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Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest |
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Numéro | vol. 21, no 1, 1990 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les sociétés mixtes en Europe de l'Est : considérations théoriques, examen des faits et leçons pour la Chine - Egon Neuberger p. 22 pages L'article définit un type original d'organisation micro-économique la société mixte qui est un enfant né du « mariage » de deux organisations et conçu après une évaluation très précise des avantages dont chacun des géniteurs pourra bénéficier. Les diverses formes de sociétés mixtes, à savoir la société à capital mixte opposée à la société mixte contractuelle (sans personnalité propre), nationale/internationale, à gestion conjointe/à partenaire dominant, créée pour transférer la technologie/créée pour accroître les parts de marché et leurs différences sont analysées. Pour expliciter le « mariage » de deux partenaires dont l'un provient d'une économie de marché occidentale et l'autre d'une économie socialiste centralement planifiée, on se sert de deux outils théoriques : 1) l'approche par les coûts de transaction et l'internalisation qui permet d'analyser la nature du partenaire socialiste d'une société mixte et de comparer les motivations des conjoints de l'Est et de l'Ouest et 2) la théorie des jeux qui permet d'analyser les sociétés mixtes socialo-capitalistes et le processus de négociation qui précède la création de l'entreprise. On examine la puissance relative de marchandage des partenaires socialiste et capitaliste à chaque étape du processus en accordant une attention particulière au rôle joué dans ce contexte par l'État socialiste. L'auteur fait un bref historique de la participation des pays socialistes à des sociétés mixtes de 1922 à nos jours. Il montre que les sociétés mixtes domiciliées en Occident ont toujours eu la faveur des dirigeants socialistes, mais que les entreprises domiciliées dans leurs propres pays ont eu une histoire mouvementée. Elles ont fleuri en Union soviétique de 1922 à 1930 avant que les autorités y voient la réincarnation du diable. Elles n'ont réapparu qu'en 1972 dans les pays du bloc soviétique, à commencer par la Hongrie et la Roumanie, et c'est en 1987 seulement que la création des premières sociétés mixtes a été autorisée en U.R.S.S., Tchécoslovaquie et Pologne. La forte augmentation du nombre de sociétés mixtes cette même année est imputable aux nouvelles sociétés créées dans ces pays, mais surtout au bond en avant qu'elles ont effectué en Hongrie. L'auteur examine ensuite le nombre et la taille des sociétés mixtes (très faibles comparativement à celles qui sont localisées en Chine ou dans les économies de marché) et les aspects juridiques de leur activité. Cette étude montre que les sociétés mixtes en Europe de l'Est sont peu importantes en nombre et en taille, qu'elles ont commencé à se développer parallèlement à la perestroïka et qu'elles étaient plus nombreuses et plus performantes dans des pays comme la Hongrie ou la Yougoslavie qui sont les plus éloignés du modèle centralement planifié traditionnel. La principale leçon à en tirer est que la probabilité de mener à son terme un accord portant création d'une société mixte et de voir ultérieurement la firme développer avec succès ses activités dépend de la nature des deux partenaires, une entreprise socialiste étant un meilleur conjoint qu'un service administratif. Elle dépend encore plus de la nature du régime ou du système économique du pays où la société est domiciliée, la Hongrie, la Chine ou la Yougoslavie s'avérant des partenaires plus séduisants que la Roumanie, qui a résisté aux réformes jusqu'à la dernière minute.Joint ventures in Eastern Europe : theoretical considerations, survey of facts and lessons for China The paper defines a unique type of micro-economic organization the joint venture, a child born of a "marriage" of two organizations, and one based on careful calculation of the benefits derived by each one of the founding organizations. The differences among various key types of joint ventures, e.g. equity vs. non-equity, national vs. international, shared management vs. one party dominance, and joint ventures established to transfer technology vs. those established to gain market power are analyzed. To illuminate the "marriage" of two partners, one from a Western market economy and the other from a socialist centrally planned economy, two theoretical strands are brought together : I) the transactions costs and internalization approach is used to analyze the