Contenu du sommaire : Revue de l'OFCE n°97

Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Numéro no 97, avril 2006
Titre du numéro Revue de l'OFCE n°97
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier : Perspectives 2006-2007

    - Département analyse et prévision
    • Prévisions
      • Croissance sans châtiment - - Perspectives 2006-2007 pour l'économie mondiale p. 13 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Après les désordres du début de la décennie, bulle technologique, scandales financiers, tensions géopolitiques, l'économie mondiale a retrouvé la voie d'une croissance durable. Le ralentissement anticipé pour l'année 2005, après une croissance record en 2004, a été plus modéré que prévu et l'expansion est restée largement diffusée. Le resserrement monétaire aux États-Unis n'a pas vraiment entamé le dynamisme de l'économie américaine qui, malgré une baisse de régime en 2005, croît toujours à des rythmes enviés par l'Europe, restée à la traîne. Le ralentissement a été à peine perceptible en Asie, plus net en Amérique latine et dans les pays de l'Est, sans toutefois remettre en cause le rattrapage de ces économies en développement sur les économies plus avancées. Le Japon est sorti de la déflation, et la reprise de 2004 s'est confirmée en 2005. En 2006 et en 2007, la croissance mondiale se poursuivrait à des rythmes voisins de ceux de 2005.Les déséquilibres auxquels doit faire face l'économie mondiale n'ont à ce jour pas infléchi son sentier de croissance. En dépit des inquiétudes réitérées par les observateurs ou les banquiers centraux, le choc pétrolier n'a pas déclenché d'inflation. Les discours des banques centrales et les politiques monétaires ont montré la volonté des autorités monétaires de s'opposer à un emballement inflationniste. Aidées par la concurrence des pays émergents qui empêche les pressions haussières sur les prix de s'exprimer, les banques centrales sont parvenues à convaincre de leur capacité à intervenir sur le cours des évènements, empêchant la remontée des taux longs à hauteur de celle des taux courts.Le marché immobilier a largement profité de la faiblesse des taux longs. L'injection de liquidités par le crédit immobilier, en permettant aux vendeurs de réaliser leurs plus-values et d'en consommer une fraction, a été à l'origine d'une baisse du taux d'épargne des ménages dans les pays où le marché immobilier a été le plus dynamique. En cas de remontée des taux longs, l'exubérance de l'immobilier est réversible et les récentes expériences anglo-saxonnes de resserrement monétaire ont rassuré sur l'efficacité de l'arme des taux.Le déficit courant américain prend un caractère vertigineux, mais n'a pas eu pour l'instant les conséquences dévastatrices qu'il pouvait laisser craindre. Les déséquilibres s'installent dans la durée, au plus grand bénéfice de la croissance. Leur soutenabilité repose sur le contrôle des situations patrimoniales, qu'elles soient entre pays ou entre agents. Ou du moins, sur la croyance dans ce contrôle.
        Gone is the early decade's turmoil, growth is back on a sustainable path. The expected 2005 slowdown turned out benign in the US, Latin America and Central and Eastern Europe, hardly noticeable in Asia, absent in Japan which emerged out of deflation. Prospects for 2006 and 2007 should confirm this. Disequilibria have had no major impact: the hike in oil prices has not fuelled inflation; central bankers have maintained their credibility, this kept long term interest rates low. As a result, housing markets have proved buoyant and savings rates have decreased, thus providing an effective transmission channel for a possible rise in interest rates. US Current account is becoming abysmal; disequilibria settle and push growth further. The storm should stay at bay so long as faith in people's and countries' situations remains.JEL code: F01.
