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Contenu du sommaire : Les études… et à côté ?

Revue Agora débats/jeunesse Mir@bel
Numéro no 96, 2024/1
Titre du numéro Les études… et à côté ?
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  • Le service civique comme outil de professionnalisation ? : Une typologie des usages du service civique par les jeunes volontaires - Jean-François Giret, Kenza El Hadj Saïd, Sophie Morlaix p. 7-26 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Créé en 2010, le service civique s'inscrit aujourd'hui dans des parcours de formation et d'insertion de moins en moins linéaires où se superposent souvent périodes d'études et d'emploi. Cette recherche propose d'interroger le rôle que peut avoir le service civique dans la professionnalisation de ces parcours, à partir d'une enquête sur un échantillon d'environ 800 jeunes passés par ce dispositif. Une typologie des usages du service civique, complétée par des extraits d'entretiens, montre que si les dimensions professionnalisantes dominent dans ces parcours, elles ne se résument pas à une stricte stratégie adéquationniste dans laquelle les jeunes utiliseraient le service civique pour compléter leur formation initiale.
    Created in 2010, French civic service is now a part of the training and integration trajectories of young people. These trajectories are less and less linear, and often involve periods of study and employment that overlap. This research examines the role civic service might have in the professionalisation of these trajectories, based on a study of a sample of around 800 young people who completed this service. A typology of the way they use this service, along with interview extracts, demonstrates that although the professionalising aspects of these trajectories are dominant, they cannot be equated to an “adequationist” strategy in which young people use civic service to complete their initial training.
  • Influence des gangs armés sur la construction identitaire des jeunes en Haïti : le cas de Martissant - Sandy Larose, Peterson Noncent p. 27-42 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Cette étude analyse la construction identitaire des jeunes qui habitent les quartiers populaires sous le contrôle des gangs armés en Haïti. À partir d'un matériau de 40 entretiens et de 5 focus groups, cet article examine les discours des jeunes de Martissant âgés de 15 à 27 ans. S'appuyant sur une approche empirique, l'enquête conclut que la présence des gangs armés dans les quartiers populaires participe à la construction identitaire des jeunes qui les côtoient directement ou indirectement. La violence vécue quotidiennement est verbalisée et normalisée dans les discours des jeunes interviewés qui voient les chefs et les autres membres du gang armé de leur quartier comme des modèles. L'article montre ainsi comment l'identité de certains jeunes se construit dans les interactions quotidiennes avec les gangs armés des quartiers.
    This study analyzes the identity construction of young people living in working-class neighborhoods under the control of armed gangs in Haiti. Using material from 40 interviews and 5 focus groups, this article examines the discourses of young people from Martissant aged between 15 and 27. Based on an empirical approach, the article concludes that the presence of armed gangs in working-class neighborhoods plays a part in the identity construction of the young people who come into direct or indirect contact with them. The violence they experience every day is verbalized and normalized in the discourse of the young people interviewed, who see the leaders and other members of the armed gangs in their neighborhoods as role models. We will show how the identity of certain young people is constructed through their daily interactions with the armed gangs in their neighborhoods.