nature of socialist partners in the joint venture and compare the motives of the Eastern and Western partners, and 2) a game-theoretic analysis of socialist-capitalist joint ventures is used to analyze the negotiation process in the setting up of the joint venture. The relative bargaining powers of the socialist and capitalist partners at different stages of the process are examined, and special attention is given to the role played by the socialist state in the process. The paper surveys the historical record of socialist participation in joint ventures from 1922 till the present. It finds that joint ventures domiciled in the West have always been popular with socialist leaders. It is those domiciled in their own countries that have had a checkered career. They were popular in the Soviet Union between 1922 and 1930, and then became anathema to Soviet leaders. Only in 1972 were these ventures again allowed to be established in the Soviet bloc, beginning in Hungary and Romania. It was as late as 1987 that the first joint ventures were permitted in the Soviet Union, Czechoslovakia and Poland. The large increase in the number of joint ventures in that year resulted from new ventures in these countries, but even more from a major spurt in Hungary. The number and the size of the ventures (very smal compared to those located in China or market economies), the activities they are engaged in (mainly manufacturing), and the legal aspects are considered. This survey shows that joint ventures in Eastern Europe are small in number and importance, gained in importance only when perestroïka began, and were most numerous and successful in the countries, like Hungary and Yugoslavia which had departed furthest from the traditional centrally planned model. The major lesson is that the likelihood of a successful agreement to form a joint venture and its subsequent successful operation depends on the nature of the two partners, with socialist firms being better partners than government bureaus, but even more on the nature of the government and economic system of country in which the venture is domiciled, with Hungary, China or Yugoslavia being better partners than a country like Romania that has resisted reform.
- Les entreprises communes au sein du CAEM (l'exemple des relations polono-soviétiques, 1984-1988) - Waldemar Kuczynski p. 13 pages L'idée de créer des sociétés mixtes dans le cadre du Comecon, surtout entre l'U.R.S.S. et d'autres pays membres, est l'un des éléments du programme de transformation des mécanismes économiques de cette organisation. L'auteur esquisse le problème des sociétés mixtes intra-Comecon en prenant la Pologne pour exemple, il avance parfois des hypothèses personnelles pour pallier le manque de données fiables, les relations économiques entre l'U.R.S.S. et la Pologne restant toujours entourées d'une grande discrétion. Après avoir retracé les origines du problème, il entreprend l'histoire des entreprises mixtes polono-soviétiques qui n'est pas allée sans heurts. Mais la coopération entre les deux pays a néanmoins progressé comme le démontrent la liste d'entreprises déjà en activité et les projets qui sont actuellement négociés. L'auteur estime qu'une nouvelle étape s'est récemment ouverte dans les relations économiques polono-soviétiques, mais nul ne peut prévoir avec certitude leurévolution compte tenu des bouleversements en cours dans l'ensemble de l'Europe de l'Est.Joint venture enterprises within Comecon (the example of Soviet-Polish relations 1984-1988) The idea of setting up joint venture enterprises within Comecon, especially between the USSR and individual member countries, is one of the elements in the programme for transformation of the economic mechanisms of that organization. The author outlines the problem of joint ventures within Comecon taking Poland as his example. Occasion- naly, he has to put forward theories of his own, to make up for the absence of reliable data, since economic relations between the USSR and Poland are still the subject of considerable reticence. After outlining the origins of the problem, he turns to the history of joint Soviet- Polish enterprises, which have had their difficulties. But co-operation between the two countries has none the less made progress as is shown by the list of enterprises already functioning, and the number of projects at present in operation. The author considers that Soviet-Polish economic relations have recently entered a new phase, but no one can predict their development with any certainty, on account of the upheavals at present taking place in Eastern Europe as a whole.
