Contenu du sommaire : Innovation, disruption, émancipation : pistes pour l'avenir

Les récentes crises que nous connaissons nous donnent à voir un aperçu du monde à venir. Le constat peut être fait que la majorité des réponses apportées actuellement par les entrepreneurs et dirigeants ne prend pas la mesure de la situation. Ce « regards croisés » souligne les freins empêchant l'évolution des comportements et des représentations. À l'opposé des pratiques organisationnelles actuelles dites « écologiques », il contribue surtout à porter davantage l'attention sur les problématiques d'innovation et de gouvernance, beaucoup plus à même de fournir des réponses à la hauteur des enjeux à venir.

Lorsqu'une innovation est mise en marché, elle vient bousculer plus ou moins vivement et plus ou moins fortement les institutions en place, acteurs et représentations. Dans ce contexte de changement, le régulateur est parfois amené à intervenir et à impacter la trajectoire d'une innovation. L'étude du cas des agrégateurs bancaires, lancés par des start-up, permet d'étudier le rôle du régulateur sur la dynamique d'une innovation, dans le contexte de l'Union européenne. Ce cas met en évidence que les rôles des régulateurs et des superviseurs liés à la gestion du changement institutionnel impactent fortement la dynamique. Pour un entrepreneur, cette compréhension des différents rôles et de leurs impacts potentiels est de nature à aider au pilotage de son entreprise.

Cet article rapporte une expérience de cocréation, entre une équipe de recherche (fournisseur) et un pôle de compétitivité (client), d'un outil d'aide à la décision stratégique pour des PME du secteur agroalimentaire. La démarche de cocréation suivie lors de cette expérience avait pour but de rassembler les utilisateurs et bénéficiaires futurs de l'outil et de s'appuyer sur des concepts réellement adaptés aux PME ordinaires. Si cet objectif a bien été atteint, l'expérience a mis en évidence l'importance des enjeux stratégiques des acteurs et de leurs évolutions au cours du processus, en particulier, la place que le projet occupe dans ces derniers.

Malgré les dispositifs incitant les étudiant·es à entreprendre depuis une dizaine d'années, le taux de femmes créatrices d'entreprise stagne. Nous avons cherché à comprendre les perceptions des accompagnateurs sur les étudiantes entrepreneures afin d'identifier si l'accompagnement pouvait être un levier pour les encourager. Notre recherche met en évidence une perception paradoxale des chargés d'accompagnement sur les caractéristiques des étudiantes entrepreneures. Loin de ne pas avoir conscience des embûches qu'elles doivent affronter, ils ne souhaitent pas les évoquer de manière directe. Les aspects négatifs de ce qui attend ces jeunes femmes dans leur parcours entrepreneurial sont omis, par crainte de les stigmatiser davantage. Les objectifs et langages n'étant pas partagés entre les deux populations, il est important de former les chargés d'accompagnement à la prise en compte du genre et proposer aux étudiantes entrepreneures un accompagnement en fonction de leurs besoins et profils.