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Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | vol. 29, no 113, janvier-mars 1976 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Etudes
- La syphilis et les tréponématoses endémiques. Distribution géographique et écologie - Jean Maleville p. 13 pages Le problème des origines et de la distribution géographique de la syphilis a été renouvelé par des travaux nombreux au cours des deux dernières décennies. Selon la théorie américaniste, traditionnelle, la syphilis aurait été introduite dans l'ancien monde par les équipages de Christophe Colomb. Mais les développements récents de la théorie uniciste tendent à montrer que les diverses tréponématoses constituent une maladie universelle, due à un agent pathogène unique, mais dont les manifestations cliniques se modulent en fonction de l'écologie : la pinta de l'Amérique latine, le pian des régions tropicales humides, la syphilis endémique des régions sèches, la syphilis vénérienne des milieux à niveau de vie élevé. Ces connaissances géographiques ont d'importantes implications, car les formes endémiques des tréponématoses, tout en constituant un très vaste «réservoir de virus», protègent les populations contre la contagion de la forme vénérienne.Syphilis and endemic treponemiasis. Geographical distribution and ecology. In the course of the two past decades, the problem of the origin and of the geographical distribution of syphilis has been renewed by numerous publications. According to the Americanist theory, which is the traditional one, syphilis would have been introduced into the Ancient World by the crews of Christopher Columbus. But the recent developments of the unicist theory are tending to demonstrate that the varied treponematoses are but one and same universal disease, caused by an unique pathological agent ; but its clinical manifestations are modulated according to ecological conditions : the pinta of Latin America, yaws of humid tropical countries, the endemic syphilis of dry countries, the venereal syphilis of countries with a higher standard of living. Important practical considerations are ensuing from this geographical knowledge, since the endemic forms of treponematoses, although they protect the peoples against the contagion of venereal form, constitue at the same time a large virus reserve.
- Aux limites de l'œcoumène : le ravitaillement de la ville de Rio Gallegos (Patagonie du Sud) - Hélène Mercadier, Gilbert Mercadier p. 31 pages Le ravitaillement de Rio Gallegos, petite capitale administrative du sud de la Patagonie argentine, est un indicateur expressif de l'organisation régionale et de la dépendance de ce poste pionnier à l'égard de Buenos Aires, 2 650 km au nord. L'offre régionale est insuffisante et peu diversifiée. L'élevage extensif des ovins est la seule activité agricole d'importance. La viande ovine est ainsi l'aliment de base, mais la ville doit faire appel à l'extérieur et singulièrement à Buenos Aires pour varier ses menus... La structure et le fonctionnement du marché, ainsi que le régime alimentaire de la population, reflètent ces contraintes. Si la Patagonie est vouée à l'élevage extensif, dans le cadre d'une économie de traite latifundiaire, c'est non seulement à cause des dures contraintes climatiques que sont le froid et la sécheresse, mais aussi à cause d'une occupation agricole brutale et récente qui s'est faite à un moment où les régions agricoles fondamentales de l'Argentine s'affirmaient, et où l'intégration nationale et l'amélioration des conditions de transport favorisaient la spécialisation régionale. Si Buenos Aires est le principal fournisseur, malgré l'existence de pôles et de zones de production moins éloignées, c'est parce que la capitale de l'Argentine, avec un tiers de la population nationale, est devenue le marché de redistribution de tout le pays. De nos jours, Rio Gallegos aspire, du fait de son développement, à une plus grande indépendance et recherche un approvisionnement régional plus autonome. Des oasis agricoles sont réalisées ou en projet, et les autorités essaient de développer l'élevage bovin et de créer une banlieue agricole autour de Rio Gallegos. Ce processus est riche d'enseignement, mais si le ravitaillement de la ville s'améliore, c'est surtout grâce aux progrès des relations routières avec le Nord.To the ends of œcoumene : supplying the town of Rio Gallegos, southern Patagonia, Argentina. The problems concerning the provisioning of Rio Gallegos, a small administrative capital in southern Patagonia, are an expressive indicator of the regional organization of this pioneer post and of its dépendance on Buenos Aires, located 2,650 kilometers to the north. Regional offer is insufficient and not at all varied. The widespread raising of sheep is the only agricultural activity of any importance. Lamb and mutton are thus the basic foods, but the town must make an appeal to outside sources, and specifically to Buenos Aires, in order to vary its food supply. The structure and operation of its markets, as well as the food consumption of the population, is a faithful reflection of this problem. If Patagonia is dedicated to extensive sheep raising, on a large ranch-scale basis, this is due not only to the harsh climatic conditions — extreme cold and aridity — but also because of a hard and recent agricultural occupation which occurred at a moment when the main agricultural regions of Argentina were affirming themselves and when national union and improved transportation conditions favored regional specialization. If Buenos Aires is the principal supplier, in spite of the existence of less distant poles and zones of production, this is because the Argentine capital, which possesses a third of the nation's population, has become the redistribution center for the entire country. At present, Rio Gallegos, on account of its growth, aspires towards a greater indépendance and is searching for more autonomous regional supply possibilities. Agricultural oases have been established or are in the planning stage, and the authorities are attempting to expand sheep raising and to create an agricultural belt around Rio Gallegos. This undertaking has interesting implications, but if the means to provision the town are improving, this is due above all to the expanded road network and links with the North.
