Contenu du sommaire : Le sud-Caucase
Revue | Le Courrier des Pays de l'Est |
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Numéro | no 1043, mai-juin 2004 |
Titre du numéro | Le sud-Caucase |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Recomposition régionale et nouvelles alliances. Avant-propos - p. 3
- L'Union européenne et le Sud-Caucase. Un tournant politique - Kahn Michèle p. 4-11 On ne saurait dire que l'UE ait joué un rôle primordial dans le Sud-Caucase depuis la chute de l'Union soviétique, tout au moins sur le plan politique, car son action dans le domaine économique n'a pas été négligeable, loin s'en faut, que ce soit dans le cadre de l'aide, de l'assistance technique, en particulier dans le secteur des transports, ou des échanges commerciaux. Cette région qui, par son histoire, est étroitement liée depuis la plus haute Antiquité à la culture européenne, ne méritait-elle pas mieux que cette exclusion de fait, qui a perduré jusqu'à la «révolution des roses» de novembre 2003 en Géorgie ? On ne peut certes faire porter la responsabilité de cette situation à la seule Union européenne. La région se caractérise en effet par une accumulation de conflits non résolus (Haut-Karabakh, Abkhazie, Ossétie du Sud), une faiblesse endémique des Etats, minés par une corruption omniprésente et, en outre, par une résistance manifeste à mettre en place la coopération régionale. Les bonnes volontés peuvent également être découragées par la présence sur le terrain d'une multitude d'acteurs extérieurs, qu'il s'agisse d'organismes internationaux (Otan, OSCE, Onu), d'institutions financières (FMI, Banque mondiale), de puissances aux intérêts souvent divergents, comme les Etats-Unis et la Russie, sans compter les deux grands voisins que sont la Turquie et l'Iran. L'avenir montrera si l'Union européenne réussira à jouer un rôle de premier plan dans une région dont deux des pays sur trois (l'Arménie et la Géorgie) se déclarent officiellement candidats à l'adhésion.The European Union and the South Caucasus A political turning point It cannot be said that the EU has had an essential role in the South Caucasus since the collapse of the Soviet Union, at least not from a political standpoint, as its action in the economic domain has been far from negligible both in terms of aid and technical assistance, especially in the transport sector, and in commercial exchanges. Yet did not this region, which has had very close links with the European culture throughout its history dating back to very ancient times, deserve better that this de facto exclusion, which lasted until the ‘Roses Revolution'of November 2003 in Georgia ? Evidently the European Union cannot be held solely responsible for this situation. The region is characterised by an accumulation of unresolved conflicts (Upper Karabakh, Abkhazia, South Ossetia), by an endemic weakness of the States, which are undermined by omnipresent corruption and, furthermore, by a manifest resistance to regional cooperation. Those willing to get involved may also be discouraged by the on the ground presence of a great many external actors, be they international organizations (NATO, OSCE, UN), financial institutions (IMF, World Bank), major powers with often very different interests, such as the United States and Russia, as well as the two large neighbouring countries of Turkey and Iran. The future alone will tell whether the European Union will succeed in playing an important role in a region in which two of the three countries (Armenia and Georgia) have officially declared themselves as candidates for European membership.
