Contenu du sommaire : L'évolution de l'emploi et du chômage / Autour de la création d'entreprises.

En 1987, la population active se stabilise: d'un coté la population en age de travailler continue à augmenter et la participation des femmes adultes à la vie active s'étend; de l'autre, l'activité juvénile se réduit fortement. Le nombre des emplois a augmenté plus que prévu. Le travail temporaire a progressé, le temps partiel a repris, les stages d'initiation à la vie professionnelle ont continué à s'étendre. Dans le secteur des services marchands, l'emploi s'accroit ainsi de près de 4%. En revanche, dans l'industrie, les effectifs se réduisent de 2,5%. Le chomage des hommes agés de 25 à 49 ans fléchit, en raison de la progression de l'emploi et des stages.

En 1986 et 1987, la perte d'emplois salariés traditionnels est ramenée en dessous de 100.000 par an. Le temps partiel croit moins vite et le dispositif des stages plafonne. Intérim et surtout contrats à durée déterminée prennent le relais; en 1987 le solde de l'emploi salarié aura été positif. Depuis 1982 le modèle dominant de l'emploi salarié, à temps plein, sous contrat à durée indéterminée, est en constant recul: un million d'emploi de ce type en moins depuis six ans. Dans le meme temps, les autres formes d'emplois progressent de manière équivalente: temps partiel, stages, intérim, contrats à durée déterminée, représentent aujourd'hui près de trois millions d'emploi, contre deux millions en 1982.

En 1986, 142.000 personnes dirigeaient une entreprise ou une société qu'elles avaient créee ou reprise entre un et deux ans auparavant. 72% sont des hommes qui choisissent d'abord les services, puis l'artisanat et enfin le commerce. Les femmes optent plutot pour le commerce. Les créateurs-repreneurs ont 35 ans en moyenne et ils sont en général plus diplomés que le reste de la population active. Ils viennent de tous les horizons professionnels, mais ce sont les membres de professions libérales qui créent ou reprennent le plus volontier une entreprise.

En 1985, 206.000 F étaient nécessaires en moyenne pour créer ou reprendre une entreprise. Mais, dans 25% des cas, le montant initial de capitaux est inférieur à 30.000 F et, dans 25% des cas également, il est supérieur à 220.000 F. Le réseau bancaire finance 43% des investissements initiaux de création ou d'acquisition, l'épargne personnelle ne venant qu'au second plan avec 27%. Un an et demi après leur naissance ou leur changement de titulaire, les entreprises emploient en moyenne 3 actifs. Le cout moyen unitaire de création des emplois est de 69.000 F et il augmente avec le montant de capital initial.

Au début de l'année 88, le nombre des travailleurs indépendants, agriculteurs non compris, est estimé à partir du répertoire SIRENE à 1.420.000. Ils forment une population principalement masculine (7 hommes pour 3 femmes) dont l'age moyen s'établit à 43 ans. Ils ont tendance à s'enraciner dans leur région de naissance, sauf pour les natifs de la région parisienne qui s'expatrient dans des proportions plus importantes. Il y a, en moyenne, un salarié par entreprise individuelle, mais seulement quatre travailleurs indépendants sur dix sont effectivement employeurs. Leur part dans le système productif non agricole est faible en nombre de salariés employés (12%), elle demeure très importante en nombre d'entreprises (64%).

De 1979 à 1987, le tissu productif se renouvelle rapidement. La période 1979 à 1982 est favorable aux créations d'enteprises. Entre 1982 et 1984, les cessations d'activité sont plus importantes que les créations. A l'exception du secteur des services, la fermeture des entreprises s'accélère, et cet effet se prolonge après 1985. La mortalité des entreprises est élevée au cours des premières années d'existence, en particulier au cours des deux premières. Cette mortalité est plus élevée pour les entreprises individuelles que pour les sociétés, dans le commerce que dans l'industrie et les services. Les créations nouvelles sont plus vulnérables que les reprises.