Contenu du sommaire : Le design dans la cité

Notre contribution s'inscrit dans une logique de (re)design des territoires. Notre hypothèse est que le point de convergence entre design social et design du territoire, réside dans l'engagement citoyen, condition nécessaire pour que les deux paradigmes convoqués puissent devenir opératoires.Nous nous intéressons aux défis environnementaux (notamment à la transition énergétique) pour y apporter des éléments de réponse non seulement techniques, répondant à une logique de design du territoire, mais fondés sur une réflexion multi-échelles et sur l'intégration de la composante humaine, répondant à une logique de design social.

Le design fabrique la ville actuelle par ce qu'il créé, mais aussi et surtout via des démarches inclusives et collaboratives de création. Il joue ainsi un rôle d'imaginer, former et de faire renaître la vie publique, et offre d'accompagner la ville dans la transition écologique qu'il s'agisse de petits lieux éphémères ou encore de grands projets de revitalisation urbaine.À partir d'exemples issus des villes de Lyon et de Montréal, ce texte s'intéresse à la démarche design, ou au design comme processus en posant la question suivante : est-il (trans)formateur des espaces urbains et de leurs usages dans un paradigme inclusif et créatif ? Outre leurs différences, les exemples mobilisés nous permettent de souligner que ces projets riches et porteurs pour une ville créative et inclusive facilitent la capitalisation de la créativité marginale ainsi que le travail gratuit des citoyens.

L'article explore l'émergence de pratiques expérimentales en architecture et en design. Dans la première partie, nous les décrivons à partir de leurs filiations historico-théoriques, tout en observant comment ces actes de conception variés (dans leurs formes et leurs échelles) peuvent être considérés comme une nouvelle génération écologisante du design. Dans la seconde partie, nous présentons trois caractéristiques communes à ces pratiques, en nous basant sur l'étude d'un chantier participatif ayant eu lieu en 2021 au sein du Pôle Gérontologique Nîmois de la Croix-Rouge française. Ce dernier avait pour objectif de concevoir un tiers-lieu mobile et intergénérationnel devant créer un pont entre les EHPADs et la cité. La présentation des modalités d'intervention sur le chantier (la résidence, l'auto-construction, la fabrication d'architectures éphémères) nous permet de nous interroger sur l'apparition de nouvelles ressources moins objectivables de production supposant d'autres savoir-faire et expertises.

La sociologie porte un regard particulier sur le fait urbain, notamment parce qu'elle permet cette interrelation entre les choses, et spatialise l'information qu'elle analyse de diverses manières. Cette contribution analyse une recherche-projet sur la cohabitation intergénérationnelle d'un point de vue méthodologique en proposant une schématisation d'une itération dynamique du projet et de la recherche où s'articulent le design et la sociologie. Dans un premier temps cette contribution présente la manière dont la sociologie se marie au design en regard des SHS et des types de recherches. Puis, une explication brève est donnée sur le dispositif intergénérationnel et la démarche de recherche-projet. Enfin, une schématisation d'une itération dynamique entre sociologie et projet est développée à la lumière de cette expérience de recherche-projet.

Les pratiques participatives en conception urbaine composent un paysage protéiforme et mouvant qui cependant n'intègre que faiblement les habitants/usagers dans leurs projets. Nous constatons cela, et nous pensons que le design est un levier pour améliorer notamment certains aspects communicationnels qui font défaut dans ces organisations multi-acteurs.Après un exposé de notre périmètre de recherche et des problématiques pointées, nous étudierons les modalités, enjeux, effets et freins de ces processus, afin de cerner les leviers d'action du (re) design. Nous creuserons différentes dimensions communicationnelles (normalisation, fonction, médialité et interfacialité), afin d'explorer de manière critique la dynamique transformative du design comme communication expérientielle et pragmatique.

Dans l'histoire, les femmes ont marqué le développement de l'informatique mais aujourd'hui, à l'heure où ce secteur continue de s'imposer, elles sont beaucoup moins présentes. Cette étude vise à comprendre la manière dont les métiers du numérique sont perçus par différents apprenants (collégiens, lycéens et étudiants) dans le but de favoriser la candidature des femmes dans ces domaines d'activités. Même si 82% des répondants disent que les métiers du numérique sont « mixtes », ils rencontrent des difficultés à définir ces métiers et proposent quelques leviers d'action pour favoriser la présence des femmes comme la formation au numérique dès le plus jeune âge, la publicisation des aspects créatifs, la modification des contenus des jeux vidéo ou encore la mise en place d'ambassadrices.

Le design est défini comme une activité de création étendue au champ de l'esthétique. Notre recherche positionne le concept dans l'acception d'essence platonicienne du rapport entre la choses sensible et la chose intelligible. Son usage en management le détourne de cette acception pour le concevoir dans une perspective réduite à sa matérialité. Le management ne fournit-il alors que des fragments de pâles copies faisant illusion, dévoyant même à ce titre l'acception aristotélicienne ?

L'augmentation des troubles du sommeil et des risques associés soulève des questions sur les dispositifs de prévention. Le travail de recherche présenté ici est centré sur la prévention primaire. L'objectif : améliorer les dispositifs existants pour développer la prévention des troubles du sommeil en population générale. Aussi, cette contribution présente l'évolution du dispositif imaginé de sa naissance à son développement. Il comprend une application mobile de sensibilisation aux troubles du sommeil et d'autres supports de prévention. Le prototype a été conçu avec différents acteurs du champ du sommeil dans une logique de codesign. Corédigé par les sept acteurs engagés dans ce projet au printemps 2021, l'article explique les choix techniques de l'équipe et démontre les apports méthodologiques de l'approche de codesign expérimentée autour de la circulation du prototype entre les acteurs.

