organisations). Treize types de soutien, dont huit mis en évidence dans les propos des managers interrogés sur trois projets de veille, ont permis de proposer une typologie de six utilités de la veille stratégique. Savoir en quoi la veille est réellement utile aux managers pourrait permettre de mieux évaluer l'impact de la veille sur la prise de décision et sur la stratégie des organisations.

L'article offre une revue narrative de la littérature sur la veille concurrentielle et stratégique principalement et, dans une moindre mesure, sur l'intelligence économique et la veille informationnelle, pour explorer l'état de la formation académique, de la recherche académique et des pratiques professionnelles au Canada et aux États-Unis. Les écrits sélectionnés et publiés entre 2000 et 2021 retracent les principaux éléments marquant l'évolution des programmes d'études, des sujets de recherche et des intérêts professionnels reliés à la veille.

L'article présente les résultats d'une recherche portant sur les pratiques de veille informationnelle d'étudiants inscrits en sciences de l'information et de la communication (SIC) à l'université de Lorraine. Elle a pour objectif d'interroger leur rapport à la veille, à la fois dans la sphère académique et dans la sphère privée. Les résultats montrent que leurs pratiques de veille sont évolutives en fonction des outils étudiés pendant leur formation universitaire et de leur disponibilité en ligne. Nous interrogeons également le lien entre leurs pratiques personnelles et académiques dans le domaine de la veille.

Cet article vise à étudier les pratiques de veille exercées par les professionnels des bibliothèques universitaires. Pour ce faire, nous avons recueilli des témoignages des bibliothécaires chargés de veille que nous avons identifiés à l'aide d'une observation non participante en ligne. Les résultats se répartissent sur quatre thèmes complémentaires : (1) d'abord, les bibliothécaires ont une conception de la veille liée au contexte d'application de cette activité dans leurs établissements ; (2) ensuite, la veille pratiquée par les bibliothécaires est plutôt une veille informationnelle issue majoritairement d'initiatives individuelles et qui consiste à surveiller l'environnement informationnel des bibliothèques sans objectifs précis, ni une véritable exploitation des résultats obtenus ; (3) concernant les pratiques de veille et leur évolution, les avis sont mitigés : alors que certains attribuent cette évolution à l'évolution de leurs besoins informationnels, d'autres la renvoient à l'évolution des outils ; (4) enfin, les bibliothécaires déplorent un manque de formation régulière et une absence d'intégration de l'activité de veille dans une stratégie globale dans les bibliothèques.

Cet article évoque les pratiques de veille d'un médecin spécialiste destinées à actualiser ses connaissances. Il s'appuie sur le témoignage d'un ophtalmologiste exerçant en libéral qui rapporte 24 années d'une expérience de veille soutenue dans des revues scientifiques et professionnelles. S'inscrivant dans la continuité des études sur les pratiques informationnelles réalisées en sciences de l'information et de la communication, l'étude montre les spécificités de cette pratique qui accorde plus d'importance à la production de documents secondaires, des résumés synthétiques et codifiés destinés à accompagner au plus près la pratique médicale, tout en tenant compte de l'évolution des connaissances en ophtalmologie.

Le thème de la diversité figure au cœur du discours d'accompagnement de Netflix et constitue un élément central de la légitimation de sa stratégie. La mise en discours de la diversité parait modulée en fonction des intérêts économiques de l'entreprise. Cette recherche permet ainsi de faire ressortir trois axes principaux, qui renvoient à une pluralité de conceptions de la diversité, autour desquels se structure la communication de Netflix : la diversité algorithmique, la diversité globalisée et la diversité inclusive.

À Lille, les recherches en SIC (sciences de l'information et de la communication) se sont articulées autour du concept d'anthropologie des savoirs, avec un appui fort sur les sciences du texte. Parce que le lien entre communication et information a été au centre des préoccupations, les notions de « texte » ou « d'énonciation » ont été employées dans une acception très ouverte, selon une perspective pragmatique prenant en compte les contextes sémiotiques, sociaux et techniques. À l'heure de la numérisation généralisée, plutôt que sur les objets médiatiques eux-mêmes, les questions des chercheurs se portent vers le principe évolutif qui déplace en permanence leur forme et leur portée. Il s'agit d'étudier la constitution, la circulation et l'appropriation des savoirs dans une perspective à la fois systémique et phénoménologique.