Contenu du sommaire : Seul(e) dans la nature ?

Revue Nordiques Mir@bel
Numéro no 46, automne 2024
Titre du numéro Seul(e) dans la nature ?
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial - Harri Veivo, Peter Stadius, Yohann Aucante, Katerina Kesa, Aymeric Pantet accès libre
  • Dossier : Seul(e) dans la nature ?

    • Happy voluntary solitude? Notes on a Nordic theme - Peter Stadius accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article décrit trois thèmes reliés au concept nordique de solitude heureuse et choisie. Le premier est le besoin d'un espace personnel et du temps associé au désir de construire une relation avec la nature nordique. Le deuxième est l'idée d'indépendance et d'autonomie qui est souvent connectée à une suspicion de toute forme redevance sociale somme signe potentiel de faiblesse et de limitation de la liberté personnelle. Troisièmement, l'article soulève la question de solitude imposée ou négative comme un défi des sociétés nordiques. En faisant appel à la théorie d'individualisme étatique (Trädgårdh), l'analyse explore les connexions entre la solitude heureuse et désirée et la solitude subie typiques aux sociétés Nordiques.
      This article categorizes three themes connected to the concept of Nordic happy voluntary solitude. Firstly, there is the longing for personal space and own time. This category has a spatial dimension since if often connects to a desire to engage in a relationship with Nordic nature. The second theme is that of independence and self-reliance, often connected to a suspicious attitude towards indebtedness as a potential sign of weakness and restricted personal liberty. Thirdly, there is the question of forced loneliness, or negative loneliness, as a defined social-political challenge in Nordic societies. In connection to the theory of statist individualism (Trägårdh), this article seeks to analyze possible connections between happy and desired loneliness and involuntary loneliness as a feature in Nordic societies.
    • Kierkegaard à l'écoute de la nature - Armande Delage accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À partir de la lecture des Discours de 1847 et de 1849 sur le lis des champs et l'oiseau du ciel ainsi que d'extraits des Journaux et Cahiers de Notes courant de 1835 à 1854, l'article entend préciser le rapport que Søren Kierkegaard conçoit entre l'individu et la nature. Si la nature est parfois décrite avec un certain lyrisme, le propos de Kierkegaard s'éloigne toutefois des penseurs romantiques : la nature en effet n'est comprise qu'à partir d'un rapport intérieur et premier à Dieu, qui doit faire voir, dans le silence et la solitude, ce monde du vivant traversé par l'obéissance et la nécessité. À cet égard, c'est le discours de l'Évangile – qui s'oppose au discours du poète, à celui du physicien et, plus généralement, à la parole trop souvent vaine et bavarde de l'être humain – qui aide l'individu à entendre la nature et l'accord divin qu'elle recèle. La nature se révèle ainsi au sein d'un rapport dialectique entre le silence et la parole, la solitude et l'altérité, comme le lieu d'une possible constitution de soi devant Dieu.
      Reading the 1847 and 1849 Discourses on the lily of the field and the bird of the air, as well as excerpts from the Journals and Notebooks from 1835 to 1854, this paper explores Søren Kierkegaard's view on the relationship between the individual and nature. Although nature is sometimes described in a lyrical manner, Kierkegaard's approach is far removed from the Romantics, as nature is only understood from an inner and primary relationship to God. This relationship, in silence and solitude, must show nature as this world of living beings governed by obedience and necessity. In this respect, it is the discourse of the Gospel - as opposed to the discourse of the poet, the physicist and, more generally, to the all-too-frequent empty and chattering speech of the human being - that helps the individual to hear nature and the divine agreement it conceals. In a dialectical relationship between silence and speech, solitude and otherness, nature is described as a possible place for the self to be constituted before God.
