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Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | vol. 24, no 93, janvier-mars 1971 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Etudes
- Le peuplement du Mexique - Henri Enjalbert p. 11 pages Depuis 1940, le Mexique a vu son peuplement se développer sous l'effet d'une explosion démographique sans précédent. Heureusement, l'économie a pu suivre et, l'industrialisation aidant, le niveau de vie n'a pas baissé. Au contraire, il a pu dépasser tout récemment le seuil critique des 500 dollars par personne et par an. Peuplé de 19,6 millions d'habitants en 1940, le Mexique en a aujourd'hui 50 millions. Dans le secteur tropical, les campagnes sont surpeuplées, mais il n'y a pas de grandes villes. Sur le plateau central, le phénomène remarquable est constitué par l'extraordinaire croissance de Mexico, qui passe de 1 750 000 habitants en 1940 à 8,5 millions en 1970. Plus surprenante encore a été la soudaine expansion urbaine des villes de la frontière du Nord. Elles ont poussé le plus souvent en plein désert. Neuf villes échelonnées de Tijuana à l'Ouest, à Matamoros à l'Est, groupent aujourd'hui plus de 2 millions d'habitants dans cette zone pionnière d'un style très particulier.The growth of population in Mexico Since 1940, Mexico has seen its population grow because of an unprecedented demographic explosion. Fortunately, the economy was able to keep pace with this growth and, industrialization aiding, the standard of living has not fallen. Quite the opposite : recently it was able to surpass the critical level of $ 500 per person and per year. Inhabited by 19,600,000 people in 1940, Mexico today has 50,000,000. In the tropical region, the countrysides are overpopulated, but there are no large cities. On the central plateau, the unusual phenomenon is the fact of Mexico City's extraordinary growth ; the population level went from 1,750,000 inhabitants in 1940 to 8,500,000 in 1970. More surprising still, was the sudden urban expansion of the cities along the northern frontier. Quite often, they have expanded in full desert. Nine cities ranging from Tijuana in the West to Matamoros in the East contain today more than 2,000,000 inhabitants in this pioneer zone of a very particular atmosphere.
- Hassi Messaoud - Serge Lerat p. 16 pages La région pétrolifère d'Hassi Messaoud , où le pétrole jaillit pour la première fois en 1956, a produit plus de 33 000 000 t de pétrole en 1969. Sur ce total, près de 19 000 000 t ont été fournies par le champ d'Hassi Messaoud proprement dit, exploité par la C.F.P. (A.) et la S.N.RE.P.AL. ; toutefois, des difficultés liées à la structure interne du réservoir ralentissent le rythme de la production. Plus de 5000 personnes se sont fixées dans la région d'Hassi Messaoud. Les deux compagnies pétrolières ont édifié des bases pour loger leur personnel ; un embryon de ville est sorti de terre ; des gourbis ont été construits, pour la plupart dans de petites dépressions échancrant la surface du plateau. L'avion est le moyen de liaison le plus commode avec l'extérieur, en particulier avec les centres de direction de cette exploitation, centres situés à Alger et à Paris.Hassi Messaoud The oil field region of Hassi Messaoud, where petroleum flowed for the first time in 1956, produced more than 33,000,000 tons of oil in 1969. Of this total, almost 19,000,000 tons were furnished by Hassi Messaoud field itself, operated by the C.F.P. (A.) and the S.N.RE.P.AL. companies ; still, difficulties linked to the geological formation of the oil pool slowed the pace of output. More than 5,000 people now live in the Hassi Messaoud region. The two oil companies have built bases to lodge their personnel ; an embryonic town has sprung up ; huts were constructed, for the most part in the small hollows which pit the surface of the plateau. The airplane is the most convenient means of communication with the exterior, in particular with the headquarter offices that are in charge of this operation and which are located in Algiers and in Paris.
