Contenu du sommaire : Gouverner et administrer l'URSS post-stalinienne (1953-1992)

Revue Parlement[s] Mir@bel
Numéro no 39, 2024/1
Titre du numéro Gouverner et administrer l'URSS post-stalinienne (1953-1992)
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  • Pour une histoire socio-politique du gouvernement soviétique après Staline - Sylvain Dufraisse, Sophie Momzikoff p. 11-18 accès libre
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    • « Peut-on planifier le chaos ? » politiques et controverses de l'eau en URSS, de Khrouchtchev à Gorbatchev - Laurent Coumel, Marc Elie p. 21-46 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article retrace les principales étapes de la politisation et de l'institutionnalisation de la question écologique en Union soviétique, depuis la mort de Staline en 1953, jusqu'à l'effondrement de l'URSS en 1991, dans le cas des eaux continentales (fleuves, lacs, marais et mers intérieures). Il montre le paradoxe d'une émergence précoce des préoccupations environnementales qui n'a pas empêché le maintien presque jusqu'à la fin du régime de pratiques hydrauliques dévastatrices, de pollutions considérables et de projets d'aménagement destructeurs pour les milieux naturels.
      This article traces the main stages in the politicization and institutionalization of the ecological question in the Soviet Union, from the death of Stalin in 1953 to the collapse of the USSR in 1991. The case studied is that of continental waters (rivers, lakes, marshes and inland seas). It shows the paradox of an early emergence of environmental concerns that did not succeed in preventing devastating hydraulic practices, considerable pollution and destructive development projects almost until the end of the regime.
    • Refondre l'action publique sportive locale dans l'Union soviétique des années 1980. Le cas léningradois - Sylvain Dufraisse p. 47-62 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Les années 1980 correspondent, dans le domaine des activités physiques et sportives, à une transformation des aspirations qui témoignent de velléités d'autonomie et d'individualisation des pratiques et à une évolution des politiques sportives (développement de la pratique de masse). L'intégration de l'Union soviétique à des espaces transnationaux comme la Conférence européenne du sport (à partir de 1973) contribue à réorienter les enjeux et les formes de l'action publique vers la satisfaction des besoins des habitants et l'ouverture de la pratique à tous et toutes, quel que soit l'âge. À l'échelle locale, ici la ville de Leningrad, il s'agit de rapprocher les activités physiques des habitants et de répondre à leurs attentes. L'arrivée de Mikhail Gorbatchev accélère ce processus. Le comité de culture physique et de sport local, suivant les indications centrales, autorise le développement de services sportifs payants et cherche à soutenir la démocratisation du mouvement sportif, le développement de cercles de pratiques autogérés et leur autonomisation. Confronté à ces tâches, le Comité de Culture physique local doit répondre à de nouveaux objectifs : connaître les pratiques effectives des Léningradois, recenser les équipements et leur occupation et rationaliser leur usage pour les ouvrir à des publics plus variés. En partant d'une analyse des documents de la pratique politique locale, il s'agit de mettre en avant la manière dont l'administration de Leningrad se confronte, « au concret », à des questionnements similaires à ceux des démocraties occidentales. Cet article souhaite alors porter son attention sur des aspects peu connus du sport soviétique : les formes d'action publique locale en matière sportive. Les réponses soviétiques ne semblent pas totalement différentes de celles que les communes de l'Ouest adoptent à la fin des années 1980 : développement et canalisation de la pratique « libre », diversification des pratiques, rationalisation de l'usage des équipements, développement d'une offre privée complémentaire à l'offre publique…
      In the Soviet Union, the 1980s saw a transformation in aspirations, reflecting a desire for autonomy and individualization, and an evolution in sports policies (development of mass practice). The integration of the Soviet Union into transnational arenas such as the European Sports Conference (from 1973 onwards) helped to redirect the stakes and forms of public action towards satisfying the needs of local residents and opening up the practice of sport to all, regardless of age. On a local scale, in this case the city of Leningrad, the aim was to bring physical activities closer to residents and meet their expectations. The arrival of Mikhail Gorbachev accelerated this process. The local Physical Culture and Sport Committee, following central guidelines, authorized the development of paying sports services and sought to support the democratization of the sports movement, the development of self-managed practice circles and their empowerment. Faced with these tasks, the local Physical Culture Committee had to respond to new objectives: to find out about the practices of the inhabitants of Leningrad, to take stock of the facilities and their occupancy, and to rationalize their use to open them up to a wider range of audiences. Based on the analysis of local political practice documents, the aim is to highlight the way in which the Leningrad administration faced issues similar to those of Western democracies. This article focuses on little-known aspects of Soviet sport: the forms of local public action in the field of sport. Soviet responses do not appear to be totally different from those adopted by Western municipalities at the end of the 1980s: development and channeling of “free” practice, diversification of practices, rationalization of the use of facilities, development of a private offer complementary to the public offer…
