Contenu du sommaire : Socialismes agraires
Revue | Actuel Marx |
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Numéro | no 75, 2024 |
Titre du numéro | Socialismes agraires |
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- Présentation - p. 7-11
Dossier. Socialismes agraires
- Marx à la campagne : histoire, écologie et politiques paysannes - Paul Guillibert, Matthieu Renault, Juliette Farjat, Frédéric Monferrand p. 13-28 On considère généralement que Marx n'a jamais envisagé le monde rural que comme un archaïsme condamné par le progrès de l'histoire. L'objectif de cet article est de problématiser cette idée, en examinant les différentes tensions qui travaillent la réflexion de Marx sur la terre et les paysans. Nous montrons que deux découvertes complémentaires le conduisent à relativiser sa croyance au caractère progressiste du développement capitaliste : la découverte des tendances écocidaires du capitalisme et celle de la vivacité des communes agraires. De ces deux découvertes, il résulte que Marx critique finalement le capitalisme du point de vue de ses effets sur la terre et celles et ceux qui la travaillent. C'est donc aussi de ce point de vue que doivent être repensées la nature, la valeur et les conditions de réalisation du communisme.It is generally assumed that Marx only approached the rural world as an archaism condemned by the progress of history. The aim of this article is to challenge this idea, by examining the different tensions at work in Marx's thinking on land and peasants. We show that two complementary discoveries led him to qualify his belief in the progressive character of capitalist development : the discovery of capitalism's ecocidal tendencies and that of the vivacity of agrarian communes. From these two discoveries, it follows that Marx ultimately criticizes capitalism from the point of view of its effects on land and on those who work it. Therefore, it is also from this viewpoint that the nature, value and conditions for achieving communism should be rethought.
- Ouvriers, paysans et indigènes : José Carlos Mariátegui face à la Troisième Internationale - Paul Guillibert p. 29-46 Le penseur marxiste péruvien José Carlos Mariátegui fait partie de ceux qui ont pris au sérieux le rôle révolutionnaire des paysans. Lors de la première conférence internationale des Partis communistes d'Amérique latine en juin 1929 à Buenos Aires, Mariátegui présente ses positions sur la centralité du système de propriété agraire dans l'exploitation semi-coloniale au Pérou et sur l'articulation entre classe et race. Il s'oppose à la fois à la solution soviétique d'une indépendance pour les nations opprimées et au pan-américanisme de l'Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA). Cet article étudie les relations compliquées de Mariátegui avec l'Internationale communiste sur les questions paysannes et indigènes. La formation d'une organisation révolutionnaire paysanne suppose la naissance d'un sentiment national qu'il analyse dans ses écrits sur la littérature.Peruvian Marxist thinker José Carlos Mariátegui was among those who took the revolutionary role of peasants seriously. At the First International Conference of the Communist Parties of Latin America in June 1929 in Buenos Aires, Mariátegui presented his positions on the centrality of the agrarian property system in semi-colonial exploitation in Peru and on the intersection between class and race. He opposed both the Soviet solution of independence for oppressed nations and the pan-Americanism of the American People's Revolutionary Alliance (APRA). In this article, I study Mariátegui's complicated relationships with the Communist International on peasant and indigenous issues. The formation of a revolutionary peasant organization presupposes the birth of a national feeling which he deals with in his writings on literature.
