Contenu du sommaire : L'élection présidentielle des 5 et 6 mai 1974

Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro 24e année, n°6, 1974
Titre du numéro L'élection présidentielle des 5 et 6 mai 1974
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Au lecteur - p. 1148 accès libre
  • L'élection présidentielle des 5 et 6 mai 1974

    • Les structures électorales de la gauche : élections présidentielles et élections législatives, 1965-1974 - Jean Ranger, Jérôme Jaffré p. 1149-1172 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      LES STRUCTURES ÉLECTORALES DE LA GAUCHE : ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES ET ÉLECTIONS LÉGISLATIVES 1965-1974, par JÉRÔME JAFFRÉ et JEAN RANGER A près de dix années de distance, les élections présidentielles de 1965 et 1974 font apparaître, à différence de niveau très sensible et en dépit de certains mouvements internes, une forte analogie des structures de l'électorat de gauche, groupé ? pour l'essentiel ? autour du même candidat, M. François Mitterrand. Il s'agit moins d'une gauche différente que d'une gauche renforcée. En revanche, si l'on prend en considération les trois scrutins législatifs intermédiaires, on constate que gauche législative et gauche présidentielle s'inscrivent dans deux registres différents. La coïncidence des structures n'est pas fortement marquée et, surtout, ne l'est pas davantage à la fin de la période (1973-1974) qu'au début (1965-1967). Les deux évolutions ? législative et présidentielle ? ne se recoupent que très partiellement : les deux types de scrutin sont encore nettement distincts, voire irréductibles l'un à l'autre. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1149-1172.]
      THE ELECTORAL STRUCTURES OF THE LEFT : PRESIDENTIAL AND PARLIAMENTARY ELECTIONS 1965-1974, by JÉRÔME JAFFRÉ and JEAN RANGER Separated as they are by a period of almost ten years, the 1965 and 1974 Presidential elections show that, although at very différent levels and in spite of some internal movements, there are strong similarities in the structures of the left-wing electorate, the bulk of which is gathered in support of the same candidate ? Mr. François Mitterrand. It is not so much a different as a strengthened Left. If, on the other hand, one considers the three intervening Parliamentary elections, it is apparent that the Parliamentary Left and the Presidential Left belong to two different registers. The similarity of the structures is not very marked and, above all, is no more so at the start of the period (1965-1967) than at the end (1973-1974). The two trends ? Parliamentary and Presidential ? only coïncide to a small extent ; the two types of vote are still quite separate and even antithetical. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1149-1172.]
    • Une nouvelle étape dans le déclin du « social-centrisme » - François Platone, Élisabeth Dupoirier p. 1173-1204 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      PRÉSIDENTIELLE 1974 : UNE NOUVELLE ÉTAPE DANS LE DÉCLIN DU SOCIAL-CENTRISME, par ELISABETH DUPOIRIER et FRANÇOIS PLATONE Les gains et les pertes enregistrés par M. Mitterrand par rapport aux résultats des formations de gauche en 1973 correspondent à des reclassements qui affectent à la fois l'électorat de la gauche non communiste et l'électorat centriste. La fraction la plus anticommuniste de l'électorat socialiste ? celle qui refusait d'appliquer la « discipline de gauche » aux élections législatives et soutenait des alliances municipales de « troisième force » ? tend à abandonner le vote de gauche et fait en partie défaut à M. Mitterrand. Il en va de même de la majorité des électeurs centristes qui, en 1967 notamment, apportaient leur appui aux candidats de gauche aux élections législatives, et qui rejoignent le regroupement conservateur englobant gaullistes et modérés. Seule une minorité d'électeurs centristes refuse cette évolution et semble s'engager dans la voie d'un re­classement à gauche en votant pour M. Mitterrand dès le premier tour de l'élection présidentielle. L'ensemble de ces mouvements traduit un recul du « social-centrisme » défini comme la propension d'une fraction de la gauche non communiste et de l'électorat modéré à voter pour des candidats socialistes et à soutenir des alliances de « troisième force » dans une perspective anticommuniste. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1173-1204.]
