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Revue | Revue française d'histoire des idées politiques |
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Numéro | no 27, 1er semestre 2008 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Etudes
- La voie royale selon Mallet du Pan - Julien Boudon p. 3 Mallet du Pan est un témoin précieux de la Révolution Française. Il jugera sévèrement sa radicalisation. Avec ses amis monarchiens, Mallet est un apôtre de la liberté : il pense qu'elle sera mieux assurée par la monarchie, à condition que celle-ci proscrive les « abus » de l'ancien régime, notamment la société d'ordres. La préférence pour la monarchie est incontestable – sans que la restauration dût emprunter la voie des armes – car la république est impraticable dans un pays comme la France.Mallet du Pan left a precious testimony on the French Revolution and passed judgment severely against its radical turn. Together with his “monarchians” friends, Mallet extolled liberty, thinking that it would be better secured by a monarchy on the condition that it proscribe the “abuses” of the old regime, especially the old “orders” system. Monarchy was to be preferred without contest – although it did not have to be restored by force – since a republican regime was unworkable in such a country as France.
- Comment préserver les institutions politiques ? La théorie du pouvoir neutre chez Benjamin Constant - Patrice Rolland p. 43 Constant présente sa théorie du pouvoir neutre en 1815 comme une justification de la fonction royale. La question bien plus ancienne chez lui est d'abord républicaine : comment surmonter l'échec des garanties constitutionnelles placées dans la division des pouvoirs ? Il considère, à la suite de Siéyès et d'autres, qu'il faut un pouvoir préservateur ou conservateur. Comment concevoir un authentique pouvoir politique qui ne répète pas les défauts des autres pouvoirs ? Il sera neutre. Difficile à organiser en république, ce pouvoir semble convenir à merveille au monarque constitutionnel. Mais ce pari d'un pouvoir neutre ne se résout-il pas en pouvoir neutralisé ?Constant's theory of neutral power was offered in 1815 as a justification of the royal function. Such an issue was hardly a new one in Constant and originated as a republican concern. How could the failure of constitutional guarantees embedded in the division of powers be overcome ? Along with Siéyès and others, Constant considers that a protective and conservative power is needed. How to conceive of an authentic political power that would not reiterate the mistakes of the others ? It had to be a neutral one, difficult to organize in a republic but perfectly fitting a constitutional monarch. But was Constant gambling on a neutral power or unwillingly favouring a neutralized one ?
- Tradition et modernité dans la pensée politique de Royer-Collard - Jean-François Jacouty p. 75 Bourgeois, chrétien janséniste, rationaliste spiritualiste, il eut pour objectif l'union de la Nation et de la Royauté légitime pour stabiliser la France postrévolutionnaire. Son idéal : l'ordre et la liberté par un redressement moral, et un État reposant sur une « balance » de pouvoirs et respectant les droits. Député « doctrinaire » de la Restauration, il théorise le « Gouvernement Représentatif » de la Charte. La Révolution de 1830 marque son échec.Jansenist as a Christian, spiritualist as a rationalist, Bourgois aimed at uniting the Nation and the legitimate monarchy to stabilize post-revolutionary France. His ideal : order and liberty through a moral reform and a State based on the balance of powers and the guarantee of rights. As a “doctrinarian” deputy during the Restoration, he theorized the "Representative Government" of the Charter. The 1830 revolution evidenced his failure.
- La réception critique de Carl Schmitt - Sandrine Baume p. 111 Carl Schmitt suscite, en France, une fièvre éditoriale qui soulève avec insistance la question du statut qui doit être conféré à son oeuvre. La presse et les publications des vingt dernières années se font à juste titre l'écho de ses engagements au sein des cercles d'obédience nazie et de son antisémitisme jamais démenti. Ses révélations ont toutefois l'inconvénient de soustraire à l'attention d'autres aspects de l'oeuvre schmittienne, tout aussi polémiques. Cet article se propose de revenir sur la réception critique de l'entre-deux-guerres réservée à la définition schmittienne du politique. Hermann Heller, Hans Morgenthau, Hans Kelsen opposent une conception du politique davantage insérée dans un régime démocratique.The fever aroused by Carl Schmitt on the French publishing scene raises the question of the status of his works. The press and the literature of the past twenty years legitimately focused on Schmitt's commitment within nazi-inspired circles and on his anti-semitism which he never renounced. Unfortunately, these revelations obscure other equally polemical aspects of his doctrine. This paper surveys the critical reception of Schmitt's definition of Politics between the two World Wars. Hermann Heller, Hans Morgenthau, Hans Kelsen opposed a contrasting view, more deeply embedded in the democratic regime.
- La voie royale selon Mallet du Pan - Julien Boudon p. 3
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