Contenu du sommaire : Luxe, la fin de la volupté
Revue | Géoéconomie |
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Numéro | numéro 49, printemps 2009 |
Titre du numéro | Luxe, la fin de la volupté |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Editorial - p. 5
Entretien
- Voler de ses propres ailes - Jean-Dominique MERCHET p. 9
Luxe, la fin de la volupté
- Le luxe au temps des marques - Elyette Roux p. 19 L'objectif de cet article est d'analyser comment le luxe est passé d'une culture de maisons à une industrie portée par ses marques en intégrant les nouveaux comportements des consommateurs, des distributeurs et des concurrents. Il discute la sensibilité des consommateurs au prix, l'inflation de lancements de produits et des promotions, les nouvelles donnes de la distribution dont Internet et enfin, la qualité du service à la clientèle. Il conclut par quelques réflexions prospectives.The aim of this article is to analyse how luxury has gone from a fashion house culture to an industry carried by its brands by integrating the new comportments of consumers, distributors and competitors. It discusses the sensitivity of consumers to prices, inflation vis-à-vis product launches and promotions, the new players in distribution, in particular, Internet and finally, the quality of customer service. It concludes with some prospective reflections.
- Les menaces : nouveaux concurrents et outils juridiques pour protéger le "made in" - Laurent GIMALAC p. 37 La mondialisation des échanges a redistribué les cartes. En favorisant la localisation des entreprises dans les pays à faible coût salarial, le produit de luxe a perdu une partie de son « âme » par la dissociation d'une histoire, d'un « terroir » avec son mode de fabrication. Aussi les vertus du « made in » auraient pu se dissoudre dans le pragmatisme économique si un invité de dernière minute ne venait pas redistribuer à nouveau les cartes du jeu… le développement durable !The globalization of the exchanges redistributed the charts. By supporting the localization of the companies in the countries at low wage cost, the product of luxury perceived part of its “heart” by the dissociation of a history, of a “soil” with its manufacturing process. Also the virtues of the “made in” could have dissolved in economic pragmatism if a guest of last minute did not come to redistribute the chart of the play again… the durable development!
- Le luxe de 1950 à 2020 : une nouvelle géoéconomie des acteurs - Benoit DUGUAY p. 51 Si le luxe existe depuis des millénaires et que des marques réputées sont maintenant plus que centenaires, le commerce du luxe a connu des transformations profondes de 1950 à aujourd'hui. Séduits par les marges de profit plus élevées qu'autorise la mise sur le marché de produits de luxe, de nombreux fabricants et commerçants ont vu dans le luxe une façon de s'enrichir rapidement. Un pseudo-luxe en vérité, car les produits issus de cette « luxurisation » ne possèdent ni les caractéristiques, ni la qualité du luxe véritable. Ceci s'avère particulièrement vrai du branding, la philosophie des affaires qui vise à produire des marques plutôt que des biens. Ces vendeurs de luxe ont beau jeu, puisque, Maslow l'a très bien exprimé, il est dans la nature de l'être humain que de constamment désirer quelque chose de plus… ou de mieux dans le cas du luxe. Ce phénomène engendra plusieurs effets pervers. Il a tout d'abord dénaturé en quelque sorte le luxe, le ravalant au simple état d'objet de grande consommation. Il a également causé bien des ravages, tant chez les vendeurs que chez les consommateurs. De grands fabricants constatent aujourd'hui que la quête du luxe était véritablement utopique et certains voient même leur existence menacée. Quant au consommateur, son endettement atteint des sommets vertigineux, dans lequel nous devons voir la véritable cause de la crise économique qui frappe aujourd'hui la planète tout entière. Le prestige de la marque, en particulier celle de luxe, a été galvaudé ; elle doit retrouver sa véritable raison d'être, c'est-à-dire un indicateur de qualité pour le client.Luxury has been around for millennia and renowned brands are now more than a century old ; yet, trade of luxury goods has experienced profound changes between 1950 and present days. Lured by the higher profit margins attached to the marketing of luxury products, many manufacturers and retailers have seen in luxury a way to get rich quickly. A pseudo luxury in reality ; products born of this « luxurisation » have neither the features nor the quality of true luxury. This is especially true of branding, the business philosophy that aims to produce brands rather than goods. It is an easy sale for luxury merchants ; as Maslow so rightly said, it is in the nature of human beings to constantly desire something more… or something better in the case of luxury. This phenomenon has had several perverse effects. First, it has denatured luxury in some way, reducing it to a simple mass consumption object. It has also taken a heavy toll on both vendors and consumers. Large manufacturers now recognize that the pursuit of luxury is truly utopian, and some even see their existence threatened. As to the consumer, his level of his indebtedness has reached dizzying heights, in which we must see the true cause of the economic crisis that now affects the entire planet. Prestige of the brand, especially for luxury goods, has been tarnished and it must find its true meaning, i.e. a quality indicator for customers.