- L'inépuisable débat sur l'agriculture dans ses rapports avec le capitalisme - Edouard Morena, Thierry Pouch p. 47-64 La problématique des rapports entre l'agriculture et le capitalisme resurgit à intervalles réguliers, et suscite des controverses entre des chercheurs se réclamant, de près ou de loin, de Marx et de ses continuateurs. Des deux côtés de la Manche, la fin des années 1960 et le début des années 1970 constituent un moment important de redécouverte, de discussion et de réinterprétation des travaux marxistes sur la question paysanne et agraire. Pourtant, le débat en France à cette époque tranche nettement avec celui qu'on peut observer au sein du « peasants seminar » de la School of Oriental and African Studies (SOAS) de Londres. Ce regain d'intérêt pour la paysannerie et l'agriculture s'accompagna en Angleterre d'une relecture des thèses classiques de Marx, d'Engels, de Lénine ou encore de Kautsky. Il ne s'agissait pas de « jeter le bébé marxiste avec l'eau du bain », comme ce fut le cas en France, mais bien de prolonger et d'enrichir l'analyse marxiste classique et de l'actualiser dans un contexte marqué par les luttes anticoloniales, la remise en cause du « productivisme », et la remise en question du modèle soviétique.The problem of the connexions between agriculture and capitalism resurfaces at regular intervals, and gives rise to controversies between researchers claiming, directly or indirectly, to follow Marx and his successors. On both sides of the Channel, the end of the 1960s and the beginning of the 1970s constituted an important moment of rediscovery, discussion and reinterpretation of Marxist work on the peasant and agrarian question. However, the debate in France at this time contrasts sharply with that which can be observed within the « peasants seminar » at the School of Oriental and African Studies in London. This renewed interest in the peasantry and agriculture was accompanied in England by a rereading of the classic theses of Marx, Engels, Lenin and even Kautsky. It was not a question of « throwing out the Marxist baby with the bath water », as was the case in France, but of extending and enriching classic Marxist analysis and updating it in a context marked by anti-colonial struggles, the questioning of « productivism », and the questioning of the Soviet model.
- Les paysannes face à l'Anthropocène - Veronika Bennholdt-Thomsen, Marius Bickhardt p. 65-79 L'enjeu de cet article est d'explorer l'histoire longue de l'Anthropocène pour identifier des perspectives de libération dans le présent. Discutant les hypothèses d'Engels sur la naissance de la propriété et du patriarcat, de James Scott sur l'invention conjointe de l'agriculture et des États, ou de Marijas Gimbutas sur les civilisations matrifocales de l'Europe archaïque, Veronika Bennholdt-Thomsen montre que la racine des crises socio-écologiques en cours doit être cherchée du côté de la domestication des femmes, c'est-à-dire de l'appropriation de leur corps et de leurs savoirs en matière de subsistance et de reproduction. Mais elle montre aussi que cette domestication n'est jamais achevée et qu'elle tend même à perdre du terrain face au renouvellement contemporain de l'agriculture paysanne de subsistance, au sein de laquelle les femmes occupent le premier plan. C'est donc dans l'expérience et les pratiques des paysannes que réside la possibilité d'un monde meilleur.This article explores the long history of the Anthropocene to identify prospects for emancipation? in the present. Discussing Engels' hypotheses on the birth of property and patriarchy, James Scott's on the joint invention of agriculture and states, or Marijas Gimbutas' on the matrifocal civilizations of archaic Europe, the author shows that the root of the current socio-ecological crises must be sought in the domestication of women, that is to say the appropriation of their bodies and their knowledge in matters of subsistence and reproduction. But the article also shows that this domestication is never complete and that it has even tended to lose ground in the face of the contemporary renewal of peasant subsistence agriculture, within which women play a leading role. It is therefore in the experience and practices of peasant women that the possibility of a better world lies.
- Marx à la campagne : histoire, écologie et politiques paysannes - Paul Guillibert, Matthieu Renault, Juliette Farjat, Frédéric Monferrand p. 13-28
En débat
- Retour sur les études agraires critiques - Henry Bernstein, Paul Guillibert, Edouard Morena, Paul Guillibert, Guillaume Sibertin-Blanc p. 81-96 Dans cet entretien, Henry Bernstein revient sur la fondation des études agraires critiques et les principaux concepts qu'il a développés pour une étude marxiste de la sociologie rurale. Il montre comment l'opposition entre léninisme et populisme se rejoue dans l'épistémologie de la structure de classe de la paysannerie.In this interview, Henry Bernstein reviews the founding of critical agrarian studies and the main concepts he developed for a Marxist study of rural sociology. It shows how the opposition between Leninism and populism is played out again in the epistemology of the class structure of the peasantry.