    • « Toute la nature était une grande église sainte » Nature et solitude dans les contes de Hans Christian Andersen - Maria Hansson accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le célèbre conteur danois Hans Christian Andersen place souvent son héros solitaire au sein d'une nature qui diffère profondément de la vision qu'en offrait la tradition des contes, notamment celle de ses prédécesseurs européens Charles Perrault et les frères Grimm. Chez Andersen, la nature et la solitude n'apparaissent nullement comme des épreuves, mais bien comme un refuge espéré, un asile où seuls les enfants, dépouillés de tout artifice peuvent pénétrer.
      The famous Danish fairy tale writer, Hans Christian Andersen, often places his solitary hero in a natural world that differs profoundly from the vision offered by the fairy tale tradition, notably that of his European predecessors Charles Perrault and the Brothers Grimm. In Andersen's tales, nature and solitude do not appear as obstacles, but rather as a hoped-for refuge, an asylum that only children, stripped of all artifice, can enter.
    • The solitary Femme fatale of the north in Spanish feminist literature, 1920s and -30s - Elena Lindholm accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'article explore le pouvoir symbolique de la solitude et de la féminité nordique dans la littérature féministe espagnole. Il met en lumière la manière dont les représentations des femmes du nord ont transcendé de simples symboles de liberté individuelle, reflétant également la vision de l'Europe du nord comme source de féminité renouvelée. Cependant, dans le contexte espagnol, où le féminisme était associé à des valeurs liées à la maternité, cette figure féminine indépendante du nord était chargée des aspects nuisibles de la solitude. L'étude rassemble les œuvres de Carmen de Burgos, Elena Fortún et Federica Montseny, toutes impliquées dans des mouvements féministes couvrant diverses idéologies. Leurs portraits d'une figure féminine solitaire et destructive, portant des traits nordiques prononcés, construisent une image de la féminité à la fois captivante et périlleuse. À travers ces explorations littéraires, l'article souligne la dynamique complexe de l'époque entre le féminisme, l'identité et la relation compliquée de l'Espagne avec la blancheur européenne.
      The article delves into the symbolic power of solitude and northern femininity within Spanish feminist literature. It sheds light on how representations of northern women transcended mere symbols of individual freedom, also reflecting Europe's view of the north as a source of renewed femininity. However, in the Spanish context, where feminism bore values tied to motherhood, this northern, independent female figure was charged with the detrimental aspects of solitude. The study weaves together the works of Carmen de Burgos, Elena Fortún, and Federica Montseny, all of whom were involved in feminist movements spanning various ideologies. Their portrayals of a solitary and destructive female figure bearing marked northern traits construct an image of captivating yet perilous femininity. Through these literary explorations, the article underscores the era's intricate dynamics among feminism, identity, and Spain's complex relationship with European whiteness.
    • Paradoxes de modernes : marcher comme Arne Næss, Tomas Espedal ou Erling Kagge - Camille Deschamps Vierø accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En se concentrant sur les pratiques de trois auteurs-marcheurs, Arne Næss, Tomas Espedal et Erling Kagge, cet article explore le paradoxe d'une Norvège moderne, à la cadence rapide et axée sur le progrès, qui valorise pourtant la marche et les activités de plein air pour leur intérêt en matière de santé publique. Ces trois auteurs utilisent la marche pour lutter contre l'accélération à l'œuvre sur le territoire norvégien et pour revendiquer une forme de lenteur et d'isolement rendue possible par ce moyen de déplacement anti-moderne. Empreinte de nostalgie et défendant la qualité d'un face à face authentique avec l'environnement, la marche leur permet d'enrichir leur Merkwelt, ou monde perceptif, et de s'extraire, temporairement, de la modernité pour embrasser sensoriellement la toile du vivant.
      Focusing on the practices of three walking authors, Arne Næss, Tomas Espedal, and Erling Kagge, this article explores the paradox of a modern, fast-paced, progress-oriented Norway, that nevertheless values walking and outdoor activities for their public health benefits. These three authors use walking to combat the acceleration occurring in Norwegian society and to reclaim the slowness and solitude enabled by this anti-modern means of travel. Imbued with nostalgia and defending the quality of an authentic face-to-face encounter with the environment, walking allows them to enrich their Merkwelt, or perceptive world, and to temporarily withdraw from modernity to sensorially embrace the web of life.