- Les hydrocarbures dans le Sud-Caucase. Grandes manoeuvres autour des ressources de la Caspienne - Haddaji Yasha p. 12-23 Bien que présents dans un seul des trois pays du Sud-Caucase, l'Azerbaïdjan, les hydrocarbures n'y jouent pas moins un rôle primordial. En septembre 2004, il y a bientôt dix ans, était créé le consortium AIOC (Azerbaijan International Operating Company) regroupant la société pétrolière nationale azerbaïdjanaise, la Socar, et un ensemble de majors occidentales dirigé par British Petroleum (BP) et chargé pour trente ans de l'exploitation d'une concession baptisée ACG, (Azeri-Chirag-Guneshli). En juin 1996, c'est également BP qui se retrouve à la tête d'un autre consortium auquel est confiée la mise en valeur du gigantesque gisement gazier de Shah Deniz où l'on pensait, dans un premier temps, trouver du pétrole ! Mais toutes les prospections n'ont pas été couronnées de tels succès et certains projets ont dû être abandonnés. Peu de temps après la mise en production du gisement de Chirag, en 1997, l'AIOC a décidé de faire construire un oléoduc entre Bakou et le port géorgien de Soupsa, long de 833 km, évitant les réseaux russes, dont l'exploitation a débuté en 1999. Mais le plus grand chantier, est celui de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (Turquie), considéré comme une victoire de Washington sur Moscou, qui soutenait un autre tracé. Cependant la réconciliation entre la Géorgie et la Russie qui a suivi la «révolution des roses» de novembre 2003 pourrait bien être scellée par la construction d'un oléoduc Novorossiïsk Tbilissi qui rejoindrait le BTC. Celle-ci est toutefois conditionnée à l'accord de l'Abkhazie, région séparatiste de Géorgie, qu'il traverserait... Pendant du BTC dans le secteur gazier, le BTE (Bakou-Tbilissi-Erzurum, en Turquie), aura une longueur de 690 km. Par ailleurs, le projet de longue date prévoyant de relier par un gazoduc les champs de Tabriz, en Iran, à Erévan a été finalisé et les travaux devraient débuter fin 2004.Hydrocarbons in the South Caucasus Intense manoeuvring around the resources of the Caspian Sea Despite the presence of hydrocarbons in just one of the three countries that make up the South Caucasus, Azerbaijan, they nevertheless play a vital role. Almost ten years has passed since the creation, in September 1994, of the AIOC (Azerbaijan International Operating Company) consortium, which brought together the State Oil Company of Azerbaijan (SOCAR), and a group of major Western groups directed by British Petroleum (BP), which was charged with managing a concession named the ACG (Azeri-Chirag-Guneshli) for a period of thirty years. In June 1996, it was again BP that found itself at the head of another consortium created to head production operations at the huge gas field at Shah Deniz where it was initially thought that petrol would be found ! But not all of the prospecting operations were successful and certain projects had to be abandoned. Soon after production began at the Chirag oil field in 1997, the AIOC decided to build an 833 kmlong pipeline between Baku and the Georgian port of Soupsa, which bypassed the Russian networks and began to operate in 1999. But the largest project was the Baku-Tbilisi-Ceyhan (Turkey) pipeline, which was seen as a victory of Washington over Moscow, given that the latter favoured a different route. However, the reconciliation between Georgia and Russia following the ‘Roses Revolution' in November 2003 could well be sealed by the construction of a Novorossisk-Tbilisi pipeline that would link up with the BTC. However its construction depends on obtaining the agreement of Abkhazia, a separatist region of Georgia, which the proposed pipeline would cross... The gas sector's equivalent to the BTC pipeline, the BTE pipeline (Baku-Tbilisi-Erzurum, in Turkey), will be 690 km long. In addition, the long-standing project planning to build a gas pipeline between Tabriz, in Iran, and Erevan has been finalised and work is due to begin towards the end of the year 2004.
- Les minorités russes dans le Sud-Caucase. Une diaspora en voie d'extinction - Galstyan Garik p. 24-36 L'apparition des Russes au Sud-Caucase remonte au début du XIXe siècle, époque durant laquelle les territoires actuels de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan et de la Géorgie furent rattachés à l'Empire russe. Par le biais des migrations russes, le gouvernement tsariste était désireux de renforcer la sécurité des nouvelles frontières et de contribuer au développement économique de la région. Pendant les premières décennies de la période soviétique, les Russes s'installèrent massivement dans les grandes villes où la mise en œuvre des plans quinquennaux s'était traduite par l'ouverture de nombreux chantiers. Dès les années 1970, ce mouvement s'est ralenti, pour cesser définitivement en une décennie. Le départ à grande échelle des Russes du Sud-Caucase a commencé en 1988. En 2000, la région avait perdu 72 % de sa population russe. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : conflits ethniques, crise économique, montée du nationalisme des peuples titulaires, restrictions apportées à l'usage de la langue russe, évacuation des bases militaires russes, non existence de la double citoyenneté ou sentiment d'être exclu, faute de pouvoir participer à la vie économique et politique. A l'aube du XXIe siècle, l'exode des Russes s'est considérablement ralenti. Actuellement, ceux qui sont restés ont tendance à se regrouper et à revendiquer certains droits. Mais si la Russie est gagnante, avec le retour d'une population instruite, elle est perdante sur le plan géopolitique, sa diaspora dans le Sud-Caucase étant désormais trop faible pour lui permettre, à travers elle, d'exercer une influence dans cette région stratégique.The Russian minorities in the South Caucasus An endangered Diaspora The arrival of the Russians in the South Caucasus dates back to the beginning of the 19th century, at a time when the current territories of Armenia, Azerbaijan and Georgia were part of the Russian Empire. Through the migration of the Russian people, the Tsarist government aimed to reinforce the security of the new borders and to contribute to the economic development of the region. During the early decades of the Soviet period, there was a massive influx of Russians into the major cities where the fiveyear plans caused a great many construction sites to be embarked upon. This movement began to slow down in the 1970s and ceased definitively within a decade. The large-scale departure of the Russians from the South Caucasus began in 1988. In the year 2000, the region had lost 72 % of its Russian population. This phenomenon is explained by several factors : ethnic conflicts, economic crisis, the rise of nationalism amongst the original peoples, the restrictions on the use of the Russian language, the evacuation of the Russian military bases, the failure to offer dual citizenship, the feeling of exclusion and the impossibility of participating in the economic and political life. At the dawn of the 21st century, the exodus of the Russians slowed down considerably. At present, those who remain tend to group together and to claim certain rights. But if Russia benefits from the return of an educated population, it has lost out from a geopolitical standpoint given that its Diaspora in the South Caucasus is now too scarce to allow it to exert any influence through its people in this strategic region.
