Contenu du sommaire : L'énergie à tout prix
Revue | Géoéconomie |
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Numéro | numéro 51, automne 2009 |
Titre du numéro | L'énergie à tout prix |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Editorial - p. 5
Point de vue
- L'avenir du renseignement - Michel MASSON p. 9 Le renseignement n'a jamais été à l'honneur en France jusqu'à la création, en 2008, d'une nouvelle fonction stratégique dédiée, dans le cadre du Livre blanc. Dans un monde plus dangereux et plus difficile à comprendre que jamais, est-ce donc une rupture avec le passé ou une simple adaptation du dispositif existant ? La nouvelle organisation s'articule autour d'un Conseil national du renseignement, qui a pour secrétaire un coordinateur. En ce sens, c'est une rupture. Mais le panorama des services demeure, alors que leurs coopérations institutionnelle et opérationnelle s'intensifient : c'est là une adaptation. Le vrai défi réside en fait dans les moyens qui leur seront attribués, dans un contexte de diminution des effectifs de la fonction publique et de contraintes sur les budgets. La nouvelle fonction stratégique « Anticipation et Connaissance » continuera-t-elle, dans ces conditions, à bénéficier du soutien et de l'engagement des plus hautes autorités de l'État ?Intelligence never held a place of honor in France, until the founding of a dedicated strategic function, in the framework of the 2008 French White Paper on defense and security. In a world that has never been so dangerous and hard to understand, is it a breaking off or a mere adaptation of the existing national intelligence machinery? The new system is tied up through the National Intelligence Council, with a National Coordinator as permanent secretary. In this way, there's discontinuance. But the outfit of the national organization does not change, while the cooperation between agencies, both institutional and operational, is reinforced, which is rather an adaptation. The actual challenge is mainly focused on the assets and capabilities that they will gain, despite a shortage in public office, and budgetary constraints. In such conditions, will the new strategic function “Anticipation and Knowledge” still be supported and fostered by the French high ranking national authorities?
- L'avenir du renseignement - Michel MASSON p. 9
L'énergie à tout prix
- Géopolitique : le nouvel ordre n'est pas encore, l'ancien n'est déjà plus - Jean-Michel GAUTHIER p. 23 Le monde bascule : accélérées par la crise financière, les mutations longues de l'équilibre énergétique déplacent le centre de gravité du monde de la zone OCDE vers la zone hors OCDE. Les majors pétrolières, qui ont bâti le capitalisme mondial au cours des cent dernières années, aujourd'hui tenues à l'écart des grands périmètres miniers, ne détiennent plus les clés des ressources nécessaires à l'approvisionnement des marchés de demain. Au terme de décennies de sous-investissement, les compagnies nationales des pays producteurs, notamment du Moyen-Orient, ont à présent, dès lors, les réserves, les infrastructures et les projets en main. C'est aussi vers elles que seront canalisés les financements des grandes infrastructures nouvelles. Plus que jamais, la stabilité du Moyen-Orient, mais aussi celle de la Russie, est la condition de l'équilibre mondial. Dans le même temps, l'Asie et le Moyen-Orient s'imposent comme les nouveaux pôles de la croissance économique et de la demande énergétique mondiales. Le commerce de l'Ancien Monde, centré sur le bassin atlantique, cède la place à une nouvelle zone d'échanges : le Pacifique. Dans ces mutations, les deux premières puissances mondiales, toutes deux fortement dépendantes de leurs importations pétrolières, les États-Unis et la Chine, se retrouvent face à face dans leur quête de ressources minières abondantes, économiques et sûres. Par-delà la rivalité entre elles pour la gouvernance du Moyen-Orient, ce sont deux politiques énergétiques et deux conceptions de la sécurité des approvisionnements qui s'affrontent. Dans le même temps, l'Europe, menacée de déclassement mondial, fait de la lutte contre la contrainte carbone sa stratégie pour l'avenir, marquant en cela sa confiance dans les gisements de valeur que représentent les technologies de l'énergie propre pour combattre le changement climatique, réduire sa dépendance à l'égard des énergies fossiles et incidemment maintenir son rang dans le monde.The global balance of power is changing as the centre of gravity of the world's economy is moving from the OECD to the non-OECD area. The oil majors have built and dominated the world of capitalism for the past 100 years. Today, they are denied access to the vast mining perimeters in the resource-rich countries, in the Middle East in particular. On the contrary, national companies, after decades of underinvestment, are taking on the task of developing fields and infrastructures themselves, thereby increasingly dominating the