    • L'URSS au défi de la gouvernance économique internationale du bloc socialiste (1984-1990) - Simon Godard p. 63-84 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Dans les années 1980, l'URSS est une entité politique multiscalaire, à la fois simple État et superpuissance de guerre froide. L'interaction entre ces deux espaces de projection (national et transnational) met en jeu la capacité des institutions – étatiques et partisanes – soviétiques à configurer la doctrine de l'internationalisme socialiste. Celle-ci, au sens foucaldien du terme, fonctionne comme un double système de contrainte : elle lie l'URSS à un discours particulier, qui lui donne en retour un pouvoir sur les membres du bloc socialiste qui le reçoivent. La réforme de la gouvernance économique de l'URSS avec la Perestroïka doit donc être pensée dans l'impact qu'elle a sur les démocraties populaires autant que dans l'effet retour que cette évolution des principes économiques du socialisme à l'échelle du bloc a sur l'URSS. Cet article s'intéresse à la façon dont l'organisation de coopération économique multilatérale des États socialistes, le CAEM, devient un agent d'une production transnationale de la réforme économique du socialisme dans les années 1980, qui échappe en partie à l'URSS, tout en influençant politiquement et économiquement les marges de manœuvre de celle-ci dans ses propres réformes. L'impossible décorrélation entre principes de rationalité de la gouvernance soviétique à l'échelle de l'URSS et gouvernementalité socialiste de l'économie-monde, construite depuis 1949 à l'échelle du bloc de l'Est, éclaire alors la dimension transnationale des réformes soviétiques des années 1980, dont la mise en œuvre locale ne peut s'affranchir d'une compréhension de leur mise en débat à l'échelle internationale.
      In the 1980s, the USSR functioned as a multi-scalar political entity, combining the logics and constraints of a single state and a Cold War superpower. The interaction between these two spaces of projection (national and transnational) brought into play the ability of Soviet institutions – state and partisan – to shape the doctrine of Socialist Internationalism. This doctrine, in the Foucauldian sense of the term, functioned as a double-bind system: it bound the USSR to a particular discourse, which in turn gave it power over the members of the socialist bloc who received it. The reform of the USSR's economic governance by means of Perestroika must therefore be considered in terms of its impact on the People's Democracies as well as the reciprocal effect that this evolution of the economic principles of Socialism at bloc scale had on the USSR. This article looks at how the organisation for multilateral economic cooperation of the Socialist States, the CMEA, became an agent in the transnational production of the economic reform of Socialism in the 1980s, which partly escaped the control of the USSR, while politically and economically influencing the latter's room for manoeuvre in its own reforms. The imbalance between the rationale of Soviet governance at the level of the USSR and the governmentality of the socialist world-economy, elaborated since 1949 at bloc scale, sheds light on the transnational dimension of 1980s' Soviet economic reforms, whose local implementation cannot be separated from an understanding of how they were being debated at the international level.
    • Autonomie municipale et ingénierie sociale. Riga, 1956-1959 - Eric Le Bourhis p. 85-103 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      L'autonomie politique des municipalités soviétiques était fragile et changeante. Cet article étudie cette question à partir du cas de Riga, capitale de la république lettone, à l'époque khrouchtchévienne, dans le domaine de la délivrance de permis de résidence. Parce que ce domaine ne faisait a priori pas partie des compétences municipales et n'était pas concerné par les politiques de décentralisation, les initiatives municipales ont été dénoncées et défendues. Cet article se saisit des nombreux échanges conservés à ce sujet dans les archives pour montrer plusieurs ressorts de cette autonomie et apporter un nouvel éclairage sur les politiques d'exclusion soviétiques de la fin des années 1950.
      The political autonomy of Soviet local municipalities was fragile and unstable. This article examines this issue using the case of the city of Riga, the capital of the Latvian Republic, during the Khrushchev era, in the area of residence permits. Since this area was not originally part of municipal responsibilities and was not covered by decentralization policies, municipal initiatives were both denounced and defended. This article takes advantage of the numerous exchanges kept on this subject in the archives to show a few mechanisms of that autonomy and shed new light on Soviet exclusion policies in the late 1950s.