- La Géorgie et ses voisins caucasiens. Un mariage de raison - Serrano Silvia p. 37-50 Depuis l'indépendance, la Géorgie a privilégié les liens avec l'Occident, reléguant au second plan ses relations avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Fait caractéristique, il n'existe pas de département Caucase au sein du ministère géorgien des Affaires étrangères. L'espace caucasien, très ouvert du temps de l'URSS, est à présent extrêmement cloisonné, les échanges étant particulièrement réduits entre Nord-et Sud-Caucase et la coopération à l'intérieur de celui-ci considérablement entravée par les conflits. En effet, la Géorgie, confrontée au problème de ses deux régions séparatistes, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, ne peut que soutenir la position de l'Azerbaïdjan sur l'intangibilité des frontières dans le conflit qui l'oppose à l'Arménie au sujet du Haut-Karabakh. Un autre problème est constitué par la présence d'importantes minorités azérie et arménienne géographiquement concentrées qui a éveillé chez les Géorgiens des craintes de velléités séparatistes et fourni des moyens de pression aux deux pays concernés. Les relations de la Géorgie avec la Russie sont, pour leur part, empoisonnées depuis de nombreuses années par deux conflits, celui d'Abkhazie, les autorités géorgiennes accusant les Russes de soutenir les séparatistes abkhazes et celui de Tchétchénie, les autorités russes soupçonnant les Géorgiens de laxisme vis-à-vis des combattants tchétchènes. La Géorgie est confrontée à une situation paradoxale. Alors qu'elle espérait échapper à ses contraintes géographiques en se rapprochant de l'Occident, c'est la communauté internationale qui la presse à présent de développer ses liens avec ses voisins, le Sud-Caucase étant désormais considéré, en particulier par l'Union européenne, comme une entité régionale. Cependant, ce sont les relations entre la Géorgie et l'Azerbaïdjan qui prévalent, qu'il s'agisse de l'évacuation du pétrole de la Caspienne ou de la participation à l'organisation de sécurité régionale que constitue le GUAM, l'Arménie se retrouvant à l'écart.Georgia and its Caucasian neighbours A marriage of convenience Since its independence, Georgia has favoured its links with the Western world and allowed its relations with Armenia and Azerbaijan to fall into the background. Characteristically, there is no Caucasus department in the Georgian Ministry of Foreign Affairs. The Caucasian region, which was very open during the period of USSR rule, is now extremely isolated. In particular there is very little communication between the Northern and the Southern regions of the Caucasus and cooperation is considerably hindered by conflict. Georgia is confronted with the problem of its two separatist regions, Abkhazia and South Ossetia, and can only support the position of Azerbaijan with regard to the inviolability of the borders in its conflict with Armenia concerning Upper Karabakh. Another problem stems from the presence of large geographically concentrated Azerian and Armenian minority groups, which have given rise to Georgian fears of a revival of separatist feeling and have provided the means of exerting pressure on the two countries concerned. For many years the relations between Georgia and Russia have been poisoned by two conflicts, the problem of Abkhazia, in which the Georgian authorities accuse the Russians of supporting the Abkhazian separatists, and the conflict with Chechnya, where the Russian authorities suspect the Georgians of laxity towards the Chechen rebels. Georgia is faced with a paradoxical situation. While it hoped to escape from its geographical difficulties by increasing its ties with the Western world, it is the international community that is currently encouraging it to develop its links with its neighbours, given that the South Caucasus is now considered, particularly by the European Union, as a regional entity. However, it is the relations between Georgia and Azerbaijan that prevail, be it in terms of extracting petrol from the Caspian Sea or the participation in the organisation of regional security represented by the GUAM alliance, while Armenia finds itself excluded.