- Le jeu des sociétés mixtes tel qu'il est pratiqué en Pologne - Aleksander Sulejewicz p. 25 pages La Loi sur les entreprises à participation étrangère (les sociétés mixtes), adoptée en Pologne en 1986, n'a pas encore répondu aux espérances qu'on y avait mises à l'origine. Fin décembre 1987, moins de 20 nouvelles entreprises avaient été créées avec 20 millions de dollars d'apport étranger et 200 millions de dollars d'investissements déclarés. Fin décembre 1988, le nombre de nouvelles entreprises atteignait plus de 50 au total, avec un capital estimé à 10 milliards de zlotys. Jusqu'ici, les amendements apportés à la Loi fin décembre 1988 n'ont eu que des conséquences d'ordre quantitatif. Elles sont significatives mais n'ont rien changé, pour l'instant, au schéma prédominant tel qu'il est décrit par l'auteur. L'article offre une première évaluation des résultats obtenus jusqu'ici et indique les positions adoptées par chacun des trois principaux partenaires au jeu des sociétés mixtes : le Centre, les investisseurs étrangers, les entreprises locales. Les espoirs soulevés par la Loi et les intérêts précis des diverses parties sont comparés à l'application concrète de la Loi. D'après les constatations faites par l'auteur, en 1988, le jeu des sociétés mixtes ne réunissait pas le Centre et les capitalistes étrangers (comme prévu), mais plutôt le Centre et les entreprises polonaises. Au lieu d'attirer les capitaux étrangers sur une grande échelle, la Loi a conduit à une nouvelle répartition des droits de propriété au sein du secteur d'État et a permis aux entreprises locales d'acquérir une plus grande autonomie de décision. Elle est considérée comme une étape préliminaire mais nécessaire de la coopération économique entre les firmes polonaises et les Polonais expatriés qui disposent de capitaux à investir. Par conséquent, une accélération de la réforme économique aurait sans doute plus d'impact sur la réussite des sociétés mixtes que des marchandages perpétuels pour obtenir des conditions plus favorables.The joint venture game in Poland The Law on companies with foreign capital participation (joint ventures) passed in Poland in 1986 has not, as yet, fulfilled the hopes accompanying the initial decisions. By the end of December 1987, less than 20 new companies had been founded with some US $ 20 million of foreign equity participation and US $ 200 million of declared investment. By the end of December 1988, the number of new companies totalled more than 50 with equity capital estimated at 10 thousand million zlotys. The consequences of the amendment of the Law which took shape in late December 1988 are as yet of quantitative nature. These are significant enough in themselves but do not seem to have altered the predominant pattern described. The paper gives a preliminary appraisal of the results achieved so far and describes the positions of the three main partners in the joint venture game : the Centre, foreign investors, local enterprises. Initial hopes and declared interests are confronted with behaviour induced by the actual implementation of the Law. It is argued that, as of 1988, the joint venture game is not played between the Centre and foreign capital (as it had been envisaged) but rather between the Centre and Polish enterprises. Instead of attracting large scale foreign capital it has served as an instrument for reassignment of property rights within the state sector and has been used by local enterprises to gain greater autonomy in their decision making. It is seen as a preliminary, but necessary step in the entrepreneurial co-operation between Polish firms and expatriate capital. Thus sustained effort at an economic reform is likely to have greater impact upon success in this domain than continuous bargaining over possible favourable conditions to be offered.
