Contenu du sommaire : Les guerres de mémoires dans le monde
Revue | Hermès (Cognition, Communication, Politique) |
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Numéro | no 52, 2008 |
Titre du numéro | Les guerres de mémoires dans le monde |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Les guerres de mémoires dans le monde
- Numéro coordonné par Pascal Blanchard, Marc Ferro et Isabelle Veyrat-Masson- Préface : Regard sur les guerres de mémoires dans le monde - Marc Ferro p. 9
- Introduction - Pascal Blanchard et Isabelle Veyrat-Masson p. 13
I. Colonisation et esclavage
- Inde et Grande-Bretagne : deux regards sur un passé colonial à travers le cinéma - Catherine Servan-Schreiber p. 25 À l'heure où l'on souligne l'émergence indienne du post-colonialisme, Bollywood et ses films à grand budget se penchent sur le passé colonial. Héritière d'une littérature romanesque et tributaire des expositions universelles, la guerre des images livrée entre la Grande-Bretagne (voire les États-Unis à travers leur production cinématographique) et l'Inde à travers le support du cinéma, traduit un décalage. Tandis que la machinerie hollywoodienne s'est emparée d'un regard sur l'Inde à travers de grandes fresques d'aventure et de guerre, la riposte indienne s'est focalisée sur les répercussions psychiques intimes de la domination. Mais des fondements communs cimentent ces deux traditions. La guerre des images renvoie-t-elle au règlement de compte d'une déconstruction post-moderne, ou apporte-t-elle, comme l'induit Ashish Nandy, l'indice supplémentaire d'une culture partagée, celle de la colonisation ?India and Great Britain: the Colonial Past through the Eyes of the Cinema
With India's emergence from the post-colonial age coming under the spotlight, Bollywood's big-budget films are turning to the country's colonial past. In the war of images being waged through the cinema between Great Britain (and the United States through their own film productions) and India, the two sides are out of phase. While the Hollywood machine views India through epic stories of war and adventure, India's riposte focuses on the intimate psychological repercussions of domination. And yet, the two traditions are bonded together by their common foundations. Does the war of images echo scores being settled over a post-modern deconstructing trend? Or, as Ashish Nandy deduces, is it a new indication of a shared colonial culture? - La guerre d'Algérie dans les médias : l'exemple du cinéma - Benjamin Stora p. 33 Le cinéma, contrairement à ce qui a été beaucoup dit, a régulièrement évoqué et montré la guerre d'Algérie avant même la fin de celle-ci. Cinéma d'émotion, cinéma du refus, cinéma politique et sensible, ces films qui traitent de la guerre d'Algérie, après avoir ignoré les Algériens, les « indigènes », ont somme toute développé une palette riche de cette mémoire d'une guerre cruelle à propos de laquelle de nombreux héritiers continuent à débattre.The Algerian War in the Media: Examples from the Cinema
Contrary to much-repeated opinion, the Algerian war has often been evoked and portrayed in films, even before it came to an end. Brimming with emotion, rejection, politics and sensitivity, films that deal with the Algerian war, having first ignored the Algerians themselves – the “native population” – have developed a varied palette that draws richly on memories of a cruel war whose legacy is still very much present. - Cocco d'Okinawa : un autre regard sur la domination coloniale du Japon - Kazuhiko Yatabe p. 41 En raison de son statut de département japonais, la situation postcoloniale vécue par les habitants d'Okinawa reste peu visible de l'extérieur. Il n'en demeure pas moins que la double sujétion de l'île, au Japon et aux États-Unis, suscite depuis 1945 colère et indignation. Mais dans le cadre général de la seconde modernité japonaise, quelle peut être la portée pratique d'une pensée critique ? Cette interrogation servira de fil conducteur à notre texte qui se propose de suivre l'itinéraire d'une jeune chanteuse qui, placée au croisement des mondes japonais et okinawais, tente de se frayer une voie qui mène vers des états de paix.Cocco from Okinawa: a Different View of Japanese Colonial Domination
Because of Okinawa's particular status as a Japanese constituency, the post-colonial situation experienced by its inhabitants has never been transparent to the outside world, although the island's dual dependency, on Japan and the United States, has been a source of anger and indignation ever since 1945. But in the more general context of Japan's second age of modernity, where does critical thinking lead in practice? This is the underlying thread of our narrative, in which we follow a young singer, caught between her Japanese and Okinawa backgrounds, as she tries to fight her way through to a state of peace. - Traite des Noirs, esclavage colonial et abolitions : comment rassembler les mémoires - Françoise Vergès p. 51 Traite et esclavage appartiennent toujours au temps « précolonial » et pré-moderne. Ils demeurent des objets marginalisés dans l'histoire coloniale. Ils n'appartiennent pas encore au temps colonial, toujours majoritairement conçu comme le temps court du colonialisme post-abolitionniste. La mémoire a constitué un espace de résistance contre un récit historique qui s'écrivait en niant l'existence de cet événement. Cependant, le temps est venu pour les descendants de captifs et d'esclaves de faire appel à la mémoire pour revendiquer une identité particulière et la reconnaissance du drame terrible, un « crime contre l'humanité » qu'ont vécu leurs ancêtres.Black Slave Trade, Colonial Slavery and Abolition: How to Unite Memories