- Les chefs d'Etat dans les PECO. Pouvoirs constitutionnels et poids politique - Frison-Roche François p. 52-66 Après la chute des régimes communistes, les acteurs de la transition en Europe post-communiste ont eu le choix entre le modèle «parlementaire» classique et un modèle «semi-présidentiel». Dans le contexte d'incertitude et de méfiance réciproques de l'époque, ce n'est pas un hasard si une majorité de pays choisit le second, qui permet de «neutraliser» les différents pouvoirs pour qu'aucune domination politique majeure ne puisse être exercée par un camp sur un autre. Cette «instrumentalisation» du droit est mise en place par l'intermédiaire d'une distribution caractéristique des pouvoirs au sein de l'exécutif qui induit des logiques institutionnelles et des comportements politiques. A travers l'étude d'un échantillon représentatif de six pays, on constate que le poids politique des Présidents élus au suffrage universel direct est désormais une réalité dans le paysage politique. Ils disposent de pouvoirs certains, s'en servent et ne peuvent donc pas être assimilés à leurs homologues dans un régime parlementaire classique. Par leur jurisprudence, les Cours constitutionnelles ont largement précisé et affermi les prérogatives présidentielles, encore renforcées par la mainmise sur certains services de renseignement ou la présidence d'instances du type Conseil de sécurité nationale. Toutefois, cette «ingénierie démocratisante» ne peut que très difficilement aboutir à une «présidentialisation» de la vie politique, car la combinaison de diverses règles institutionnelles est impossible. On retrouve là l'ambiguïté politique initiale de la transition et la méfiance à l'égard de Présidents qui ne devaient en aucun cas ressembler à des substituts de secrétaires généraux du Parti communiste.CEEC Heads of State Constitutional powers and political weight After the collapse of the communist regimes, the principal actors in the transition of post-communist Europe had the choice between the classic ‘parliamentary' model and the ‘semi presidential' model. In the climate of reciprocal uncertainty and mistrust that characterised the era, it is not surprising that the majority of countries chose the second option, which enabled them to ‘neutralise' the various powers so that no major political party could completely dominate another. This legal ‘instrumentalisation' is enabled by a characteristic distribution of power within the executive designed to encourage institutional logic and political practices. The results of a study conducted upon a representative sample of six countries show that the political weight of Presidents elected through direct universal suffrage is henceforth a reality on the political scene. They have and do not hesitate to use incontestable powers and therefore cannot be likened to their counterparts in classic parliamentary regimes. By their jurisprudence, the constitutional bodies have largely specified and strengthened the presidential prerogatives, which are further consolidated by the tight rein on certain information services or the presidency over authorities such as the national Security Council. However, this ‘democratising engineering' can only with great difficulty lead to a ‘presidentialisation' of political life, since the combination of diverse institutional regulations is impossible. This is the clearest illustration of the initial political ambiguity of the transition and the mistrust of Presidents who must not under any circumstances resemble substitutes for the General Secretaries of the Communist Party.
