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Revue | Revue Française de Science Politique |
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Numéro | 22e année, n°1, 1972 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les ministres d'État - Bertrand Fessard De Foucault p. 5-25 Les ministres d'Etat, par B. Fessard de Foucault Le titre de ministre d'Etat fleure l'Ancien Régime ; il a été pourtant rétabli par la République. Au-delà d'une étude terminologique, l'analyse des fonctions tenues par cette institution permet de définir, pour chaque période constitutionnelle et même pour divers moments politiques, la nature d'un équilibre ou la répartition des tâches au sein du gouvernement. L'évolution historique de cette institution à plusieurs sens aboutit à ce que d'un simple titre on puisse manifester tour à tour l'unanimité nationale, une majorité parlementaire, un accord entre partis, résoudre des questions de personnes ou transformer des hiérarchies administratives et ministérielles. L'institution d'aujourd'hui paraît donc loin de sa devancière ou des interprétations post-révolutionnaires ; pourtant l'usage politique qui peut en être fait fut expérimenté dès la Restauration et son utilité organique vérifiée dans la structure gouvernementale le fut dès l'Empire dans le jeu des pouvoirs publics. [Revue française de science politique XXII (1), février 1972, pp. 5-25]The French "Ministres d'Etat" (counterparts of the British Non-departmental Ministers), by B. Fessard de Foucault The title of "ministre d'Etat" has an Ancien Régime ring; it was the Republic which re-introduced it, though. Beyond a terminological study, an analysis of the functions held by this institution enables us to define, for every constitutional period and even for various political moments, the nature of the balance or the distribution of tasks in the government. This multi-directional institution has followed such an historical evolution as to make it possible for a mere title to manifest in turn national unanimity, a Parliamentary majority, an agreement between political parties, to get over personal differences or to transform administrative and ministerial hierarchies. The institution, as it stands nowadays, seems, therefore, a far cry from its precursor or from the first post-Revolutionary interpretations; yet the way it can be used in politics was experimented as far back as the Restauration and its organic usefulness within the governmental framework was verified as early as the Empire in the functioning of the State. [Revue française de science politique XXII (1), février 1972, pp 5-25]
- Pour une étude du système budgétaire français. Problématique - Marie-Christine Kessler p. 26-54 Pour une étude du systeme budgetaire français. Problematique, par Marie-Christine Kessler A partir une pré-enquête réalisée dans un certain nombre de ministères et éclairée par l'analyse d'articles et de documents officiels cette étude entend présenter un schéma des problèmes posés par l'élaboration du budget de l'Etat en France. Préparation du projet de budget au sein de la direction du budget du Ministère des finances et au sein des ministères dépensiers, discussions entre les représentants de ces deux groupes, pouvoirs détenus par ces acteurs dans ce jeu budgétaire qui les opposent et qui voit également intervenir des pressions extérieures... L'analyse de ces différents problèmes amène à une double hypothèse : la direction du budget du Ministère des finances est en position de force dans ce processus. Son pouvoir quoique contesté en surface par ses adversaires est bien admis par eux. Répugnant aux arbitrages internes douloureux, ils ont tendance à se reposer sur la direction du budget pour un certain nombre de décisions. La notion de "système" sur laquelle débouche cette étude permet de préciser les raisons pour lesquelles malgré un "feedback" assez déficient, il existe un équilibre certain dans ce processus et de déceler les possibilités d'un changement. [Revue française de science politique XXII (1), février 1972, pp. 26-54]For a study of the French budgetary system - problematics, by Marie-Christine Kessler From a pre-survey made in a number oi ministries and illuminated by an analysis of articles and official documents, this study purports to present an outline of the problems posed by the elaboration of the French State budget. Preparation of the draft of the budget in the budget department of the Treasury and the spending ministries, discussions between the representatives of these two groups, powers of the various agents involved, intervention of external pressures... The analysis of these various problems leads to a twofold hypothesis: the budget department of the Treasury occupies a position of strength in this process. Its power, while contested by its opponents on the face of it, is really accepted by them. Excruciating internal arbitrations being abhorrent to them, they have a tendency to rely on the budget department for a number of decisions. The notion of a "system" which this study leads up to makes it possible to specify the reasons why, despite a rather poor "feedback", there is a definite balance in this process and to detect the possibilities for a change. [Revue française de science politique XXII (1), février 1972, pp. 26-54]