- Retour sur les études agraires critiques - Henry Bernstein, Paul Guillibert, Edouard Morena, Paul Guillibert, Guillaume Sibertin-Blanc p. 81-96
Documents
- Qu'est-ce que la question agraire ? - Alexander V. Tchaïanov, Guillaume Fondu, Guillaume Fondu p. 98-116 Dans ce texte de Tchaïanov daté de l'été 1917, qu'une traduction partielle rend ici pour la première fois accessible au lectorat francophone, l'agronome, économiste et spécialiste de l'économie paysanne russe défend un collectivisme fondé sur l'idée d'une résistance de la paysannerie au développement du capitalisme. Ce texte a joué un rôle décisif à la fois dans la polarisation des débats sur le collectivisme en Russie à partir de 1917 et dans l'histoire des réceptions du marxisme dans la sociologie rurale tout au long du XXe siècle. En fondant certaines thèses populistes sur des études empiriques de la situation russe, Tchaïanov a permis le développement d'un « néo-narodnisme écologique » dans les sciences sociales à partir des années 1960.In this text by Chayanov from the summer of 1917 – which a partial translation makes available for the first time to the French-speaking readers – the agronomist, economist and specialist in Russian peasant economics defends a collectivism based on the idea of a resistance of the peasantry to the development of capitalism. This text played a decisive role both in the polarization of debates on collectivism in Russia after 1917 but also in the history of receptions of Marxism in rural sociology throughout the 20th century. By basing certain populist theses on empirical studies of the Russian situation, Tchaïanov allowed the development of an « ecological neo-Narodism » in the social sciences from the 1960s onwards.
- Qu'est-ce que l'austromarxisme ? Une correspondance inédite entre Lucien Goldmann et Yvon Bourdet (1960-1962) - Jean-Numa Ducange p. 117-123 La correspondance d'Yvon Bourdet conservée à l'Imec contient d'importants développements sur l'austromarxisme. Ceux publiés ici appartiennent à une série de lettres échangées avec Lucien Goldmann au seuil des années 1960, où sont discutés la question du kantisme « rouge », les pensées d'Otto Bauer et surtout de Max Adler, ainsi que le rapport entre Lukács et l'austromarxisme. Mots-clés : austromarxisme, kantisme rouge, Lucien Goldmann, Yvon Bourdet, Georg LukácsThe correspondence of Yvon Bourdet preserved at Imec contains important developments on Austro- Marxism. Those published here take place in a series of letters exchanged with Lucien Goldmann at the threshold of the 1960s, where the question of « red » Kantianism, the thought of Otto Bauer and especially that of Max Adler, and the relationship between Lukács and Austromarxism, are discussed.
- Austromarxisme - Otto Bauer, Pierre-Henri Lagedamon, Pierre-Henri Lagedamon p. 124-129 Dans ce texte paru en 1927 dans l'organe principal de la social-démocratie autrichienne Arbeiter-Zeitung, et traduit pour la première fois en français, Otto Bauer, alors principal leader du Parti socialdémocrate autrichien dont il s'efforce de préserver l'unité en dépit des divisions aggravées par le conflit mondial et ses conséquences, dissipe les malentendus et les imprécisions entourant la dénomination d'« austromarxisme », et présente de manière vivante et singulière les différents déclinaisons de ce courant à l'heure où l'Autriche entre dans une période de profonde turbulence politique.In this text published in 1927 in the main organ of Austrian social democracy, Arbeiter-Zeitung, and translated for the first time into French, the leader of the Austrian Social Democratic Party Otto Bauer, who strives to preserve its unity despite the divisions aggravated by the world conflict and its consequences, dispels the misunderstandings and imprecisions surrounding the name « Austromarxism °, and presents in a lively and singular way the different variations of this current at a time when Austria enters a period of deep political turbulence.