    • L'Année du lièvre : le bonheur de la solitude dans les forêts de la Finlande - Jaakko Seppälä accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le retrait hors de la ville dans un environnement nature paisible est un thème souvent abordé dans l'art et la littérature des pays nordiques. Il s'accompagne fréquemment de la recherche d'une solitude volontaire considérée comme l'antidote authentique au stress, à l'aliénation et à la corruption associés à la vie urbaine moderne. L'isolement reste cependant un défi majeur des sociétés des pays nordiques. L'article analyse cette problématique dans le film L'Année du lièvre (Jäniksen vuosi, 1977) du réalisateur finlandais Risto Jarva, figure de proue de la nouvelle vague de son pays qui a adapté sur l'écran le roman à succès d'Arto Paasilinna connu en France sous le titre Le lièvre de Vatanen.
      The art and the literature on Nordic countries have often celebrated the escape from the city to a peaceful natural environment where one can experience a freely chosen loneliness intended to offer an alternative to the stressfull and corrupted life in a modern city. Unchosen loneliness remains however major problem in nordic societies. The article analyses these themes in Risto Jarva's movie The Year of the Hare (Jäniksen vuosi, 1977). Jarva was a major figure of Finnish nouvelle vague, seeking to give cinema a critical role in society. His last film is based on Arto Paasilinna's international bestseller of the same name published in 1976.
    • From Solitary Quests to New Folklore. Reading Juhani Karila's Summer Fishing in Lapland through Cultural Emotions - Elise Nykänen accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Mon article étudie la solitude et le sisu, et leur relation avec les normes culturellement construites du genre et le non-humain dans le roman éco-philosophique Pienen hauen pyydystys (2019 ; Summer Fishing in Lapland, 2023, La pêche au petit brochet, 2021) de Juhani Karila. Mon objectif est de démontrer qu'une approche culturellement sensible des émotions littéraires et des humeurs incarnées peut servir d'outil méthodologique pour l'analyse d'émotions incarnées et spatialement situées, tant dans leur description que dans l'expérience du lecteur. J'accorde une attention particulière à l'utilisation humoristique des conventions associées au genre du Nordic Noir et du « Finnish weird » dans le roman de Karila. Je soutiens qu'en combinant l'atmosphère sombre du Nordic Noir avec le monde panthéiste du folklore finno-ougrien, lequel est présenté de façon humoristique, ainsi que la mythologie de la Laponie, Karila invite ses lecteurs à ressentir et à s'émerveiller devant les plus petites créatures de la nature. L'effet d'émerveillement est obtenu, d'abord, en établissant des comparaisons entre animaux humains et non humains, puis en présentant côte-à-côte des animaux et des forêts en voie de disparition et des créatures imaginaires fantastiques. Le roman montre de manière corporelle les réserves limitées d'énergie ou de sisu (c'est-à-dire « instinct » ou « courage ») dans la chair et le sang d'individus qui tentent d'apprivoiser et de contrôler la nature au lieu de coopérer avec elle.
      My article examines loneliness, solitude and sisu (that is, ‘guts' or ‘grit') in relation to culturally constructed gender norms and the non-human in Juhani Karila's eco-philosophical novel Pienen hauen pyydystys (2019; Summer Fishing in Lapland, 2023). My goal is to show how a cultural-sensitive approach to emotions and moods in literature can work as a methodological tool for analyzing embodied, spatially situated affects both in characterization and in readerly experience. I pay special attention to Karila's humorous use of the genre conventions of Nordic noir and ‘Finnish weird' in his novel. I argue that by combining the gloomy atmosphere of Nordic noir with the humorously presented pantheistic world of Finno-Ugrian folklore and Lapland mythology, Karila invites his readers to feel both estrangement and wonder by enlivening the smallest creatures of nature. These effects are achieved by drawing comparisons between human and non-human animals, on the one hand, and juxtaposing endangered animals and forests with fantastic imaginary creatures, on the other. The novel viscerally shows the limited reserves of energy or sisu in the flesh and blood of individuals who try to tame and control nature instead of co-operating with it.
