Contenu du sommaire : Le malentendu agricole

Le débat sur les prélèvements obligatoires porte principalement sur l'impôt sur le revenu, qui ne représente que quelques points de PIB. Il faudrait plutôt clarifier le système en distinguant cotisations sociales et impôts, le rendre plus progressif et le mettre au service de l'orientation économique.

Face au réchauffement climatique, il ne faut pas seulement diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi transformer la société pour faire face aux conséquences du changement climatique, et ainsi mettre en place des actions stratégiques d'adaptation.

Claudia Sheinbaum, la nouvelle présidente du Mexique, est une scientifique spécialiste des questions d'écologie qui emporté la mairie de Mexico en 2018. Confortablement élue face à une faible opposition, saura-t-elle s'affranchir du populisme de son prédécesseur ?

Le monde agricole contemporain est pris entre un modèle productiviste, qui conduit à une réification de la ruralité, et un modèle paysan, plus soucieux de son environnement naturel. Ce dossier, coordonné par Jacques-Yves Bellay, s'engage résolument en faveur du second.

Les campagnes se vident de leurs fermes, principalement à cause de la modernisation de l'agriculture qui, en érigeant le rendement en paradigme, a dépossédé les agriculteurs de leur métier et de leur lien au vivant. Sauront-ils reconquérir leur autonomie ?

L'hiver 2023-2024 a mis en exergue la colère des agriculteurs français, qui en ont ras-le-bol de la complexité administrative, se sentent abandonnés des pouvoirs publics et sont insatisfaits de leur niveau de vie. Mais ils attendent des réponses politiques différentes selon leur profil socio-économique.

Les enquêtes d'Inès Léraud et de Nicolas Legendre sur les dérives du modèle agro-industriel breton leur ont valu des actes d'intimidation. Il faudra pourtant bien que la région se convertisse à l'écologie.

La distinction entre le rural, le périurbain et l'urbain repose sur la densité de population. Elle est pertinente pour mesurer l'accessibilité aux services et équipements, mais reste aveugle dans le cas des dynamiques démographiques ou économiques. Et c'est surtout la composition sociale qui permet de comprendre la géographie du vote.

Aujourd'hui engagés dans des pratiques d'agriculture alternatives et durables, des agriculteurs témoignent de leur parcours et des raisons qui les ont poussés à transformer leur approche du métier, leurs savoir-faire et leur relation à leur environnement.

Nourrir par l'agriculture paysanne, et non alimenter par l'agriculture industrielle, est au cœur de la forme de vie démocratique. Celle-ci implique en effet, notamment pour les fondateurs de la démocratie américaine, participation, coopération, travail indépendant, santé et esthétique, écologie et sciences paysannes.

L'accès du public à ses droits est désormais conditionné à une connexion et une compétence numériques, dans la continuité de l'impératif d'adaptation. Cette « dépersonnalisation » des services publics produit de la défiance vis-à-vis de l'État. S'agit-il une privatisation cachée ?

Cent ans après, le magnétisme toujours vif des œuvres surréalistes s'explique par l'adoption du « modèle intérieur », la conception de la surréalité et l'intensité de la remise en cause des valeurs héritées.

Le cycle Chino de Christian Prigent, c'est la prodigieuse mémoire sensuelle d'un enfant des années 1950, dont continue de se repaître un écrivain adulte, qui lui dicte la loi de son désir et dont la langue informe une écriture carnavalesque.

Dans Le Triomphe des émotions (Laffont, 2024), Dominique Moïsi présente ainsi une nouvelle tripartition mondiale : un Orient humilié et en colère, un Sud marqué par l'espoir et le ressentiment, et un Occident polarisé mais résilient. Les guerres actuelles accélèrent ce désordre émotionnel, mais l'auteur place ses espoirs dans la raison.