Contenu du sommaire : Concilier finance et management
Revue | Revue française de gestion |
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Numéro | no 198-199, novembre-décembre 2009 |
Titre du numéro | Concilier finance et management |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Introduction
- Concilier finance et management - Albouy Michel p. 17-27
Les fondamentaux
- Le temps, la finance et le management des entreprises - De la Bruslerie Hubert p. 31-57 Le temps est à la fois une ressource économique et une dimension du choix. C'est parce qu'il existe une préférence temporelle que se pose, au moment d'un choix économique, la nécessité d'une évaluation psychologique du temps. L'objet de cet article est de rappeler que la temporalité dans l'action est un des aspects de la théorie économique des choix. En particulier l'idée d'une structure de préférence temporelle décroissante est une voie d'ouverture intéressante pour réintégrer le long terme. À l'inverse, le marché financier présente la caractéristique d'un possible biais court-termiste. Il n'est d'ailleurs pas certain que ce biais d'appréhension entraîne un biais de comportement des dirigeants d'entreprise. Enfin, on rappelle que le rythme de l'action impose son temps propre au niveau de l'organisation complexe qu'est l'entreprise.Time is at the same time an economic resource and a valuable characteristic of choices. When taking an economic decision, time preference for immediacy questions how to give a psychological value to time. This article recalls that the value of time is a common dimension to finance and management theories. Economic choices refer to time when considering individual consumption or saving decisions or corporate organisational choices. We know that time horizons are not similar and time preferences complex. The concept of a decreasing subjective time value opens new perspectives to explain the influence of far long term in decision making. This possibility is counterbalanced by the traditional vision of short-termism attached to financial market valuation process. This bias does not imply a similar short term bias in corporate manager's decisions. At last, we will recall that the strategic pace of choice is genuine to each firm and introduces a new time dimension in the firm's decision process.
- La transparence : outil de conciliation de la finance et du management - Duhamel Jean-Christophe, Fasterling Asterling Björn, Refait-Alexandre Catherine p. 59-75 La transparence en tant qu'outil potentiel de conciliation entre la finance et le management gagne à être analysée dans une dimension pluridisciplinaire droit/finance. Malgré l'idée qu'elle puisse rétablir la confiance en réduisant les asymétries d'information, elle peut créer des tensions entre le management et la finance Dans cet article, sont en particulier interrogées les obligations d'information permanente et de délivrance d'informations subjectives, ainsi que la réaction face aux rumeurs.We undertake a bi-disciplinary approach (law and finance) to analyse corporate transparency as a means of conciliation between investors and management. While transparency can instil investor confidence by reducing information asymmetries, transparency may also become the source of tension between the managerial and financial spheres. Tensions arise, in particular, in the fields of ongoing disclosure obligations, disclosure of subjective information, and legal obligations of companies facing market rumours.
- Horizons d'investissement des actionnaires. Causes, conséquences et implications pour la pratique managériale - Gaspar José-Miguel p. 77-93 Cet article propose une revue de littérature compréhensive des horizons d'investissement des actionnaires, durée pendant laquelle un investisseur conserve sa participation dans une entreprise. À partir des résultats obtenus par la littérature académique, l'article discute des raisons de l'hétérogénéité des horizons d'investissement, analyse leurs conséquences théoriques sur la performance des entreprises, et expose les résultats empiriques récents les concernant. L'article conclut sur l'analyse de leurs impacts en termes de pratique managériale, notamment sur la difficulté de gérer la structure de l'actionnariat d'une entreprise.This paper focuses on shareholder horizons, the length of time that an investor keeps a stake in a firm. Using results from the Finance literature, the article discusses the reasons for heterogeneity in investor horizons, shows their theoretical consequences for corporate performance, and summarizes the empirical evidence about them. Conclusions for managerial practice are drawn, namely on the difficulty to manage a firm's shareholder structure.
- Entre finance et stratégie. Calcul, mimétisme..exemplarité ? - Denis Jean-philippe p. 95-123 Les théories « contractuelles », focalisées exclusivement sur la rationalité calculatoire, ont progressivement fourni le socle théorique justifiant l'exercice d'un véritable management juridico-financier. Cet article propose que, par-delà cette conception limitée, les modes d'affrontement avec l'incertitude ex ante procèdent de trois formes de rationalité dominantes (calculatoire, mimétique, exemplaire) et qu'aucune ne peut être privilégiée sans dommage. Il s'ensuit des implications significatives pour le corpus de la finance organisationnelle, pour les critères de production et de validation de connaissances en management et gouvernance comme pour les pratiques elles-mêmes.Managerial and governance practices inspired by contractual theories – i.e. transaction cost economics and agency theory – have an exclusive focus on calcul. This article argues that uncertainty appeals ex ante the use of three forms of human's rationality – calcul, mimetism and exemplarity – and that none of these forms can be privileged without damage. This framework justifies important implications, neither for the corpus of finance nor for management and governance practices, research and teaching.
