Contenu du sommaire : Le tournant design face à la communication

Par ses pratiques et modes de pensée associés, le design stratégique est supposé contribuer au développement des capacités d'innovation des organisations. Cette étude propose un bilan des manifestations et impacts concrets du « tournant design » expérimenté par cinq entreprises françaises aux profils variés. Celles-ci s'engageaient ainsi en 2017 dans un programme de recherche-action visant à introduire des pratiques de design, ou à travailler leur modèle d'intégration. Il s'agit ici d'observer l'évolution réelle des processus de conception, d'innovation, et des relations entre acteurs.Cette étude empirique propose une analyse par échelle, avec de premières implications quant à la posture des pilotes du changement, aux compétences clés et à la composition des équipes. Le maillage des initiatives au sein de l'entreprise est ensuite étudié, comme l'introduction d'une innovation managériale. Il est attendu qu'un modèle stratégique « chemin faisant » permette l'appropriation des connaissances et le déploiement du changement, mais cet effet reste nuancé dans les cas étudiés. L'analyse conclut sur le rôle de la communauté apprenante et de son animation, pour protéger l'émergence et accompagner la diffusion d'une culture design, dans le respect de chaque contexte organisationnel.

Quelles transformations sont possibles dans les organisations par le recours aux approches de co-design ? Le propos de l'article est de répondre à cette problématique en proposant une analyse centrée sur la matérialité de la communication au cœur du processus de co-design, pour aborder des objets de recherche complexes souvent liés à des controverses (comme les risques climatiques ou technologiques). L'article vise à montrer que les méthodes sensibles du co-design peuvent renouveler les méthodes de gestion de projet et les méthodes de recherche participative, en tenant compte des dimensions socio-affectives et matérielles des objets qui circulent entre les acteurs d'un projet collaboratif. La finalité de l'article est de mettre en valeur les contributions interdisciplinaires entre communication et design pour construire avec les participants des situations projectives collaboratives et des représentations possibles du futur, visant à soutenir leur capacité d'agir dans les organisations.

Cet article propose de considérer comment la recherche en design peut bénéficier des études en média. En partant d'une analyse de la littérature sur la matérialité dans les activités de design, nous exposons les limites du concept de « matériau » et proposons celui de médium comme permettant de mieux rendre compte de la diversité des enjeux de conception. Cette analyse critique nous conduira d'abord à revenir sur les dimensions à la fois physiques et sémiotiques des médiums du design. Puis nous reprendrons les travaux philosophiques sur la médialité comme condition à la fois de la conception et de la communication. Les théories de la médialité mettent en effet en avant la coupure sémiotique qui permet une mise à distance du réel et fournissent la base philosophique des théories de fixation et défixation en design. Cette mise à distance constitutive du projet de communication est également la condition pour un rapport créatif au monde. Finalement, l'article aborde la médiation comme prise en compte des dimensions sociales et politiques de la conception.

Dans cet article, j'analyse les caractéristiques des pratiques de conception, guidées ou non par des méthodes, du point de vue de leurs implications corporelles. Pour ce faire, je me réfère aux méthodes de conception les plus courantes décrites dans la littérature et je les compare à des observations participatives dans les secteurs du design et de l'innovation en France et en Allemagne réalisées durant les cinq dernières années. Alors que les méthodes de conception sont censées encadrer la mise en place du projet avec un haut niveau de rationalisation, les pratiques de conception non guidées par des méthodes témoignent d'une plus grande mobilisation de l'intuition, de l'expérience et des connaissances tacites. J'analyse ces différences, en particulier du point de vue des implications corporelles et je souligne leurs présupposés épistémologiques. En conclusion, je plaide pour la nécessité d'intégrer l'éducation affective et corporelle dans les programmes de design.

En explorant les processus de fabrication collaborative dans des FabLabs spécialisés dans la fabrication d'aides techniques au handicap, cet article décrit des modes de co-design centrés sur des besoins précis et sensibles de personnes handicapées requérant des adaptations techniques spécifiques. Situées hors des circuits conventionnels d'accès à ce type de dispositifs techniques, ces initiatives revendiquent une démarche capacitante, mais défendent également une culture particulière qui encourage la construction de lien social.En mobilisant sciences de l'information et de la communication et sociologie des techniques, cette réflexion entend montrer les limites d'une appréhension de cet espace par le prisme réducteur de la mise en capacitation de ses acteur.trice.s. L'hypothèse centrale de l'article sera que ces espaces doivent également être envisagés dans une perspective de care, qui intègre un soin de soi, un soin des autres et un soin des objets.

L'objectif de cet article est d'examiner les processus de communication qui sont au cœur du design de technologies de eSanté. Pour ce faire, nous prendrons appui sur un projet de design d'une plateforme de eSanté pour et avec les personnes vivant avec la maladie de Parkinson. À travers la présentation de « vignettes » décrivant certaines étapes du processus de design participatif (ou co-design), nous montrerons en quoi la communication est constitutive du design d'une technologie de eSanté. Nous porterons alors notre attention sur trois éléments : (a) la réduction de l'équivocité inhérente à la situation de conception et le processus de sensemaking ; (b) l'émergence de tensions créatrices ancrées dans l'expression de la multiplicité des points de vue ; (c) la production de multiples artéfacts traduisant des valeurs dans le design.

Intégrant design et communication environnementale dans une réflexion théorique et empirique, cet article appelle un questionnement mêlant la prise en compte des stratégies communicationnelles et de médiation mises en œuvre par les acteurs d'un Parc Naturel Régional et la manière dont la communication développée souhaite contribuer à construire un projet de société.Nous observons l'émergence de nouvelles stratégies de coopération, appuyées sur des dispositifs intégrant le faire-ensemble, les liens, le partage d'affects, de valeurs et d'actions. Le cœur des logiques de pensée et d'action dans les territoires de moyenne montagne se construit autour de la notion de liens, dans une perspective de reliance qui fonde les coopérations.Cet article s'inscrit dans l'axe 1c concernant les évolutions des modèles d'information, de communication et d'action par la pratique et 3c concernant les nouvelles stratégies des acteurs et les logiques de coopération.

Après s'être affranchi de la tutelle industrielle, l'assignant pendant longtemps à un simple processus de conception de divers produits du quotidien (voire parfois de ceux relevant de l'art : mobilier, objets d'exposition, etc.), le design est désormais, sur un plan conceptuel, dilaté et revendique une richesse en matière de métiers émergents, champs d'application, méthodes, finalités, etc. C'est dans cette optique d'ouverture du design que la présente étude vise à questionner son rôle dans l'optimisation des communications du couple « entreprise de BTP-client » dans le cadre d'une prestation technique. Cela se traduit par l'élaboration d'un modèle analytique qui conceptualise ladite prestation technique comme une « expérience » à vivre par les deux acteurs. Expérience qui est structurée par trois moments clés : avant, pendant et après les travaux. Ainsi, notre modèle a pour dessein de performer les passages entre les trois moments par les apports du design.