      ?THE 1974 PRESIDENTIAL ELECTION: A NEW STAGE IN THE DECLINE OF « SOCIAL-CENTRISM », by Elisabeth Dupoirier and Françoise Platone Mr Mitterrand's gains and losses compared with the results obtained by the parties of the left in 1973 reflect a redistribution which affects the electorates of both the non-Communist Left and the Centre. The most anti-Communist section of the Socialist electorate, i.e. that which refused to observe the « discipline of the Left » in the Parliamentary elections and supported « third party » municipal alliances, is tending to stop voting on the Left and is partly eluding Mr. Mitterrand. The same is true of the majority of those who vote Centre who, particularly in 1967, supported the candidates of the Left at the Parliamentary elections, but who are now coming back to the conservative parties incorporating the Gaullists and the Moderates. Only a minority of the Centre electorate is refusing this tendency and seems to be moving towards the Left by voting for Mr. Mitterrand in the first round of the Presidential election. Taken together, these trends reflect a decline in « social-centrism », defined as the propensity of a fraction of the non-Communist Left and the Moderates to vote for Socialist candidates and support « third party » alliances for anti-Communist reasons. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1173-1204.]
    • L'étude des transferts électoraux - Jean Charlot, Lucien Boucharenc p. 1205-1217 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      PRÉSIDENTIELLE 1974 : L'ÉTUDE DES TRANSFERTS ÉLECTORAUX, par LUCIEN BOUCHARENC et JEAN CHARLOT La technique employée par l'IFOP pour évaluer les transferts électoraux ? matrices de transferts obtenues par sondages au niveau des circonscriptions législatives et corrigées en fonction des résultat électoraux effectifs ? remédie aux inconvénients classiques de l'estimation mathématique des transferts électoraux par la méthode des moindres carrés ou à ceux du recours à des sondages nationaux sur les intentions de transfert. Ainsi évalués, les transferts électoraux des présidentielles de 1969 ou des législative de 1973 aux présidentielles de 1974 (ler tour), puis du 1er au 2e tour des présidentielles de 1974, traduisent un certain désarroi dans l'électorat de la Majorité mais aussi une mobilisation des abstentionnistes qui a suffi, au tour décisif, à barrer la route du pouvoir à François Mitterrand. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1205-1218.]
      THE 1974 PRESIDENTIAL ELECTION: A STUDY OF ELECTORAL TRANSFERS, by LUCIEN BOUCHARENC and JEAN CHARLOT The technique used by IFOP to measure electoral transfers ? transfer matrices established by means of polls at parliamentary constituency level and adjusted in the light of actual election results ? remedies both the traditional drawbacks associated with mathematical estimates of electoral transfers using the least squares method, and also the difficulties involved in relying on national polls on transfer intentions. Calculated in this way, the electoral transfers which took place between the 1969 Presidential election or the 1973 Parliamentary elections and the Presidential election of 1974 (1st round), and between the 1st and 2nd rounds of the 1974 Presidential election, reflect the confusion of the majority and also the increased tendency to abstain which, in the decisive round, was enough to keep François Mitterrand from power. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1205-1218.]
  • Europe : deux intégrations, une coopération ?

    • Les deux intégrations et les relations économiques Est-Ouest - Jacqueline Portier, Catherine Séranne p. 1219-1229 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      LES DEUX INTÉGRATIONS ET LES RELATIONS ÉCONOMIQUES EST-OUEST, par JACQUELINE PORTIER et CATHERINE SÉRANNE Les processus d'intégration revêtent des formes fondamentalement différentes dans les deux Europe. Ces deux intégrations peuvent coexister, mais non fusionner, car elles appartiennent à deux logiques différentes. L'évolution des relations économiques Est-Ouest permet de montrer que chaque pays fait d'abord partie d'un système ; il accorde, en effet, toujours la priorité aux processus d'intégration par rapport aux processus de coopération entre l'Est et l'Ouest. Cette évolution met également en lumière le rôle persistant du facteur national à l'heure actuelle. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1219-1229.]
