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Cet article examine l'efficience des marchés de matières premières agricoles en utilisant la mesure ajustée d'inefficience des marchés (AMIM). À travers divers outils statistiques tels que les régressions MCO, Logit, et Tobit, ainsi que les tests GSADF et les tests des résidus récursifs, nous explorons la capacité de l'hypothèse du marché adaptatif (AMH) à expliquer les comportements explosifs des prix des matières premières agricoles lors des bulles spéculatives et de la pandémie de COVID-19. Conformément à l'AMH, nos résultats soulignent la nature variable dans le temps de l'efficience des marchés à terme agricoles. De plus, nous observons une réaction non uniforme de l'efficience de certains marchés agricoles face aux chocs événementiels. Notamment, en contradiction avec les périodes de crises financières, l'épidémie de COVID-19 a un effet plus prononcé sur l'inefficience de certains marchés à terme agricoles tels que le maïs et le soja, comparé aux marchés du blé, de l'huile de soja et de l'avoine. Ces résultats ont des implications importantes en termes d'allocation d'actifs et de choix des investisseurs pendant les périodes d'instabilité sanitaire et financière.

Le concept de coopétition a été largement étudiée dans la littérature en sciences de gestion. L'inventaire de ces travaux montre toutefois une absence de connexion avec le concept de territoire. Nous observons ainsi une littérature largement « a-territorialisée » dans laquelle le territoire est uniquement un terrain d'investigation. Seul l'article d'Albert-Cromarias et Dos Santos (2020) permet d'établir un lien, considérant que le territoire constitue le milieu dans lequel les entreprises se développent. Il facilite ainsi les relations et participe à les structurer. Les auteures établissent un pont entre les deux concepts sans toutefois considérer le territoire comme un facteur favorisant la coopétition. À partir du modèle DPO (Bengtsson et Raza-Ullah, 2016) l'article se propose d'intégrer le territoire comme un facteur (driver) externe supplémentaire afin de mieux appréhender la manière dont les relations coopétitives se mettent en place. L'originalité de l'article réside dans l'utilisation du concept de territoire, ne le réduisant pas à un simple terrain d'étude comme c'est communément le cas. L'objectif est d'apporter des éléments complémentaires, qui dépassent le champ du management stratégique, afin de mieux comprendre l'émergence des relations coopétitives. L'analyse de la filière du liège en Aquitaine apporte un éclairage inédit et permet de mettre en évidence le rôle clé du territoire pour favoriser les relations coopétitives.

Cet article pluridisciplinaire, ancré dans l'économie comportementale, développe un questionnaire (échelle) visant à évaluer la probabilité de tromperie de la part d'emprunteurs zélés (voire désespé-rés ou malhonnêtes) à travers une étude empirique exploratoire et confirmatoire. Cet article introduit, pour la première fois, la notion de déconnexion et démontre qu'il s'agit d'un concept important pour comprendre l'endettement. Il met en évidence son lien avec la vulnérabilité financière subjective, la tromperie et la dette personnelle. La méthodologie longtemps approuvée recommandée par Churchill en 1979 et plus récemment par Furr en 2011 est utilisée. La tromperie peut être approximée en fonction des autres concepts mesurés dans ledit questionnaire. Un modèle est présenté, qui est facile à utiliser tant pour les universitaires que pour les gestionnaires et conçu pour fournir des informations essentielles sur le risque des emprunteurs sous une forme mnémonique appelée le « Carré de la Tromperie ». Grâce à ce modèle et à son échelle, les prêteurs peuvent améliorer leurs campagnes marketing pour attirer de nouveaux clients, réduire le risque de défaut et améliorer leurs marges.

La santé en ligne est un marché en plein essor qui attire des investissements considérables des secteurs public et privé. Alors que le marché de l'e-santé est en pleine expansion, le taux de survie des start-ups de produits et services d'e-santé est assez faible, et cette situation contradictoire mérite d'être examinée de plus près. Dans le cadre d'une étude explicative qui adopte une approche qualitative et un échantillonnage stratifié à dessein, nous avons mené 32 entretiens avec des entrepreneurs de différentes start-ups et microentreprises de santé en ligne. Sur la base de trois théories pertinentes, à savoir la technologie de rupture, la diffusion de l'innovation et l'entrepreneuriat institutionnel, nous révélons les obstacles et les facteurs de réussite dans le processus de création d'entreprise, qui peut aller de l'identification des opportunités à l'organisation et à la conception de l'activité de légitimation. Grâce à des entretiens semi-structurés avec les fondateurs, nous avons identifié les obstacles critiques et les éléments facilitant leur survie et leur réussite à chaque étape de la création d'une microentreprise de santé en ligne. Plus important encore, les entrepreneurs de l'e-santé sont confrontés à la résistance des professionnels de la santé et des patients concernant les outils perturbateurs qu'ils introduisent sur le marché. Un aspect important de ces obstacles et facilitateurs est lié à l'efficacité technologique des infrastructures concernées et à l'alphabétisation des utilisateurs. D'autres éléments déclencheurs et obstacles sont également identifiés dans les domaines du financement, du capital humain, des alliances et du développement de brevets. Nos conclusions peuvent aider les professionnels de la santé, les décideurs et les évaluateurs à comprendre le processus d'adoption et de diffusion des technologies de santé en ligne et, grâce à l'identification des obstacles et des facilitateurs au démarrage de la santé en ligne, fournir des indicateurs de mesure de la performance qui peuvent être utilisés dans de futures études.

Cette étude examine les effets de l'excès de confiance du dirigeant sur l'efficacité de l'investissement des entreprises. La méthode d'estimation des moments généralisés a été utilisée sur un échantillon de 335 entreprises françaises entre 2009 et 2020. L'étude révèle que l'excès de confiance affecte négativement l'efficacité des investissements des entreprises en exacerbant le problème du surinvestissement. Ce résultat soutient la théorie de la finance comportementale qui suggère que les dirigeants surconfiants investissent de manière agressive car ils sous-estiment leur risque d'échec et surestiment leurs capacités. Les résultats indiquent également que les contraintes financières atténuent les effets de la surconfiance et constituent un mécanisme disciplinaire capable d'améliorer l'efficacité des décisions d'investissement. D'autres éléments suggèrent que les dirigeant trop confiants ont pris des décisions d'investissement moins inefficaces pendant la pandémie de COVID-19. Ces résultats sont importants pour les gestionnaires, les actionnaires et les décideurs politiques, car ils offrent de nouvelles perspectives pour garantir l'efficacité des décisions d'investissement.

À l'heure où l'usage de l'internet, des applications, des plateformes et des réseaux sociaux numériques devient plus que jamais un prérequis des relations d'affaires et des rapports sociaux de travail, l'entreprise connaît une digitalisation de plus en plus marquée. Or, la compréhension de ce que recouvre le concept polysémique et ambivalent de transformation numérique (TN) passe impérativement par la distinction entre ce dernier et les notions de numérisation, d'une part, et de changement organisationnel basé sur les nouvelles technologies, de l'autre. C'est pourquoi cet article tente une conceptualisation de la TN, en tant que combinaison de configurations organisationnelles et de dynamiques humaines et sociales, sises (ou activées) par une évolution technologique. Pour ce faire, l'étude mobilise une revue de la littérature narrative qu'elle imbrique avec une approche idéal-typique d'inspiration wébérienne, afin d'opérer une restitution raisonnée et synthétique des traits saillants et signifiants de la TN. Elle débouche sur une définition idéal-typique de la TN comme un changement profond induit par les développements et appropriations du numérique, affectant l'ensemble des processus socio-organisationnels à l'oeuvre en entreprise.