- Mythes et réalités de la convertibilité du rouble - Pierre Traimond p. 19 pages Les autorités soviétiques évoquent souvent la convertibilité du rouble, sans jamais poser le problème essentiel de l'appartenance au système monétaire international organisé autour de quelques puissances dominantes. La question est d'autant plus complexe que la mondialisation de la finance accentue le rôle des devises convertibles dans les échanges mondiaux. Le système monétaire international s'ordonne autour de règles établies entre pays et d'une coopération dont l'exemple est donné par le Système monétaire européen. La convertibilité ne fonctionne que dans un cadre étroit de stabilité et de confiance qui ne dépasse pas le cercle des grands pays capitalistes industriels. Trois voies peuvent orienter le rouble vers la convertibilité : l'entrée au FMI, qui n'assure d'ailleurs pas celle-ci, des accords de swaps par création de « monnaie privée », la monétarisation de devises-titres. Les deux dernières solutions posent des problèmes peu compatibles avec le système monétaire soviétique. En URSS, la monnaie en circulation les espèces diffère de la monnaie scripturale réservée pour l'essentiel à l'État et aux entreprises, ou encore du rouble- devise ou du rouble transférable. Le dernier reste une monnaie de compte, tandis que les deux premiers, monnaies de paiement, sont menacés par la hausse des prix et l'inflation. La convertibilité du rouble se heurte aussi à deux obstacles essentiels : l'austérité qu'implique une politique monétaire et budgétaire rigoureuse, la menace de « dollarisation » dans la mesure où l'introduction d'un marché de devises dans le pays risque d'affaiblir sinon de marginaliser le rouble fiduciaire.The convertibility of the ruble : myth and reality The Soviet authorities often refer to the convertibility of the ruble without even raising the main question, i.e. membership of the international monetary system organized around certain leading powers. The question is all the more complex in that the world-wide nature of finance emphasizes the role of convertible currencies in world trade. The international monetary system is organized according to rules laid down among cooperative countries such as for example the European monetary system. Convertibility can only work within a narrow framework of stability and trust which does not go beyond the circle of the major capitalist industrial countries. There are three routes by which the ruble may achieve convertibility : entry to the IMF, which does not necessarily ensure the former ; "swap-agreements" through the creation of private money, and the monétarisation of nominal money. The two latter solutions raise problems which are not readily soluble given the nature of the Soviet monetary system. In the USSR, money in circulation, i.e. in the form of cash, is separate from money used basically by the State and its enterprises, or again from foreign-trade rubles and the transferable ruble. The latter remains an accounting unit, while the two former, as means of payment, are threatened by rising prices and by inflation. Ruble convertibility also runs into two basic problems : the austerity implied by a rigid budgetary and monetary policy, and the threat of "dollarization", insofar as the introduction of a currency market in the country may run the risk of weakening, or even marginalizing the paper ruble.
- Le fonctionnement des marchés des changes en Pologne - Tomasz Wasilewski p. 25 pages Après une étude des règles de fonctionnement des marchés des changes nouvellement créés à partir de mai 1987, qui en permet la classification, on procède à l'analyse des interdépendances entre les différents taux de change pratiqués et le taux de change officiel ainsi que celui du marché libre. On a distingué trois marchés de la sphère socialisée (plus l'échange obligatoire au taux de change officiel) et trois marchés de la sphère privée. La méthode d'ajustement du taux de change officiel a permis un certain rapprochement avec le cours du marché libre, mais elle reste inadaptée en cas de troubles économiques. La Banque de développement des exportations (BRE) agit sur le marché réservé aux entreprises possédant des comptes en devises, en tant que commissionnaire, mais son rôle est différent de celui d'un simple courtier. On propose de classer ce marché comme un marché commissionnaire administré des changes (MCAC). Les interventions de la BRE se sont avérées inefficaces et, à partir de l'automne 1988, elle s'est résignée à suivre le cours du marché libre. Le marché réservé au secteur du commerce intérieur auprès de la Bank Pekao S.A. se rapproche de celui des appels d'offre de la Banque de France. Le taux de change pratiqué sur ce marché a une plus forte tendance à suivre le cours du marché libre. Sur le marché des appels d'offre des importations contingentées, le manque de concurrence a permis de maintenir les cours pratiquement au niveau du taux de change officiel. Dans la sphère privée, le marché le plus ancien est celui du marché libre (noir) officiellement « blanchi » par la Loi de devises du 15 février 1988. Le cours du marché libre suit en longue période l'inflation mais, en courte période, il la devance par le fait d'anticipations rationnelles. Il rejoint alors les fluctuations des prix d'autres « valeurs refuge » comme l'or par exemple. L'officialisation de ce marché a été marquée par l'ouverture des guichets