- Concilier management et finance. Un commandement divin - Joannides Vassili p. 125-132 Dans cet article, l'auteur dresse une généalogie de la conciliation de la finance et du management. Une telle relation se trouve déjà dans les religions du Livre. En effet, le protestantisme suggère que la finance et le management servent à recenser et multiplier les ressources confiées par Dieu, tandis que le catholicisme les articule pour les pérenniser. Enfin, le judaïsme et l'islam utilisent le financement comme une continuité du management de la justice sociale.In this paper, the author draws on a genealogy of managment and finance conciliation, such a relation being revealed in the three Monotheisms. Indeed, in Protestantism, finance and management serve to count and multiply resources entrusted by God, whereas Catholcism sees in their relationship a way of making God's gifts perennial. Lastly, Judaism and Islam rely on finanace as an device for social justice management.
- Le temps, la finance et le management des entreprises - De la Bruslerie Hubert p. 31-57
Entreprise
- La relation stratégie/ finance à la lumière de la crise. Une approche dialogique - Martinet Alain-Charles p. 135-150 Cet article prend la crise bancaire et financière comme un révélateur de dysfonctionnements et de franchissements de seuils pathologiques dans la relation entre la finance et la stratégie s'agissant des pratiques comme des corpus de recherche. La responsabilité de chacun des champs est mise en évidence : les excès de la finance ont été favorisés par l'asthénie de la théorie stratégique. Cette double grille de lecture permet de réexaminer la relation pour la considérer comme nécessaire et inexorable mais aussi comme une tension ago-antagoniste, fondamentale dans la construction de l'entreprise et qu'il convient de réguler en maintenant un équilibrage dynamique.This article deals with the impact of the financial crisis on the relation between finance and strategy in business practices but also for the both academic fields. The crisis process is used as an heuristic which enables to argue the responsibility of finance, but also the weakness of strategic management which did not offer sufficient resistance and sensemaking in corporate building. These lenses invite to see the relation between finance and strategy as necessary but also as a guided dialogical stretching.
- Fiabilité de la valeur, valeur de la fiabilité - D'arcimoles Charles-Henri p. 151-171 Les exigences financières obligent de plus en plus les responsables des ressources humaines à rendre compte de leur contribution à la valeur de l'entreprise. C'est un exercice difficile, dangereux pour la fonction, mais néanmoins possible. Rendement, risque et anticipation peuvent en effet, mieux que coûts et budgets, faire une place aux objectifs RH et aux pratiques qui les fondent. Cette place pourrait être plus grande en mobilisant le concept de fiabilité humaine que l'on peut progressivement inscrire dans le couple rendement/ risque de la valeur financière. Cette fiabilité doit beaucoup à la gestion des ressources humaines et peut ainsi renforcer sa légitimité, sans menacer son identité.Human Ressources managers are now required to report the economic and financial contribution of the decisions and politics they make. But performance measures are full of traps and misunderstandings. Still, more than costs analysis and budgets, risk/return evaluation can be accorded with HR objectives. These difficult liaison could be made easier if reliability and its HR determinants were better known and measured.
- Finance et management. Domination ou soumission - Thévenet Maurice p. 173-192 Finance et management semblent parfois, pour certains, deux notions outrageusement synonymes. Pour d'autres, ce sont deux ennemis irréconciliables, celui de la rigueur d'un côté et de l'incertitude des choses humaines de l'autre. L'article confronte les deux notions en montrant comment la finance a pu servir de modèle pour les approches managériales avant de montrer comment le management peut aussi investir le domaine de la finance.Finance and management may appear as completely synonymous. For others the former is the very opposite of the latter with the dominant rigor on one side and the definite uncertainty of the human matters on the other side. The article confronts the two notions in presenting how finance has been a model for managerial approaches before discussing the idea that management is invading the field of finance.
