Contenu du sommaire

Revue Politique étrangère Mir@bel
Numéro vol. 50, no. 4, 1985
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial - Thierry de Montbrial p. 837-838 accès libre
  • Les auteurs - p. 839-840 accès libre
  • Résumés. Abstracts - p. 841-847 accès libre
  • Asie-Pacifique : permanences et mutations

    • La montée de la Chine dans les économies asiatiques - François Godement p. 849-870 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Après des décennies de relative autarcie, coupées d'expansions avortées, le commerce chinois prend une place plus significative dans les échanges internationaux. C'est en Asie que l'essor est le plus net. Il repose sur la synergie sino-japonaise, et est menacé par le déficit de la Chine avec ses voisins industrialisés d'Asie du Nord-Est et Taiwan. La Chine compense en partie ce déséquilibre grâce à une expansion commerciale vers les pays de la « Chine extérieure » (Hong-Kong, Singapour) et l'ASEAN. La Chine consolide ainsi sa position régionale, et prend une place intermédiaire dans la division internationale du travail. A l'avenir, elle n'a d'autre choix, pour poursuivre ses efforts d'équipement intérieur et répondre aux attentes nouvelles des consommateurs chinois, que de concurrencer les nouveaux pays industrialisés sur les marchés tiers.
      The Rise of the Chinese Economy in Asia, by François Godement After decades of relative self sufficiency punctuated by abortive bouts of expansion, China has become more significant as an international trader. The advance has been greatest in Asia due mainly to the interaction with Japan, but in Korea and Taiwan further expansion is threatened by the Chinese deficit. China has compensated in part for this imbalance through expanding commerce with « external China » (Hong-Kong and Singapore) and with the countries of ASEAN. The Chinese are building up a regional niche for themselves in this way, and occupy an intermediate position in the international division of labour. In future, China must be able to compete with its newly industrialise neighbours on world markets in order to finance the capital equipment imports needed for modernisation and to satisfy the growing expectations of Chinese consumers.
    • La stratégie soviétique en Afghanistan et ses limites - Olivier Roy p. 871-883 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      L'intervention soviétique en Afghanistan se lit à la fois dans le court terme (réaction à l'effondrement d'un régime communiste voisin) et dans le long terme (avancée vers les mers chaudes). Le but ultime de l'URSS reste l'intégration de l'Afghanistan dans le monde soviétique. La mise en œuvre de cette stratégie est très souple. Les Soviétiques cherchent à maintenir la guerre dans des limites compatibles avec leurs autres priorités. Ils hésitent à augmenter leur niveau d'intervention et comptent sur une politique à trois niveaux : opérations militaires pour contenir les bastions, pacification pour désarmer les campagnes, soviétisation lente mais continue des villes. Cependant le renforcement constant de la résistance place les Soviétiques devant un ensemble de choix difficiles : renforcer leur corps expéditionnaire, utiliser les armes chimiques, déstabiliser le Pakistan ou négocier. Au moment où le président Reagan propose des négociations sur les conflits régionaux, il n'est pas impossible que les Soviétiques entament des négociations sur l'Afghanistan. Mais celles-ci n'auront pour but que d'obtenir un désengagement pakistanais et américain, car il est improbable que l'URSS envisage sérieusement de retirer ses troupes d'Afghanistan, même en échange d'une véritable neutralisation de ce pays.
      Soviet Strategy and Its Limitations in Afghanistan, by Olivier Roy In the short term, Soviet intervention in Afghanistan can be viewed as a reaction to the collapse of a neighbouring communist regime, but in the long term it must be seen rather as an expansionary pus h towards warm-water ports. The USSR's ultimate goal is the integration of Afghanistan within the Soviet world, though the implementation of this strategy is very flexible. The Soviets seek to maintain the war within limits compatible with their other priorities. They are reluctant to raise the present level of intervention, preferring to rely on their present three pronged policy, which consists of military force to contain rebel strongholds, a pacification programme aimed at disarming the country-side, and a slow but steady sovietisation of the towns. However, the steady reinforcement of Afghan résistance présents them with a difficult set of choices. They must either strengthen their expeditionary force, use chemical weapons, destabilise Pakistan or negotiate. Should Président Reagan propose to negotiate on regional conflicts, it is feasible that the Soviets would embark on negotiations on Afghanistan. Their sole aim would of course be American and Pakistani withdrawal front participation in the conflict, as it is improbable they would seriously envisage pulling out their troops even in exchange for a genuine neutralisation of Afghanisation.
    • Le kaléidoscope cambodgien - Richard Sola p. 885-896 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Imposé comme roi du Cambodge par la France, Norodom Sihanouk se montre vite un négociateur rusé mais aussi un autocrate souvent cruel. Démagogue mais objet aussi de la décolonisation et de la poussée communiste en Indochine, il s'enferme dans un discours socialiste dont il sera la victime. Déposé en 1970, il n'aura de cesse de vouloir se venger de Lon Nol et des Etats-Unis qui n'auront pas su comprendre les difficultés de son non-alignement. Pour se faire, il n'hésitera pas à faire le jeu de la Chine populaire en s'alliant avec les Khmers rouges qu'il avait pourtant pourchassés auparavant. Prisonnier de ces derniers de 1975 à 1978, il sera sauvé par les Chinois face à l'invasion des Vietnamiens, ses anciens alliés. Compte tenu de la situation au Cambodge, le prince Sihanouk est-il encore un symbole ou bien a t-il trop trahi pour être encore utilisé ?
      The Cambodian Kaléidoscope, by Richard Sola After Norodom Sihanouk was imposed as King of Cambodia by France, he quickly proved himself a clever negotiator as well as an often cruel autocrat. But he was also a demagogue who adopted socialist rhetoric and was caught in the wave of communism which spread from Indochina and eventually brought his downfall. He was deposed in 1970 and since then has unceasingly sought vengeance against Lon Nol and the United States, who did not understand the difficulties of his non-alignment. To this end, he did not hesitate to play China's game by allying himself with the « Khmers Rouges » whom he had earlier driven out. He was their prisoner from 1975-1978 and was saved by the Chinese when his former allies, the Vietnamese invaded. Under the présent circumstances in Cambodia, could Sihanouk still be useful as a symbol or has he betrayed too often ?
