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Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques |
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Numéro | No 27, 1989 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Chronique de conjoncture
- Dernière sortie avant l'inflation - Département des diagnostics de l'OFCE, Philippe Sigogne, Monique Fouet, Jacques Adda, Olivier Passet, Véronique Riches, Françoise Milewski, Stéphane Corsaletti, Pascal Garaude, Véronique Przedborski p. 5-89 Dans les pays de l'OCDE, la reprise de l'activité économique, qui s'était amorcée au printemps de l'année 1987, s'est confirmée au second semestre de l'année 1988. Elle a été amplifiée par le jeu du commerce mondial de produits manufacturés, dont la croissance s'inscrit depuis la mi-1987 sur un rythme annuel de 11 % (en volume). Ces performances réelles ont été obtenues en dépit de déséquilibres persistants dans la configuration des balances courantes : le déficit américain ainsi que les excédents du Japon et de la CEE ne se sont que modérément réduits, les PVD non OPEP continuent à transférer des capitaux vers l'OCDE. La Réserve fédérale américaine se montre préoccupée de maîtriser l'inflation afin, entre autres, que le financement du déficit extérieur continue à s'opérer dans de bonnes conditions. Cependant l'approche gradualiste adoptée aux Etats-Unis comme en RFA, et dans une moindre mesure au Japon, évitera difficilement une accélération des prix au cours des prochains mois en raison de l'arrivée à saturation des capacités productives. C'est pourquoi les politiques monétaires pourraient à nouveau se durcir à l'été, provoquant un fléchissement des demandes intérieures qui se poursuivrait jusqu'à la mi-1990. L'activité pourrait ensuite se développer dans un contexte d'inflation temporairement contenue. La France a largement participé au mouvement de reprise d'activité des économies occidentales : développement de la production et nette reprise de l'embauche ont résulté d'une demande soutenue à l'intérieur comme à l'exportation. En 1989 et 1990 un commerce mondial moins porteur fera resurgir la contrainte extérieure, transitoirement atténuée en 1988. Pour que les déficits restent finançables, la demande intérieure devra être bridée. La consommation des ménages en pâtira le plus ; à cause d'une vigilance accrue de la politique monétaire, le crédit ne viendrait plus compenser le ralentissement du revenu disponible des ménages qui résulte des prélèvements supplémentaires indispensables à l'équilibre des comptes sociaux. Les entreprises ne feraient que modérer leurs dépenses d'équipement La croissance des capacités de production, qui résultera d'une progression encore vive de l'investissement permettra, dès la mi-1989, de lever les tensions sur l'appareil productif apparues en 1988. Un dérapage inflationniste paraît donc peu probable d'autant que les risques d'inflation salariale semblent aussi devoir être écartés. Les ralentissements, en moyenne annuelle de la croissance du PIB et de la production industrielle résulteront d'un tassement de l'activité à la charnière des années 1989 et 1990, laissant place ensuite à une nouvelle phase de reprise. De moindres créations d'emplois font craindre que le chômage s'élève nouveau.The recovery of économie activity in OECD countries, which started in the spring of 1987, continued through the second half of 1988. It was boosted by the international trade of manufactured goods, which has been growing at an annual rate of 11 % since mid-1987 (in volume terms). Thèse real achievements hâve been attained despite persistent intenational current account imbalances. The déficit of the United States, as well as the surpluses of Japan and EEC, hâve declined only modestly, while non OPEC-LDC countries hâve remained net capital exporters. The Fed is clearly anxious to control inflation so that, among other goals, financing the external déficit does not become too difficult. Nevertheless, the graduai approach followed by the monetary authorities in the USA and Germany, and to a lesser degree in Japan, is unlikely to be able to prevent a surge in priées during the coming months as productive capacity becomes more fully utilised. Hence monetary poli-cies could become more restrictive during the summer, triggering a slowdown of internai demand that would last until mid-1990. Economie activity could then pick up again, while inflation would temporarily be held under control. France has participated fully in the recovery of the industrial économies. Production has increased, and many new jobs hâve been created, as a resuit of strong demand, both domestic and foreign. The external constraint, temporarily mitigated in 1988, will reappear in 1989 et 1990 owing to less buoyant world trade. Domestic demand will therefore hâve to be reined in order to keep déficits moderate. Consumers' expenditure will bear most of this burden. With a more watchful monetary policy, consumer crédit will no longer offset the slowdown of disposable income, itself due to the increase in social security contributions neces-sary to balance social expenditures. Firms, on the other hand, seen likely to adjust their capital expenditures only moderately. As investment continues to increase, so will productive capacity, thereby easing as soon as mid-1989 the pressures that appeared in 1988. Under such circumstances, a surge in inflation is ail the more unlikely, given that wages seem to be under control. On an annual average basis, GNP and industrial production growth rates will be lower in 1990 than in 1989. But a slowdown will occur during the winter 1989-1990, followed by recovery. Job création will be less rapid, so that unemployment may start increasing again.
