Contenu du sommaire : Togo authentique.

Les élections semi-compétitives, qui ont lieu dans les pays dotés d'un parti unir que dont les dirigeants disent vouloir s'engager dans un processus de démocratisation, ne sont pas sans intérêt pour la sociologie électorale. En effet, plus que la personne du candidat et son programme politique, ce qui est pris en considération par les électeurs, c'est son appartenance à des groupes résidentiels, de nature géographique et ethnique (le quartier, le village, le canton, la préfecture, le clan, l'ethnie, etc.). De là l'intérêt de monographies locales, comme celle qui est présentée dans cet article sur les élections législatives de 1985 à Sokodé, au Togo, en complément aux analyses habituelles qui traitent des espaces nationaux.

Depuis 1981, le Togo ne reconnaît plus la fonction judiciaire de conciliation des autorités coutumières. Néanmoins, celles-ci continuent à jouer un rôle non négligeable dans le règlement des litiges, les transactions foncières, la référence aux normes coutumières, le maintien de l'ordre, etc. Les autorités ont d'ailleurs pris acte de cette influence en regroupant les chefs de canton dans l'Union nationale des chefs traditionnels du Togo (UNCTT). Mais les chefs sont par là tenus à une loyauté sans faille vis-à-vis du gouvernement, ce qui les place souvent en position difficile face à leurs sujets.

Cet article fait le bilan du décalage entre la pratique et le discours dans le secteur des politiques agricoles depuis l'indépendance. L'analyse des investissements effectivement programmés et réalisés montre un domaine finalement défavorisé, du fait de la modicité des financements, en majorité extérieurs, et du fait de la prédominance des cultures de rente.

Au Togo, rares sont les secteurs où les femmes n'interviennent pas dans la commercialisation des produits. Si le cas des revendeuses de tissu est le plus connu, celui des nana du port de Lomé est original dans la mesure où ces commerçantes investissent dans des activités de production halieutique par des prises de participation dans des unités de pêche piroguière. Cette situation crée entre elles et les pécheurs, surtout ghanéens, des rapports de type capitaliste, qui trouvent leur fondement dans une offre de capital à des conditions draconiennes.

Le commerce des pagnes est une des activités principales du marché de Lomé. Le pagne, article commercial important économiquement et socialement, peut aussi s'utiliser comme vecteur de messages politiques et idéologiques. La création d'usines locales de textile réussira-t-elle à mire concurrence aux tissus importés ? Les revendeuses togolaises auront fort à faire pour modifier les goûté de leur clientèle.

La protection de la faune fait l'objet d'une attention toute particulière de la part de l'État togolais. Après avoir présenté les principaux aspects et les discours officiels s'y référant, l'auteur s'interroge sur les limites de la politique suivie, en centrant son analyse sur l'une des régions du Togo - la Région des Savanes - qui est la zone privilégiée de la protection de la faune. Cette analyse révèle en effet une réalité économique, touristique, humaine et faunique en nette rupture avec les déclarations officielles.

L'enseignement de la philosophie dans les lycées togolais connaît des difficultés. Selon l'auteur, la faiblesse du niveau scolaire en fiançais, le décalage marqué entre les programmes officiels et l'univers culturel des élèves et le poids d'une société déresponsabilisante, sans perspective d'avenir, qui étouffe toute libre expression des individus, constituent des obstacles à la réalisation des objectifs de la réforme de l'enseignement lancée en 1975.

En 1980, le taux 4e scolarisation était de 72 % et le Togo figurait alors parmi les pays les plus scolarisés de l'Afrique de l'Ouest. A la rentrée scolaire de 1981-1982, un phénomène inattendu, soudain et national se produit : pour la première fob dans l'histoire du système scolaire togolais, on observe dans tous les degrés d'enseignement et sur l'ensemble du territoire, une baisse des effectifs qui, en 1984-1985, n'atteindront plus que 52 %. Cette désaffection pour l'école est analysée comme la réponse des parents et des élèves eux-mêmes au blocage à peu près complet de l'embauche qui s'est faite à partir de 1980-1981 dans le secteur privé, puis dans le secteur public.

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