Contenu du sommaire : Protection de l'enfance et pauvreté

Revue Revue française des Affaires sociales Mir@bel
Numéro no 3, juillet-septembre 2023
Titre du numéro Protection de l'enfance et pauvreté
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • Avant-propos - Flore Capelier, Isabelle Frechon p. 7-27 accès réservé
  • La responsabilité des acteurs publics dans le repérage des enfants en danger

    • What if Universal Services Don't Have a Universal Impact ? A Spatial Equity Perspective on the Prevalence of Child Protection Intervention in a Canadian Province - Tonino Esposito, Johanna Caldwell, Martin Chabot, Sonia Hélie, Nico Trocmé p. 31-48 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Au cours des dernières décennies, des preuves solides ont montré que les vulnérabilités socio-économiques au niveau de la famille et du quartier sont significativement associées à un risque plus élevé d'intervention de la protection de l'enfance. Pour les enfants et les familles de la province canadienne du Québec, les dépenses relativement élevées consacrées aux services universels et ciblés et aux transferts de revenus ont permis de réduire les inégalités de revenus à l'un des niveaux les plus bas d'Amérique du Nord. Bien que l'intervention du système de protection de l'enfance soit censée être « exceptionnelle », des données récentes sur la prévalence de l'intervention de la protection de l'enfance au Québec montrent que l'intervention de la protection de l'enfance au cours de l'enfance est assez similaire aux taux d'autres juridictions ayant des régimes de protection de l'enfance similaires, mais des niveaux de soutien social variés. Ce commentaire s'appuie sur les résultats récents de la prévalence au Québec pour illustrer comment les résultats en matière de protection de l'enfance varient de manière significative entre les zones géographiques malgré l'allocation de services universels dans toute la province. Plus précisément, nous illustrons ces disparités entre des régions présentant des vulnérabilités socio-économiques et des densités de population variées. À travers une lentille théorique d'équité spatiale, nous examinons les explications possibles des disparités dans les résultats de la protection de l'enfance à travers les géographies, en considérant l'accessibilité, la disponibilité et la pertinence des prestations, le risque différentiel lié aux histoires structurelles et coloniales, et la variation de la perception du risque liée aux situations familiales – tous ces éléments peuvent également avoir un impact sur l'efficacité des politiques universelles à atteindre les familles et à avoir un impact positif souhaité sur leur vie. Cette discussion invite les décideurs politiques, les praticiens et les chercheurs des juridictions dotées de politiques universelles à examiner dans quelle mesure ces politiques s'alignent sur les besoins uniques d'une population. Pour que les services universels aient un impact universel, il doit être prouvé que des résultats équitables sont obtenus plutôt que simplement envisagés.
      Over the past few decades, strong evidence has shown that family and neighbourhood-level socioeconomic vulnerabilities are significantly associated with higher risk of child protection intervention. For children and families in the Canadian province of Quebec, relatively high spending on universal and targeted services and income transfers has reduced income inequality to one of the lowest levels in North America. While intervention by the child protection system is meant to be “exceptional”, recent evidence on the prevalence of child protection involvement in Quebec demonstrates that child protection involvement over the course of childhood is fairly similar to rates in other jurisdictions with similar child protection regimes, but varied levels of social support. This commentary piece draws on recent prevalence findings from Quebec to illustrate how child protection outcomes vary significantly among territories despite universal services being allocated across the province. Specifically, we illustrate these disparities across areas with varied socioeconomic vulnerabilities and population density. Through a theoretical lens of spatial equity, we examine possible explanations for disparities in child protection outcomes across territories, considering accessibility, availability, and appropriateness of benefits, differential risk related to structural and colonial histories, and variation in risk perception related to family situations – all of which can also have an impact on how effective universal policies are in reaching families and having a desired positive impact on their lives. This discussion calls upon policymakers, practitioners, and researchers in jurisdictions with universal policies to examine how well these policies align with the unique needs within a population. In order to ensure that universal services have a universal impact, evidence must demonstrate that equitable outcomes are actualised rather than simply envisioned.