auprès de la Banque PKO-BP (juin 1988) et la légalisation des intermédiaires privés (mars 1989). Le marché commissionnaire à la Bank Pekao S.A., réservé aux entreprises privées, a fait une apparition en décembre 1988 pour être incorporé dans le MCAC deux mois plus tard. En conclusion, on a constaté que l'effort de marketisation des échanges de devises s'est traduit pour l'instant par la persistance du système de taux de change multiple, sauf que les coefficients de conversion ont été remplacés par des taux de change établis par les agents intéressés.The working of exchange markets in Poland The article begins with a study of the workings of the exchange markets newly set up in May 1987, which enables the author to classify them ; he then goes on to analyse the interconnections among the various exchange rates in operation and the official exchange rate, as well as the free market rate. There are three markets identified as belonging to the socialist sector (plus the obligatory exchange at the official rate) and three markets belonging to the private sector. The method of adjusting the official rate of exchange has led to some approximation with the free market rate, but it is still ill-adapted for dealing with economic instability. The Export Promotion Bank (EPB) operates as a concession-holder on the market reserved for entreprises having foreign currency accounts, but its role differs from that of a simple broker. There is a proposal that this market should be classified as an administered concessionary market (ACM). The part plaved by the EPB proved ineffective, and from the autumn of 1988, it accepted the role of following the free market rate. The market reserved for the sector of internal trade attached to the Bank Pekao S.A. is somewhat akin to the Banque de France's calls for tenders section. The rate in force on this market has a more pronounced tendency to follow the free market rate. On the market of calls for tenders for quota-ed imports, the lack of competition has made it possible to maintain the rate practically at the level of the official rate of exchange. In the private sector, the oldest market is the free (black) market, officially "whitened" by the currency law of 15.2.89. Over the long run, the free market rate follows the rate of inflation, but in the short run, goes ahead of inflation, by reason of rational anticipation. It then catches up with the price variations of other « security commodities », such as gold, for example. The officialization of this market was aknowledged by the opening of special counters in the Bank PKO-BP (June 1988) and the legalization of private middlemen (March 1988). The concessionary market at the Bank Pekao S.A., for the use of private enterprises, made its appearance in December 1988, and was incorporated in the ACM two months later. In conclusion, the author states that the move towards marketization of the currency exchange has for the time being been characterized by the continuance of the system of the multiple exchange rate, except that the conversion coefficients have been replaced by exchange rates set by interested commercial parties.
- Le Conseil d'Aide Économique Mutuelle (CAEM) et la Communauté Européenne (CE) - Kazimierz Grzybowski p. 12 pages La Déclaration signée par la Communauté Européenne et le CAEM le 25 juin 1988 est le résultat de négociations acharnées qui ont duré plus de quinze ans. Le texte enjoint les parties à « développer une coopération dans les domaines qui ressortent à leurs sphères respectives de compétences... ». La CE a maintenu une position strictement légaliste fondée sur la disparité des pouvoirs dont disposent les deux organisations internationales, résistant aux tentatives soviétiques de renforcer la main-mise de l'U.R.S.S. sur le CAEM afin de mieux peser sur les relations entre les pays est-européens et la CE. Dans les faits, les membres du CAEM peuvent négocier librement leur coopération économique avec la Communauté Européenne, ce qui est dans leur intérêt ainsi que dans celui du progrès de leur intégration économique au sein de l'Occident. Depuis la signature de la Déclaration commune, la Commission de la CE a entrepris une série de négociations concernant des accords de coopération économique et a créé des Commissions de coopération avec ses voisins de l'Est.The Council for Mutual Economie Assistance (CMEA) and the European Community (EEC) The Declaration signed by the European Community and the Council for Mutual Economic Assistance on June 25, 1988, was the result of protracted negotiations which lasted for over fifteen years. The text agreed upon between the parties pledged them to « develop cooperation in areas which fall within their respective spheres of competence... » E.C. maintained a strictly legalistic position, based upon the disparate powers of the two international bodies, resisting Soviet efforts to strengthen the hand of the Council to influence the shape the relations of the Eastern European Countries with the European Community. In effect, members of the Council are able to negotiate freely their economic cooperation with the Community, which corresponds to their interest, and the process of economic integration with the West. Since the Declaration was signed the E.C. Commission has entered into a series of negotiations of economic cooperation agreements, and has established cooperation Commissions with its Eastern neighbors.