      • France : le coût d'outre-Rhin - - Perspectives 2006-2007 pour l'économie française p. 33 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Avec le desserrement de certaines contraintes extérieures — notamment celles liées à l'appréciation passée de l'euro et à la forte augmentation du prix du pétrole —, l'économie française devrait croître en moyenne annuelle de 2,2 % en 2006 et de 2,1 % en 2007. Ce rebond de l'activité fait suite à une année 2005 particulièrement décevante, évaluée par l'INSEE à 1,4 %. Tout d'abord parce qu'elle brise la reprise amorcée en 2004, empêchant l'économie française de rattraper une partie de son retard de production accumulé depuis 2001. Si le dynamisme interne a été satisfaisant, bien qu'inférieur à 2004, il n'en va pas de même de la contribution extérieure. Redevenu négatif en 2004 pour la première fois depuis 1991, le solde extérieur s'est encore creusé en 2005. Plus grave, la France est le pays de la zone euro qui a, au cours de ces deux dernières années, le moins bénéficié du dynamisme de la demande mondiale : en 2004 et 2005, les échanges extérieurs ont amputé la croissance annuelle de 1 point de PIB dans l'hexagone alors qu'ils ont été quasiment neutres pour la zone euro. Décevant également car le rebond attendu au cours du second semestre 2005, et pourtant inscrit dans les enquêtes de conjoncture, n'a été que temporaire. Après un bon troisième trimestre, conforme à notre prévision (0,7 %), la croissance est retombée à 0,4 % au dernier trimestre, freinant l'élan envisagé pour 2006 et soulignant la grande fragilité de l'activité.Pour autant, nous continuons à penser que le rebond aura lieu. Le redressement des enquêtes de conjoncture initié à la mi-2005 se confirme en ce début d'année. Profitant de la dépréciation de l'euro vis-à-vis du dollar en 2005, les carnets de commandes étrangers se remplissent. Le rétablissement de la situation financière des entreprises leur permet à nouveau de recourir à l'endettement, ce qui, conjugué à la baisse du chômage, soutient la demande intérieure. En 2007, la politique de désinflation compétitive menée depuis le début des années 2000 outre-Rhin sera renforcée par la baisse des cotisations sociales financée pour un tiers par la hausse de la TVA. Cette politique non coopérative sera la principale responsable du ralentissement de la croissance dans l'hexagone l'année prochaine.
        In 2005, France has experienced a low rate of growth (1.4%), which was mainly caused by the negative contribution of the external balance (–1%).But we still believe in a rebound, with growth rates at 2.2% in 2006 and 2.1% in 2007. The upward trend in business surveys that started in early 2005 continues into the beginning of this year. With the depreciation of the euro exchange rate, the position of French export order book has improved. The restored financial situation allows firms to borrow. Combined with the decrease of the unemployment, this boosts internal demand. In 2007, German competitive disinflation will be enforced by a decrease in the social contributions and an increase in the VAT. This non-cooperative policy will be the main cause of the growth slowdown in France next year. JEL code: F01.
      • Fiches thématiques et fiches pays - p. 91 accès libre
    • Etudes spéciales
      • Politiques monétaires : objectifs prix - p. 147 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Les politiques monétaires se sont durcies dans la plupart des pays industriels au cours des derniers mois. C'est avant tout le cas aux États-Unis, où les taux des fonds fédéraux ont été augmentés de 0,75 % en juin 2004 à 4,75 % en avril 2006. La Banque centrale européenne (BCE) a commencé à relever son taux directeur en décembre 2005, pour le porter de 2 % à 2,5 % en mars 2006. La Banque d'Angleterre a maintenu son taux inchangé à 4,5 % depuis août 2005, après avoir décidé une baisse de 0,25 point, mais elle avait été l'une des premières banques centrales à relever ses taux, dès février 2004. La Banque du Japon semble proche d'abandonner sa politique de taux 0 en vigueur depuis la fin 2001 et devrait commencer à relever ses taux au troisième trimestre 2006, si la sortie de la déflation se confirme. Dans une période de croissance soutenue dans la plupart des zones de l'économie mondiale, les autorités monétaires ont renforcé leur vigilance sur l'évolution des prix. La hausse des prix des matières premières, tout particulièrement celle, régulière, des prix du pétrole du début 2002 à l'été 2005 a conduit les banques centrales à accorder une vigilance particulière au risque d'inflation de second tour. Si les prix du pétrole retrouvent bien des niveaux proches de 60 dollars au cours des prochains mois, la perspective d'une stabilisation, voire d'une décélération de l'inflation, conduirait les banques centrales des grands pays industriels à ne pas augmenter fortement leurs taux. Ainsi, la Réserve fédérale porterait son objectif de taux fédéraux à 5,25 % à la fin juin et commencerait à le diminuer au second semestre 2007, lorsque la croissance et l'inflation américaines ralentiraient. La BCE porterait son taux directeur à 3 % d'ici l'été et le maintiendrait inchangé ensuite. La Banque d'Angleterre abaisserait légèrement son taux directeur à l'été si la normalisation du marché de l'immobilier se confirme. La Banque du Japon porterait son taux directeur à 0,5 % à d'ici la fin 2006. Les évolutions des taux longs seraient en ligne avec celles des taux courts. Au total, les conditions monétaires seraient plus restrictives aux États-Unis et dans la zone euro à l'horizon 2007 qu'elles ne l'étaient en 2005.