- La banque sait-elle encore gérer le risque ? - Lamarque Éric p. 193-207 Cet article porte sur la difficulté à concilier le management, et ses aspects RH, et la gestion des risques bancaires. Après avoir rappelé la place des risques dans le management d'un établissement financier, l'objectif est de montrer en quoi les structures organisationnelles et les comportements managériaux que l'on observe dans les établissements aujourd'hui favorisent l'émergence de risques ou de comportements risqués. Ensuite l'auteur avance des propositions d'évolutions pour arriver à véritablement intégrer la dimension risque dans l'attitude managériale.The author discuss the difficulty of reconciling the management system and the bank risk management. After having pointed out the place of the risks in the management of a financial institution, the objective will be to show in what the organisational structures and the managerial behaviours that one observes in banks today support the emergence of risks or risky behaviours. In a second time one will explore the necessary evolutions to truly integrate risks in management practices.
- Création de valeur, 10 ans après.. - Mottis Nicolas, Ponssard Jean-Pierre p. 209-226 La création de valeur a été considérée comme l'innovation managériale majeure des années 2000 : couplage des rémunérations des dirigeants sur la valeur boursière, introduction de nouveaux indicateurs de performance axés sur la performance actionnariale, influence croissante des actionnaires sur la stratégie des firmes... Dix ans après, cette démarche est-elle encore en cours ? Cet article revient sur une étude menée par les auteurs au début des années 2000 sur la mise en œuvre de cette approche dans les entreprises qui s'étaient à l'époque les plus engagées dans cette voie. On met en évidence les principaux apports, en particulier la meilleure maîtrise des capitaux engagés, et les difficultés rencontrées, notamment du fait de la forte volatilité des cours boursiers sur la période. Un retour de balancier vers des indicateurs de performance plus opérationnels semble bien caractériser la tendance récente.Value based management was considered as the major managerial innovation of the nineties : managers were to supposed to be turned into owners through redesigned compensation packages including value creation metrics such as EVA and the like, increased influence of shareholders on firms' strategies... Ten years later it is about time to come back. This article indeed revisits a study made at the time by the authors on the implementation of VBM and analyzes the evolutions observed since then. It identifies the main achievements such as the better management of assets and cost of capital, and the difficulties encountered in the alignment of managers' compensation on market value. It discusses the current trend towards more operational performance indicators in that respect.
- La relation stratégie/ finance à la lumière de la crise. Une approche dialogique - Martinet Alain-Charles p. 135-150
Investisseurs
- La montée en puissance de la finance est-elle soutenable ? - Jacquillard Bertrand p. 229-240 Cet article adresse la question de la soutenabilité de l'industrie bancaire et financière. La première partie de cet article rappelle les nombreuses fonctions du système financier et ce que son développement doit aux progrès scientifiques constatés aux cours des siècles quant à la mesure et à la gestion des risques. La seconde partie de l'article décrit les causes et les conséquences de la croissance du secteur financier et montre que celle-ci a été très cyclique. Il a atteint un sommet en 2007 à peu près équivalent au sommet qu'il avait atteint en 1929. Enfin, cet article adresse la question de la pérennité de l'importance du secteur financier à la lumière de la crise financière et économique 2007-2009.This article raises the question as to whether the growth in the financial sector will be sustainable. In part I, this article describes the functions of the financial system and what its development owes to the scientific progress in risk measurement made over past centuries. Then, the article describes the causes and consequences of the growth in the financial industry. It shows that its development has been cyclical. It reached a peak in 2007 as it did in 1929. Finally, the author answers the question of the perennity of the financial sector in light of the current financial crisis.
- Efficacité et légitimité du modèle LBO. Le conflit actionnaire-stakeholder revisité - Bancel Franck p. 241-257 Les fonds de LBO occupent une place particulière dans le débat sur la financiarisation des entreprises et sont également un objet d'étude particulièrement intéressant pour les chercheurs. Ceci tient à la fois à l'importance de l'industrie du Private Equity dans l'économie mais également aux enjeux théoriques associés à son développement (Jensen, 1989, etc.). Cet article présente dans une première partie la façon dont les fonds de LBO ont construit leur avantage compétitif. Il expose ensuite les limites du modèle économique des fonds de LBO et les conflits entre les différentes parties prenantes mis en lumière par la crise actuelle de l'industrie du Private Equity.LBO funds occupy a central position in the debate on the growing role that finance is supposed to assume in firm governance and are also particularly studied by researchers. This is explained by the major role the Private equity industry played in the economy and also by theoretical stakes linked to its development (Jensen 1989, etc.). The first part of this article presents how LBO funds have built their competitive advantage. The second part exposes 1) the limits of the LBO fund economic model and 2) major conflicts between stakeholders that emerge from the current private industry crisis.