- Hypothèses pour une étude de mobilité auprès des sous-officiers - Jean-Pierre H. Thomas p. 55-76 Hypothèses pour une étude de mobilité auprès des sous-officiers, par Jean-Pierre H. Thomas La durée de service moyenne des sous-officiers des Armées de l'Air et de Mer se situe aux environs de 15 ans : leur seconde profession civile aura une durée supérieure à celle de leur vie militaire. Les sous-officiers ne forment plus un corps ; "de passage" dans les Armées ils y obtiennent souvent une qualification technique de type industriel. Aussi sont-ils partagés entre deux univers et deux systèmes de référence : l'univers professionnel qui s'apparente à celui de la société industrielle civile, et l'univers militaire qui correspond à l'in- sertion dans la hiérarchie et à la participation aux activités militaires traditionnelles. Le concept de "projet de mobilité" rend compte de ce dualisme et des différentes "manières de servir" qu'il entraîne. La mobilité sociale et la mobilité professionnelle apparaissent ainsi comme le pivot de la problématique "sous-officiers". Elles ne se réduisent pas à leur seule sanction économique et financière. L'évolution des dernières décennies a juxtaposé sous un moule juridique commun deux types de condition militaire différentes : la condition militaire traditionnelle fondée sur les notions de corps et de hiérarchie et une condition nouvelle fondée sur les notions de métier et de fonction. La première serait orientée vers des valeurs permanentes et impliquerait un repli sur l'institution ; la seconde serait orientée vers des valeurs de changement et impliquerait une ouverture sur la société industrielle. [Revue française de science politique XXII (1), février 1972, pp. 55-76]Hypotheses for a study of NCOs' mobility, by Jean-Pierre H. Thomas On an average, Air Force and Navy NCOs serve for about fifteen years; their second (civilian) profession will last longer than their military life. NCOs no longer form a body; "in transit" in the Forces they often receive there a technical qualification of the industrial type. They are, therefore, divided between two worlds and two systems of reference - the professional world, akin to that of the civilian industrial society, and the military world, which means fitting into the hierarchy and participating in traditional military activities. The notion of "mobility project" accounts for this dualism and for the various "ways of serving" it entails. Thus social mobility and professional mobility appear to be the hub of NCOs' problematics. Neither type of mobility must be reduced to its economic and financial aspects. The evolution of these last decades has juxtaposed under a common legal mould two different types of military condition - the traditional military condition, based on the notions of esprit de corps and hierarchy, and a new condition based on the notions of profession and function. The former would be directed towards permanent values and would imply a falling back on the institution; the latter would be directed towards values associated with change and would imply an opening to industrial society. Revue française de science politique XXII (1), février 1972, pp. 55-76]
- Adhérents et dirigeants du Centre démocrate - Golette Ysmal p. 77-88 Adhérents et dirigeants du centre démocrate, par Colette Ysmal A partir d'une enquête par questionnaire réalisée en janvier 1970 par le mouvement auprès de sa base, cet article esquisse une sociologie des adhérents du Centre démocrate et une analyse de la nature du parti. Celui-ci apparaît ainsi comme une organisation figée qui ne se renouvelle pas beaucoup et vers laquelle ne se dirigent que peu de jeunes. Le meilleur ciment de la formation demeure le facteur religieux et il s'avère que le Centre démocrate est un parti de catholiques pratiquants, venant retrouver là la tradition démocrate-chrétienne. Mais le Centre démocrate n'est pas, à la différence du MRP, un parti "populaire". Les ouvriers, les employés y sont peu nombreux, les salariés agricoles absents. En revanche, le parti apparaît comme le point de rencontre de la haute bourgeoisie (industriels, cadres supérieurs, membres des professions libérales) et des classes moyennes (artisans, commerçants, techniciens et cadres moyens). [Revue française de science politique XXII (1), février 1972, pp. 77-88] MILITANTS AND LEADERS OF THE CENTRE MOCRATE COLETTE YSMAL Working on survey of the rank and file made in January 1970 by the movement this article sketches sociology of the activists of the Centre démocrate and an analysis of the nature of the party The Centre démocrate turns out to be incapable of renewing itself much and of attracting many young people Religion remains the best cement of the formation and the Centre démocrate proves to be party of church-going Roman Catholics who find in it the Christian-Democrat tradition But unlike the MRP the Centre démocrate is not popular party few workers and clerks no agricultural wage-earners Conversely the party appears as the meeting-point of the upper bourgeoisie manufacturers senior executives members of the and the middle classes artisans shop-keepers technicians and junior executives) Revue -fran aise de science politique XXII 1) février 1972 pp 77-88Militants and leaders of the Centre Démocrate, by Colette Ysmal Working on a survey of the rank and file made in January 1970 by the movement, this article sketches a sociology of the activists of the Centre démocrate and an analysis of the nature of the party. The Centre démocrate turns out to be incapable of renewing itself much and of attracting many young people. Religion remains the best cement of the formation and the Centre démocrate proves to be a party of church-going Roman Catholics, who find in it the Christian-Democrat tradition. But, unlike the MRP, the Centre démocrate is not a "popular" party: few workers and clerks, no agricultural wage-earners. Conversely, the party appears as the meeting-point of the upper bourgeoisie (manufacturers, senior executives, members of the professions) and the middle classes (artisans, shop-keepers, technicians and junior executives). [Revue française de science politique XXII (1), février 1972, pp. 77-88]