- Dernière sortie avant l'inflation - Département des diagnostics de l'OFCE, Philippe Sigogne, Monique Fouet, Jacques Adda, Olivier Passet, Véronique Riches, Françoise Milewski, Stéphane Corsaletti, Pascal Garaude, Véronique Przedborski p. 5-89
- Dégradation des échanges industriels et compétitivité-prix : une analyse économétrique des performances françaises à l'exportation en trois grandes zones - Alain Gubian, Pierre-Alain Muet p. 91-118 L'article présente une étude économétrique des échanges de biens manufacturés de la France en trois zones (CEE neuf autres pays de OCDE reste du monde). Cette distinction permet de mieux décrire les évolutions récentes du commerce extérieur et elle montre que les effets compétitivité sont surtout importants pour le commerce de la France avec la CEE. La dégradation de la compétitivité-prix de la Franceà l'égard de ses partenaires commerciaux a,en particulier, largement contribué la détérioration du solde des échanges industriels, même si elle en est pas le seul facteur explicatif.In order to analyse French industrial export performance, this paper distinguishes three geographical areas : the EEC with nine countries ; the OECD minus the EEC ; and the rest of the world. This permits a better explanation of the récent détérioration in the manufacturing trade balance. According to the results of an econometric analysis price-competitiveness effects are most important with the EEC. The détérioration in French competitiveness is the main, but not the only, factor explaining the récent losses of market share.
- La flexibilité du travail en République fédérale d'Allemagne - Renate H. Draus p. 119-131 L'emploi précaire a en Allemagne fédérale une importance double comparée à la France sous forme de contrats à durée déterminée ou de contrats de formation professionnelle. Par contre le travail intérimaire y est moins répandu. Le monde des exclus du travail, c'est-à-dire les chômeurs de plus de deux ans, est environ un tiers de ce qu'il est en France. En dépit d'une protection légale forte contre les licenciements, les changements d'emploi sont plus fréquents qu'en France. La mobilité géographique des travailleurs, qui avait été très grande dans les années cinquante et soixante, est en baisse. L'aménagement du temps de travail s'est développé. Le travail à temps partiel a augmenté. La réduction de la durée du travail, qui a commencé en 1984, fait qu'actuellement l'Allemagne est, de tous les pays industriels, celui où le temps annuel est le plus court. L'individualisation des salaires demeure rare et il n'existe aucune obligation légale ni incitation fiscale pour que les entreprises instituent des systèmes d'intéressement.In West Germany temporary employment, in the form of contracts of fixed duration or for training purposes, is twice as important as in France. On the other hand short-term contracts in the form of temporary work are less widespread. Gërman long-term unemployment (which includes people unemployed for more than two years) is one third of the French rate. Moreover, despite strong légal protections against layoffs, employment turnover is higher than in France. Geographical mobility of workers, which was very high in the fifties and sixties, is now decreasing. Flexibility of working-time and part-time work hâve increased. Wor-king time réduction started in 1984 in West Germany is now the country with the shortest annual working time in the industrialized world. Wages are generally not based on individual performance ; moreover neither légal obligations nor fiscal incentives encourage firms to adopt profit-sharing schemes.