    • Où en est l'ASEAN ? - Jean-Pierre Gomane p. 897-910 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      C'est au moment où l'ASEAN subit une certaine crise qui n'est peut-être qu'une crise de croissance, que, en France, les nommes d'affaires et les hommes d'Etat, sinon l'opinion, s'intéressent enfin à cette région du monde d'une manière plus systématique et moins désinvolte qu'ils ne l'ont fait jusqu'à présent. Le rythme général de la course à la croissance se ralentit notablement dans cette région qui ne pouvait indéfiniment échapper à la crise mondiale, en raison même du caractère extraverti de ses activités économiques. L'économie n'est, certes, pas seule en cause, mais elle aggrave encore les incertitudes de la conjoncture internationale; il y a donc lieu, aujourd'hui, de se poser de toute urgence la question: où en est l'ASEAN?
      The Outlook for ASEAN, by Jean-Pierre Gomane The ASEAN countries are now experiencing something of a crisis which may perhaps only be growing pains. French business men and politicians are at last taking a more systematic and less detached interest in this region of the world. The overall rhythm of its growth is slowing down considerably as the region could not expect to escape indefinitely front world recession, given the open nature of its économies. Economie woes are not the only problems in question, but they aggravate the uncertainties of the international conjuncture. For this reason, it has become urgent to diagnose the outlook for ASEAN.
    • L'Australie, la Nouvelle-Zélande et la crise de l'ANZUS - Hervé Coutau-Bégarie p. 911-923 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Après la fin de la guerre du Vietnam, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont mis l'accent sur la défense de leurs territoires respectifs plutôt que sur l'engagement en avant. Elles n'en continuent pas moins à maintenir une présence en Asie du Sud-Est aux côtés des pays de l'ASEAN. En même temps, elles assurent une tutelle de fait sur le Pacifique Sud. L'attitude de la Nouvelle-Zélande à l'égard des armes nucléaires a cependant engendré une crise grave au sein de l'ANZUS et créé une brèche dans la défense occidentale.
      Australia, New Zealand and the Crisis in the South Pacific, by Hervé Coutau-Bégarie Since the Vietnam war, the Australian and New Zealand defence efforts have concentrated on protection of their own territory rather than taking forward positions. They have nevertheless continued to maintain a presence in South East Asia within the context of ASEAN, and have played a protective role in the South Pacific. However the change in New Zealand policy on nuclear weapons has created a grave crisis within ANZUS and opened a breach in Western defence.
  • L'Albanie : un pays à part ? - Thomas Schreiber p. 925-933 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La disparition d'Enver Hodja en avril 1985 marque la fin d'un chapitre important de l'histoire de l'Albanie, un pays qui pratique le régime communiste le plus dur et où les épurations sanglantes se sont succédées depuis 1945. Après le suicide mystérieux en décembre 1981 de Mehmet Shehu, considéré comme le dauphin d'Enver Hodja, on assiste à l'« ascension irrésistible » de Ramiz Alia, désormais numéro un du Parti et de l'Etat. Ramiz Alia veut préserver la « pureté marxiste-léniniste » de sa nation face aux « révisionnismes » et « imperialismes » menaçant une nation qui poursuit une expérience originale et se méfie du monde extérieur. Dans l'attente une nouvelle orientation pour le moment improbable, l'Albanie reste un pays à part.
    Albania : A Country Apart ? by Thomas Schreiber The death of Enver Hodja in April 1985 marked the end of an important chapter in Albanian history. The country has had the most repressive of communist regimes with a succession of bloody purges since 1945. After the mysterious suicide of Mehmet Shehu in December 1981, Ramiz Alia became second in line, and took over leadership of the party and state. He has maintained Marxist-Leninist purity against « revisionist » and « imperialist » threats thought to menace a country suspicious of the outside world. Albania seems destined to remain in its isolation, except for some unlikely change in policy.
  • Parmi les croyants : la crise sud-africaine et le moral des Blancs - Christopher Coker p. 935-949 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    En Afrique du Sud, le Parti national apparaît aujourd'hui environné d'ennemis indécis, partagés entre le désir d'agir et l'inertie. L'armée n'est plus en mesure de contenir la violence, encore moins de la prévenir. La population blanche, dont moins de 36 % croit encore à l'avenir de la domination blanche, semble déjà, accablée, avoir amorcé une longue retraite. Quant aux milieux d'affaires, ils ont finalement rompu avec la politique du gouvernement et ont préféré nouer, à Lusaka, des relations avec le Congrès national africain (ANC) banni par la loi. C'était, il y a quelques mois, une perspective inenvisageable. Est-ce là toute l'œuvre de sept ans d'application du programme de réformes ? Si oui, on ne peut que mal en augurer pour l'avenir.
    Among the Believers : the South African Crisis and White Morale, by Christopher Coker In South Africa, the national Party seems beset by enemies caught in a mood of indécision, poised between endeavour and inertia. The army can offer no prospect of containing the violence, even less of pre-empting it in the future. The white population already seems to have embarked on long and dispiriting retreat with less than 36% still believing in the future of white rule. Even the business community has finally broken ranks with the government, preferring to talk to the outlawed African National Congress ANC in Lusaka, a prospect that would have been unthinkable twelve months ago. Is that all that seven years of the reform programme has accomplished? If so it holds out little hope for the future.
  • La paix au Moyen-Orient : une politique aux mains liées - Judith Miller p. 951-960 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Comme l'année 1985, « l'année de la dernière chance de la paix », touche à sa fin, la paix semble plus inaccessible que jamais. Si les contraintes semblent peser plus lourd et réduire les possibilités, pour les dirigeants des pays du Moyen-Orient, d'initiatives audacieuses, c'est que les dirigeants eux-mêmes sont plus faibles. Le problème réside, aujourd'hui comme naguère, dans la volonté arabe de résoudre le conflit arabo-israélien sans Israël, et dans la volonté israélienne de résoudre le problème palestinien, qui est au cœur de son conflit avec les Arabes, sans les Palestiniens. Dans une région aussi tourmentée que le Moyen-Orient, l'échec des tentatives de paix n'est pas simplement synonyme de statu quo : il est source de violence et de guerre.
    Middle East Peace : Constrained Politics and Politicians, by Judith Miller As 1985 draws to a close, the year of the last chance for peace finds peace as elusive as ever. If the constraints on bold action by Mideastern leaders seem stronger, it is because the leaders themselves are weaker. The problem now, as it has always been, is the Arab's desire to solve the Arab-Israeli dispute without Israël, and Israe's désire to solve the Palestinian problem at the core of its conflict with the Arabs without Palestinians. In a region as turbulent as the Middle East, failure to move forward towards peace does not usually imply stagnation. In the Mideast, failing to move forward leads to violence and war.
  • Débats