- Les groupes d'entreprise du P.S.U. - Roland Cayrol, Jacques Capdevielle p. 89-107 Les groupes d'entreprise du PSU, par Jacques Capdevielle et Roland Cayrol A partir de 1968, le PSU s'efforce de développer son implantation sur les lieux de travail. Quels objectifs politiques le PSU assigne-t-il à ces groupes d'entreprises ? Quelles sont les difficultés rencontrées avec les autres forces politiques ou les organisations syndicales ? Quelle signification accorder à ce nouveau militantisme ? Ces problèmes sont abordés à partir des débats internes au PSU et à partir d'une enquête effectuée en mai 1970 à l'occasion de la deuxième Conférence nationale des sections et des groupes d'entreprise du parti. [Revue française de science politique XXII (1), février 1972, pp 89-107]The PSU's presence where people work, by Jacques Capdevielle and Roland Cayrol From 1968 onwards the PSU has endeavoured to develop its implantation where people work. What political objectives does the PSU assign to these industriel branches? What difficulties are encountered with the other political forces and the trade unions? What is the significance of this new activism? The PSU's internal debates have been used for the treatment of these problems as well as a survey made in May 1970 during the second national conference of the party's sections and industrial branches. [Revue française de science politique XXII (1), février 1972, pp. 89-107]
- Valeurs socio-culturelles et modèles de la société globale - Philippe J. Bernard p. 108-127 Valeurs socio-culturelles et modèles de la société globale, par Philippe J. Bernard La référence à des "valeurs" d'ordre social ou culturel et la construction de schémas et modèles s'appliquant à l'ensemble d'un groupe social sont aujourd'hui courantes. A partir d'une étude consacrée au "modèle polyarchique" sont passées en revue les conditions auxquelles devraient répondre les modèles et schémas dont ont besoin les analystes. La considération de trois plans au minimum semble indispensable. Dans chacun seront distingués un petit nombre d'éléments unis par des relations, certains des éléments d'un plan se retrouvant dans un autre. Le premier plan touche à l'ordre politique. Le second plan a affaire à la nature du système économique et aux mobiles correspondant de comportement des différents agents. Le troisième plan répond à ce que l'on a appelé "idéologie", "caractère social", "fonctions régulatrices" (Durkheim), et qu'il est proposé d'appeler "caractère national". Il s'agit d'un ensemble d'aspirations, d'attitudes et d'institutions, nées les unes et les autres de l'histoire, s'influençant et se renforçant mutuellement. Deux exemples d'application de cette analyse sont esquissés : au niveau général, une classification des systèmes économiques ou sociaux, existant ou idéaux, et, à un niveau particulier, une étude du système "mixte" à la française et de quelques-uns des problèmes rencontrés. [Revue française de science politique XXII (1), février 1972, pp. 108-127]Socio-cultural values and patterns of society as a whole, by Philippe J. Bernard It has now become an everyday occurrence to mention a scale of social or cultural "values" and to determine outlines and patterns applying to a social group at large. In this article, after a study of the "polyarchical pattern" which provides the groundwork, are listed the requirements which patterns and outlines should answer if they are to be of any use to the analysts. It would appear that at least three levels are to be distinguished, with a small number of interconnected elements on each, and some of these elements are shown to exist on more than one level. While level (I) is that of political order, level (II) deals with the nature of the economic system and the motives behind the behaviour of the various agents, and level (III) corresponds to what has been going under the names of "ideology", "social character", "regulative function", (Durkheim) and could, it is suggested, be more aptly called "national character". What is meant here is a combination of aspirations, attitudes and institutions, all rooted in history, and which influence and reinforce one another. Two instances of this analysis are given: (a) on a general level, with a classification of economic or social systems, whether existing or ideal, and (b) on a particular level, with a study of the "mixed" system (e.g. in France) and of some of the problems involved. [Revue française de science politique XXII (1), février 1972, pp. 108-127]
Notes Bibliographiques
- Kessler (Marie-Christine) - Le conseil d'État. - F. De Baecque p. 128-132
- Ionescu (Ghita) - L'avenir politique de l'Europe orientale. - H. Carrère D'encausse p. 132-134
- Quelques ouvrages sur le Parti communiste indonésien - F. Blanchard p. 134-140
- Informations Bibliographiques - p. 141-202
- Résumés des articles / Abstracts - p. 203-207