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Des communautés ethniques ou religieuses semblables à des « nations embryonnaires » à l'intérieur des États nations et les loyautés partagées de leurs membres qui s'appuient sur des solidarités transnationales sont à l'origine de nouveaux élans nationalistes. Cela se traduit par la nationalisation des sentiments communautaires (quel que soit leur contenu) ou par la communautarisation des réseaux transnationaux accompagnés de nouvelles subjectivités. Ces communautés sont guidées par une « géographie imaginée », déterritorialisée, qui donne lieu à un nationalisme transnational – un type de nationalisme sans territoire – qu'il convient de concevoir comme une nouvelle étape – historique – du nationalisme. Comment ce nouveau type de nationalisme donne-t-il une vigueur nouvelle à la question nationale et devient-il un enjeu de légitimité dans le système international ?

En retraçant la trajectoire de François Perroux entre la fin des années 1930 et le début des années 1950, et, à travers lui, d'un groupe d'hommes situés à la lisière de l'économie et de la politique, cet article entend restituer les continuités pratiques et les ruptures symboliques qui ont permis à toute une avant-garde intellectuelle de formuler à nouveau les idées de la troisième voie, du corporatisme au keynésianisme. Il s'agit ainsi de comprendre ce que l'importation du keynésianisme en France doit au reclassement des principaux soutiens et à la reformulation des principales thématiques du corporatisme au lendemain de l'Occupation.

L'analyse des transformations du système français des retraites survenues entre 1990 et 2005 ne peut être réduite à un simple modèle de causalité ou à une sélection a priori de tels modèles. Bien plutôt, c'est la confrontation entre grilles d'analyse qui constitue le changement. En se concentrant sur l'activité langagière, c'est-à-dire sur le lien entre les règles qui établissent la discussion et les arguments qui la composent, on veut s'approprier les différentes perspectives de la controverse, articuler leur confrontation et expliquer leur synthèse. L'introduction des concepts de discussion, d'espace de discussion, d'arguments et de règles réflexives donne corps à ce projet. Elle fournit l'armature d'un modèle de transformation des systèmes politiques qui ne sépare ni les organisations de leur culture, ni les institutions de leur dynamique. Sur cette base, rien ne parait plus empêcher que l'on identifie, compare, articule et donc que l'on saisisse les constantes observables du changement.

Les projets de ville – processus de mobilisation territoriale visant à transformer la forme physique, l'économie et l'image des villes dans un contexte de compétition interurbaine – constituent des objets particulièrement riches pour comprendre les changements récents de la gouvernance des villes européennes. D'une part, en tant qu'unités d'analyse, ils permettent de prendre la mesure de la pluralisation des espaces politiques urbains, caractérisée par l'ouverture des agendas urbains, la multiplication des acteurs impliqués dans les politiques urbaines et la dispersion des ressources. D'autre part, en tant qu'instruments d'action, ils permettent de comprendre comment les acteurs des politiques urbaines font prospérer ces situations pluralistes et comment, sur la base de modes d'action interactionnistes et incrémentaux, une capacité d'action collective se reconstitue à l'échelle des villes.

Cet article présente les principales applications d'une représentation théorique des comportements électoraux, en les illustrant par des exemples pris dans les élections françaises récentes. La première partie concerne les principales notions introduites, comme l'homogénéité de l'électorat ou la lisibilité des enjeux, et leur utilisation dans l'analyse des résultats, l'étude de l'abstention et l'évaluation de la stratégie des candidats. La deuxième partie porte sur le comportement des électeurs, dans une double approche collective et individuelle. Elle montre l'impact des corrélations entre sensibilités politiques, mises en évidence à propos de l'élection présidentielle de 2002, sur les résultats des élections régionales de 2004. Elle propose enfin une lecture du référendum de 2005 faisant apparaître le rôle, dans la victoire du non, du vote des abstentionnistes aux élections européennes de 2004.