      ?THE TWO INTEGRATIONS AND EAST-WEST ECONOMIC RELATIONS, by JACQUELINE PORTIER and CATHERINE SÉRANNE The processes of integration in the two Europes are fundamentally different in nature. The two types of integration can coexist but they cannot merge because they belong to two different sorts of logic. The trend of economic relations between Eastern and Western Europe shows that each country is first and foremost part of a system and, as a result, always gives priority to the process of integration rather than to the process of East-West co-operation. This trend also underlines the persistent part played by the national factor at the present time. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1219-1229.]
    • Les suites institutionnelles de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe - Marie-Claude Smouts p. 1230-1236 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      ?Revue française de science politique LES SUITES INSTITUTIONNELLES DE LA CONFÉRENCE SUR LA SÉCURITÉ ET LA COOPÉRATION EN EUROPE, par MARIE-CLAUDE SMOUTS L'Union soviétique et les pays de l'Est voudraient, quoique pour des motifs différents, voir la CSCE se prolonger par un embryon d'institution permanente. Les Occidentaux, sur ce point, sont partagés. Les uns considèrent qu'un organe paneuropéen permettrait à des pays comme la Roumanie, la Pologne ou la Tchécoslovaquie d'avoir une tribune internationale, tout en facilitant les progrès de la libre circulation des hommes et des idées. Les autres redoutent qu'un tel organisme ne soit une occasion pour l'URSS d'intervenir dans les affaires de la CEE. La « querelle des suites » reflète en réalité une querelle plus fondamentale sur la véritable nature de la CSCE. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1230-1236.]
      THE INSTITUTIONAL FOLLOW-UP TO THE CONFERENCE ON SECURITY AND CO-OPERATION IN EUROPE, by MARIE-CLAUDE SMOUTS The Soviet Union and the countries of Eastern Europe would like, though for different reasons, to see the CSCE followed up by the beginnings of a permanent institution. However, Western European countries are divided on this issue. Some consider that a Pan-European body would give countries such as Roumania, Poland or Czechoslovokia an international forum, and at the same time allow men and ideas to circulate more freely. Others are afraid that such a body might provide the USSR with the opportunity to intervene in EEC affairs. The « follow-up quarrel » in fact reflects a more basic quarrel as to the real nature of the CSCE. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1230-1236.]
    • La CEE et l'Europe de l'Est - Françoise De La Serre p. 1237-1248 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      ?LA CEE ET L'EUROPE DE L'EST, par FRANÇOISE DE LA SERRE Dans le domaine des échanges commerciaux ou de la coopération industrielle, les pays membres de la Communauté ont développé au cours des dernières années leurs relations avec les pays de l'Est sur une base bilatérale. Cependant les impératifs d'une politique commerciale commune à l'égard de l'Est comme la nécessité d'une harmonisation des politiques de coopération ont amené les Neuf à définir progressivement une attitude d'ensemble vis-à-vis de leurs voisins d'Europe orientale. L'existence de cette politique, limitée mais cohérente, est apparue notamment lors des différentes phases de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe. En demandant l'ouverture de conversations avec la CEE, le CAEM paraît désormais reconnaître la réalité du fait communautaire. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1237-1248.] with Eastern European countries on bilateral basis However the necessity for common trade policy with regard to Eastern Europe and the need to harmonize co-operation policies have led the Nine gradually to define common stance in regard to their Eastern European neighbours The existence of this limited but consistent policy emerged during the various stages of the Confe rence on Security and Co-operation in Europe By proposing discussions with the EEC the CMEA now seems to be recognizing the reality of the Community Revue fran aise de science politique XXIV 6) décembre 1974 pp 1237-1248.