- La compétitivité des exportations polonaises sur les marchés de l'OCDE de 1972 à 1988 - Barbara Despiney Zochowska, Andrew Wolanowski p. 17 pages L'objet de cette étude est de comparer les exportations sur les marchés de l'OCDE en provenance de la Pologne et des Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) durant la période comprise entre 1972 et 1988. Il s'agit d'une analyse statistique devant permettre d'évaluer les chances de la Pologne de reconquérir les marchés perdus à la suite de la profonde crise des années quatre-vingt. On a retenu aux fins de la présente étude un échantillon limité de NPI : trois pays d'Amérique latine (Argentine, Brésil et Mexique) et trois pays d'Asie du Sud-Est (Corée du Sud, Taiwan et Hong Kong). S'il existe des contrastes marqués entre les pays d'Amérique latine et les pays d'Asie, tous ces pays présentent néanmoins certaines caractéristiques communes pour ce qui est de la croissance économique, du développement de l'industrie manufacturière et des échanges de produits manufacturés. La dette polonaise n'a cessé de croître tout au long des années 1980 et limite, à présent, la marge de manœuvre (déjà étroite) des nouvelles autorités polonaises, récemment élues. Quelles sont les chances réelles pour la Pologne de payer sa dette ? La tâche est d'autant plus difficile que la perte par la Pologne des marchés conquis durant la décennie 1970-1980 s'est accompagnée d'un renforcement de la position des Nouveaux Pays Industrialisés. L'industrialisation rapide de certains pays en voie de développement, ayant entraîné leur apparition en force sur les marchés de l'OCDE, constitue une nouvelle donne du commerce international. L'analyse statistique couvrant la période 1972-1988 prouve l'existence de similitudes dans les choix des catégories de produits exportés par la Pologne, l'Amérique latine et l'Asie du Sud-Est et montre clairement l'effritement de la position polonaise face à ses concurrents. Les résultats obtenus à la suite de l'analyse des coefficients comparatifs de structure permettent de faire un constat accablant : les produits polonais les plus compétitifs sur les marchés de l'OCDE ont été les produits alimentaires, les matières premières et les combustibles, donc les produits à faible valeur ajoutée. L'écart technologique entre la Pologne et les NPI ne cesse de se creuser, surtout depuis l'ajustement de 1979. Les tendances observées dans les exportations polonaises vont dans le sens inverse de celles qui caractérisent les NPI, ces derniers se spécialisant de plus en plus dans les exportations d'équipements et de produits manufacturés à fort apport technologique. Après avoir évalué les possibilités et les perspectives de la Pologne, notamment pour les deux principaux postes des exportations polonaises vers l'OCDE (produits électromécaniques et produits chimiques), les auteurs s'interrogent en conclusion sur les chances de la Pologne de faire face à la concurrence des nouveaux pays industrialisés. La situation socio-politique inédite dans laquelle se trouve la Pologne et les récentes initiatives de la Communauté européenne en sa faveur laissent imaginer que des possibilités toutes nouvelles s'ouvrent à elle sur le marché européen. Il est difficile, en revanche, de prévoir si une certaine ouverture, amorcée depuis 1980 envers le marché des pays en voie de développement, sera poursuivie.The competitiveness of Polish exports in OECD markets, 1972 to 1988 The purpose of this study is to compare exports to OECD markets from Poland and from the New Industrialized Countries (NIC) in the period between 1972 and 1988. What is aimed at is a statistical analysis leading to an evaluation of Poland's chances of recapturing the markets lost as a result of the serious crisis of the 1980's. For the purpose of the present study, the authors have taken a limited sample of the NIC : three Latin America countries (Argentine, Brazil and Mexico) and three countries of S.E. Asia (South Korea, Taiwan and Hong Kong). Although there may be marked contrasts among the countries of Latin America and those of Asia, all of these countries nevertheless show certain common characteristics in matters relating to economic growth, the development of manufacturing industry, and trade in manufactured goods. The Polish debt continued to grow steadily throughout the 1980's, and at present limits the recently elected