- Les mécanismes de défense anti-acquisition profitent-ils vraiment aux actionnaires ? - Noël Christine, Redor Étienne p. 259-275 Cet article entreprend de présenter les principaux mécanismes de défense anti-acquisition en questionnant leur intérêt pour les actionnaires et les dirigeants, à partir d'une revue de la littérature. En confrontant la théorie des intérêts des actionnaires et la théorie de l'enracinement, les auteurs montrent que la plupart des mécanismes de défense utilisés profitent davantage aux dirigeants, car ils leur permettent de consolider leur pouvoir et leurs avantages personnels. Les conclusions de cet article sont ainsi propres à renforcer la vigilance des actionnaires car les mécanismes de défense seraient souvent destructeurs de richesse.The aim of this paper is to present the main anti-takeover mechanisms in order to question their usefulness for shareholders and managers through a literature review. By confronting the entrenchment and the shareholders interest theories, we show that most of anti-takeover mechanisms are more beneficial for managers than for shareholders, because they allow to increase their power and their personal benefits. The conclusions of this paper should reinforce the vigilance of shareholders because antitakeover mechanisms would result in wealth destruction.
- Stratégies de vote en AG face aux résolutions externes - Charléty Patricia, Chevillon Guillaume, Messaoudi Mouna p. 277-296 Cet article traite des rôles respectifs de la finance (actionnaires) et du management (conseil d'administration) à l'occasion des votes en assemblées générales (AG) sur des résolutions proposées par un ou plusieurs actionnaires. L'étude empirique des entreprises françaises du SBF 250 entre 2005 et 2008 fournit les éléments structurels qui président à l'adoption ou favorisent l'approbation d'une résolution par l'assemblée. Conformément à l'analyse théorique, le rôle des observateurs externes tels que l'Association française de gestion dans la formation de coalitions est mis en valeur alors que la règle de majorité, simple ou qualifiée, n'a pas d'influence sur les résultats des votes.This article examines the respective role of finance (shareholders) and management (board of directors) in annual meetings by examining votes on shareholder proposals. The empirical study of French companies from the SBF 250 between 2005 and 2008 provides the structural elements explaining the adoption and the approval of shareholder sponsored resolutions. In line with the theoretical analysis, we find evidence for the role of outside observers such as the French Asset Management Association in facilitating shareholder coalitions ; moreover, the majority rule does not influence the results of voting on resolutions.
- Activisme et Proxy Fight. Quand les actionnaires déclarent la guerre au management - Albouy Michel, Schatt Alain p. 297-315 Les attentes des actionnaires minoritaires sont relativement hétérogènes : les salariés ou les fournisseurs qui détiennent des actions ne sont pas uniquement préoccupés par les dividendes ou les plus-values, contrairement aux actionnaires patrimoniaux. Ces derniers, qui peuvent être insatisfaits par certaines décisions stratégiques ou opérationnelles prises par les dirigeants, ont la possibilité d'agir pour protéger leurs intérêts, en s'engageant notamment dans une bataille de procuration. Dans cet article, les auteurs insistent sur les principales difficultés rencontrées par les actionnaires contestataires lors de ces batailles, sur les facteurs clés de succès, ainsi que sur les conséquences de ces batailles sur la performance financière des entreprises.`titreb Proxy contests : when shareholders are fighting management `/titreb `alinea/b Minority shareholders have heterogeneous expectations : employees or suppliers, who hold shares, are not only concerned with dividends or an increase in the value of the shares, unlike “financial” shareholders. Sometimes, these shareholders are unsatisfied by certain strategic or operational decisions taken by managers. Then, they have to decide how to protect their interests. This article focus on a special mechanism of protection : the proxy fight. We emphasize the main difficulties faced by shareholders who are engaged in such battles, the key factors of success, as well as the consequences of these battles on the financial performance of companies.