- Qu'est-ce que la question agraire ? - Alexander V. Tchaïanov, Guillaume Fondu, Guillaume Fondu p. 98-116
Interventions
- La « Classe 22 » : une jeunesse socialiste et marxiste face aux années 1930 - Matteo Fourcaut p. 131-148 Une revue socialiste méconnue, Révolte (1931-1934), donne à voir l'expression de « l'esprit des années trente » dans une SFIO marquée par la sortie de guerre et la défaite de Tours. Au sein de cette petite tribune parisienne, un groupe de jeunes militants cherche à rénover la doctrine socialiste, « chose vieille, trop connue », et à redresser la « vieille maison » pour qu'elle puisse conquérir les masses nouvelles et assumer enfin ses responsabilités en prenant le pouvoir. Cette « Classe 22 », génération tout à la fois effrayée et fascinée par la modernité de l'après-guerre, élabore un discours et une pensée propres et singuliers, qui ne trouvent que peu d'échos dans la gauche française. Étouffée par un Parti qui cherche à maintenir coûte que coûte l'unité d'une famille socialiste fragile, puis invisibilisée par le Front populaire qui est le triomphe de la génération suivante, la Classe 22 échoue à exister. Cette génération entravée donne tout de même à voir la manière dont le phénomène de « l'esprit des années trente » a infusé dans le socialisme français.A little-known socialist review, Révolte (1931-1934), gives us a glimpse of the « spirit of the thirties » within the French Section of the Workers' International (SFIO), marked by post-war developments and the defeat at the Tours Congress. Within this small Parisian forum, a group of young activists sought to renew socialist doctrine and revitalize the « Vieille Maison » so that it could win over the new masses and finally assume its responsibilities by taking power. This « Class 22 », a generation both frightened and fascinated by post-war modernity, developed its own distinctive discourse and thought, which found little resonance within the French left. Stifled by a Party determined to maintain the French socialism's fragile unity at all costs, and then made invisible by the Front Populaire, which represented the triumph of the next generation, Class 22 failed to maintain its existence. Nevertheless, this impeded generation still illustrates how the « spirit of the thirties » infused French socialism.
- Sur une impossible histoire du marxisme à Paris : un monde éditorial français « provincialisé » ? - Anthony Crézégut p. 149-167 L'édition de l'Histoire du marxisme n'aura pas lieu en France. Pourtant le projet que mena à bien Einaudi en Italie au tournant des années 1970-1980 était un projet franco-italien, et même international, impliquant entre autres Eric Hobsbawm et Perry Anderson, qui garderont une rancœur tenace envers leurs homologues français. Cet article retrace, archives et entretiens à l'appui, la généalogie de ce projet avorté, voire, à tout croire, sabordé. La réalité est plus nuancée, et impose de tenir compte des stratégies fluctuantes d'acteurs institutionnels, du monde de l'édition et de l'université, au gré des modes parisiennes, des opportunités culturelles, et des adversités politiques en France et dans l'espace international. Une attention particulière est portée aux dilemmes des acteurs individuels, portant ou bloquant ce projet, d'abord Lucien Goldmann et ses réseaux européens de théoriciens critiques (École de Francfort, gramsciens, humanistes d'Europe de l'Est), puis Pierre Nora, François Furet, Jacques Le Goff avec une équipe d'historiens internationaux, tournée vers les États-Unis, d'Arno Mayer à Moshe Lewin.The edition of the History of Marxism will not take place in France. However, the project that Einaudi carried out in Italy at the turn of the 1970s and 1980s was a Franco-Italian, and even international project, involving among others Eric Hobsbawm and Perry Anderson, who were to hold a tenacious grudge against their French counterparts. This article uses archives and interviews to retrace the genealogy of this aborted, if not scuttled, project. The reality is more nuanced, and requires us to take into account the fluctuating strategies of institutional, publishing and academic actors, according to Parisian fashions, cultural opportunities, and political adversities in France and abroad. Particular attention is paid to the dilemmas of individual protagonists who supported or blocked this project, first Lucien Goldmann and his European networks of critical theorists (Frankfurt School, Gramscians, Eastern European humanists), then Pierre Nora, François Furet, Jacques Le Goff with a team of international historians, focused on the United States, from Arno Mayer to Moshe Lewin.