Slavery and the Slave Trade have always been considered as belonging to a “pre-colonial” and premodern time, and are marginalised in colonial history. They are not yet seen as part of the colonial age, which is still mainly considered in terms of the short period of post-abolitionist colonialism. Memory has made it possible to resist a historical narrative that denies the existence of events even as it is written. But for the descendants of captives and slaves, the time has come to call on memory to claim their specific identity and to plead for recognition of the dreadful tragedy, the “crime against humanity”, that their ancestors suffered.
- Inde et Grande-Bretagne : deux regards sur un passé colonial à travers le cinéma - Catherine Servan-Schreiber p. 25
II. La fin des dictatures
- Les archives dans les guerres de mémoires : France, Allemagne, Russie - Sonia Combe p. 61 S'appuyant sur des exemples issus de l'étude de la Seconde Guerre mondiale ainsi que de l'histoire du passé récent dans les sociétés post-communistes, cet article tente de voir dans quelle mesure les modalités d'accès aux archives publiques peuvent être tenues pour responsables de phénomènes d'amnésie – ou d'hypermnésie – de la mémoire collective, de la fabrication de mythes et de légendes. Il est certain que sans l'accès aux archives du troisième Reich, Raul Hilberg n'aurait pu entreprendre son œuvre monumentale et pionnière sur la destruction des juifs d'Europe. Pour autant, il est des domaines, notamment celui des comportements collectifs, sur lesquels l'archive est muette – à moins de bénéficier de ces formidables corpus que constituent par exemple les archives des polices politiques comme les dossiers de la Stasi. Toutefois, l'usage public de ce type d'archives peut poser problème et générer des batailles de mémoire. Lestés d'enjeux, les conflits de mémoire ne se résolvent certes pas à coup de preuves tirées des archives, mais la rétention de ces dernières favorise incontestablement l'élaboration de récits mythiques ou de « romans nationaux ».Archives and Conflicts over Memory: France, Germany and Russia
Drawing on examples from studies of the Second World War and from the recent history of post-Communist societies, this article attempts to discern how far rules of access to public archives may have been responsible for collective amnesia – or hyper-amnesia – and the emergence of myths and legends. What is certain is that without access to the archives of the Third Reich, Raul Hilberg would never have been able to undertake his monumental, pioneering work on the destruction of Europe's Jews. And yet, there are areas, especially where collective behaviour is concerned, that cannot be fathomed through archives – short of having access to the extraordinary material represented by political police archives such as the Stasi files. However, public use of such archives can raise problems and generate conflicts over memory. Because they embody such a weight of issues, conflicts over memory cannot be resolved merely by pulling out evidence from an archive, but withholding such records most certainly fosters the emergence of mythical narratives and “national epics”. - Politique des médias et usages du passé en Russie - Kristian Feigelson p. 67 Cet article explore différentes formes de rapports entre histoire et mémoires, relations complexes et souvent inaudibles dans une Russie nouvelle, héritière de ses traditions passées. Les politiques des médias ont mis en perspective à des moments clés de l'histoire, et selon les besoins du régime, des trames de récits témoignant de différents usages du passé.Media Policies and Their Use of the Past in Russia
This article explores the different relationships between history and memory: complex connections which are a legacy of the new Russia's past and often remain unheard. At key moments in history and according to the needs of the regime, media policy aimed at focusing on narrative threads that identify with these different traditions from the past. - Le Vietnam et l'Amérique au cinéma et à la télévision : du traumatisme au déni - Marjolaine Boutet p. 75 La guerre du Vietnam a été le plus grand traumatisme vécu par les Américains au XXe siècle, une « tache » dans « leur siècle » que la société a progressivement estompée pour faire entrer le récit de cette guerre dans la logique de la « Destinée manifeste ». L'analyse des fictions cinématographiques et télévisées produites aux États-Unis permet de suivre l'évolution de ce travail de mémoire : violence du traumatisme dans les années 1960 et surtout 1970, « révision » dans les années 1980 pour en faire une « noble cause », devenue quasi folklorique dans les années 1990 et remise au goût du jour dans les années 2000 face au nouveau bourbier américain, l'Irak.Vietnam and America on Movies and Television: from Trauma to Denial