oil and gas supply in the world. The Middle East will further absorb large resources from the global capital markets as most of the large infrastructures that are essential to the energy supply to the world will be developed in this region. In the years to come, both Asia and the Middle East will be the two regions where economic and energy demand growth will be the strongest. The Pacific rim will take over the old Atlantic basin as the heart of inter-regional energy trade. In this context, the top two largest economies in the world, at the same time the top two largest oil importers – the US and China – already find themselves in a competition towards securing access to and control over the cheapest and most abundant hydrocarbon reserves in the Middle East. The growing confrontation between the two empires is also reflective of two radically different concepts of energy security and oil diplomacy. As far as Europe is concerned, the strategy decision has been made by EU decision makers to focus on reducing the carbon footprint of the EU with a view to reducing the member states' dependence on imported fossil energy and reaping the future benefits of a carbon-free economy.
- Géoéconomie de la demande et de l'offre énergétique mondiale - Jean-Michel GAUTHIER p. 35 Depuis plus de cinquante ans, la demande mondiale d'énergie est satisfaite par une offre à plus de 80 % d'origine fossile. Qui plus est, les prévisions montrent que, sauf changement radical de gouvernance mondiale imposé par les impératifs de la contrainte carbone, ce ratio ne sera guère différent dans 25 ans. L'économie de l'énergie tout entière va se trouver profondément affectée sous le double effet d'une perspective soutenue de la demande et d'une contrainte grandissante sur l'offre. Nombre de bassins traditionnels de production d'hydrocarbures, essentiellement en zone OCDE, sont actuellement en déclin et exigent chaque année des montants d'investissements plus importants. Quant aux ressources de pétroles non-conventionnels, celles-ci exigent des infrastructures plus capitalistiques encore. Dans ce contexte, le Moyen-Orient demeure l'unique zone à présenter de faibles coûts d'extraction ainsi que des capacités de production mobilisables à court terme pour assurer le bouclage de la demande mondiale. Il concentre à lui seul l'ensemble du risque pétrolier. Avec la Russie, il concentre aussi près de deux tiers des ressources mondiales de gaz. L'approvisionnement des marchés traditionnels de la zone OCDE en gaz venant du Moyen-Orient ou de Russie passe donc par des investissements dans des infrastructures pharaoniques de transport, gazoducs ou « chaînes » de gaz naturel liquéfié. L'économie mondiale s'installe donc dans un scénario de prix de l'énergie durablement élevés. Énergie du futur et non du passé, le charbon demeure la seule ressource compétitive et présente en abondance là où l'on a besoin d'elle. Son principal handicap tient aux émissions de CO2 liées à sa combustion. Notre avenir énergétique s'offre déjà à nos yeux : l'environnement y sera dégradé ; l'énergie y sera chère ; les déséquilibres seront forts entre les économies matures en déclin et les pôles émergents de la consommation mondiale.For over 50 years now, the global primary energy demand structure has been based on fossil fuels for more than 80%. In 25 years, our energy needs will still be covered by an over 80% fossil energy mix according to the reference scenario of most energy agencies. Over this period of time, the economics of energy will be radically altered as a result of a long term sustained global demand of energy and a growing constraint on some hydrocarbon production, conventional oil in particular. The oil production profile on currently operated oil fields, essentially in the OECD, will further decline or require significantly increasing investments. Non conventional oil sources are already proving to be even more capital-intensive. In the face of dwindling reserves in the old OECD hydrocarbon basins, the only resource-rich region in the world with low extraction costs and available swing supply capacities is the Middle East. Tomorrow's oil industry and markets will therefore represent a risk concentrated around a single region in the world, whilst the global gas industry will face a risk concentrated around two regions in the world, including Russia and the Middle East. Massive investments in energy infrastructures will be necessary to bring gas from these two sources to the remote markets in Asia, Europe or the US. The era of cheap energy is definitely gone. Far from being an obsolete fuel, coal is and will remain the most abundant, competitive and favoured source of energy for power generation across the world. CO2 emissions from coal use are coal's only handicap. The vision of our energy future is in front of us: the environment will be filthy, energy will be costly and geopolitical tensions between producers and consumers will be strong.