- Le développement de l'agriculture commerciale dans la presqu'île malaise avant 1908 - James Jackson p. 13 pages Dans la péninsule malaise peu peuplée et peu exploitée au XIXe siècle, les Chinois immigrés de Chine du Sud et les Européens ont créé des plantations auxquelles ils ont donné chacun leur originalité. Les Chinois se sont introduits en Malaisie par les établissements britanniques de Penang, Malacca et Singapour. Venus en Malaisie dans le but de repartir au pays le plus vite possible, fortune faite, ils cultivèrent des plantes susceptibles de rapporter rapidement et ne demandant qu'un faible investissement : manioc, gambier, poivrier. Ils pratiquèrent une agriculture commerciale itinérante, abandonnant les sols dès que leur fertilité diminuait. Grâce à une solide organisation économique (système Kongsi), les plantations chinoises connurent une grande prospérité. Cependant, au début du XXe siècle, sous l'effet de la législation britannique soucieuse de protéger les sols, et du développement de l'hévéaculture, ce type d'agriculture était à l'agonie. Les planteurs européens connurent moins de succès que les Chinois au XIXe siècle : méconnaissance du milieu, manque de main-d'œuvre, choix de plantes à longue croissance (clou de girofle, muscadier), dispersion des efforts et amateurisme des planteurs en furent la cause. Leur situation changea à la fin du XIXe siècle avec la mainmise de l'administration britannique sur les Etats malais et l'introduction de l'hévéaculture. Les autorités coloniales encouragèrent l'installation de colons européens (concessions de terres, prêts de fonds publics), et le développement des plantations d'hévéas (appel à la main-d'œuvre indienne tamoul). Mais l'essor de l'hévéa (2 000 ha en 1900 et 100000 ha en 1908) fut surtout provoqué par l'intervention de nombreuses sociétés commerciales et des capitaux de Londres.The development of commercial agriculture in the Malayan peninsula prior to 1908 In the Malayan peninsula, scantily populated and hardly at all exploited in the 19 th century, Chinese immigrants from the south of China and European settlers created plantations upon which each group has left its distinctive mark. The Chinese entered Malaya via the British settlements of Penang, Malacca and Singapore. Having come to Malaya with the purpose of returning to their native country once they had made their fortunes, they raised crops capable of producing quickly and for which only a minimum of capital investment was required : cassava, pepper. They engaged in an itinerant method of commercial agriculture, abandoning the land as soon as its fertility began to decline. Thanks to a very strong economic organization (the Kongsi system was employed), the Chinese plantations experienced great prosperity. At the beginning of the 20 th century, however, and under the influence of British legislation which sought to protect the soil, and also because of the increased growing of rubber trees, this type of agriculture commenced to expire. The European planters experienced less success than did the Chinese in the 19 th century : ignorance of the environment, lack of labor, choice of crops requiring a long growth period (clove, nutmeg) dispersion of efforts and amateurism of the planters were the main causes. Their condition changed at the end of the 19 th century with the British seizure of the Malayan states and the introduction of rubber growing. The colonial authorities encouraged the settlement of European colonists (land concessions, loans from public funds) and the development of rubber plantations (Indian Tamoul labor was used). But the phenomenal growth of rubber production (2,000 hectares planted in 1900, 100,000 in 1908) was certainly due in large part to the appearance of numerous private companies and the aid given by the London money markets.
- Les Chinois du Cambodge littoral - Roland Pourtier p. 28 pages L'article présente le groupe chinois dont l'importance numérique (le tiers de la population régionale), la profonde empreinte laissée dans les paysages, la diversité d'activités à caractère spéculatif, constituent la principale originalité du Cambodge littoral. Une première partie est consacrée aux conditions du peuplement : organisation d'un réseau politico-commercial embrassant tout le littoral de Saigon à Bangkok à la fin du XVIIe siècle, vagues de migrations à la suite de l'introduction de la culture du poivre après 1850, installation de pêcheurs sur la côte déserte de Koh Kong. Les caractères originaux de la société chinoise sont ensuite analysés, de même que les processus de la «khmérisation». Les activités chinoises font l'objet de la dernière partie : culture et crise du poivre, arboriculture, exploitation de la mer. L'étude fait ressortir le rôle pionnier joué par les Chinois et leur efficacité dans la mise en valeur des régions côtières du Cambodge.Chineses on Cambodia coastland The article deals with the Chinese community. Their number (the third of the total population), the visible marks they left on the landscapes and the variety of occupations involving speculative engagements, characterize the coastal regions of Cambodia. The first part examines how the people settled in the country : the setting up of a political and commercial organization extending all the way down the coast from Saigon to Bangkok at the end of the 17th century, the shifts of populations following the introduction of pepper growing in 1850, and the establishment of fishing villages on the desert coast of Koh Kong. The original features of the Chinese society are then presented as well as the process of «kmerisation». The activities of the Chinese people are dealt with in the last part : pepper growing and period of crisis, arboriculture, development of sea resources. The study emphasizes the pionnering role played by the Chinese, and their efficiency in the development of the coastal regions of Cambodia.
