Contenu du sommaire
Revue | Revue Française de Science Politique |
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Numéro | Vol. 55, no 2, 2005 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Comment la France définit ses intérêts dans l'Union européenne - Jabko Nicolas p. 221-242 = Cet article avance une lecture institutionnaliste des positions françaises dans le débat sur l'avenir de l'Europe depuis le traité de Maastricht de 1992 jusqu'au traité constitutionnel de 2004. Selon cette lecture, le déterminant le plus important des préférences exprimées par la France a été la logique interne de l'exercice constitutionnel. En particulier, l'article met en lumière des phénomènes typiquement institutionnels de formatage du débat et de dépendance au sentier. Cette logique institutionnelle a été prépondérante par rapport aux ambitions de puissance nationale, aux considérations sur l'efficacité du processus de décision et à la vision de l'Europe des dirigeants français. De même, les considérations de politique intérieure ont joué un rôle relativement secondaire puisque la Constitution française autorisait le président à s'en affranchir.This article offers an institutionalist explanation of French positions on the future of Europe from the Maastricht Treaty of 1992 through the Constitutional Treaty of 2004. It argues that the single most important determinant of French preferences was the unfolding institutional logic of the constitution-drafting exercise itself. More specifically, it highlights certain typically institutional phenomena, like the formatting of debates and the occurrence of path dependency. The resulting institutional logic of French preference formation prevailed over ambitions of national power, considerations of decision-making efficiency, and political leaders' visions of Europe. Domestic politics also played a relatively minor role because the French constitution freed the president from the necessity of domestic coalition-building.
- Les modes d'action extérieure de l'Union européenne : le cas du Caucase du Sud - Helly Damien p. 243-268 Cet article propose une grille d'analyse du système européen d'action extérieure, appliquée au cas d'étude du Caucase du Sud. Il dévoile l'existence d'une pluralité de modes d'action extérieure (unifié, national, bureaucratique, pluraliste, par la coordination internationale) dissimulés par l'enchevêtrement institutionnel de l'Union et de ses États membres. L'UE a exercé une influence forte lorsque trois conditions étaient réunies : un degré élevé d'européanisation des entrepreneurs politiques, un processus d'apprentissage (l'européanisation des attitudes s'effectuant sur le terrain caucasien, puis gagnant les centres décisionnels européens) et ce que nous appelons « une délégation de pouvoir conditionnelle par les États membres ».Drawing on South Caucasus, this article aims at providing an analytical approach so as to understand how the European system of external action works. Various modes of external action are here disclosed : unified, national, bureaucratic, pluralistic, and internationally coordinated, all blurred by the Union and its Member States institutional tangle. The EU exerted strong influence when three conditions were met : a high level of Europeanization of political entrepreneurs, a learning process during which Europeanization emerged from Caucasus and spreads to European decision-making centre, and what the author calls a « provisory delegation of power by Member States ».
- Légitime violence ? Enquêtes sur la réalité de l'État démocratique - Linhardt Dominique, de Bellaing Cédric p. 269-298 L'État, en tant qu?objet de recherche s?est trouvé au c?ur d?innombrables controverses dont la caractéristique commune est de poser la question de sa réalité. À partir de débats récents ayant traversé la science politique, cet article propose une approche qui tiendrait ensemble plusieurs impératifs a priori contradictoires permettant une "thick description" de l'État. Pour ce faire, il opte pour une définition classique de l'État, celle de Max Weber, et la met à l'épreuve d?un double terrain : le travail quotidien d?une instance de contrôle interne de la Police nationale, d?une part, et l'affrontement entre l'État ouest-allemand et la Fraction Armée Rouge dans les années 1970, d'autre part. La confrontation de ces deux terrains, rendue possible par l'utilisation d?outils méthodologiques communs, montre alors de quoi, concrètement, est fabriquée la force légitime d'un État de droit.As an object of research the state is the center of many controversies that all share the issue of its reality. Drawing on recent debates in political science, this article aims at setting up an approach that holds together several a priori contradictory constraints, making possible a thick description of the state. The authors refer to the classical Weberian definition of the state and put it to the test on two empirical field works : the daily work of a national police internal control unit on the one hand, and the confrontation of the West-German state and the Red Army Fraction in the 1970s on the other. In order to analyse the data, the authors use a common methodology showing what the strength and the legitimity of the democratic state are concretely made of.