- Quelles énergies ? - Jean-Pierre FAVENNEC p. 49 La consommation d'énergie s'est considérablement développée depuis la Seconde Guerre mondiale. L'accroissement de la population, l'amélioration du niveau de vie, devraient augmenter encore les besoins. Mais les prévisions traditionnelles montrent que cette consommation d'énergie nécessitera toujours un recours important aux énergies fossiles. Or les ressources sont limitées et leur utilisation aggrave l'effet de serre et le changement climatique. Il faudra donc développer massivement les énergies renouvelables, intensifier les programmes d'économie d'énergie et poursuivre la recherche sur un certain nombre d'axes clés.Energy consumption has developed significantly since the Second World War and population growth and improved living standards should see needs increasing even more. Traditional forecasts show that this energy consumption will continue to depend heavily on fossil energy. However, resources are limited and their use have a negative impact on the greenhouse effect and climate change. There is therefore a need to develop large quantities of renewable energy sources, to intensify energy saving programs and to pursue research in certain key areas.
- De Kyoto à Copenhague, l'expansion des marchés du carbone - Emilie ALBEROLA et Emmanuel FAGES p. 63 L'article examine le développement des marchés carbone dans le monde. Ces derniers constituent l'instrument économique majeur de la politique climatique internationale instaurée par le protocole de Kyoto en 1997 et des politiques climatiques de la majorité des pays industrialisés. Ils sont expérimentés en Europe depuis 2005 pour les installations industrielles et depuis 2008 par les pays industrialisés dans le cadre de Kyoto. Le développement des marchés du carbone se poursuivra nécessairement au-delà de 2012, date à laquelle le protocole de Kyoto prendra fin. Leur expansion sera très largement déterminée par la future politique climatique internationale qui sera négociée en décembre 2009 à Copenhague et par l'engagement de puissances économiques telles que les États-Unis. Les auteurs reviennent sur l'émergence des marchés carbone, de leurs principes fondamentaux à l'expérience des marchés Kyoto et européens. Ils dressent ensuite les perspectives attendues après 2012.The article examines the development of carbon markets in the world. Such markets are the main economic instrument of the international climate policy established by the Kyoto Protocol in 1997 and are being implemented by most industrialized countries. They are experimented by Europe since 2005 for industrial facilities and since 2008 by industrialized countries under Kyoto. The development of carbon markets will likely continue beyond 2012, when the Kyoto Protocol expires. Their expansion will be largely determined by the future international climate policy to be negotiated in Copenhagen in December 2009 and by the commitment of the largest economies like the United States. The authors describe the emergence of carbon markets, their basic principles and the experience of Kyoto and European markets. Then, they deal with the expected developments beyond 2012.