- Personnal Shopper : le conseiller en luxe - Isabelle DUBERN p. 67
- Le luxe au temps des marques - Elyette Roux p. 19
Varia
- La diffusion du concept de développement durable - Violeta BAJENARU-DECLERCK p. 77 Les événements de ces dernières années, tels que les scandales financiers ou les catastrophes climatiques, amènent à nous interroger sur l'urgente nécessité de réorganiser l'infrastructure économique mondiale. L'entreprise, longtemps réduite à une simple unité de production, joue aujourd'hui un rôle de première importance. Sous la pression de la société civile ou des divers groupes, elle est contrainte de rendre compte et de communiquer sur les effets de ses activités sur l'environnement. Si la société civile a soulevé la nécessité d'une communication efficace, de leur côté, les entreprises ont ressenti le besoin d'un référentiel commun et d'outils qui permettent de définir leurs orientations, leurs actions et les mettre en œuvre. On parle ainsi pour la première fois de la normalisation du concept de développement durable. Au sens large, elle consiste dans un processus de formalisation et de partage d'un savoir pratique. Mais le processus de négociation des normes, et surtout l'adaptation de celles-ci dans la gestion des entreprises, implique souvent une confrontation entre les intérêts des parties prenantes et des conflits internes entre les salariés et la direction. Ce conflit interne surgit souvent du fait que le concept de développement durable a été porté par des entités autres que les entreprises.Last years events, like financial scandals or climatic disasters, led us to question the urgent necessity to reorganize the worldwide economic infrastructure. Enterprises, reduced for a long time to simple production units, play a major role today. The pressure from civil society or various groups has forced companies to explain and to inform about the effects of its activities on the environment. If the civil society has highlighted the necessity for an effective communication, for their part, firms have felt the need for a common system of reference and for tools to define their trends, their actions and to execute them. For the first time, the standardization of the concept of sustainable development is being discussed. In large extend, it consists in a process of formalization and a share of expertise. But the process of negotiating the standards, and above all their adaptation to management of firms, often involves a confrontation between those taking part in stakes and internal conflicts between employees and the board. The internal conflict often appears because the concept of sustainable development has been supported by other entities than companies.
- L'eau : un problème stratégique pour le nord du Chili - Franck GALLAND p. 95 Aujourd'hui, et bien plus encore demain, l'eau est devenue un enjeu de puissance et une source de tension entre États. L'eau est déjà placée au cœur des priorités stratégiques et des problématiques de sécurité collective de certains pays. Franck Galland en apporte le témoignage à travers l'analyse d'exemples concrets issus de la partie nord du Chili. Une rareté grandissante de la ressource en eau dans cette partie du monde est jugée de plus en plus problématique pour les sociétés minières qui exploitent le cuivre dans cette région. Le problème est d'autant plus grave pour les compagnies minières internationales que le gouvernement bolivien a récemment fait valoir ses droits sur le bassin de la Silala, qui est essentiel pour l'alimentation en eau du Nord du Chili. En conséquence, des nouvelles tensions diplomatiques entre Chili et Bolivie sont apparues.Au-delà des constats et des perspectives, l'auteur apporte un éclairage sur les réflexions gouvernementales en cours et les décisions stratégiques à attendre de pays assez avancés sur les concepts de « water security » ou d'« environmental security », que sont la Grande-Bretagne, et surtout les États-Unis. Pour les experts en sécurité du Pentagone, ou d'instituts de recherche stratégique anglo-saxons, la question de l'eau devient d'une telle criticité dans certaines parties du monde, qu'elle impose de nouvelles postures stratégiques et des capacités de réponse opérationnelle aux crises « hors cadre » qui pourraient se produire.Today, and even more so tomorrow, water has become an issue of power and a source of tension between States. Water has already been placed at the heart of the strategic priorities and collective security problems of some countries. Franck Galland provides evidence of this through the analysis of concrete examples taken from the Northern part of Chile. Increasing water scarcity problems in this part of the world have indeed raised serious matters of concern for the future of copper mining companies, which operates there. The problem is all the more so critical for international mining companys that the Bolivian government has recently claimed new rights on the Silala basin, which is key for water in Northern Chile. As a consequence new diplomatic tensions between Chile and Bolivia are arising. The author also throws light on current government thinking and the strategic decisions to be expected from countries fairly advanced on the concepts of “water security” or “environmental security”, such as Great Britain, and especially the United States. For the Pentagon's security experts, or those of strategic research institutes in the English-speaking countries, water is becoming such a critical issue in some parts of the world that it requires new strategic postures and operational response capacities to the “unconventional” crises that might occur.
- La diffusion du concept de développement durable - Violeta BAJENARU-DECLERCK p. 77
- Lectures - p. 103
- Livres reçus - p. 117