- La langue russe. Un enjeu dans les relations entre la Russie et son étranger proche - Teurtrie David p. 67-75 Contrairement à une idée reçue, la politique de l'URSS en matière linguistique ne se bornait pas, loin s'en faut, à la russification et se distinguait par une grande diversité dans son approche des langues nationales des républiques. Les Etats indépendants nés de la chute de l'URSS se sont donc retrouvés face à un héritage complexe et souvent contradictoire. Si à la veille de l'éclatement, 82 % des Soviétiques, dont 62 % de non-Russes parlaient le russe, le degré de connaissance de cette langue était très variable selon les républiques. Les nouveaux Etats indépendants se sont évidemment posé comme but de promouvoir leur langue nationale et de la substituer au russe, ce qui a poussé un certain nombre de Russes à émigrer. Cependant ce mouvement n'a pas revêtu un caractère massif, sauf dans les régions de conflits (Sud-Caucase, Tadjikistan). Ce n'est qu'avec l'arrivée au pouvoir de V. Poutine que le gouvernement russe a mis en place de son côté une politique de soutien à la langue et à la culture russes dans l'étranger proche. Il lui a également fallu faire face à la pression des autorités de certaines républiques de la Fédération de Russie, comme le Tatarstan, pour développer le rôle de leur propre langue. L'accent a été mis par les autorités russes sur les principaux vecteurs de la langue que sont l'enseignement, les médias, ainsi que l'internet. La situation du russe est très diversifiée selon les ex-républiques, allant de l'absence totale de statut officiel, comme en Azerbaïdjan à celui de langue officielle comme en Biélorussie.The Russian language A pivotal aspect in the relations between Russia and its near abroad Contrary to popular belief, the USSR did not by any means try to spread the Russian language but rather its policy was one of large diversity in terms of the approach to the national languages of the republics. Therefore the independent States born of the disintegration of the USSR found themselves faced with a complex and often contradictory heritage. If, just before the collapse of the USSR, 82 % of Soviet citizens, of whom 62 % were non-Russians, spoke Russian, the degree of knowledge of the language varied greatly according to the republics. The new independent States evidently set themselves the objective of promoting their national language to replace Russian, which caused a certain number of Russians to emigrate. However this movement did not occur on a massive scale, except in the regions of conflict (South Caucasus, Tajikistan). It was not until V. Putin came to power that the Russian government decided to adopt a policy of support for the Russian language and culture in the neighbouring regions. It also had to face up to the pressure applied by the authorities of certain republics in the Russian Federation, such as Tatarstan, to develop the role of their own languages. The Russian authorities chose to concentrate on the principal vectors of the language that are education, the media, and the Internet. The situation in terms of the Russian language differs greatly according to exrepublics, going from a total absence of official status, as is the case in Azerbaijan, to that of an official language as in Belarus.
- Monténégro. Démocratisation inachevée et débats autour de l'identité - Bieber Florian p. 76-89 L'évolution du Monténégro, la plus petite des républiques de l'ancienne fédération yougoslave, la seule à être demeurée aux côtés de la Serbie, partie constitutive d'un Etat fédéral dit Serbie-et-Monténégro, diffère quelque peu de celle des autres ex-républiques, où la conquête de l'indépendance nationale est passée par un vigoureux rejet de l'hégémonie serbe assortie d'une affirmation identitaire spécifique non moins farouche. La défense d'une identité monténégrine aux contours manifestement flous, mais dont la renaissance est cependant devenue le cheval de bataille d'une des principales forces politiques de l'opposition, l'Alliance libérale du Monténégro, passionne peu une population dont les diverses composantes communautaires vivent, toutes choses égales par ailleurs, en bonne intelligence. Couplée avec la question encore pendante de l'indépendance, intimement liée à celle, tout aussi incertaine de la construction nationale, la défense de cette identité occupe néanmoins de façon prégnante le champ du débat politique, permettant aux partis, toutes tendances confondues, de surseoir à de nécessaires réformes économiques et sociales comme à une démocratisation restée au milieu du gué.Montenegro An unfinished democratisation and debates about the identity The evolution of Montenegro, the smallest of the republics of the former Federation of Yugoslavia and the only one to have continued to side with Serbia, with which it forms a vaguely federal State (the SerbiaandMontenegro Union), is not very different from that of the other ex-republics where the conquest of national independence took the form of a vigorous rejection of Serbian hegemony combined with an equally fierce affirmation of their specific identity. The defence of a Montenegro national identity, which is of a highly uncertain nature but whose renaissance has become the key issue of one of the principal political forces of the opposition, the Liberal Alliance of Montenegro, is of little interest to a population made up of diverse communitarian components who live, all things considered, on good terms with each other. Coupled with the still pending issue of independence, which is closely linked to the equally uncertain question of the building of the nation, defending this identity nevertheless dominates the political debate, permitting all the parties, regardless of their ideologies, to defer the necessary economic and social reforms and to disregard a democratisation process that has stopped in mid-flow.
Interview
Repères
- L'Est et l'Union européenne. Avril-Mai 2004 - Rucker Laurent p. 94-95
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- Entendu et lu - p. 96-105