    • Un mandat de surveillance étendu. Une analyse des effets de la pauvreté sur la surexposition au signalement à la maternité et à l'école - Aubrie Jouanno p. 49-72 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis les années 1980, la politique de protection de l'enfance s'est orientée vers le repérage des situations de maltraitance par des campagnes de sensibilisation et le développement de nouveaux canaux d'interpellation des pouvoirs publics. À partir d'une enquête quantitative et qualitative reposant sur l'ensemble des informations préoccupantes (IP) et signalements transmis aux services de protection de l'enfance parisiens entre 2017 et 2020 (n = 19 599) et la lecture de dossiers de la Cellule de recueil des informations préoccupantes de Paris (n = 66), cet article montre que l'élargissement du repérage des enfants en danger a participé à renforcer la vigilance autour des familles les plus pauvres. Alors que les travaux de Delphine Serre ont mis en évidence l'encadrement spécifique de la parentalité auquel les familles assistées sont soumises (Serre, 2009), cet article montre que la massification de l'encadrement sanitaire des grossesses d'une part et de la scolarisation d'autre part ont participé, quant à eux, à imposer des attentes sociales fortes autour de l'enfant auxquelles certaines familles pauvres peinent à répondre.
      Since the 1980s, child protection policy has focused on identifying child abuse by conducting awareness-raising campaigns and creating new channels for informing the relevant authorities. Based on a quantitative and qualitative survey relating to all the preoccupying information (PI) and reports shared with child protection services in Paris between 2017 and 2020 (n = 19,599) and on case files from the Cellule de recueil des informations préoccupantes de Paris (Paris Cell for Collecting Preoccupying Information) (n = 66), this article shows that extending the scope for identifying children at risk has helped to increase vigilance when it comes to the poorest families. While Delphine Serre's work has brought to light the specific parenting framework that applies to families who receive support from social services (Serre, 2009), this article shows that making pregnancy care and schooling more widely available has helped to impose high social expectations relating to children and that some poor families struggle to meet these expectations.
    • Et les enfants en danger issus de classes moyennes et favorisées ? Regards de deux magistrates et d'une avocate - Solenne Donal, Magali Fougère-Ricaud, Julie Pierrot-Blondeau, Flore Capelier, Isabelle Frechon p. 73-87 accès réservé
  • Un accompagnement soumis à des politiques et à des responsabilités plurielles

    • De l'invisibilisation de la pauvreté à la visibilité des « désordres » familiaux - Vanessa Stettinger p. 91-110 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      De nombreuses familles accompagnées par les services de protection de l'enfance vivent au quotidien différentes formes de pauvreté : conditions précaires de logement, manque de solidarité familiale, amicale ou de voisinage, faiblesse des ressources culturelles et économiques. À partir des données recueillies lors d'une recherche ethnographique de longue durée réalisée auprès de quinze familles vivant dans la pauvreté et bénéficiant d'une mesure d'action éducative en milieu ouvert (AEMO), nous verrons d'abord comment une intervention sociale centrée sur une approche individuelle et relationnelle finit par invisibiliser la pauvreté de ces familles. Nous montrerons ensuite comment ces pauvretés rendent ces familles plus visibles aux institutions et l'intervention sociale, via le prisme des « désordres » familiaux. Ces deux mouvements complémentaires expliqueraient en partie certaines limites des actions conduites auprès des familles.
      Many families who receive support from child protection services experience various forms of poverty every day, from poor housing conditions and lack of support from family, friends or neighbours to a shortage of cultural and economic resources. Based on data collected as part of a long-term ethnographic study involving around fifteen families that live in poverty and are subject to a Non-Institutional Educational Action (Action éducative en milieu ouvert, AEMO), we will first look at how intervention by social services focused on an individual and relationship-based approach ultimately makes the poverty that such families experience invisible. Next, we show how poverty makes these families more visible to institutions and social services through the lens of family ‘disorders'. These two complementary movements could explain, in part, some limitations of the actions and initiatives undertaken with families.