- Travailler, travailler encore - Gérard Raulet p. 168-189 La tradition utopique compte autant de projets de société promettant l'avènement d'une ère de loisirs que de projets dans lesquels le travail demeure le pilier de la cohésion sociale. Cette double lignée continue d'inspirer certains programmes politiques, mais à la différence des années 1970 une sorte de résignation semble s'être répandue. Cet article propose, au contact de l'histoire des idées politiques et de la philosophie politique contemporaine, de réexaminer les paradigmes de la conception du travail et de sa place dans la société, et de dresser un bilan des théories et utopies sociales qui ont imaginé comment le règne de la liberté peut s'établir sur le règne de la nécessité. La relecture de la tradition utopique permet de faire justice d'une série de lieux communs. Par exemple la crainte qu'une organisation communautaire trop parfaite, « communiste », ne dissuade de travailler – un argument qui ne cesse de polluer toute réflexion sur une conception sociale globale (et non libéraleindividuelle) de la question du travail.The utopian tradition includes as many social projects promising the advent of an era of leisure as projects in which work remains the pillar of social cohesion. This double lineage continues to inspire certain political programs, but, unlike in the 1970s, a sort of resignation seems to have spread. This article offers, through the prism of the history of political ideas and contemporary political philosophy, to re-examine the paradigms of the conception of work and its place in society and to take stock of the theories and social utopias which have imagined how the reign of freedom can be established over the reign of necessity. The rereading of the utopian tradition allows us to clear up a series of commonplaces : for example, the fear that a too perfect, « communist » community organization will discourage work – an argument which continues to pollute any reflection on a global social (and not liberal-individual) conception of the question of work.
- Le marxisme après Lahire - Jacques Bidet p. 190-204 Cet article dialogue avec le livre de Bernard Lahire Les Structures fondamentales des sociétés humaines (2023) qui, en rapportant Marx à Darwin, pourrait conduire à un profond renouvellement du marxisme. Il prend pour axiome que le couple nature-culture ne peut suffire à l'étude de l'espèce humaine, et que le monde de la vie n'est accessible qu'à partir du triptyque naturel- social-culturel. Cette « socialité » animale se trouve stimulée par la longue dépendance de l'enfant par rapport à la mère, déterminant une relation entre savoir et domination qui va imprégner l'ensemble des institutions humaines. J. Bidet rapporte cette investigation à celle de Florian Mazel sur la domination ecclésiale dans la protomodernité, et aux apports de Foucault et de Bourdieu à l'intelligence de « la structure fondamentale de la société moderne », où la coordination marchande s'articule à l'organisation hiérarchique. Tel est, dans la langue de Lahire, « l'invariant » autour duquel, jusqu'aujourd'hui, se comprennent ses « variations », et se conçoivent ses potentialités révolutionnaires.This article dialogues with Bernard Lahire's book The Fundamental Structures of Human Societies (2023), which, by relating Marx to Darwin, could lead to a profound renewal of Marxism. It takes as an axiom that the nature-culture couple cannot suffice for the study of the human species, and that the world of life is only accessible from a natural-social-cultural triptych. This animal « sociality » is stimulated by the long dependence of the child on the mother, determining a relationship between knowledge and domination which will permeate all human institutions. J. Bidet relates this investigation to that of Florian Mazel on ecclesial domination in protomodernity, and to the contributions of Foucault and Bourdieu to the understanding of « the fundamental structure of modern society », where market coordination is articulated through hierarchical organization. Here is, in the language of Lahire, the « invariant » around which, until today, its « variations » are understood, and its revolutionary potentialities are conceived.
- La « Classe 22 » : une jeunesse socialiste et marxiste face aux années 1930 - Matteo Fourcaut p. 131-148
Livres
- Thierry POUCH. Essai sur l'histoire des rapports entre l'agriculture et le capitalisme, Paris, Classiques Garnier, 2023, 265 pages - Fabien Tarrit p. 205-207
- Marcello MUSTO. Les Dernières années de Karl Marx. Une biographie intellectuelle, 1880-1883, Paris, Puf, 2023, 272 pages - Jacques Bidet p. 207-209
- Edward P. THOMPSON. Les Romantiques anglais. L'Angleterre à l'âge des révolutions, Introduction et traduction de Marion Leclair et Edward LeeSix, Paris, Les Éditions sociales, 2023, 416 pages - Loreline Courret p. 209-212
- Jean JAURÈS. Œuvres, tome 14 : La Voix du socialisme, Édition établie par Marion Fontaine, Alain Chatriot, Fabien Conord et Emmanuel Jousse, Paris, Éditions Fayard, 2022, 702 pages - David Noël p. 212-213