The Vietnam War was a momentous trauma for 20th century Americans, a “stain” on “the American century” that was gradually glossed over by society to bring events into line with the “Manifest Destiny”. This analysis of film and TV fiction produced in the United States tracks the workings of memory from the violent trauma of the 1960s and especially the 1970s, through to the “revision” of the 1980s that turned the war into a “noble cause”, then into little more than anecdotal folklore in the 1990s, and finally, after 2000, back to centre stage as America once more sank into a quagmire, this time in Iraq. - Chili : un passé trop vite passé - Olivier Compagnon et Franck Gaudichaud p. 83 Captive du consensus politique issu de la transition démocratique négociée entre civils et militaires, la mémoire des années Pinochet et de la violence politique qui les accompagna a longtemps été bannie de la vie politique et de l'espace public au Chili. En 1998, l'arrestation de l'ancien dictateur à Londres et la mobilisation internationale qu'elle entraîna ont toutefois changé la donne et permis de discuter la « vérité officielle » qui avait été proclamée en guise de réconciliation dans les premières années de la transition. Depuis le début des années 2000, les voix des victimes sont devenues audibles et frappent aux portes des tribunaux, tandis que l'Unité populaire, que les années Pinochet avaient tenté de bannir de la mémoire collective, revient lentement sur le devant de la scène politique et académique.Chile's Past: over too soon
For many years, the memory of the Pinochet years and their political violence was banished from political and public life, held hostage to the political consensus that was negotiated between civilian society and the army. In 1998, the arrest of the former dictator in London and the ensuing mobilisation of international opinion changed the score and opened the floodgates of debate around the “official truth” that had been proclaimed by way of reconciliation. From the early 2000s, Pinochet's victims became audible, knocking on the doors of the law-courts, while Unidad Popular, which the regime had tried to banish from the collective memory, gradually returned to the forefront of the political and academic scene. - Lustration et monuments : passé communiste et enjeux de mémoire en Pologne - Andrzej Paczkowski p. 91 Les règlements de compte en Pologne après la chute du communisme ont pris un tour particulier. Entre les désirs d'une réconciliation nationale et d'une justice publique, les Polonais ont oscillé. À partir de 1997, s'est finalement mis en place un processus dit de « lustration » qui consiste à demander aux différents titulaires de responsabilité publique de déclarer leurs activités sous le communisme. Un débat s'est instauré à ce propos, dans lequel les médias, s'appuyant sur les sondages ont joué un rôle important. Autre signe du désir de la Pologne de changer de mémoire, la modification des noms des villes et des rues : où l'on voit que l'on n'efface pas facilement le passé.Lustration and Monuments: Poland's Communist Past and the Issue of Memory
The settling of accounts in Poland after the fall of Communism took a specific turn as the Polish population hesitated between its desire for national reconciliation and for public justice. Eventually, from 1997, the process known as “lustration” was introduced, whereby the various holders of public office were required to state their activities under Communism. This gave rise to a debate in which the media, drawing on opinion polls, played an important part. Another sign of Poland's desire to alter its memory was the changing of street and city names, which shows that it is not so easy to erase the past. - L'ombre du franquisme : politique, mémoire et médias - Jaume Guillamet p. 99 Trente ans après la fin définitive de la dictature et l'approbation de la Constitution de 1978, après trente-sept ans de franquisme, le moment semble venu pour l'Espagne moderne de revenir sur les années de dictature. L'ombre du franquisme n'avait jamais disparu, mais elle revient, puissante, avec l'opposition des partis de droite à la « Loi sur la mémoire historique » et le refus de l'Église de reconnaître une quelconque responsabilité dans les exactions du franquisme. La rencontre entre la Mémoire et la Loi est au cœur de cet article.The Shadow of Francoism: Politics, Memory and the Media
Thirty years after dictatorship finally came to an end with the adoption of the 1978 Constitution and after thirty seven years of Francoism, the time seems to have come for modern Spain to look back on those years. The shadow of Francoism had never entirely disappeared, and it has returned, powerfully, with opposition from the right-wing parties to the “Historical Memory Law” and the Church's refusal to admit to any responsibility in the abuses of power meted out by the Franco regime. The encounter between Memory and Law is the core issue of this article.
