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Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro 41e année, n°4, 1991
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éléments d'épistémologie ordinaire du syndicalisme - Philippe Corcuff p. 515-536 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Cet article prend appui sur une enquête ethnographique de longue durée au sein d'un syndicat local de cheminots CFDT. Il s'inscrit dans une problématique constructiviste, envisageant la réalité sociale comme une construction historique et quotidienne des acteurs sociaux. Il tente plus précisément, dans ce cadre et à partir de matériaux empiriques, de réévaluer, à propos de l'univers syndical, les rapports entre connaissance savante et connaissance ordinaire ; d'où la notion d'épistémologie ordinaire du syndicalisme qui prend pour objet tout à la fois les sociologies des chercheurs professionnels et les sociologies mises en œuvre quotidiennement par les acteurs syndicaux. Il se démarque alors tant de la tradition de la rupture épistémologique entre travail scientifique et savoirs ordinaires que de la tendance à l'indifférenciation des pratiques savantes et ordinaires propre à l'ethnométhodologie.
    Elements of an ordinary epistemology of trade unionism This article is based on a long range ethnographie survey within a CFDT local railway workers' union. It follows a constructivist problematics Une, considering social reality as a daily and historical construction by social actors. More precisely, it attempts, within this framework and starting from empirical material, to reassess, in the trade union universe, the relation between scholarly and ordinary knowledge, which leads to the concept of an ordinary epistemology of trade unionism. The abject of this is both the sociology of professional researchers and the sociology used daily by trade unionists. It is different both from the tradition of the epistemological break between scientific and ordinary knowledge and from the tendency to the indifferentiation of scholarly and ordinary practices proper to ethnomethodology.
  • Les dimensions de l'espace politique suisse et l'intégration de la « nouvelle politique écologique » - Pascal Sciarini, Matthias Finger p. 537-559 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Deux enquêtes réalisées auprès de l'élite partisane et de l'opinion publique, et qui portent sur les dimensions les plus importantes de l'espace politique suisse, montrent que l'opposition gauche-droite demeure, au sein de l'élite partisane, le clivage politique fondamental. L'originalité de ce phénomène tient au changement de signification de ce clivage, qui a désormais largement intégré, en Suisse, l'opposition relative à la « nouvelle politique écologique ». Un processus qui ne se vérifie pas, en revanche, au sein de l'opinion publique. Plus généralement, l'opposition gauche-droite ne semble d'ailleurs (plus) guère faire de sens dans la population suisse. Cela offre aux auteurs l'occasion de discuter le décalage existant entre l'élite partisane et sa base.
    The dimensions of Swiss political space and the inclusion of the « New ecological policy » Two surveys of party elites and public opinion concerning the major dimensions of Swiss political space show that the left-right opposition remains, within the party elite, the basic political cleavage. The originality of this phenomenon is related to the change in the meaning of this cleavage, which has included, in Switzerland, the opposition concerning the « new ecological policy ». The process is not verified within public opinion. More generallly, the left-right opposition seems no longer to make real sense for the Swiss population. This provides the authors with an opportunity to discuss the gap between the party elite and the grassroots.
  • Organisation des identités de soi et d'autrui dans une situation de choix électoral : une approche de psychologie sociale - Jean-Louis Nakbi, Joëlle Lebreuilly p. 560-581 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    L'étude a été réalisée en 1988, à trois mois de l'élection présidentielle, auprès de 390 jeunes électeurs, étudiants français des deux sexes, invités à se décrire et à décrire plusieurs personnalités politiques françaises, dont les principaux candidats ; son but étant d'appréhender le fonctionnement de l'identité électorale. Il ressort notamment, des nombreux résultats obtenus, qu'il existe entre l'électeur et la personnalité politique préférée un accord à la fois sur le plan idéologique et sur celui du concept de soi ; l'électeur construit de son candidat, qui est censé avoir les mêmes opinions que lui, la représentation la plus proche du soi réel et idéal, en lui attribuant l'image la plus positive, la moins ambiguë et la plus centrale, et en le considérant en même temps comme celui ayant à son égard la perception la moins ambiguë et la moins éloignée de ce qu'il aimerait être. L'identité électorale des votants, aussi bien que celle des abstentionnistes, constitue indubitablement une réponse intégrée, adaptative, fondamentalement régie par une même exigence de cohérence cognitive ; c'est l'expression et le résultat d'une organisation systématique des informations que le citoyen élabore sur lui-même et sur autrui politique.
    Organization of self identity and identities others in electoral situation In order to better inderstand the functioning of electoral identity, a study concerning 390 young French voters was undertaken in 1988, three months before the presidential election. These young voters, students of both sexes, were asked to describe themselves and to describe political leaders including the major candidates. The data indicate that there is between the voter and his/her preferred political leader a congruence at both the ideological and the self-conceptual levels. Of his preferred candidate, who is supposed to share his opinions, the voter constructs an image as close as possible to himself - his reality and his image of himself. This is achieved by attributing to the candidate the most positive, the least ambiguous and the nearest possible image and by considering him as having the least ambiguous and closest perception of what the voter would like to be. The electoral identity of both voters and non-voters undoubtedly constitutes an integrated, adaptive response basically ruled by the same requirement of cognitive coherence. It is the expression and the result of a systematic organization of information operated by the voter concerning himself and the political other.
  • Notes Bibliographiques

  • Informations bibliographiques - p. 596-623 accès libre