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Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro Vol. 58, no 5, 2008
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Le droit à l'assistance sociale à l'épreuve du local - Destremau Blandine, Messu Michel p. 713-742 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      L'assistance sociale en France est l'œuvre de la République. Celle-ci a consolidé un droit à l'assistance à partir du territoire communal, tandis que parallèlement s'édifiait sur une base professionnelle un droit à la « sécurité sociale ». L'assistance, toutefois, était pensée comme un simple secours, toujours précaire et de faible niveau. Deux mouvements sont venus modifier ce paysage : la multiplication à partir des années 1970-1980 de minima sociaux et les lois dites de décentralisation (1982-1983 et 2003-2004). Le premier brouille les frontières entre « assurance » et « assistance ». Le second compromet la vision républicaine de l'assistance elle-même.
      In France, social welfare is the work of the Republic, which has striven to centralise a right to be assisted, traditionally set up by parishes. On the other hand, a right to Social Security was legally built and implemented through companies and professional bindings. Assistance, however, was always thought as an occasional and precarious relief of a limited amount. Two evolutions have come to modify this organisation : the widening realm of “guaranteed” social benefits, starting in the 70s-80s, and the so-called decentralisation policies (in 1982-1983 and in 2003-2004). Today the former blurs the boundaries between insurance and assistance, while the latter compromises the republican vision of social welfare itself.
    • Sociogenèse d'un mode de gouvernance territoriale. Le cas d'un contrat éducatif local - Voléry Ingrid p. 743-771 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Depuis plus de vingt ans, l'action publique connaît un changement de posture d'intervention dont rend bien compte le développement de contrats territoriaux liant l'État, ses services déconcentrés et les collectivités locales. D'un côté, l'État impose le cadre des négociations et la méthode de travail. De l'autre, il laisse aux instances « les plus proches du terrain » le soin de sélectionner les problèmes à traiter et les réponses à apporter. Faut-il y voir une forme de « laisser-faire institué » générant la fragmentation inéluctable des politiques élaborées ? L'élaboration du Contrat éducatif local de Toulouse montre, au contraire, comment la méthode procédurale, utilisée par l'État, remodèle les relations politico-institutionnelles territoriales et suscite un important changement du gouvernement des affaires publiques. Plus largement, cette recherche interroge les déploiements, les principes et les effets d'un mode de « pilotage non autoritaire des conduites » dont la gouvernance constitue un terrain d'étude privilégié.
      Over the last 20 years or more, the ways in which public action is organised have been subject to change. The development of contracts between the State, its various services and the local authorities is a very good example of this process. On the one hand, the State imposes ways of working and the framework within which the negotiations are to take place, on the other, it leaves the choice of the problems to be dealt with and their resolution to local "community workers". Could this be conceived of as a sort of "laissez-faire" which will inevitably lead to the fragmentation of welfare policy ? The setting up of the local "Contrat Educatif in Toulouse, shows that quite the opposite is true, and that the State's initiatives bring about the reorganisation of territorial relations on a political and institutional level, leading to important changes in the way public policy is carried out. On a more general level, this research investigates the setting up, the basic principles and the impact of a "non directive" implementation of welfare action. The ways in which this type of policy is administered is an extremely fruitful subject for research.
    • Adaptation et apprentissage. Les forces terrestres américaines et la contre-insurrection en Irak - Taillat Stéphane p. 773-793 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La contre-insurrection est désormais au cœur des débats sur la guerre en Irak, autant pour ses implications militaires que politiques et institutionnelles. Contredisant les prévisions sur la résistance des institutions militaires terrestres des États-Unis à adopter des méthodes « irrégulières », de nombreuses réformes conceptuelles, organisationnelles et opérationnelles sont intervenues depuis 2003. À partir d'un important matériel empirique, cet article considère ainsi la dynamique d'apprentissage et d'adaptation qui en est la cause.
      In the last two years, counterinsurgency has become a central issue in the debates concerning the US presence in Iraq, due to its political, military and institutional implications. Unlike the theoretical expectations regarding the unwillingness of American services to adopt irregular warfare, many conceptual, organizational and operational reforms occurred since 2003, leading to a contingent construct. Drawing on empirical evidences, this article wants to highlight the role of organizational learning and adaptation in the construction of counterinsurgency in US Army and Marines.
    • Comprendre la délibération parlementaire. Une approche praxéologique de la politique en action - Ferrié Jean-Noël, Dupret Baudouin, Legrand Vincent p. 795-815 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      La démarche praxéologique, fondée sur l'ethnométhodologie et l'analyse de conversation, permet une approche analytique de la délibération en contexte parlementaire, qui ne cède pas à l'abstraction mal placée. L'abstraction mal placée idéalise la délibération, en la retirant presque entièrement de l'ordre normal et des cadres quotidiens d'interaction. De ce point de vue, ce qui se passe dans une instance parlementaire ne peut être compris qu'en référence avec un mécanisme plus vaste de fabrication de la décision. L'approche praxéologique paraît particulièrement à même de décrire cette spécificité de pratiques situées, centrées sur un site, et en même temps inscrites dans un réseau où se fabriquent les opinions intersubjectivement valides. Ce réseau est un réseau dialogique.
      Praxiological analysis, as grounded in ethnomethodology and conversation analysis, favours an approach to deliberation in parliamentary contexts which does not yield to awkward abstraction. Awkward abstraction idealizes deliberation through its nearly total withdrawal from the normal order and everyday frames of interaction. From this point of view, what happens within a parliamentary setting must be understood in reference to the broader mechanism of decision crafting. Praxiological analysis is especially capable to describe the specificity of practices which are situated, i.e. practices centred on a particular site, and at the same time embedded within a network where intersubjectively valid opinions are produced. This network is dialogical.
  • Controverse

    • Ce que les science studies font à la science politique. Réponse à Bruno Latour - Favre Pierre p. 817-829 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
      Dans le précédent numéro de la Revue française de science politique, Bruno Latour propose que les science studies et la science politique unissent leurs efforts pour travailler sur des objets communs selon une approche renouvelée de ce que sont « science » et « politique ». Pierre Favre répond à ces propositions en accordant d'abord à l'auteur que les deux disciplines ont de nombreux objets d'étude en commun, même si certaines perspectives divergent notablement. Mais il refuse de suivre B. Latour sur les présupposés majeurs qui fondent son approche. Il conteste l'affirmation de Latour selon laquelle on ne peut distinguer « science » et « politique » qui n'auraient pas de domaines distincts. Il s'oppose à la conception latourienne d'une science finalement dépouillée de toute capacité cognitive. À suivre cette version extrême des science studies, la science politique perdrait toute scientificité. Latour lui-même ne semble pas pouvoir mettre en application son propre programme, en réalité autoréfutant.
      In the previous number of the Revue française de science politique, Bruno Latour proposes that science studies and political science unite their efforts to work on common objects according to a renewed approach of "science" and "politics". Pierre Favre answers these propositions by granting at first to the author that both disciplines have numerous objects of study in common, even if certain perspectives diverge outstandingly. But he refuses to follow Latour on the major presuppositions of his approach. He disputes the assertion of Latour according to which we cannot distinguish "science" and "politics" which would have no different domains. He disagrees with the Latour conception of a science finally deprived of any cognitive capacity. To follow this extreme version of science studies, political science would not be scientific any more. Latour does not seem itself to be able to apply its own program, actually self-refuting.
  • Lectures critiques

  • Lectures critiques - Comptes rendus

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