- Fonds souverains : produits de l'énergie et investisseurs dans l'énergie - Caroline BERTIN DELACOUR p. 77 L'énergie, et en particulier le pétrole, est à l'origine de la richesse de deux tiers des fonds souverains situés au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique, en Russie et en Norvège. Les pays exportateurs de ressources naturelles utilisent ces véhicules d'investissement pour lutter contre les maux dont souffre leur économie de rente : volatilité des prix, tarissement des matières premières, malédiction des ressources et « maladie hollandaise ». Les fonds souverains permettent précisément de stabiliser les recettes d'exportation, de préserver la richesse au profit des générations futures et de diversifier l'économie. L'énergie est aussi un secteur d'investissement privilégié des fonds souverains, lesquels poursuivent des objectifs différents selon leur origine. Les fonds du Golfe persique, déjà riches en ressources fossiles, s'allient avec des groupes leaders dans le domaine de l'énergie pour acquérir les technologies qui leur font défaut. Les fonds provenant de pays en manque de ressources naturelles, comme la Chine, cherchent à prendre le contrôle d'entreprises étrangères d'exploitation ou de transformation de matières premières dans le but de sécuriser l'indépendance énergétique de leur pays.Energy, especially oil, is the source of wealth of two-thirds of SWFs, located in the Middle East, Africa, America, Russia and Norway. The countries exporting natural resources use these investment vehicles to fight against the drawbacks of their rent economy: price volatility, non-renewal of resources, resource curse and “dutch disease”. SWFs can indeed stabilize export earnings, preserve wealth for future generations and diversify the economy. Energy is also a prime area for investment of sovereign wealth funds, which have different objectives depending on their origin. The funds of the Persian Gulf, already rich in fossil resources, form partnerships with leading groups in the field of energy to acquire the technology they lack. The funds from countries lacking natural resources, such as China, seek to take control of foreign companies operating or processing raw materials with a view to secure energy independence of their country.
- L'impact des phénomènes spéculatifs sur la formation des prix du pétrole - Matthieu THOMAS p. 91 L'évolution du prix du baril de brut entre 2007 et 2009 a suscité une controverse sur la nature spéculative des prix. Cet article se propose de regarder les changements intervenus dans la structure des marchés pétroliers au cours des années 2000. Il s'intéresse également aux conséquences de l'intégration des marchés pétroliers dans les stratégies de placement des investisseurs pour la formation des prix du baril. On se concentre notamment sur certains faits peu commentés mais qui laissent à penser que le prix du baril a pu effectivement faire l'objet d'une bulle spéculative entre 2007 et 2009.Crude oil prices evolution between 2007 and 2009 has been the centre of a major controversy. This paper aims to understand the structural changes which happened on the oil market during the past decade. Analysis is focused on the consequences on oil prices of growing financial investments in commodities. More specifically, emphasis is set on little commented facts that confort the hypothesis of a speculative bubble between 2007 and 2009.
- La crise économique et financière : conséquences sur les grands équilibres et les prix de l'énergie - Antoine HYAFIL p. 103 La globalisation du marché du capital humain, sans harmonisation du prix du travail au niveau mondial, a conduit au développement d'une économie d'endettement en Occident. La crise des subprimes aux États-Unis a montré les limites d'une croissance que le niveau de la rémunération du travail ne permet plus d'alimenter. L'économie d'endettement reste aujourd'hui nécessaire à la croissance, à condition que l'endettement public se substitue à l'endettement privé et l'investissement à la consommation. Ceci implique une acceptation de la poursuite des déficits publics, des ajustements dans la structure de l'offre et de la demande, et une évolution des prix relatifs. L'évolution des prix de l'énergie dépendra de l'impact de la dépense publique tant sur le niveau que sur la nature de la croissance, et notamment de la contribution des politiques publiques à une diminution de l'intensité énergétique.The current economic crisis finds its origin in the existence of a global market for human capital, without unified prices: the development of a debt economy in Western countries can be regarded as an attempt to maintain economic growth in spite of the resulting pressure on labor wages. While the subprime crisis has shown the limits of such an attempt, the author believes that debt driven economic growth will continue to prevail in Western countries until price imbalances on the global market for human capital are resolved. This probably implies a substitution of public to private debt, and of private consumption to public investment with the resulting implications on public deficits, supply & demand, and relative prices. Energy prices will be sensitive to public spending's both mechanical impact on economic growth and qualitative impact on energy efficiency.