    • Protection de l'enfance et scolarités : le milieu ouvert à l'épreuve de la précarité - Alice Anton, Benjamin Denecheau p. 111-129 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      En France, près de 313 000 mineurs sont suivis par l'Aide sociale à l'enfance. Les études identifient des difficultés scolaires plus importantes pour cette population, ainsi que des situations de précarités cumulatives. Comment ces précarités mettent-elles en difficulté leur scolarité ? Quel est l'impact du travail en milieu ouvert sur ces difficultés ?Cet article s'appuie sur des observations réalisées dans quatre services de milieu ouvert, des analyses de dossiers d'enfants accompagnés, et 76 entretiens semi-directifs menés auprès de travailleurs sociaux, d'enseignants, de parents et d'enfants scolarisés en primaire. Un échantillon resserré de dix familles a permis de travailler sur des situations cumulant les précarités.L'article éclaire le poids des précarités sur la scolarité. Si les travailleurs sociaux les identifient, leur impact est peu considéré. Par ailleurs, les professionnels du milieu ouvert ont peu de ressources pour intervenir sur les précarités bien identifiées, mais qui ne sont pas la priorité. Ils restent ainsi impuissants pour limiter les difficultés rencontrées et soutenir la mobilisation des parents sur la scolarité à partir des ressources dont ces derniers disposent.
      In France, close to 313,000 minors are monitored by the French child welfare services for children ( Aide Sociale à l'Enfance, ASE). A number of studies have identified the most challenging learning difficulties for this population as well as cumulative circumstances that lead to various types of insecurity. How do different types of precarity make schooling difficult ? What impact does working in a non-institutional environment have on these difficulties ?This article is based on observations made in 4 non-institutional services, on analyses of case files relating to children who receive support from social services, and on 76 semi-structured interviews conducted with social workers, teachers, parents and primary school children. A narrow sample of ten families has made it possible to examine circumstances that have a cumulative effect on various forms of insecurity.The article sheds light on the weight of insecurity on schooling. Although social workers are able to identify different forms of insecurity, their impact is given little consideration. Moreover, non-institutional professionals have few resources to intervene when it comes to the types of insecurity that are well identified but not a priority. As such, the professionals remain powerless to limit the difficulties encountered and to help parents become involved in schooling using the resources at the parents' disposal.
    • Renforcement des liens familiaux dans le cadre de vacances accompagnées : pour un développement des capabilités des mineurs placés et de leurs parents au-delà des situations de pauvreté - Sylvia Garcia Delahaye, Caroline Dubath p. 131-156 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'intéresse aux liens fragilisés entre enfants placés issus de milieux pauvres et leurs parents à partir de leur rencontre dans le cadre d'un dispositif de vacances accompagnées. Il se base sur les résultats d'une recherche en cours qui porte sur la participation des enfants et des jeunes (E&J) à la définition des dimensions pertinentes de la pauvreté infantile en s'appuyant sur une méthodologie de recherche participative en travail social qui s'inspire de l'approche des capabilités d'Amartya Sen (1999 et 2009). À travers cette méthodologie qui se nomme « Ma Voix en images » et qui valorise la parole des E&J et de leurs parents dans la construction de connaissances sur la thématique étudiée, cette contribution propose de repenser le nexus entre pauvreté et placement des mineurs. Le but est non seulement de comprendre les privations auxquelles sont exposés les mineurs, mais aussi d'identifier des « solutions » (facteurs de conversion) aux difficultés vécues et les libertés devant être renforcées (capabilités) à travers la mise en dialogue des résultats de recherche avec les différents acteurs impliqués dans les domaines de la lutte contre la pauvreté et de la protection de l'enfance.
      This article explores the vulnerable ties between children from poor families placed under the care of social services and their parents, looking at their interactions as part of a programme involving social service-supported holidays. It is based on the findings of an ongoing study on the contribution of children and teenagers (C&Ts) in defining the relevant aspects of child poverty based on a participatory study methodology in social work, inspired by the capability approach developed by Amartya Sen (1999 and 2009). Through this methodology, which is called Ma Voix en images (My Voice in pictures) and which values and promotes the voice of C&Ts and their parents in building knowledge about the theme studied, this contribution suggests rethinking the nexus between poverty and the placing of minors under care. The goal is not only to understand what minors are deprived of but also to identify ‘solutions' (conversion factors) to the difficulties they experience and the freedoms that must be strengthened (capabilities) by discussing research findings with the various players involved in the fight against poverty and in child protection.