- Les archives dans les guerres de mémoires : France, Allemagne, Russie - Sonia Combe p. 61
III. Shoah, génocides et massacres
- Mythes nationaux, mémoire et représentation de la guerre dans la presse israélienne (1948-1982) - Ouzi Elyada p. 109 À sa création, Israël, État fondé sur la mémoire, présente au monde une quasi-unanimité pour façonner un récit national glorieux rompant avec la traditionnelle victimologie juive. Le nouveau « sabra » est bien différent du juif « passif » de la Shoah. Mais les guerres qui se succèdent forgent un nouveau récit, une nouvelle mémoire. La presse israélienne analysée dans cet article témoigne de ces variations. L'identité israélienne devient le mélange d'une mémoire marquée par la Shoah et par un présent éprouvé par les exactions de la guerre contre les Arabes.National Myths, Memory and Representations of War in the Israeli Press (1948-1982)On its creation, Israel – a State founded on memory – presented a virtually unanimous front to the world as it shaped a glorious narrative that broke entirely with traditional Jewish “victimology”. The new “Sabra” is very different to the “passive Jex” of the Shoah. But successive wars have forged a new epic and new memories. The Israeli press analysed in this article reflects these changes. Israeli identity is becoming a combination of memories branded by the Shoah and the present-day experience of killing in the war against the Arabs.
- La mémoire des "camps" en Europe : surdité et chassés-croisés - Catherine Coquio p. 119 La disproportion est grande et ne cesse d'augmenter ces dix dernières années, entre la mémoire de la Shoah et celle du Goulag. La première, ponctuée par les commémorations internationales des 50 et 60 ans de la Libération d'Auschwitz (1995, 2005) ne cesse de cristalliser l'attention tandis que le regard porté sur le Goulag se tient, lui, nettement aux marges de la vie culturelle, médiatique et scolaire, du moins en Europe occidentale. Cette mémoire bancale a créé un litige qui semble se normaliser, voire s'effacer. Cependant l'Europe demeure un paysage mémoriel fractionné, les différences entre les mémoires des camps en témoignent.Memories of “the Camps” in Europe: Deaf Ears and Cross-Purposes
There is an imbalance between memories of the Shoah and memories of the Gulag, and the gap has been steadily growing in the last ten years. The Shoah, with international 50 and 60-year commemorations of the liberation of Auschwitz (in 1995 and 2005) continues to focus attention, while reflections on the Gulag have remained very much on the sidelines in the spheres of culture, education and the media, at least in Western Europe. This lopsidedness has created an area of contention that seems to be straightening out, and even fading away. But European memory is still a fractured landscape, as evidenced by the differences between memories of the camps. - La commémoration de la Shoah par l'image dans la culture allemande - Tobias Ebbrecht p. 127 La question de la mémoire de la Shoah se pose, pour l'Allemagne, de façon très particulière. Cet article montre les deux modes de transmission de cette mémoire choisis par ce pays : d'un côté la conservation en musée, c'est-à-dire la fixation et la codification des événements historiques et de leurs conséquences sur le présent ; de l'autre coté, la mise en avant de l'expérience vivante de ces événements, c'est-à-dire la mise en scène de ce fait historique à travers les mémoriaux mais surtout les médias visuels.Images Commemorating the Holocaust in German Culture