    • Gérer les « traces » de l'empire soviétique. Le district militaire de la Baltique : d'un outil de commandement et de contrôle à un outil de pression diplomatique ? (1945-1994) - Sophie Momzikoff p. 105-124 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cette contribution s'intéresse au destin des troupes soviétiques présentes dans les trois États baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), durant la période de transition qui signe la sortie de l'empire soviétique, de 1990, annonce unilatérale d'indépendance de ces trois républiques, jusqu'à 1994, qui règle la question du départ des forces militaires, désormais devenues russes, en Baltique. Durant quatre années donc, les Baltes doivent compter avec la présence de 170 000 hommes, qu'ils perçoivent comme des troupes d'occupations. Cet article a donc pour objectif d'étudier les mutations des pratiques soviétiques, puis russes, vis-à-vis de l'outil militaire. À l'origine outil de contrôle, de protection des frontières orientales de l'URSS et d'administration des territoires baltes longtemps rétifs à l'ordre soviétique, il s'agira d'étudier dans quelle mesure ces troupes deviennent un instrument de négociation pour conserver une certaine influence dans la région et négocier au mieux le retrait impérial soviétique. La présente contribution entendra par conséquent rendre compte des nouvelles pratiques de la diplomatie russe durant cette période de passage d'un ordre international à l'autre, en s'appuyant sur des archives du Conseil de l'Europe, de la CSCE, de la CIA, du Département d'État américain et des archives de la Banque centrale russe.
      This article focuses on the fate of the Soviet troops deployed in Estonia, Latvia, Lithuania during from 1945 to 1994, when the question of their withdrawal from the region was settled. During this these years, the Balts had to cope with the presence of 170,000 men perceived as occupying troops. This article therefore aims to examine the Soviet/Russian diplomatic practices regarding its military power. Originally seen as a tool of control and protection of its eastern borders, the Soviet troops in the Baltics slowly becomes for Russia a useful element of pressure in order to maintain an influence in the region and to negotiate the Soviet imperial withdrawal under the best possible conditions. This contribution intends to report on the new Russian diplomatic practices during this period of transition from one international order to another, drawing on archives from the Council of Europe, the CSCE, the CIA, the US State Department, and the Russian State Archives.
    • Penser la réforme de l'État soviétique durant la Perestroïka : entre autonomisation des savoirs sur le politique et dépolitisation des cadres (1985-1992) - Pierre-Louis Six, Victor Violier p. 125-147 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Basé sur deux terrains d'enquêtes, l'un sur l'École supérieure du Parti de Leningrad (LVPŠ), l'autre sur l'Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO), cet article interroge les conditions selon lesquelles ces institutions de formation des cadres directement liés au PCUS et à l'État soviétique se maintiennent dans un ordre institutionnel en dépit de la disparition du Parti et l'effondrement du régime. Alors même que le niveau de formation des cadres de ces deux institutions était régulièrement pointé du doigt en URSS, y compris publiquement et jusqu'au plus haut niveau de la direction soviétique, l'article expose les modalités selon lesquelles ces institutions de formation se conforment à un air du temps réformateur et satisfont ainsi, au moins en apparence, aux injonctions réformatrices de la Perestroïka. Par l'entrée des savoirs de gouvernement (politologie, management et gestion), il s'agit de saisir les logiques de transformations internes de ces écoles de cadres et les logiques de politisation / dépolitisation d'un nouveau modèle de cadres qu'elles promeuvent de 1985 à 1992. Ce faisant, l'article montre comment la transformation du curriculum des cadres du MGIMO et de la LVPŠ s'articule autour d'une relégation du politique dans les façons de penser la construction d'un nouvel État soviétique puis russe.
      Based on two field studies, one on the Leningrad Higher Party School (LVPŠ) and the other on the Moscow State Institute of International Relations (MGIMO), this article explores the conditions under which these elite training institutions, which were directly linked to the CPSU and the Soviet state, maintained their institutional status despite the disappearance of the Party and the collapse of the regime. At a time when the level of executive training in these two institutions was regularly criticized in the USSR, including publicly and at the highest level of the Soviet leadership, this article explains how these institutions conformed to a reformist zeitgeist and thus satisfied, at least in appearance, the reformist injunctions of Perestroika. Examining this through the lens of the government knowledge taught (political science, management and administration), the aim is to understand the logic of the internal transformations of these training institutions and the logistics of politicization/de-politicization of a new model of cadres that they promoted between 1985 and 1992. In so doing, the article reveals how the transformation of the curriculum for MGIMO and LVPŠ cadres was based on a relegation of politics in the ways of thinking about the construction of a new Soviet and then Russian state.
  • Sources

  • Varia

    • Quand une écrivaine républicaine s'autocensure. Le pamphlet non publié de George Sand après la condamnation à mort d'Armand Barbès (1839) - Carole Rivière p. 211-231 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Juillet 1839. George Sand, écrivaine romantique et républicaine, s'indigne du sort réservé à Armand Barbès, condamné à mort pour raisons politiques, peine commuée en travaux forcés à perpétuité. Parallèlement à la mobilisation publique de ses confrères Victor Hugo et Alphonse de Lamartine, George Sand envoie à Lamennais un pamphlet qui ne sera jamais publié. Cet article examine les raisons de l'autocensure de ce texte qui témoigne des débuts politiques méconnus de l'écrivaine, dès la fin des années 1830, et des difficultés de la gauche républicaine.