- Taux de change et prix des importations : le cas des automobiles en Europe - Jacques Le Cacheux, Lucrezia Reichlin p. 133-155 Cet article analyse les comportements de prix sur les marchés des automobiles dans plusieurs pays membres des Communautés européennes, en relation avec les évolutions des taux de change. Nous utilisons des données détaillées de prix de vente de différents modèles proposés par les constructeurs établis en Europe sur les marchés de cinq pays : Belgique, France, Italie, RFA et Royaume-Uni. Notre propos est d'apprécier le degré de segmentation de ces marchés et d'établir dans quelle mesure les variations des taux de change sont transmises dans les prix de vente. Nous concluons qu'il n'y a ni unicité de prix, ni transmission des évolutions de change dans les prix. En outre, dans le cas des changes flexibles (Royaume-Uni), le degré de discrimination par les prix varie proportionnellement aux fluctuations de change. Ceci implique qu'au moins à court terme, les modifications de parités nominales sont sans effet sur la compétitivité-prix et sont, au contraire, absorbées par la variation des marges.This article analyses price setting behaviour in the European automobile market, and its relation to the exchange rate. Sale price data for individual cars sold in five countries (Belgium, France, Germany, Italy and the United Kingdom) are examined. The purpose of the analysis is to establish the degree of segmentation of thèse markets, and the degree of « pass-through » of exchange-rate variations into import priées. Our conclusions are that there is neither a unique price for the same model across countries nor full « pass-through ». Further, for the case of flexible exchange rates (UK), we establish that the degree of « pricing to market » varies in proportion with changes in the exchange rate. These results imply that, at least in the short run, exchange rate changes have no effect on price competitiveness, but are instead absorbed by mark-ups.
- Erratum - p. 155
- Temps et budget de la communication au domicile - Françoise Charpin, Michel Forsé, Pascal Perin p. 157-176 Cet article retrace les principaux résultats d'une enquête sur la communication au domicile, réalisée en 1987 par la Sofres pour France Telecom. Elle porte sur les budgets financiers et les emplois du temps des ménages pour différentes activités de communication : livre, presse, téléphone, radio, télévision, disques, magnétoscope, minitel, ordinateur. Les Français consacrent 25 % de leur temps de présence au domicile à utiliser l'un de ces médias. La répartition de ce temps dépend principalement de l'activité professionnelle, de l'âge et du sexe. Chaque pratique est étudiée, avec une attention particulière pour la télévision qui occupe à elle seule la moitié du temps réservé aux médias. L'examen des budgets financiers montre que les fortes dépenses d'équipement et de consommation ne sont pas l'apanage des seules catégories les plus favorisées. Le développement rapide de nouvelles technologies incite à envisager les possibilités d'intégration dans la vie quotidienne d'offres croissantes de produits et services de communication.This article reviews the principle results of an inquiry on home communications, conducted in 1987 for France-Télécom. It concerns financial budgets and household schedules for different communication activities : reading, the press, telephone, radio, television, records, videorecorder, minitel and computers. The French typically spend about 25% of their time at home using one or more of these media. The time spent on each depends mainly on the profession, the age and the sex of the consumer. Each activity is analysed with special attention to television, which alone accounts for half of the time reserved for the use of these media. The examination of financial budgets shows that the greatest expenditure on equipment and consumption is not necessarily by the richest social groups. The rapid development of new technolo gies suggests the progressive integration in everyday life of an increasingly large selection of communication products and services.
- Summaries in English - p. 177-179
- Cahier de graphiques - Département des diagnostics de l'OFCE p. 184