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Revue | Revue Française de Science Politique |
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Numéro | 45e année, n°2, 1995 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Pouvoir et démocratie dans une congrégation religieuse féminine - Guy Michelat, Julien Potel p. 227-258 Pouvoir et démocratie dans une congrégation religieuse féminine. Guy Michelat, Julien Potel. Dans une congrégation religieuse féminine où le principe « autorité-obéissance » est fondamental, quelle est la part de la « démocratie » ? Les élections au Chapitre, assemblée collégiale représentative de toutes les sœurs de la Province, se font en trois étapes : nomination, acceptation de candidature, élection proprement dite. À chacune de ces étapes on relève l'importance des mêmes facteurs : origines sociales, niveau de diplômes, responsabilités exercées. Le résultat est que plus on monte dans la hiérarchie, plus la composition sociale tend à s'écarter de celle de la base. Si le système d'autorité traditionnel de l'Église se maintient malgré d'importants changements intervenus après le concile Vatican II, la participation des sœurs à la vie de la Congrégation est réelle, mais, de même que dans d'autres organisations ou dans l'ensemble de la société, le processus de sélection sociale des élites, fondé sur la compétence que les autres (et soi-même) attribuent aux origines sociales et au capital scolaire, se renforce progressivement à l'intérieur même de la Congrégation.Power and democracy in a [catholic] women's religious congregation. Guy Michelat, Julien Potel. How much democracy is there in a women's religious congregation in which the "authority-obedience" principle is fundamental ? The elections to the Chapter, the collegial meeting representative of all the sisters of the Province, occur in three stages : nomination, acceptance of the candidacy, election. At each of these stages the same factors are important : social origins, education, previous responsibilities. As one moves up in the hierarchy, the social composition becomes more distant from the base. While the Church's system of traditional authority persists despite the major changes following the Vatican II Council, the sisters' participation in the Congregation's life is real, but, as in other organization and in society as a whole, the process of elite social selection, based on competence that others (and oneself) attribute to social origins and educational capital is reinforced progressively within the Congregation itself.
- La glossolalie dans le pentecôtisme brésilien. Une énonciation protopolitique - André Corten p. 259-281 La glossolalie dans le pentecôtisme brésilien. Une enunciation protopolitique. André Corten. Le «parler en langues étranges» est pour les pentecôtistes (aujourd'hui plus de 10 % des Brésiliens) un don de l'Esprit Saint. Ce don permet de chanter la louange de Dieu. La glossolalie, énonciation pure sans aucun réfèrent, renvoie à un énoncé premier, celui de la louange. Cet énoncé premier est non seulement distinct de l'énoncé premier du contrat, propre au système politique occidental, mais n'entre même pas dans la syntaxe «naturelle» du politique qui tourne autour du faire. Inacceptable politiquement, l'énoncé de la louange est pourtant protopolitique.Glossolalia in brazilian pentecostalism a protopolitical utterance. André Corten. "Speaking in tongues" is, for Pentecostalists - today over 10 % of Brazilians - a gift of the Holy Spirit. This gift makes it possible to sing the praise of God. Glossolalia, a pure utterance without any referent, designates a primary utterance, that of praise. This primary utterance is distinct from the primary utterance of contract, specific to the western political system ; it does not even belong to the "natural" political syntax of action. Unacceptable politically, the utterance of praise is nevertheless protopolitical.
- Le droit comme forme de socialisation : Georg Simmel et le problème de la légitimité - Pierre Noreau p. 282-304 Law as a form of sociation : Georg Simmel and the problem of legitimacy. Pierre Noreau. Through legislation and regulation, the state crystallizes forms of sociation which, paradoxically, are constantly overtaken by the norms - and the new forms of sociation - which citizens generate spontaneously in their mutual relations. Serious support for this observation was provided by Georg Simmel (1858-1918), whose work is just beginning to be rediscovered. His "sociology of forms" and his observations on the tension between "life" and "culture" impose a deeper reflection on what democracy can be, i.e. on individual participation in the production of norms that the State can acknowledge, or refuse to acknowledge, as an expression of social consensus. This approach could open the door to what the sociology of law calls "legal pluralism" and which could thus slowly become one of the requisites of modern democracy. Traces of this conception of social and political relations can be found in Montesquieu and Tocqueville.
- Norbert Elias et l'analyse des relations internationales - Guillaume Devin p. 305-327 Norbert Elias et l'analyse des relations internationales. Guillaume Devin. L'œuvre de N. Elias ne se donne pas spontanément comme une clé de lecture des phénomènes internationaux. La tentative du sociologue allemand de penser l'évolution sociale dans la longue durée implique pourtant pleinement les développements de la scène internationale. En abolissant les frontières entre «l'interne» et «l'externe», sa «sociologie évolutionnelle » conduit à se pencher sur les relations d'interdépendance qui travaillent les configurations sociales et notamment étatiques. L'hypothèse d'une dynamique d'intégration qui pousserait à l'émergence de nouvelles «unités de survie» est à la fois stimulante et troublante : si elle offre un cadre d'interprétation à de multiples phénomènes dispersés, elle reste marquée par un certain finalisme qui laisse peu de place à l'autonomie du politique.Norbert Elias and the analysis of international relations. Guillaume Devin. Norbert Elias' work does not spring to mind spontaneously as a key to understanding international phenomena. Yet the German sociologist's attempt to think about long term social change fully includes developments on the international scene. By abolishing the frontiers between "internal" and "external", his "evolutionary sociology" leads to a consideration of the relations of interdependence which affect social, and particularly state, configurations. The hypothesis of a dynamic of integration that would give birth to new "survival units" is both stimulating and disturbing. While it offers a framework of interpretation for many dispersed phenomena, it remains marked by a finalism which leaves little place for the autonomy of politics.
- Pouvoir et démocratie dans une congrégation religieuse féminine - Guy Michelat, Julien Potel p. 227-258
Lectures critiques
- République absolue, République constitutionnelle. En lisant Pierre Birnbaum - Odile Rudelle p. 328-335 L'auteur, à la lecture de l'ouvrage "la France de l'Affaire Dreyfus" de P. Bernbaum, expose de manière plus générale l'oeuvre de ce dernier.
Comptes rendus
- Sébastian Roché, Le sentiment d'insécurité ? Insécurité et libertés - Fabien Jobard p. 336-340 L'auteur présente S. Roché qui a axé son oeuvre sur le sentiment d'insécurité, sur la relation entre insécurité et libertés.
- Stefano Mannoni, Une et indivisible - Lucien Jaume p. 340-342 L'auteur présente un auteur, Manonne, spécialiste de l'histoire de la centralisation administrative depuis Louis XIV jusqu'à Napoléon.
- Neil J. Smelser, Sociology - Guy Hermet p. 343-344 L'auteur présente un ouvrage qui dresse le bilan de chacune des disciplines en science politique.
- Maurice Blanc (dir.), Vie quotidienne et démocratie - Alain Faure p. 344-347
- Jan Willem Duyvendak, Le poids du politique - René Mouriaux p. 347-348 L'auteur présente un ouvrage qui traite des nouveaux mouvements sociaux en France qui sont plombés par la politique.
- Sébastian Roché, Le sentiment d'insécurité ? Insécurité et libertés - Fabien Jobard p. 336-340
- République absolue, République constitutionnelle. En lisant Pierre Birnbaum - Odile Rudelle p. 328-335
- Revue des revues - p. 349-352
- Informations bibliographiques - p. 353-370