  • Dossier. Les études… et à côté ? Les modes de vie des étudiant·e·s

    • Introduction - Marie-Paule Couto, Élise Tenret, Élise Verley p. 44-52 accès libre
    • La vie étudiante, un espace concurrentiel des politiques universitaires ? - Julie Testi p. 53-66 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Si l'animation de la vie de campus a toujours été assurée par les organisations étudiantes elles-mêmes, sa mise à l'agenda dans les politiques universitaires à partir des années 1990-2000 tend à bouleverser la place de ces acteurs historiques. L'institutionnalisation progressive des questions de vie étudiante a pour conséquence l'arrivée d'autres types d'acteurs à même de se positionner en tant qu'opérateurs de cette action publique. Ainsi, cet article se propose d'analyser, au travers d'une étude de cas, l'implantation d'une association non étudiante sur un campus et comment la mise en œuvre des politiques de vie étudiante engendre de nouvelles configurations concurrentielles entre les acteurs présents.
      Although campus life and activities have always been managed directly by student groups and associations themselves, being put on the agenda of university policies from the 1990s-2000s has created an upheaval for the role of these historic actors. The progressive institutionalisation of questions relating to student life has resulted in other kinds of actors positioning themselves as operators of this public policy. This article therefore proposes a case study analysis of the establishment of a non-student association on campus, and explores how the implementation of policies on student life lead to new competitive configurations between the actors present.
    • Penser, mesurer et décrire les précarités étudiantes : les apports d'une enquête locale - Fanny Bugeja-Bloch, Leïla Frouillou p. 67-84 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      L'objectif de cette contribution est double : proposer une réflexion sur les précarités étudiantes et voir comment ce concept s'applique à cette population spécifique en tenant compte des limites que présentent les indicateurs statistiques. L'objectif est également empirique et vise à proposer des pistes pour les politiques publiques. À partir d'une enquête locale auprès des inscrit·e·s à l'université Paris Nanterre, cet article explore l'ampleur et les formes de précarités vécues par les étudiant·e·s. L'article rend compte de la multidimensionnalité des précarités étudiantes (logement, alimentation, santé, économie, intégration) et de leurs principaux déterminants sociologiques : l'origine sociale, la nationalité mais aussi le sexe ou le genre des étudiant·e·s et le rôle de la décohabitation.
      This contribution has two goals. Firstly, it proposes a reflection on student poverty and the application of this concept to this specific population, taking into account the limits of statistical indicators. Secondly, it has an empirical goal in proposing avenues for public policy. Based on the local study of students at the University Paris Nanterre, the article explores the extent and forms of precarity they experience. It reflects the multi-dimensionality of their vulnerability (in terms of access to housing, food, health, finances, integration), and their main sociological determinants (social background, nationality, sex or gender, and the role of moving out of home).
    • Les étudiants voyageurs : influence des mobilités internationales sur l'orientation des boursiers Zellidja - Éric Passavant p. 85-98 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      L'objectif de cet article est de montrer comment les mobilités internationales façonnent les aspirations professionnelles et les choix d'orientation dans l'enseignement supérieur. Trente-huit anciens bénéficiaires d'une bourse de voyage Zellidja ont été interrogés par entretien semi-directif. La nature et les usages des mobilités internationales varient suivant les propriétés sociales et culturelles des individus. C'est une étape du processus d'émancipation ou la légitimation d'un projet professionnel dans les milieux populaires. Dans les milieux plus favorisés, ces mobilités forment à un temps long d'exploration de soi ou favorisent l'accumulation de compétences exploitables professionnellement.
      The goal of this article is to show how international mobilities shape professional aspirations and the choice of pathways in higher education. Thirty-eight former laureates of the Zellidja travel scholarship were interviewed using semi-directive techniques. The nature and the use of their international mobilities varied according to the social and cultural characteristics of the individuals. This was a stage in the process of emancipation or the legitimization of a professional project in working-class backgrounds. In more well-off environments, these mobilities shaped a long-term exploration of the self, or encouraged the accumulation of skills that could be used to further professional goals.
    • Du côté du capital culturel dans l'enseignement supérieur : Les conditions de vie étudiantes des enfants d'enseignant·e·s - Géraldine Farges, Odile Ferry p. 99-114 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'intéresse aux conditions de vie des étudiant·e·s selon leur origine sociale, en identifiant plus précisément les enfants d'enseignant·e·s, dont le parcours académique dans le secondaire est souvent particulièrement réussi et qui ont profité d'un accompagnement parental efficace. À l'aide des données de l'enquête Conditions de vie des étudiants (OVE) 2020 et en se focalisant sur plusieurs fractions des classes supérieures et moyennes, cet article montre comment les études et leurs « à-côtés » (usages du temps, loisirs, ressources économiques), loin de ne faire que reproduire des inégalités existantes, contribuent à les renforcer, plaçant les enfants d'enseignant·e·s à distance des étudiant·e·s issu·e·s des classes moyennes mais aussi des classes supérieures les plus favorisées.
      This article looks at the living conditions of students according to their social background, with a particular focus on the children of teachers. These students have often experienced an academic trajectory in secondary school that was particularly successful, and have benefited from effective parental support. Using data from the Student Living Conditions survey (Conditions de vie des étudiants OVE) 2020, and focusing on several fractions of the upper and middle classes, this article shows how university studies and their “side effects” (such as time use, leisure, economic resources), do more than merely reproduce existing inequalities. Instead they help to reinforce them, distinguishing the children of teachers from middle-class students but also from the most privileged classes.
    • « Même mes pauses consistent à réviser » : la première année d'études de santé et ses « à-côtés » - Christophe Birolini, Audrey Chamboredon, Alice Olivier, Agnès van Zanten p. 115-130 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article examine les activités « à côté » de la formation des étudiant·e·s en Parcours accès santé spécifique (PASS) à partir d'une enquête menée dans une université francilienne. Ces étudiant·e·s consacrent un temps conséquent au travail universitaire et organisent leurs « à-côtés » en lien avec celui-ci. Cet usage s'explique par l'enjeu de sélection pendant le PASS, les injonctions de l'entourage à placer les études au centre de leur vie et les socialisations familiales et scolaires préalables. Des variations existent néanmoins : les femmes et les étudiant·e·s de milieux populaires subordonnent moins leurs « à-côtés » aux études et en tirent moins de bénéfices.
      This article explores the “extra” activities alongside studies in the PASS (Parcours accès santé spécifique) health programme, based on a study conducted in a university in the region around Paris. Students in this course dedicate substantial time to university study and organise their “extras” around that. This usage can be explained by the selection process during the PASS year, injunctions from their social milieu for studies to be the centre of their lives, and also by prior family and academic socialisation. Variations nevertheless exist – women and students from working-class backgrounds make their “extras” less subordinate to their studies and reap fewer benefits from them.
    • « Bienvenue » en France ? Conditions inégales de vie matérielles et sociales des doctorant·e·s en mobilité internationale - Magali Ballatore, Jean-Baptiste Bertrand, Valérie Erlich p. 131-147 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      À partir d'une enquête menée en 2021 auprès de doctorant·e·s internationaux·ales en France, cet article se penche sur leurs conditions de vie matérielles et sociales, en partie impactées par les politiques publiques gouvernementales. Il interroge tout d'abord le ressenti de ces jeunes chercheur·se·s face aux situations nouvelles d'accueil que la stratégie « Bienvenue en France » a imposées dans l'enseignement supérieur depuis 2018 et s'intéresse à leurs procédures d'arrivée et d'installation. Dans un second temps, l'article vise à mieux comprendre les dynamiques liées aux conditions d'accès à la vie matérielle et sociale des doctorant·e·s en mobilité en France, et permet de repérer des processus de désaffiliation sociale qui montrent que l'expérience doctorale constitue bien une suite d'épreuves pour ces jeunes chercheur·se·s venu·e·s de l'étranger.
      Based on a study conducted in 2021 with international Ph
      D students in France, this article looks at their material and social living conditions, which are partly impacted by government policies. It begins by exploring the reactions of these young researchers to the new host conditions that the “Welcome to France” strategy has imposed in higher education since 2018 and looks at the procedures for their arrival and integration. It then aims to better understand the dynamics linked to the material and social living conditions of international PhD students in France, and identifies processes of social exclusion that show that the PhD experience is indeed a series of ordeals that these young researchers from overseas face in France.

  • Lectures