For Germany, the memory of the Holocaust raises issues in very specific ways. This article describes the two ways in which the country has chosen to pass on the memory: conservation in museums on the one hand, in other words fixing and codifying historical events and their consequences for the present; on the other hand, bringing out actual experiences of those events, or in other words, staging historical fact through memorials and especially the visual media. - Mémoire et identité nationale : la "guerre des histoires" en Australie - Peter Brown p. 133 En Australie, jeune nation et très vieux continent, la mémoire des origines reste un sujet sensible. Les années (1996-2007) de gouvernement conservateur en Australie ont vu le retour d'un certain discours nationaliste à la recherche des héros du passé. La « guerre des histoires » (2002-2006) éclate concernant notamment la question des relations entre indigènes et colons depuis le début de la colonisation britannique en 1788. Les institutions sont touchées : le nouveau Musée National est accusé d'avoir négligé les « aspects positifs de la colonisation » ; le Sommet d'Histoire (2006) dresse le projet de « nationaliser » et de « centraliser » la mémoire du pays en introduisant un nouveau cursus dans les écoles. L'identité du pays est en jeu.Memory and National Identity: the “History War” in Australia
Australia is both a “young nation” and an old continent, in which the subject of origins can still touch a raw nerve. The years of conservative government (1996-2007) saw the return of a certain type of nationalist discourse seeking for heroes of the past. This period also saw the outbreak of the “history wars” (2002-2006), which brought in a clash of opposing about relationships between indigenous peoples and settlers during British colonisation. This debate also affected institutional life: the new National Museum of Australia was accused of having neglected the “positive aspects of colonisation”, and the History Summit (2006) proposed a new curriculum in schools that would “nationalise” and “centralise” official memory. The nation's very identity is at stake. - Génocide ou "guerre tribale" : les mémoires controversées du génocide rwandais - Nicolas Bancel et Thomas Riot p. 139 Le génocide du Rwanda constitue l'un des événements majeurs du XXe siècle : 800 000 Tutsis et Hutus de l'opposition au « gouvernement intérimaire » rwandais ont été massacrés entre avril et juin 1994. Or, la reconnaissance de ce génocide ne va pas de soi. Cet article analyse les « contre-feux interprétatifs » mis en place selon trois axes : négation du génocide, euphémisation en « guerre tribale », thèse du « double génocide ». La presse dans cette guerre de mémoire a été un vecteur tout à fait essentiel.Genocide or “Tribal Warfare”: Controversy over Memories of the Rwandan Genocide
The genocide in Rwanda was one of the major events of the 20th century: 800,000 Tutsis and Hutus opposing Rwanda's “interim government” were massacred between April and June 1994. But recognition of this genocide is by no means taken for granted. This article analyses the different interpretations that were brought in to deflect the issue, such as genocide denial, euphemistic references to the genocide as “tribal warfare” and “double genocide” theory. The role of the press in this “war over memory” was crucial. - Bibliographie générale - p. 147
- Mythes nationaux, mémoire et représentation de la guerre dans la presse israélienne (1948-1982) - Ouzi Elyada p. 109
Varia
- L'opinion et la participation : la campagne présidentielle de Ségolène Royal - Rémi Lefebvre p. 163
- Une stratégie mondiale pour la télévision française - Philippe Cayla p. 171
Hommages
- Claude Kordon (1934-2008) - par Thierry Gaudin p. 179
- Yves Saint-Laurent (1936-2008) - par Birgitta Orfali p. 183
- Bronislaw Geremek (1932-2008) - par Joanna Nowicki p. 187
Lectures
- Lorenzo Vilches (dir.), Culturas y mercados de la ficcion televisiva en Iberoamérica. Anuario Obitel 2007, Barcelone, Gedisa, 2007. - par Jésus Bermejo p. 189
- Isabelle Veyrat-Masson, Télévision et histoire, la confusion des genres. Docudramas, docufictions et fictions du réel, Bruxelles, Ina et De Boeck, 2008 - par Michael Palmer p. 191