Face au besoin pour l'archéologie de comparer des données hétérogènes pour produire un discours, deux méthodes sont actuellement mises en œuvre : les bases de données personnelles et les référentiels collectifs. Grâce à une approche centrée sur le vocabulaire spécialisé modélisé en graphe de données, il pourrait être possible de rendre compte du cycle de vie complet des données et des processus d'interaction itératifs aboutissant à leurs définitions et servant d'appui aux raisonnements archéologiques.

Cet article explore la relation entre la recherche en Design, les étudiants et l'engagement social à travers un projet initié par une ONG locale (COPAINS) travaillant au cœur du Parc National de l'île de Porquerolles. Après avoir développé une enquête conceptuelle sur la corrélation entre Design et Innovation Sociale, les étudiants se sont demandé comment les habitants locaux de l'île perçoivent les problèmes sociétaux, écologiques et économiques et comment ces problèmes pourraient être résolus par la recherche et la méthodologie du Design.

Les espaces d'innovation se développent et ce compris au sein des organisations publiques. Ils mobilisent, sous forme de laboratoire (Lab), l'usager et des techniques de design en vue d'une coproduction. Cette contribution est un article de perspective qui, partant de ces constats, questionne l'émergence de ces Lab en mobilisant les apports des théories du design et du mode projet pour les questionner dans la perspective d'ouvrir de nouvelles pistes de recherche. Une troisième voie, ecosophique, est ainsi convoquée à cette fin.

Cet article analyse les transformations organisationnelles de l'acteur public métropolitain dans le cadre d'un passage à la smart city à partir de Rennes et Lyon, métropoles aux visions contrastées, au prisme du design de services et des territoires urbains mettant à l'honneur une approche centrée usagers. Il s'agit de montrer comment les processus de design (envisagés dans une double acception de « dessin » et de « dessein ») accompagnent un paradigme de mobilité qui redessine les pratiques de co-construction liées à des formes d'organisation urbaine. À partir d'un corpus constitué des documents produits autour de 58 data-services de mobilité, à Lyon et Rennes depuis 2010, l'article développe ces perspectives d'analyse en traitant notamment du design des mobilités urbaines et des données urbaines de mobilité, ainsi que de l'intégration des pratiques de participation citoyenne et d'innovation sociale au sein de cette organisation territoriale centrée usagers.

La multiplication des évènements climatiques extrêmes tels que les canicules et les sécheresses, caractérisés par un bornage temporel diffus et une représentation visuelle qui peine à s'incarner, nécessite de s'interroger sur leur inscription dans un imaginaire collectif. En s'appuyant sur deux projets : un projet de recherche (ANR Inplic) et un projet pédagogique avec des étudiant.es du master Design, Innovation Société (université de Nîmes), cet article analyse les croisements fertiles entre design fiction et design social pour nourrir une réflexion ouvrant sur une troisième voie, située entre l'utopie et la dystopie et répondant à la nécessité d'engendrer des actions collectives face aux urgences environnementales.

L'évacuation préventive est un dispositif déclenché dans un objectif de sauvegarde des populations en anticipation d'un aléa ne pouvant être contenu par des ouvrages de génie civil. Lors d'une évacuation préventive, la population devient actrice de sa propre mise en sécurité. Les ordres d'évacuation sont accompagnés de consignes (évacuer directement, ne pas se regrouper, ne pas aller chercher ses enfants à l'école, ne pas utiliser son véhicule personnel). Pourtant, des comportements déviants de ces consignes sont systématiquement observés lors d'évacuations. Cet article a pour objet l'intégration de ces comportements dans un modèle de simulation d'un processus d'évacuation. L'utilisation d'une technologie issue du domaine de l'intelligence artificielle, les systèmes multi-agents, permet d'obtenir une retranscription satisfaisante des réponses comportementales individuelles lors d'évacuations. La finalité est de mesurer l'impact de ces réponses comportementales sur le processus dans son ensemble. Le modèle de simulation est appliqué à dix communes de l'agglomération d'Alès concernées par un risque d'onde de submersion, relative à la potentielle rupture du barrage de Sainte-Cécile d'Andorge.

Les consultants sont des travailleurs indépendants, isolés dans un marché très concurrentiel, non-réglementé, et soumis aux exigences de ses clients. Ils peuvent cependant, du fait de leur autonomie, ajuster leurs outils et pratiques, susciter de la collaboration et des synergies, et tirer parti de leur posture d'accompagnement des organisations et des individus qui la composent, dans leur transformation, et dans les évolutions qu'ils doivent mettre en œuvre. Cette approche, qui relève d'une adaptation propre au métier, pourrait constituer une vraie stratégie de transformation à une échelle plus globale.

Dans le cadre de cette présentation, il sera montré que l'ensemble des invariants du monde du vivant est activé en fonction des paramètres qui en forment la base structurelle. Réappliquée au niveau de l'Homo sapiens, cette procédure y est identique. À partir de cette approche de type scalaire, l'étude sera articulée autour du substrat réticulaire décliné de façon très variée dans les sociétés civiles humaines, lequel sera mis en relation avec les structures groupales mises en place dans la société numérique. L'ensemble intégrera différentes interrogations liées à un des invariants du monde du vivant : la distance proxémique.