    • Alone in the dark nature: eco melancholia in Harry Martinson's Aniara and its film adaptation - Giovanni Za accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le poème épique Aniara a été publié en 1956 par Harry Martinson. Son adaptation cinématographique en 2018 par Pella Kågerman et Hugo Lilja a contribué à la redécouverte de l'œuvre originale et a permis de nouvelles interprétations. Aniara raconte le long et pénible voyage du vaisseau spatial éponyme, qui aurait dû emporter des milliers de personnes loin de la Terre pendant « un temps calme, de repos et de quarantaine ». Un dysfonctionnement fait dévier Aniara de sa trajectoire et laisse le vaisseau spatial errer vers les limites de l'espace vide de la nature et de l'expérience humaine. Alors que le poème épique, écrit à l'époque de tension de la Guerre froide, invoquait les « radiations toxiques » comme raison de l'exil de la Terre, la version cinématographique se concentre sur les conséquences du changement climatique. Seuls et privés de direction, dans le vide d'une hostile contre nature, les humains errent sans racines. Spectrales images de l'environnement revient dans les représentations séduisantes diffusées par Mima – la machine de contrôle du vaisseau spatial, qui offre une consolation et une éphémère nostalgie d'une unité perdue. Le but de cet article est d'étudier plus en profondeur les conséquences du lien rompu entre les humains et la nature à Aniara et de proposer une lecture écocritique et posthumaniste des œuvres de Martinson et Kågerman/Lilja comme une représentation de l'humanité comme forme particulière d'exobiologie solitaire à la dérive dans la muette (techno)sphère.
      Epic poem Aniara was published in 1956 by Harry Martinson. Its 2018 film adaptation by Pella Kågerman and Hugo Lilja contributed to a rediscovery of the original work and ignited further interpretations. Aniara depicts the long ill-fated trip of the eponymous spaceship, which supposedly should have carried thousands of people away from Earth during “a time of calm, repose and quarantine”. A malfunction knocks Aniara off course and leaves the spacecraft wander towards the limits of both nature's empty space and humans' experience. While the epic poem, written in the tension-stricken time of Cold War, pointed at “toxic radiation” as reason for the exile from Earth, the film version focuses on the consequences of climate change. Alone and directionless in a hostile un-nature, humans lack ground. Ghostly images of the environment return in the much alluring pictures broadcasted by Mima – the spaceship controlling machine which offers consolation and an ephemeral nostalgia of lost unity. The aim of this article is to further investigate the consequence of the broken bond between humans and nature in Aniara and provide an ecocritical and posthumanist reading of Martinson's and Kågerman/Lilja's works as a representation of mankind as a peculiar form of lone exobiology adrift in the mute (techno)sphere.