Polish leadership in its freedom to manoeuvre, already restricted as it is. What are the real chances of Poland's paying off its debt ? The task is all the more arduous, since the loss by Poland of the markets won during the decade from 1970 to 1980 was accompanied by the strengthening position of the NIC. The rapid industrialization of certain developing countries, followed by their appearance in force on the markets of the OECD, constitutes a new element in international trade. The statistical analysis covering the period 1972-1988 proves the existence of similarities in the choice of categories of products exported by Poland, Latin America and S.E. Asia, and clearly shows how Poland's position has been eroded in the face of her competitors. The results obtained from analysis of the relevant structural coefficients lead to the following overwhelming conclusion : the most competitive Polish products on OECD markets have been foodstuffs, raw materials and fuel, that is to say products with very little value added. The technological gulf between Poland and the NIC continues to widen especially since the changes made in 1979. The trends noted in Polish exports are the reverse of those which typify the NIC, in that the latter are increasingly specializing in exports of equipment and manufactured products with a considerable technological input. Having evaluated Poland's prospects and potential especially in the country's two main categories of exports to OECD markets (electro-mechanical products and chemical products) the authors finally speculate on Poland's chances of facing up to competition from the NIC. The present unresolved socio-political situation in which Poland finds herself, and the recent initiatives of the European community in her favour, leave room for hope that she may find new openings on the European market. On the other hand, it is difficult to predict if certain approaches to the market in the developing countries, which have been in train since 1980, will be followed through.
- Le système du commerce extérieur polonais : vers une nouvelle rationalité économique - Krystyna Szymkiewicz p. 19 pages La période 1987-1989 s'est distinguée en Pologne par une intensification des réformes touchant le commerce extérieur. Sans trop d'exagération, on peut dire que le système traditionnel a subi plus de modifications qu'au cours des quarante années précédentes. Pourtant, dès 1956, la nécessité d'une ouverture plus large sur l'extérieur et donc d'une modification du système centralisé de commerce extérieur avait été affirmée. Mais la pratique n'a pas suivi la théorie et la Pologne est progressivement devenue l'un des pays les moins ouverts de l'Europe. La relance des réformes en 1987 traduit la volonté du pouvoir de faire face à une situation catastrophique. Fortement endettée à l'Ouest et à l'Est, la Pologne doit accroître ses exportations pour financer les importations indispensables et rembourser la dette. Les réformes introduites entre 1987 et 1989 devaient permettre la réalisation de la politique dite « pro-exportatrice » en limitant les fonctions régulatrices de l'État au profit des mécanismes de marché. L'inventaire des réformes montre que, à la veille de l'arrivée au pouvoir de l'équipe de T. Mazowiecki, le système de commerce extérieur se distingue à plusieurs égards du modèle classique : le monopole d'État du commerce extérieur s'estompe, l'État renonce à la planification centralisée des échanges, l'accès libre au commerce extérieur, accordé en décembre 1988 à tous les agents économiques, brise le monopole des centrales. Parmi les nouvelles règles du jeu, notons : la politique active du taux de change, les subventions sélectives et un nouveau tarif douanier. Au début de 1990, la Pologne devrait franchir un nouveau pas avec le lancement du « programme économique » du nouveau gouvernement. On annonce l'introduction d'un nouveau système inspiré de l'économie de marché et « se rapprochant de celui qui existe dans les pays hautement développés ». Le présent article aurait alors la valeur d'une contribution historique retraçant la difficile mutation du système.Poland's foreign trade system : progress towards a new economic rationalism The period 1987-1989 in Poland was marked by a growing intensification of reforms in respect of foreign trade. It can be said, without undue exaggeration, that the