        Monetary policies have been tightened in most industrial countries in recent months. The Fed has risen its rate from 0.75% in June 2004 to 4.75% in April 2006, while the ECB rose its rate from 2.0% last November to 2.5% in March. Central bankers pay particular attention to inflationary pressures in a context of high and still rising energy prices. We expect no second round effects, which would keep inflation close to Central Banks' targets and would lead to a slight rise in short-term interest rates, up to 5.25% in June in the US and to 3% in the euro area. The BoJ will raise its rates from 0% to 0.5% this year as deflation has ended. Long-term interest rates will rise in line with short-term interest rates. Monetary conditions will be tightened this year and remain broadly unchanged next year. JEL code: E47.
      • Flux d'intérêts et risques de taux - p. 159 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Cette étude évalue l'impact à différents horizons temporels d'une hausse des taux (courts et longs) sur le passif des agents non financiers à partir de la structure de leur dette. Une hausse permanente des taux de 1 point se traduirait à long terme par une augmentation des charges d'intérêt de 1,9 point de PIB par an pour les agents non financiers de la zone euro et de 2,2 points aux États-Unis. Près de 40 % de ce surcoût serait supporté dès la première année du fait de l'importance de l'endettement à court terme et à taux variable. Toutefois au niveau agrégé, ce coût est nécessairement moindre puisqu'une telle hausse des taux aurait pour contrepartie une hausse de l'actif de certains agents. Entre nations, l'impact net dépend des positions extérieures nettes, pour lesquelles on possède des estimations. Ainsi, une hausse de 1 point des taux d'intérêt entraînerait un flux de 0,2 point de PIB américain vers le reste du monde, de 0,1 point du PIB de la zone euro vers l'extérieur, mais rapporterait 0,4 point de PIB aux agents japonais.
        This study evaluates the impact of a rise in interest rates on the liability of non-financial agents. In the long run, a permanent 1 point-increase would cost 1,9 point of GDP each year in the euro zone and 2,2 points in the United States. Nearly 40% of this cost would be supported after 1 year because of the importance of short-term and long-term variable rate debts. However at the aggregate level, this cost is necessarily lower since such an increase in interest rates would have a positive impact on the assets of certain agents. Between nations, the net impact depends on their net external positions, for which there are some estimates. Hence, a 1 point-increase in interest rates would cost 0,2 point of GDP for the United States and 0,1 point in the euro zone, but would yield 0,4 point of GDP in Japan. JEL codes: E4, F3.
      • Taux de change : mer calme - p. 169 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        En dépit d'un besoin de financement croissant en 2005 aux États-Unis et d'une moindre croissance de la liquidité internationale, le taux de change du dollar s'est apprécié en 2005 face à l'euro, la livre et le yen, rompant ainsi avec le mouvement baissier qui s'était installé depuis trois ans. L'attrait des placements outre-Atlantique a pris le dessus sur la prise de risque liée à la montée des déséquilibres. Des perspectives de profits élevés liés à une forte croissance (3,5 % en 2005) et un différentiel de taux d'intérêt avec la zone euro largement en faveur des États-Unis ont été autant d'arguments susceptibles de mobiliser les capitaux étrangers privés sur des placements en dollar. Ces arguments ont en plus été relayés par des incitations fiscales exceptionnelles favorisant le rapatriement des bénéfices des filiales américaines travaillant à l'étranger. L'activité des banques centrales sur le marché des changes s'est en contrepartie assagie, fruit de l'arrêt des interventions de la Banque du Japon.En 2006, la dégradation du solde courant américain et surtout le retournement de la conjoncture économique dans la zone euro combiné à un nouveau cycle de hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) devraient bouleverser les anticipations des investisseurs et modifier les arbitrages en faveur de l'euro et du yen. Le soutien de la Bank of China se maintiendra néanmoins. Le dollar se déprécierait donc à nouveau en 2006 et se stabiliserait en 2007. Il s'échangerait à 1,3 dollar pour 1 euro, après 1,2 dollar pour 1 euro au premier trimestre 2006 et à 107 yen pour 1 dollar, après 117 yen pour 1 dollar début 2006.