  • Points de vue

    • Un problème majeur : le démembrement de la politique étrangère française - Bernard Adrien p. 975-985 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La présidentialisation excessive de la politique étrangère et le foisonnement désordonné d'organismes qui interviennent dans ce domaine ont des conséquences fâcheuses. Diminution du professionalisme, du traitement des affaires, absence d'unité de la politique étrangère, coût excessif de bureaucraties concurrentes aux initiatives parfois contradictoires. Il est urgent de remédier à ces dérèglements de appareil d'Etat en donnant au ministère des Relations extérieures les moyens juridiques et financiers de jouer pleinement son rôle de coordination et de synthèse en matière de politique étrangère.
      The Dismemberment of French Foreign Policy : A Major Problem, by Bernard Adrien The excessive presidentialisation of foreign policy and the disorderly proliferation of agencies with a finger in this domain have had unfortunate consequences. There has been a loss of professionalism, administrative ineffeciency, incohérence in policy, and excessive spending by competing bureaucracies which hâve sometimes pursued con-tradictory initiatives. There is an urgent need to put these affairs of state in order, and to give the Ministry of Foreign Affairs the legal and financial powers to fulfil its role of coordinating and managing a cohérent foreign policy.
  • Documents

  • Lectures

  • Droit de réponse - p. 1056 accès libre
  • A travers les revues

  • Livres reçus par l'institut - p. 1065-1072 accès libre
  • Revues - p. 1073-1078 accès libre