Contenu du sommaire : Les salaires en 1985 / Disparités de salaires en France et en Allemagne / L'habillement des Français / L'économie de la Réunion.

Depuis 1983, les conditions de la négociation salariale se sont modifiées. Les hausses de salaires ne dégagent plus de gain systématique de pouvoir d'achat. Mais, le taux de salaire horaire des ouvriers a cru plus vite que le prix entre décembre 1984 et décembre 1985, en raison du brusque ralentissement des prix de la fin de l'année. 1985 marque aussi une pause dans l'alourdissement des charges sociales.

Dans la détermination des salaires individuels une multitude de facteurs se melent. En formalisant cette détermination, on peut séparer l'effet des principaux d'entre eux, comme l'age ou la qualification. Le modèle ainsi obtenu a été appliqué aux salariés de l'industrie en France et en Allemagne fédérale. Dans les deux pays, les hommes bénéficient d'un avantage salarial important, meme à age, ancienneté, activité économique identiques. Mais cet avantage est plus sensible en Allemagne, surtout pour les salariés non qualifiés. L'effet de l'age est pratiquement identique dans les deux pays, bien que les répartitions par age est pratiquement identique dans les deux pays, bien que les répartitions par age y soient différentes. En revanche, l'effet de l'ancienneté est plus net en France, où la rotation des effectifs est plus lente. C'est pour la qualification que les résultats s'écartent le plus.

A revenu équivalent, les divers groupes sociaux arbitrent différemment entre le nombre de vêtements qu'ils achètent et leur qualité. Les ménages d'indépendants ne se fournissent pas dans la gamme de prix la plus basse, même lorsque chez les petits agriculteurs, leur dépense est faible. Ils préfèrent restreindre leur budget en limitant le nombre de leurs achats, mais en les choisissant dans la confection de luxe. Les salariés ont une autre logique d'approvisionnement. Les ménages ouvriers achètent tout dans des gammes de prix bon marché, les plus aisés se contentant d'acquérir un plus grand nombre d'articles. Chez les autres salariés et à partir d'un certain seuil d'achat, c'est surtout le prix qui fait augmenter le budget vestimentaire.

A La Réunion, les prestations sociales et le nombre des fonctionnaires ne sont pas supérieurs aux normes nationales. Pourtant, les cotisations sociales et les impots prélevés sur les Réunionnais ne couvrent que partiellement les prestations sociales qu'ils reçoivent et les dépenses des administrations. L'écart est comblé par des subventions de la métropole, qui représentent plus du tiers du revenu disponible des ménages. Ces subventions permettent un niveau de consommation élevé par rapport aux ressources propres de l'ile. Mais elle n'aident pas directement à la résolution de son problème principal, le chomage. Celui-ci touche actuellement plus du tiers des actifs. Il risque de s'aggraver dans les années à venir, de très nombreux jeunes Réunionnais devront arriver sur le marché du travail.