- Douala, le port et la ville - Guy Mainet p. 21 pages Douala est une ville-port. Le port a agi comme cellule organisatrice dans la ville et ceci est démontré par une localisation précise des activités commerciales et industrielles tributaires directement de l'activité portuaire. D'autre part, l'étude de la main-d'œuvre salariée dépendante du port révèle une capacité d'emploi assez considérable, plus de quarante mille personnes actives. Des données chiffrées et des ordres de grandeur sont pro¬ posés concernant la variété des emplois, le niveau des salaires et la participation des étrangers dans les activités liées au port. Pour terminer l'auteur constate le parallélisme entre l'évolution de la population urbaine et celle du trafic portuaire. A l'heure où l'on entreprend de grands travaux portuaires, l'on devrait s'attendre à un essor démographique important de Douala et s'apprêter à y faire face.Douala, the town and its seaport. Douala is a port-town. The harbour operated as an organizing focus inside the town, and this is demonstrated by a precise localization of the commercial and industrial activities which are directly tributary from harbour activity. Otherwise, the study of the salarial manpower depending from harbour reveals a rather considerable potential : more than forty thousand active persons. Numerical datas and estimated classes of size are proposed concerning occupations, wage level, and foreigners participation in activities linked with the harbour. As a conclusion the author notices the parallelism between the growth of the urban population and harbour traffic. While important public works projects are starting, an important demographic growth of Douala should be expected with appropriated measures.
- Les oasis des plaines de la région de Bam et du Narmâchir (Lut méridional, Iran) - Paridokht Fecharaki p. 32 pages Encadrée de montagnes, la plaine de Bam et du Narmâchir, dans le Lut méridional, a un climat aride et rude, très chaud en été, froid en hiver. La population, peu nombreuse, se concentre dans des oasis, où a grandi la ville de Bam. La vie agricole n'est possible que par l'irrigation : les cultures sont alimentées par des drains souterrains : les ghanates, par des puits, des sources ou des rivières. Le partage des eaux entre les ayants droit se fait suivant des règles très strictes et complexes. Cependant, en raison de l'irrégularité du climat, comme des déficiences de certaines techniques, l'économie agricole est d'une grande précarité. On cultive un peu de tout : les dattes, les agrumes, et le henné sont commercialisés ; les cultures «de terre», blé, orge, luzerne sont ou d'hiver ou d'été, ces dernières n'étant possibles qu'au cours des années les plus humides. Des coopératives agricoles viennent en aide aux paysans qui y adhèrent, surtout en leur octroyant des prêts de divers types ; mais le succès de ces organismes est limité. Il faut distinguer plusieurs types de pays : le Baravât proche de la ville de Bam, est surtout un centre fruitier exploité par de grands propriétaires habitant la ville ou par de petits propriétaires et où dominent dattiers et orangers, tandis que le Baravât lointain produit des dattes, du blé, de l'orge, et élève du bétail. Le Narmâchir est une région de polyculture où l'on fait aussi de l'élevage, mais les ressources en eau y sont insuffisantes par rapport à la superficie des terres cultivées. La réforme agraire — qui ne porte pas sur les vergers — a renforcé dans le Baravât une classe déjà nombreuse de petits propriétaires ; mais dans le Narmâchir où il y avait beaucoup de grands propriétaires et où prédominent les cultures «de terre», elle a profondément secoué la société rurale.Oases in the Plains of the Region of Bam and Narmachir (Southern Lut, Iran). Hemmed in by mountains, the Bam and Narmachir plain, in southern Lut, has a dry and harsh climate, extremely hot in summer and cold in winter. The population, which is not numerous, is concentrated in the oases, where the town of Bam sprang up. Agricultural activities are only possible because of irrigation. The farm fields are irrigated by means of underground pipes, the ghanates, by wells, springs or rivers. The sharing of water among those having a right to it is done according to very strict and complex rules. However, on account of the uncertain climatic conditions, and the backwardness of some of the technical methods and equip- ment used on the farms, the agricultural economy is in a very precarious state. A bit of everything is grown. Dates, citrus fruits and henna are among the crops commercialized. The «land» crops, wheat, barley and lucern are grown either in winter or in summer, but only during the course of rainy years. Agricultural cooperatives aid the peasants who belong to them, especially by giving them credit facilities of various types ; but the efficacy of these organizations is limited. There are several types of landscapes. Baravat, situated close to the town of Bam, is above all a fruit center exploited by large landowners living in the town or by small proprietors in the districts where date and orange trees predominate, whereas in the outer parts of Baravat date trees, wheat and barley are grown and livestock raised. Narmachir is a multi-crop region and where some lifestock is raised, but the water supplies in it are insufficient in relation to the area of land farmed. Agrarian reform — which doesn't affect the orchards — has, in Baravat, considerably enhanced the situation of the class of small proprietors, which was already large. In Narmachir, however, where there were many large landowners and where «land» crops are grown, it has severely disturbed the structures of the rural society.
- La syphilis et les tréponématoses endémiques. Distribution géographique et écologie - Jean Maleville p. 13 pages
Chroniques
Notes et comptes rendus
- Atlas de la Réunion - Jean Defos du Rau p. 4 pages
Bibliographie
Infécondité en Afrique noire
- Retel-Laurentin (A.) — Infécondité et maladies chez les Nzakara, République centrafricaine. 1974 - Serge Lerat p. 1 page
Les contacts forêt-savane en Côte-d'Ivoire
Le commerce des produits vivriers
- Jones (William O.) — Marketing staple food crops in tropical Africa. 1972 - Pierre Vennetier p. 1 page
Un marché urbain
- Robineau (Claude) — Papeete, premier marché de Tahiti. 1975 (Travaux et Documents, n° 44) - Pierre Vennetier p. 2 pages
Formation et développement d'une banlieue
- L'Institut de Géographie en 1975 - p. 2 pages
- La Société de Géographie et l'Institut d'Outre-Mer de Bordeaux - p. 1 page