      THE EEC AND EASTERN EUROPE, by FRANÇOISE DE LA SERRE Where trade questions or industrial co-operation are concerned, the Member countries of the Community have in recent years been developing their relations with Eastern European countries on a bilateral basis. However the necessity for a common trade policy with regard to Eastern Europe and the need to harmonize co-operation policies have led the Nine gradually to define a common stance in regard to their Eastern European neighbours. The existence of this limited but consistent policy emerged during the various stages of the Conference on Security and Co-operation in Europe. By proposing discussions with the EEC, the CMEA now seems to be recognizing the reality of the Community. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1237-1248]
    • Intégration et coopération ou inégalité et dépendance ? - Pierre Hassner p. 1249-1267 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      ?INTÉGRATION ET COOPÉRATION OU INÉGALITÉ ET DÉPENDANCE ?, par PIERRE HASSNER Les notions d'intégration sous-régionale (par exemple dans la CEE et le CMEA) et régionale (c'est-à-dire paneuropéenne) en Europe doivent être relativisées, car l'intégration et la coopération ont des structures et un fonctionnement différents selon les domaines et les régions. Il faut les voir comme des modalités particulières d'un éventail plus large. A l'intérieur le rôle des Etats, des sociétés multinationales et de la coopération bilatérale des superpuissances, est au moins aussi important que celui des organisations régionales. Cela a été souligné par les effets de la guerre du Moyen-Orient, par ceux de la crise de l'énergie, et par l'évolution des relations américano-soviétiques. Ces développements ont favorisé les deux grands en renforçant leur position de négociation par rapport aux pays européens petits ou moyens. Une analyse en termes de vulnérabilité comparée (à la fois économique et militaire) explique que l'Europe occidentale soit aux prises avec la dialectique de l'identité et de l'impuissance ; la crise renforce à la fois le sentiment de la solitude de l'Europe occidentale et celui de son impuissance. Pour la coopération Est-Ouest l'effet de l'intégration ouest-européenne a été essentiellement indirect, spontané, informel et dissymétrique. Leurs relations gagnent à être interprétées à la lumière d'une autre dialectique plus générale, celle de l'interdépendance et de l'inégalité. Les différents débats sur l'interdépendance et la dépendance structurelle pourraient trouver un champ d'application et de vérification fécond dans la coopération Est-Ouest. Réciproquement, celle-ci pourrait être mieux comprise à la lumière de la notion d'inter­dépendance inégale ou dissymétrique qu'à travers les appréciations également simplistes et globales consacrées en général à chanter les louanges de la coopération ou à mettre en garde contre ses dangers. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1249-1273.] bargaining power against European small and middle powers An analysis in terms of comparative vulnerability both economic and military explains why West Europe is caught in the dialectics of identity and impotence The crisis renforces the feeling both of loneliness and of its dependence Regarding East-West co-operation the effect of West European integration has been mostly indirect spontaneous informal and asymmetrical Their relations are best examined in the light of another more general dialectic that of interdependence and inequality The various debates on interdependence and structural depen dence could fruitfully be tested in the light of East-West co-operation which in turn could be better understoood through the notion of asymmetrical inter dependence than through global ana simplistic praises of co-operation or warnings against its dangers Revue -fran aise de science politique XXIV 6) décembre 1974 pp 1249-1273.
      ?INTEGRATION AND CO-OPERATION OR INEQUALITY AND DEPENDENCE ?, by PIERRE HASSNER The notions of sub-regional integration (e.g. in the EEC and CMEA) and regional (i.e. pan-European) co-operation in Europe must be qualified by an awareness that integration and co-operation have multiple structures and operate differently according to issues and regions. They both must be seen as shades in a continuum in which the role of nation-states, of multinational corporations and of the bilateral co-operation of superpowers are at least as important as regional organizations. This has been underlined by the effects of the Middle East war, of the energy crisis and by the evolution of Soviet-American relations. These developments have favoured tha two superpowers by increasing their bargaining power against European small and middle powers. An analysis in terms of comparative vulnerability (both economic and military) explains why West Europe is caught in the dialectics of identity and impotence. The crisis renforces the feeling both of Europe's loneliness and of its dependence. Regarding East-West co-operation, the effect of West European integration has been mostly indirect, spontaneous, informal and asymmetrical. Their relations are best examined in the light of another more general dialectic that of interdependence and inequality. The various debates on interdependence and structural dependence could fruitfully be tested in the light of East-West co-operation which, in turn, could be better understoood through the notion of asymmetrical inter­dependence than through global and simplistic praises of co-operation or warnings against its dangers. [Revue française de science politique XXIV (6), décembre 1974, pp. 1249-1273.]
  • Notes Bibliographiques

  • Informations bibliographiques - p. 1274-1314 accès libre
  • Enquêtes politiques effectuées par l'IFOP et la SOFRES (année 1973) - p. 1315-1324 accès libre
  • Résumés des articles/ Abstracts - p. 1325-1330 accès libre