- La pêche sur la Comoé (Côte d'Ivoire) : L'emprise des immigrants ghanéens - Claude Surroca p. 21 pages La pêche et la consommation du poisson ont une importance considérable en Afrique noire. En Côte d'Ivoire le poisson consommé est surtout originaire de la cuvette intérieure du Niger au Mali et de la région lagunaire et côtière ; cependant la pêche s'est développée sur les rivières, sur la Comoé en particulier où elle fait vivre une population assez importante. Ce fleuve long de 1 160 kilomètres connaît une crue d'été et des basses eaux d'hiver très favorables à la pêche qui dure de six à huit mois. Jusqu'à l'arrivée des immigrants éwé, venus du Ghana , les peuples riverains, Baoulé, Agni, Attié, n'exploitaient presque pas le fleuve sauf les Agni. Les Ewé, arrivés après 1950, ont installé sept campements sur la moyenne Comoé. Leurs techniques de pêche sont artisanales, de même que celles des Agni, mais leur perfection atteint une grande efficacité ; pirogues et pagaies, filets et hameçons pour barrer le fleuve, nattes tressées constituent le matériel. La pêche se fait sous la direction rigoureuse du chef de campement (prise de poissons, vente, répartition du produit des ventes). Chez les autochtones agni elle n'est qu'une activité accessoire à côté de l'agriculture. Sur les rives de la Comoé coexistent, sans trop de heurts, deux types de population profondément différentes dans leur genre de vie ; les Ewé par leur expérience de la pêche pourraient servir d'exemple et éduquer les populations paysannes auxquelles ils apportent un appoint alimentaire précieux.Fishing on Comoé river Fishing and the consumption of fish have considerable importance in Black Africa. In Ivory Coast, the fish eaten originates in the main part from the inland basin of the Niger in Mali and from the lagoon and coastal regions ; however, fishing has grown on the rivers. Fishing on the Comoé, in particular, gives livelihood to a rather large population. This river, 1,160 kilometers in length, has high water in summer and low water in winter that is highly favorable for fishing, which lasts from 6 to 8 months. Until the appearance of Ewé immigrants, who came from Ghana, the river populations : Baoulé, Agni and Attié, hardly fished the river at all, with the exception of the Agni. The Ewes, who arrived after 1950, have set up 7 camp sites on the central Comoé. Their fishing techniques are of an artisan-type, as is the case for the Agni, but they are highly expert and efficient. The principal equipment used is : dug out canoes and paddles, nets and hooks to set up barriers in the river, and plaited mats. Fishing is conducted under the sharp supervision of the camp chief (fish catching, selling, distribution of the sales benefits). Among the autochthonous Agni, fishing is only a supplementary activity to agriculture. Two different population groups, their manner of living totally distinct, live together on the banks of the Comoé without too much friction. The Ewes, because of their experience with fishing, can serve as examples and educate the peasant populations, to whose economy they contribute an important food product.
- Le peuplement du Mexique - Henri Enjalbert p. 11 pages
Chroniques
Notes et comptes rendus
- Les villes d'Asie du Sud-Est - Serge Lerat p. 3 pages
- Synthèse magistrale sur le Mexique moderne - Henri Enjalbert p. 4 pages
Bibliographie
Le désert de la Sonora
- Dunbier (Roger). — The Sonoran Desert. 1968 - Jacques Dupuis p. 2 pages
Données démographiques sur l'Afrique tropicale
- The Population of tropical Africa. Edited by Caldwell (J.C.) and Okondjo (C.), 1968 - Pierre Vennetier p. 2 pages
- L'Institut de Géographie en 1970 - p. 2 pages