- Géopolitique : le nouvel ordre n'est pas encore, l'ancien n'est déjà plus - Jean-Michel GAUTHIER p. 23
Varia
- Guerre des représentations et virus sémantiques - Alexandre DEL VALLE p. 121 D'après Alexandre Del Valle, qui s'inspire de l'école de géopolitique d'Yves Lacoste, la guerre des représentations désigne une forme de guerre non militaire, symbolique, qui précède toute guerre sur le théâtre d'opération et dont dépend la victoire. La guerre des représentations fait référence aux représentations géopolitiques ou visions du monde qui animent et mobilisent les camps antagonistes. La guerre des représentations en tant que guerre mentale, informationnelle et psychologique, consiste donc essentiellement à légitimer et justifier son camp tout en délégitimant celui de l'Autre : en le discréditant, en le diabolisant, en le culpabilisant ou encore en le ridiculisant et en retournant contre lui-même ses propres références et valeurs fondamentales (subversion). Par allusion à la Défense contre-aérienne (DCA), le chercheur a nommé ce processus DCR (Destruction of competitive representations), fondé sur la triptique discréditer-culpabiliser-renverser. Après avoir passé en revue les différents concepts tels que géopolitique, géoéconomie, stratégie, tactique, guerre informationnelle, conflits asymétriques, désinformation, intoxication, rumeurs et contre-rumeurs, « stratégie de la déception », logomachie (guerre des mots) et guerre des images, Alexandre Del Valle livre ici un véritable manuel sur les techniques de manipulation et de désinformation. Une nouvelle façon d'appréhender la géopolitique dans ses dimensions complexes et ses paradoxes. Une nouvelle approche reliant les facteurs immatériels (mental, inconscient, moral, psychologie, émotionnel) aux facteurs matériels (conflits de territoires et de ressources).In a care of clarification, and as scientific approach analysing the deep reasons of conflicts, Alexandre Del Valle analyses in the framework of the geopolitical method, the “representations”. Thoses ones preside at the elaboration, by the political responsible faces of different struggling camps, of the processes of mobilization, which stumbling block is the most part of the time a rivalry of powers as to territories, resources and the strategies of influence. Sometimes, the stumbling block are also ideological stakes, namely when, fanatical (for example the Islamic Talibans, of AIG, of Ben Laden nets, Hamas, etc.), these one supplant momentarily the geo-economic requests. As reminds Del Valle, the identical, civilization and ideological representations are real, when even they are instrumentalized, as they “make sense” for thousands of human beings who are going to die for them and because they have real geo-political consequences. Considering that with the arrival of modern telecomputer science means and the general regaining of identically-orientated conflicts, consecutive at the end of the Cold War and the return of the identical rolled-back, consequence and reaction to the Globalization, the representations make more sense than ever, we think as to us that the statement war of representations is happier than ever to indicate this type of inseparable phenomena of the psychological and media war. From the point of media science and the psychological analysis, in fact, the war of representations dresses also a psychological and subversive dimension. In this context, the war of representations consists mainly to demoralize the enemy, distort his contact with the reality introducing to him a pseudo reality, a false representation of events more probably “true” and incontestable, as it seems irrefutable proved, even lived in direct by the stupefied spectator by “the reality” of the images. The technological progress in the domains of “virtual” thus contributed incontestable to break the boundary between the real and the imaginary, so that the strategies of collective manipulation at the services of authority and of the war were never as redoubtable as today, inside even of the societies said democratic.
- Lectures - p. 147
- Guerre des représentations et virus sémantiques - Alexandre DEL VALLE p. 121