Contenu du sommaire : Problèmes actuels de la vie politique aux États-Unis

Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro 19e année, n°2, 1969
Titre du numéro Problèmes actuels de la vie politique aux États-Unis
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Problèmes actuels de la vie politique aux États-Unis

    • La Cour suprême des États-Unis à la fin de l'administration Johnson - André Mathiot p. 261-286 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La cour suprême des Etats-Unis à la fin de l'administration Johnson, par André Mathiot Par contraste avec bien des périodes antérieures, les quinze dernières années ont été, pour la Cour Suprême, celles d'un "activisme" comparable à celui de la Cour de John Marshall ou du temps du New Deal et d'un engagement politique "libéral" ou progressiste qui ont grandement attiré l'attention. De l'énorme ensemble des décisions, parfois tranchantes, parfois nuancées, qui ont été rendues sous la présidence d'Earl Warren, deux grandes tendances se dégagent. L'une, favorable à plus d'égalité et d'uniformité, s'est surtout manifestée sur le terrain de la lutte contre discrimination et ségrégation raciales et en matière de droits politiques. L'autre a favorisé, contre le pouvoir de la majorité (au niveau fédéral et au niveau des Etats), la défense des libertés des individus et des groupes et celle des minorités. C'est un certain type d'adaptation du droit aux besoins de la société américaine que la Cour a réalisé ou envisagé. En s'érigeant en "conscience de la nation", en orientant l'action de l'Exécutif, du Congrès, des autorités des Etats, elle a dressé contre elle tous ceux qui, dans l'opinion et au Congrès, désapprouvent cette orientation. Le grave échec du président Johnson, qui n'a pu, avant la fin de son mandat, faire accepter par le Sénat la nomination d'Abe Fortas comme successeur du Chief Justice démissionnaire, pose la question de la composition de la Cour dans l'avenir et montre à nouveau quelle importante rançon comporte le gouvernement des juges.
      The supreme court of the U.S.A. at the end of President Johnson's administration, by André Mathiot The Supreme Court displayed in the last fifteen years, in contrast with many previous periods, an activism comparable to that of the John Marshall Court or of the New Deal, and a commitment to liberal policies which attracted a great deal of attention. Two major trends emerge out of an enormous number of decisions, some sharp, some subtle, made under Earl Warren as Chief Justice. The Court favored increasing equality and uniformity in decisions related mostly to the struggle against racial discrimination and segregation, and to civil rights. It also favored, against the power of the majority, the freedom of individuals, groups and minorities. The Court achieved, or sought to achieve, a certain type of adaptation of law to the needs of American society. By making itself "the conscience of the nation", by guiding the action of the Federal Executive, the Congress and the states, the Court attracted the opposition of all those, among public opinion and in the Congress, who disagreed with its choices. President Johnson's serious failure to obtain before the end of his mandate the assent of the Senate to the appointment of Abe Fortas to succeed the resigning Chief Justice raises the question of the future composition of the Court. It shows again the heavy price to be paid for a system of government by judges.
    • La politique étrangère en question ? - Manuela Semidei p. 287-315 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La politique étrangère en question ? par Manuela Semidei L'Amérique entre-t-elle aujourd'hui dans une période d'introversion comme pourraient le laisser supposer certains indices ? Et l'hypothèse fréquemment avancée aujourd'hui, selon laquelle les Etats-Unis seraient une puissance impériale dont la nature même implique l'expansionnisme, se trouve-t-elle de ce fait infirmée ? Dans le nouveau « grand débat » sur la politique étrangère américaine, qui se déroule à deux niveaux, celui de l'opinion publique et celui de l'establishment intellectuel, on peut distinguer trois grandes tendances ou écoles. La première défend l'idée d'une « paix américaine » : seule puissance véritablement «globale», les Etats-Unis doivent assumer des responsabilités « impériales » à l'extérieur de leurs frontières. Une deuxième reprend les arguments développés il y a vingt ans par Walter Lippmann, George Kennan et l'école néo-isolationniste et propose la limitation des engagements américains dans le monde et une redéfinition de l'intérêt national américain. La troisième se prononce pour une politique d'interventionnisme modéré, dans la ligne de la doctrine Truman à ses débuts. Les trois écoles s'accordent cependant sur une même conclusion : les Etats-Unis devraient désormais recourir à des méthodes indirectes et à un style d'action plus discret et mieux adapté aux nouvelles réalités des années 1970. Ces recom­mandations rejoignent « l'humeur nationale » d'un pays traumatisé par les émeutes raciales et par la guerre du Vietnam. La plupart des thèmes développés dans l'opinion et dans les milieux intellectuels au cours des mois précédents vont en effet être abordés au cours de la campagne électorale : priorité aux problèmes intérieurs, fin de la guerre froide, nécessité de négociations entre les deux Super-Grands responsables de la paix du monde. L'Administration Nixon va, semble-t-il, s'orienter dans cette direction et tenter de rendre à la politique américaine une perspective peut-être plus réellement globale. L'Amérique paraît donc entrer aujourd'hui dans une période d'introversion, qui ne signifie pas cependant le retour à un isolation­nisme aujourd'hui impossible et n'exclut pas à l'avenir certaines formes d'intervention.
      Foreign policy reappraised, by Manuela Semidei Has America entered a new phase of introversion, as suggested by some authors? Is it a nation or an Empire doomed to expansionism? The new "great debate" on American foreign policy sparked by the war in Vietnam and centering on the issue of interventionism is interesting in this respect. An "imperial" school contending that the U.S. is the only global power defends the politics of inter- vention. Another school has a multipolar vision of the international system and argues in favor of a limitation of American responsibilities in the world. A third school, while criticizing the idea of an American "imperial mission", supports the idea of moderate interventionism, in the tradition of the "containment" policy. The three schools agree however on the need for the U.S. to act in a lower key, and to adjust its methods and policies to the new realities of the 1970s. The ideas thus spread among the intellectual and foreign policy "establishment" were further developed during the electoral campaign: the cold war belongs to the past and the American national interest ought to be redefined in a more restrictive way. The new Administration, which seeks to restore a more truly global perspective to American foreign policy, seems to be moving in that direction. The period of American expansionism is probably over, though interventions are not to be excluded for the future.