- Une spiritualité libérale ? Charles Taylor et Alasdair MacIntyre en conversation - Perreau-Saussine Émile p. 299-315 L'autonomie individuelle renvoie-t-elle à un idéal individualiste ou à un simple arrangement pragmatique ? Charles Taylor s'efforce de décrire et de proposer la spiritualité libérale dont Alasdair MacIntyre nie l'existence. Il est d'autant plus légitime et nécessaire de les comparer qu'ils semblent provenir du même univers : catholiques, marxistes, engagés sous la bannière de la Nouvelle Gauche britannique dans les années 1950, pareillement soucieux, en philosophie, de critiquer le positivisme, l'atomisme, le primat de la liberté négative et d'insister sur l'enracinement dans une « communauté ». Mais, tandis que Taylor cherche à défendre une éthique de l'authenticité qui mette à profit l'autonomie dont l'individu dispose en régime libéral, MacIntyre déplore l'irrationalisme et la pauvreté de l'émotivisme, qu'il dénonce comme la morale implicite de notre temps.This article outlines and contrasts Charles Taylor's description and defence of individual autonomy as an ideal with Alasdair MacIntyre's criticisms of liberal spirituality. The contrast between the two positions is both important and striking, particularly since both thinkers seem to share the same origins : catholics, Marxists and members of the British New Left at the end of the fifties. Similarly, both philosophers' texts equally denounced positivism, atomism, and the primacy of negative freedom ; and both emphasised the significance of belonging to a « community ». But while Taylor defends an ethics of authenticity built on the autonomy which individuals share in liberal regimes, MacIntyre takes emotivism to be the implicit morality of our time and criticises its irrationality and poverty.
- Comment la France définit ses intérêts dans l'Union européenne - Jabko Nicolas p. 221-242
Inventaire
- La démocratie en métropoles : gouvernance, participation et citoyenneté - Jouve Bernard p. 317-337 Depuis une quinzaine d'années, la littérature sur la gouvernance et la démocratie locale fait florès. Sur fond de transformations majeures de l'État dans les démocraties occidentales et de défiance de plus en plus affichée de la part de la société civile vis-à-vis de la sphère du politique, l'échelon local est très souvent considéré comme la matrice à partir de laquelle il est possible de refonder le lien politique sur un registre plus participatif et moins centré sur le personnel politique. Ceci est particulièrement vrai dans les métropoles, où les problèmes sociaux, économiques, environnementaux se concentrent avec le plus d'acuité. Cet article se fixe comme objectif d'évaluer « l'impact » de la démocratie participative sur la transformation de l'ordre politique dans les métropoles. Il se focalise sur la remise en question apparente de la centralité des élus, sur la portée des politiques d'habilitation et sur les transformations de la citoyenneté.Over the last fifteen years, there has been an abundance of literature on governance and local democracy. This has drawn on the transformations of the role of the state in western democracies and on more and more manifest civilian resistance to politics ; as a result, the local has been considered as the matrix from which reformulating political unity on more participation and less focus on politicians is then possible. This particularly applies to the metropolis where social, economic, environmental issues are more intense. This article aims at assessing the impact of participation over the transformation of the political order in the metropolis. It focuses on the seeming questioning of the centrality of elected officials, on the impact of empowerment and on the transformations of citizenship.
- La démocratie en métropoles : gouvernance, participation et citoyenneté - Jouve Bernard p. 317-337
Lectures critiques
- Lectures critiques - p. 339-342
Lectures critiques - Comptes rendus
- Comptes rendus - p. 343-346
Revue des revues
- Revue des revues - p. 347-362
Correspondance
- Correspondance - Bayart Jean-François p. 363-364