    • S'assurer que les services de droit commun bénéficient aux familles vivant dans l'extrême pauvreté - Nelly Chantont, Isabelle Toulemonde, Flore Capelier, Isabelle Frechon, Aurore Lambert p. 157-168 accès réservé
    • La contextualisation de la pauvreté, sur chaque territoire et dans chaque situation est essentielle - Salvatore Stella, Flore Capelier, Isabelle Frechon, Aurore Lambert p. 169-175 accès réservé
  • Les risques d'une pauvreté durable à la sortie

    • Le passage à la majorité : un point de bascule vers la pauvreté des « mineurs non accompagnés » - Sarra Chaïeb p. 179-198 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      En s'appuyant sur une enquête longitudinale quantitative et qualitative (ELAP), cet article s'intéresse aux facteurs de pauvreté auxquels sont confrontés les « mineurs non accompagnés » et interroge la fin de prise en charge par l'Aide sociale à l'enfance comme moment de bascule. En revenant sur leurs parcours antérieurs marqués par un cumul de difficultés sociales et familiales, mais aussi par des violences, ainsi que sur leur arrivée sur le territoire français, il s'agira de montrer en quoi leur prise en charge est souvent considérée par ces jeunes comme un moment de répit. Toutefois, la sortie de prise en charge participe à les confronter à un retour à la pauvreté, notamment lorsque leur parcours de régularisation n'aboutit pas.
      Based on a quantitative and qualitative Longitudinal Study on Access to Autonomy after Placement ( Enquête Longitudinale sur l'Autonomisation des jeunes après un Placement, ELAP), this article explores poverty factors faced by Unaccompanied Migrant Children. The article also examines the moment when children are no longer supported by social services as a tipping point. Looking at their past experiences marked by an accumulation of social and family difficulties, violence, and their arrival in France, the article shows how these young people see being placed under the care of social services as a time of respite. Meanwhile, leaving the care of social services means that they must face returning to poverty, especially if they are not granted legal residence in France.
    • La pauvreté, un terme qui dépolitise la protection de l'enfance - Maxime Groult, Léo Mathey, Diodio Metro, Dou Y., Flore Capelier, Isabelle Frechon, Aurore Lambert p. 199-211 accès réservé
    • Appel à contribution pluridisciplinaire sur : « Protection de l'enfance et pauvreté » pour le troisième numéro de 2023 de la RFAS : Le dossier sera coordonné par Flore Capelier (ONPE) et Isabelle Frechon (UVSQ, Printemps) - p. 213-231 accès réservé
  • Autres thèmes

    • Enfants placés en famille d'accueil et assistants familiaux : estimations des difficultés psychosociales et des recours aux soins à partir d'une enquête en population générale et comparaisons avec les ménages ordinaires - Jean-Baptiste Hazo, Alexandra Rouquette p. 235-268 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le décours de la crise sanitaire du COVID-19 fut marqué par des observations inquiétantes concernant la santé mentale des enfants, adolescents et jeunes adultes. L'épidémiologie psychiatrique française a longtemps manqué de données fiables et régulières pour estimer les troubles psychiatriques et documenter les déterminants de la santé mentale des mineurs. Par conséquent les inégalités sociales et territoriales de santé mentale chez l'enfant sont peu couvertes en France et il est difficile de s'intéresser à des sous-populations particulièrement à risque. Parmi elles, les mineurs pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance se distinguent singulièrement.Cette étude a pour objectif d'évaluer les difficultés psychosociales et les recours aux soins pour raisons psychologiques des mineurs pris en charge en famille d'accueil et de ceux en ménage ordinaire. Secondairement, les facteurs associés à ces difficultés et aux recours aux soins pour raisons psychologiques ont été identifiés. Une comparaison des ménages de famille d'accueil et des ménages ordinaires est également proposée.Il s'agit d'une étude transversale sur données d'enquête en population générale. La population d'étude est composée de mineurs âgés de 3 à 17 ans ainsi que de leurs parents ou, le cas échéant, de l'assistant familial répondant. Les difficultés psychosociales sont évaluées au moyen du Strengths and Difficulties Questionnaire renseigné par l'adulte répondant. Ces difficultés ainsi