      July 1839. George Sand, a romantic and republican writer, was indignant about the fate of Armand Barbès, sentenced to death for political reasons, a sentence commuted to life imprisonment with hard labour. Alongside the public mobilisation of her fellow writers Victor Hugo and Alphonse de Lamartine, George Sand sent to Lamennais a pamphlet that was never published. This article examines the reasons for the self-censorship of this text, which bears witness to the writer's little-known political beginnings in the late 1830s, and the difficulties of the republican Left.
    • De la Gauche dynastique à la Jeune Gauche : quand Alexis de Tocqueville rêvait de diriger un grand parti - Jean-Patrice Lacam p. 233-254 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      En 1839, Alexis de Tocqueville se lance en politique. Et il le fait avec le projet d'installer dans la France de la monarchie de Juillet ce qu'il appelle une « démocratie modérée ». S'il reste un député isolé, ce qu'il est au début des années 1840, il ne peut atteindre cet objectif. Il lui faut donc prendre les commandes d'un parti. Et c'est ce qu'il tente de faire une première fois, en 1842, en intégrant l'équipe dirigeante de la Gauche dynastique puis, une seconde fois, cinq ans plus tard, en créant sa propre organisation, la Jeune Gauche. Bilan : deux stratégies et deux échecs. Tocqueville rêvait d'un parti aux idées libérales et aux mœurs honnêtes, malheureusement pour lui, rares étaient les électeurs et les élus qui, sous le règne de Louis-Philippe, partageaient son rêve.
      In 1839, Alexis de Tocqueville entered politics. He did so with the aim of establishing what he called a “moderate democracy” in the France of the July monarchy. If he remained an isolated deputy, which he was in the early 1840s, he could not achieve this objective. He therefore had to take control of a party. And that's what he tried to do for the first time, in 1842, by joining the Gauche dynastique leadership team, and then a second time, five years later, by creating his own organization, the Jeune Gauche. The result: two strategies and two failures. Tocqueville dreamed of a party with liberal ideas and honest morals, but unfortunately for him, few voters or elected representatives under the reign of Louis-Philippe shared his dream.
    • Les débats parlementaires relatifs à la loi du 27 mai 1885 sur la relégation des récidivistes - Ketty Degrace p. 255-268 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      La IIIe République doit endiguer l'augmentation considérable de la récidive. Pierre Waldeck-Rousseau soumet au Parlement un projet de la loi créant une nouvelle peine, la relégation. S'il cumule un certain nombre de condamnations, un récidiviste sera considéré comme incorrigible et envoyé à vie dans un territoire d'outre-mer afin de participer à sa mise en valeur. Au sein des deux Chambres, ce projet suscite des divisions profondes parmi les parlementaires, jusqu'au sein d'un même courant politique.
      The Third Republic had to stem the considerable increase in recidivism. Pierre Waldeck-Rousseau submitted a draft law to Parliament, creating a new penalty, relegation. If they accumulate a certain number of convictions, repeat offenders will be considered incorrigible and sent for life to an overseas territory to help develop it. In both houses of parliament, this project is causing deep divisions among MPs, even within the same political faction.
    • Le parcours de Simone Veil (1927-2017) dans la vie politique française - Bernard Lachaise p. 269-283 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Dans la vie politique française, le nom de Simone Veil est associé au vote de la loi sur l'Interruption volontaire de grossesse en 1974. Entrée en politique tardivement en devenant d'emblée ministre en 1974, Simone Veil a mené d'autres combats politiques mais sans jamais exercer un mandat national et sans adhérer avant 1995 à un parti politique, l'UDF. Son positionnement politique, comme celui de son mari Antoine Veil, est demeuré centriste dans une France bipolarisée. Ses archives confirment ses actions pour les droits des femmes, notamment pour la parité en politique, sa lutte contre l'extrême droite et le racisme ainsi que ses positions, moins connues, pour une révision des institutions de la Ve République dont elle dénonce la pratique et souhaite le remplacement par un régime présidentiel.
      In French politics, Simone Veil's name is associated with the 1974 law on voluntary termination of pregnancy. A latecomer to politics, Simone Veil became a minister in 1974, but she went on to fight other political battles without ever holding a national mandate, and without joining a political party, the UDF, until 1995. Her political stance, like that of her husband Antoine Veil, remained centrist in a bipolarized France. Her archives confirm her actions in favor of women's rights, notably parity in politics, her fight against the extreme right and racism, as well as her lesser-known positions in favor of a revision of the institutions of the Fifth Republic, whose practice she denounced and wished to see replaced by a presidential system.
  • Lectures