- La montée en puissance de la finance est-elle soutenable ? - Jacquillard Bertrand p. 229-240
Gouvernance
- Actionnaires, dirigeants financiers et managers. Historique et perspectives - Batteau Pierre p. 319-342 L'évolution de la relation entre les actionnaires et les managers dans les grandes firmes est envisagée depuis les années 1960. D'un état dans lequel les managers dominent la firme fondée sur un actionnariat dispersé vers un état dans lequel ils deviennent dominés par le culte de l'actionnaire, les différents facteurs qui influencent l'évolution des systèmes de gouvernance sont considérés. Le pouvoir des acteurs financiers a été considérablement accru, provoquant un divorce avec les aspirations des autres parties prenantes, mais soulevant la question d'un possible retour du balancier après les désordres financiers récents. L'analyse soulève la question de la nature de la firme et du rôle des asymétries informationnelles comme facteur de cohésion pour une entreprise.The evolution of the relationship between shareholders and managers in the large firms is regarded over the last fifty years. From a state in which the managers dominate the firm with dispersed shareholders to a state in which they become subjugated to the cult of shareholder value, the various factors driving the evolution of the governance systems are considered. The power of the financial actors have been considerably extended, opening a gap with the aspirations of the other stakeholders in the firm, but raising the question of a possible reversal of the swing, fostered by the recent financial mayhem. The analysis raises the issue of the nature of the firm and the role of informational asymmetries as a cohesive factor for a company.
- Concilier finance et management. Un problème d'architecture organisationnelle - Charreaux Gérard p. 343-368 Cet article poursuit deux objectifs. D'une part, il vise à expliquer les perturbations apportées par la finance au management comme un problème d'incohérence de l'architecture organisationnelle. D'autre part, il propose des voies de réconciliation entre la finance et les autres fonctions du management, fondées sur une évolution de la science financière, de façon à la rapprocher des autres sciences du management, et une subordination de la finance en matière d'objectif de performance et d'approche du pilotage des entreprises.This article has two objectives. On the one hand, it aims to explain the disturbances brought by finance to management as a problem of inconsistency of organizational architecture. On the other hand, it suggests some ways of reconciliation between finance and the other management functions. This reconciliation could be based on an evolution of the financial theory in order to be closer to the other management sciences, and on a subordination of financial performance objectives and indicators in the management of the firm.
- La gouvernance actionnariale et financière. Une méprise théorique - Gomez Pierre-Yves p. 369-391 Cet article montre que la théorie néolibérale de la finance et de la gouvernance ne pouvait pas s'appliquer au contexte économique des dernières décennies. La crise actuelle n'est pas due à un excès de néolibéralisme financier mais au fait que le cadre théorique néolibéral était inapplicable à la situation spécifique des années 1980-2008. Après avoir rappelé le fondement néolibéral de la théorie de la gouvernance actionnariale, l'auteur montre le décalage entre les hypothèses sur lesquelles repose le modèle néolibéral et la situation économique à laquelle il se réfère. L'auteur explique comment la théorie actionnariale et financière a servi de paravent idéologique à la recomposition du pouvoir dans les entreprises, dont certains dirigeants et investisseurs ont été les principaux bénéficiaires.In this paper, we argue that the current financial crisis was not the result of bad behaviors of practitioners or politicians regarding the neoliberal rules of governance. The author shows that, from the outset, the shareholder value oriented theory of governance was not compatible with the economic and financial context of the last two decades since his theory of governance requires restrictive hypotheses that were not met. The author analyses the discrepancy between the assumptions of the theory and the real world characterizing by mass shareholding. As a consequence, we suggest that the shareholders oriented theory has been used as an ideological screen for concealing dramatic changes in corporate control.
- Concilier finance et management dans les entreprises familiales - Hirigoyen Gérard p. 393-411 Les spécificités des entreprises familiales tiennent au fait qu'elles combinent une entreprise et une famille. Deux univers qui comportent chacun des besoins, des objectifs, une vie et des croyances qui leur sont propres. Deux univers qui se confrontent : celui de la famille, où règne l'affectivité et un autre, celui de l'entreprise, supposé être rationnel. La délicate cohabitation entre eux est source de conflits qui bien souvent menacent la continuité de l'entreprise et qui, en tout état de cause, engendrent des coûts d'agence qui grèvent sa performance. La question posée est de savoir s'il est possible de concilier finance et management dans les entreprises familiales. L'article s'attache à montrer que le sens de la réponse dépend de la façon dont les spécificités de ces entreprises sont gérées et plus largement font l'objet d'une gouvernance appropriée.What makes family firms so specific is their ambivalence : one family, one firm. Both universes have needs, goals, life and beliefs of their own. Two competing universes : on one hand, the family where feelings rule and on the other hand, the firm, governed by rationality. The subtle coexistence of each leads to conflicts, some of them threatening the survival of the firm and, indeed generate agency costs that diminish its performance. The problem is to know how conciliation between finance and management is possible. This paper tries to demonstrate the proper answer depends on the way those companies are managed and, more widely the way they are governed.
- Actionnaires, dirigeants financiers et managers. Historique et perspectives - Batteau Pierre p. 319-342
Entretien