    • Le vote urbain lors des élections présidentielles américaines de 1968 - Marie-France Toinet p. 316-336 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le vote urbain lors des élections présidentielles de 1968, par Marie-France Toinet Les états les plus fortement urbains et les très grandes villes ont sans doute pesé sur le résultat des élections, mais ils sont loin d'avoir décidé de leur sort. La coalition rooseveltienne a maintenu ses positions et prouvé sa vitalité ; l'examen des votes émis par les blocs ethniques et religieux et par la communauté noire le confirme, sauf pour le Sud, où le monopole démocrate se détériore rapidement. Perçue comme très monotone, la campagne de 1968 a été intéressante par les problèmes très divers qu'elle a soulevés.
      The urban vote in the 1968 presidential elections, by Marie-France Toinet The most urban states and the biggest cities did weigh on the elections, but were far from deciding their outcome. The Roosevelt coalition kept its positions and demonstrated its vitality; this is confirmed by an examination of the votes cast by the ethnic and religious blocs and by the Negro community, except in the South, where the Democratic monopoly is deteriorating rapidly. Registered as monotonous, the 1968 campaign was actually interesting through the many different problems which it raised.
    • Les Américains et leur régime - Serge Hurtig p. 337-355 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      ?Les américains et leur régime, par Serge Hurtig Des enquêtes récentes amènent à nuancer deux explications traditionnelles de la stabilité politique constatée aux Etats-Unis. Il existe aux Etats-Unis non seulement des conflits de groupe, mais aussi des oppositions idéologiques, et l'élite politique est sensiblement plus divisée sur la politique à suivre dans de nombreux domaines que ne l'est la masse des électeurs. La stabilité n'est pas non plus fondée sur une profonde adhésion générale aux règles de la démocratie : beaucoup d'Américains sont indifférents, sceptiques ou même hostiles aux principes démocratiques, et ne souhaitent pas les voir appliqués dans des situations qui leur sont familières ; mais les Américains les plus instruits sont aussi les plus fortement attachés à la démocratie. Ne dépendant vraiment ni de l'absence de conflits idéologiques, ni de l'adhésion générale à ses principes, le régime politique américain est moins vulnérable qu'on ne l'affirme souvent à la contestation violente dont il est actuellement l'objet. S'il réussit à intégrer dans la communauté américaine la plupart des citoyens noirs, il présentera sans doute bien des traits nouveaux, mais il n'en sera pas moins la continuation du régime actuel bien plus qu'un régime nouveau.
      The Americans and their regime, by Serge Hurtig Recent investigations lead us to refine two of the traditional explanations of America's political stability. American society is torn not only by group conflicts, but also by ideological rifts, and the political elite is more deeply divided over policies in many fields than the mass of the voters. Stability is not based on any deep general acceptance of the rules of democracy: many Americans are indifferent: skeptical or even hostile to democratic principles, and do not wish to see them implemented in familiar situations; but the Americans of the highest education levels are also the most strongly attached to democracy. Since it depends neither on the absence of ideological conflict, nor on a general acquiescence to its principles, the American political system is less vulnerable than often asserted to the violent opposition with which it is now faced. If it succeeds in integrating in the American community most of the Negro citizens, it will certainly display many new features, but it will nevertheless be a continuation of the present system far more than new one.
  • Le rôle des forces paysannes dans l'élaboration de la politique agricole commune - Hélène Delorme p. 356-391 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    ?Le role les forces paysannes dans l'élaboration de la politique agricole commune, par Hélène Delorme En matière agricole les institutions européennes disposent de pouvoirs largement définis. Mais les profondes oppositions d'intérêts entre les Etats membres n'ont pas permis de préciser dès l'origine le contenu de la politique à suivre. Ainsi les forces agricoles ont été incitées à participer de près à l'élaboration de la politique agricole européenne. Elles ont utilisé dans ce but trois types de stratégies. L'alliance avec le gouvernement national est la plus fréquemment observée. A l'échelon européen, l'entente avec la Commission semble l'accès privilégié à la décision communautaire. Enfin, différentes formes de fronts paysans européens se constituent parfois. L'introduction récente de l'opinion agricole dans les discussions communautaires pose ainsi le problème de l'adaptation des mécanismes institutionnels existants.
    The role of farmers' organizations in the making of common European agricultural policy, by Hélène Delorme The European institutions enjoy broadly defined powers in the field of agriculture. Greatly divergent interests of the various member states did not allow a precise definition of policies to be pursued right from the start. Agricultural forces were thus incited to participate actively the making of European policies, and used in that process three different strategies. One, the most frequently used, was alliance with the organization's national government. At the European level, agreement with the Commission appears to provide privileged access to Community decisions. Finally, various European farmers' fronts were set up on various occasions. The recent introduction of farmer opinion into Community discussions thus raises the problem of adapting the present institutional arrangements.
  • Les conflits internationaux : Le conflit israélo-arabe et l'action des puissances

  • Notes bibliographiques

  • Informations bibliographiques - p. 461-525 accès libre
  • Note du Comité de rédaction - p. 526 accès libre