traditional system underwent more changes than had taken place in the forty previous years. It is true that, from 1956, there had been agreement on the need for a greater opening to the external trade, and therefore for changes in the centralized system governing foreign trade. But theory was not followed by practice and Poland progressively became one of the least open countries in Europe. The renewed impetus of reforms in 1987 reflects the determination of the authorities to face up to a catastrophic situation. Poland, with a heavy burden of debt both to the West and the East, must increase exports in order to finance essential imports and to pay back the debt. The purpose of the reforms introduced between 1987 and 1989 was to enable the country to implement a so-called « pro-export » policy, by curtailing the regulatory functions of the State in favour of market mechanisms. The list of reforms reveals that, just prior to the arrival in power of the T. Mazowiecki team, the foreign trade system differed at several points from the classical model : the State monopoly of foreign trade had loosened its hold, the State had given up centralized planning of trade, and the free access to foreign trade, which had been granted in December 1988 to all economic agents, broke the monopoly of the planning centres. Among the new operating rules, there should be noted an active exchange rate policy, selective subsidies, and a new customs tariff. At the beginning of 1990, Poland should take a further step, with the launching of the new government's « economic programme ». The authorities have announced the introduction of a new system, inspired by the market economy and « approaching that which operates in highly developed countries ». The present article might be said to have merit as a historical contribution recording the difficult transmutation of the system.
- Le commerce extérieur polonais : résultats et stratégie - Adam Gwiazda p. 16 pages L'article est consacré aux tendances récentes des exportations et importations polonaises. La situation précaire des échanges avec l'extérieur et les changements intervenus ces dernières années dans le système du commerce extérieur polonais font l'objet d'une attention toute particulière. Le principal objectif des réformes économiques en cours en Pologne est de rendre le système plus efficace. La Pologne doit trouver le moyen de produire davantage et d'accroître ses exportations vers le reste du monde. Elle pourrait y parvenir en libéralisant encore plus son système de commerce extérieur et en introduisant les mécanismes de marché dans le système économique « mixte » qui existe actuellement. Les tendances récentes du développement des exportations polonaises vers l'Occident montrent que les ajustements structurels et la politique orientée vers l'exportation portent déjà leurs premiers fruits puisqu'ils ont permis d'accroître tant les exportations que les importations avec cette région du monde.Poland's foreign trade performance and policy changes This paper discusses the recent development trends in Poland's export and import performance. Special emphasis has also been given to the precarious external economic situation of the country as well as to recent policy changes in Poland's foreign trade regime. The present economic reforms in Poland are mainly aimed at making the existing system more efficient. Poland must simply find a way to produce more and expand its exports to the rest of the world. This could be attained through further liberalization of the external trade regime and introduction of market mechanism into the existing « mixed » economic system. The recent development trends in Polish exports to the West confirm that the present structural adjustment and export-oriented economic policy have already brought about their first fruit, i.e. enabled an expansion of both exports and imports to that area.
Revue des livres
- Renata Fritsch-Bournazel, L'Allemagne, un enjeu pour l'Europe - Georges Mond p. 3 pages Mond Georges H. Renata Fritsch-Bournazel, L'Allemagne, un enjeu pour l'Europe. In: Revue d'études comparatives Est-Ouest, vol. 21, 1990, n°1. pp. 181-183.
- Renata Fritsch-Bournazel, L'Allemagne, un enjeu pour l'Europe - Georges Mond p. 3 pages
- Résumés des articles - p. 11 pages Résumés des articles. In: Revue d'études comparatives Est-Ouest, vol. 21, 1990, n°1. pp. 185-195.