que le recours aux soins pour raisons psychologiques sont décrits au moyen de statistiques bivariées et multivariées. Les données sont issues de l'enquête de panel EpiCov qui repose sur un échantillonnage dans les bases de données fiscales. Des pondérations spécifiques s'appliquent aux répondants et aux enfants concernés par la collecte qui a eu lieu en juillet 2021 au moyen de questionnaires téléphoniques et en ligne.L'enquête « EpiCov » a permis de collecter des données pondérées sur 20 127 enfants représentatifs des enfants âgés de 3 à 17 ans vivant en France, parmi eux, 92 sont placés en famille d'accueil. En population générale, 9 % des enfants présentent un score de difficultés psychosociales anormalement élevé, c'est le cas de 22 % des enfants en famille d'accueil. Parmi ces derniers, 49 % des garçons et 30 % des filles ont recouru à un professionnel de santé entre mai 2020 et juillet 2021 pour un motif psychologique. D'importantes disparités socio-économiques de difficultés psychosociales et de recours sont identifiées, elles ne sont pas symétriques selon le sexe de l'enfant. D'autres facteurs de risque sont également identifiés, notamment la santé mentale et le soutien social du parent ainsi que les temps d'exposition aux écrans, d'activité physique et de lecture de l'enfant.Les données d'EpiCov portant sur les difficultés et aptitudes psychosociales des mineurs apportent des données de cadrage importantes qui pourront en outre permettre aux autres initiatives quantitatives mobilisant les mêmes outils d'avoir des données de référence issues d'un échantillon important.
      The aftermath of the Covid-19 pandemic was marked by worrying observations about the mental health of children, teenagers and young adults. For a long time, psychiatric epidemiology in France lacked reliable and regular data to estimate the prevalence of mental disorders and document the determinants of mental health, especially in the case of minors. As a result, social and regional inequalities relating to mental health in children are poorly covered in France and it is difficult to examine sub-populations that are especially at risk. Among such populations, minors under the care of children's services stand out in particular.The goal of this study is to assess the psychosocial difficulties and the mental health care use by minors placed in foster families and those in ordinary households. Next, the study identifies the factors associated with such difficulties and health care use. It also compares foster family households with ordinary households.The research consists of a transversal study based on data from a general population survey. The study population is made up of minors between 3 and 17 years old, one of their parent and, where applicable, a family worker. Psychosocial difficulties are assessed using the Strengths and Difficulties Questionnaire, filled in by the adult respondent. The difficulties, as well as health care use for mental health reasons, are described using bivariate and multivariate statistics. Data are taken from the EpiCov panel survey, which is based on a sampling from tax databases. Specific weightings are applied to adult respondents and to the children in question. Data was collected in July 2021 using telephone and online questionnaires.The EpiCov survey made it possible to collect weighted data relating to 20,127 children representative of children between the ages of 3 and 17 living in France, 92 of which were placed in foster families. In the general population, 9 % of children had an abnormally high score of psychosocial difficulties, while in the case of children in foster families this number was 22 %. Among the latter, 49 % of boys and 30 % of girls consulted a health care professional between May 2020 and July 2021 for a psychological reason. The research identified significant social and economic disparities relating to psychosocial difficulties and to the health care use – they vary depending on the child's sex. Other risk factors were also identified, including the mental health and social support of the parent as well as the time that the child has spent looking at screens, doing physical activity and reading.EpiCov data relating to the psychosocial difficulties and skills of minors provide important contextual data that could, among others, make it possible for other quantitative initiatives involving the same tools to have reference data obtained from a large sample.