    • Auto-sym-poiesis in Heini Aho's Installations: Re-thinking the Agency of Natural Forces - Murat M. Türkmen accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article porte sur les deux installations in situ de Heini Aho, A Poem by a Plumber (2021) et Thirsty Giant (2017), qui permettent aux forces naturelles, telles que le vent, le soleil et la pluie, de devenir les cocréateurs des œuvres d'art. Les deux installations sont situées dans des endroits relativement éloignés où des dialogues créatifs peuvent émerger avec les forces naturelles et les environnements physiques donnés. L'artiste a intentionnellement créé ce que l'on peut appeler des structures semi-stables pour les deux œuvres afin de rendre visible et sensible non seulement l'action des forces naturelles mais aussi la manière dont les agences humaines et non humaines sont créativement entrelacées dans des relations réciproques. Chaque installation se déploie de manière ouverte et autopoïétique (auto-créative) tout en s'entrelaçant avec l'environnement dans une connexion sympoïétique (co-créative). Au lieu de s'opposer mutuellement, je comprends l'autopoïèse et le sympoïèse comme l'avant-plan et l'arrière-plan d'un même événement. Pour souligner cette imbrication, j'utilise le terme combiné “auto-sym-poiesis” et j'étudie les œuvres d'Aho de ce point de vue. Je soutiens que les agences de la nature et de l'art ne sont pas isolées mais plutôt entrelacées de manière créative dans un processus indéterminé de relationnalité qui se déploie continuellement.
      This article focuses on Heini Aho's two site-specific installations, A Poem by a Plumber (2021) and Thirsty Giant (2017), which enable natural forces, such as wind, sun, and rain, to become co-creators of the artworks. Both installations are situated in relatively remote places where creative dialogues can emerge with natural forces and the given physical environment. The artist intentionally created what can be called semi-stable constructions for both of the works to make visible and sensible the agency of natural forces and to explore how the human and “more-than-human” agencies are creatively entangled in reciprocal relations. Thus, each installation unfolds in an open-ended and autopoietic (self-creative) way as they entangle with the environment in a sympoietic (co-creative) manner. Instead of mutually opposing aspects, I understand the autopoiesis and sympoiesis as two sides of the very same event. To highlight this understanding, I employ the combined term “auto-sym-poiesis” to study Aho's works in this article. I argue that agencies in nature and art are not isolated from the environment or each other. Instead, they are creatively entangled in an indeterminate, continuously unfolding process of relationality.
    • Friluftsliv - Fridtjof Nansen accès libre
  • Varia

    • Le féminin en bokmål : vers un état des lieux plus réaliste de la distribution du genre grammatical - Sarah Harchaoui accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans les manuels de grammaire traditionnelle, le norvégien est décrit comme un système à trois genres morphologiques : le masculin, le féminin, et le neutre. Nous nous proposons d'approfondir l'étude du genre grammatical féminin à travers l'exemple des métropoles d'Oslo, de Trondheim et de Tromsø. Le marquage du féminin ne s'opère plus uniquement par l'article ei et la flexion -a notamment parmi les jeunes locuteurs, qui recourent à une alternance avec le masculin. Cette variation individuelle et géographique semble prendre de l'ampleur ces dernières décennies et les raisons d'origine sociolinguistique pointent vers une métropolisation des pratiques impulsée par le dialecte de l'ouest de la capitale norvégienne. Avec cette nouvelle redistribution morphologique, nous plaidons pour une approche sociolinguistique de la grammaire, à la fois pour les locuteurs natifs, mais surtout pour les apprenants du norvégien. Ainsi, une grammaire tenant compte d'un changement synchronique permettrait une meilleure appréhension de la diversité dialectale et sociolectale du norvégien, qui lui confère sa si grande richesse.
      In grammar handbooks of Norwegian, the Bokmål standard is described as a three morphological gender -system: masculine, feminine, and neuter. This paper intends to delve deeper into the study of the feminine grammatical gender through the example of the metropolises of Oslo, Trondheim, and Tromsø. Marking of the feminine gender is no longer solely achieved through the infinite article ‘ei' and the inflection -a, especially among young speakers, who resort to alternation with the masculine gender. This individual and geographical variation seems to be increasing in significance in recent decades, and sociolinguistic reasons point towards a metropolitan influence on practices driven by the dialect of Oslo's western areas. Considering this new morphological distribution, the paper argues for a sociolinguistic approach to grammar, not only for native speakers but especially for learners of Norwegian. Thus, a grammar that considers synchronic change would lead to a better understanding of Norwegian dialects and sociolects diversity, which gives Norwegian its great richness.
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