        Breaking off with three years of depreciation, the dollar exchange rate has appreciated in 2005 in relation with the euro and the yen. In spite of the deterioration of the current account on the whole year, private capital inflows returned to the US market, attracted by high interest rates and some strong return expectations. Moreover, a one off incentive measure has stimulated the inflows of US earnings. In 2006 and 2007, the strengthening of the growth and a more aggressive monetary policy in the EA will change perceptions for investors. The euro will become stronger to 1,3 dollar in the beginning of 2007, after 1,2 in the 2006 first term. The yen will be sold at 107 yen for 1 dollar, after 117 nowadays.JEL code: F17.
      • Politique budgétaire : fin des exceptions - p. 179 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        L'année 2005 a marqué la fin des exceptions du coté budgétaire : abandon d'une politique budgétaire fortement pro-cyclique aux États-Unis, renoncement à l'utilisation massive de recettes exceptionnelles pour masquer la dégradation des finances publiques dans la zone euro. L'orientation de la politique budgétaire en 2005 a été restrictive dans la plupart des zones. Aux États-Unis, la résorption du déficit public cumulé depuis 2001 s'est prolongée, facilitée par une croissance supérieure au potentiel. Dans la zone euro, le déficit agrégé aurait diminué à 2,4 % en 2005 (2,7 % en 2004) grâce à une politique budgétaire restrictive pour la deuxième année consécutive. Les autorités budgétaires des différents pays de la zone euro ont eu à compenser les moindres recettes exceptionnelles, qui avaient largement contribué à l'amélioration des comptes publics en 2004. Quatre pays, l'Allemagne, l'Italie, le Portugal et la Grèce ont un déficit supérieur à 3 %, dépassant le seuil du Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Les Pays-Bas, la Grèce, le Portugal et l'Italie ont fait l'objet d'une procédure de déficit excessif au cours de l'année 2005. En 2006, une nouvelle procédure a été ouverte à l'encontre de l'Allemagne. Nous prévoyons qu'en 2006 quatre pays, l'Allemagne, l'Italie, le Portugal et la Grèce, auront un déficit encore supérieur à la limite de 3 % du Pacte de stabilité et croissance. Seule l'Allemagne respecterait l'objectif de faire passer son déficit en dessous de cette limite en 2007. Si au niveau agrégé de la zone euro la politique budgétaire serait presque neutre en 2006, les efforts de consolidation se concentreraient en 2007. Aux États-Unis aussi la politique budgétaire serait plus restrictive en 2007, alors qu'au Japon l'effort de consolidation serait concentré sur l'année 2006 ramenant le déficit à 5,6 %.
        In 2005 fiscal policy has tightened in most countries, with the exception of Japan. While in the United States fiscal consolidation has been sustained by growth beyond potential, Euro area governments have substituted a negative fiscal impulse to the lower amount of one-off revenues. Budget deficit in Germany, Italy, Portugal and Greece, still breaches the 3 % limit in 2005 and is forecasted to remain above it in 2006. Germany only will be able to respect the 3% limit by 2007, concentrating consolidation effort in 2007. The fiscal stance will also be more restrictive in the United States in 2007 than this year, leading to a reduction in public deficit, which, at 3,1 % of GDP, will remain above the euro area ratio at 2,3 %. Fiscal tightening, mainly limited to 2006 in Japan, will lead to a deficit at 5,5%.JEL codes: F01, E6.
      • Débat sur les perspectives économiques - p. 197 accès libre
    • La croissance espagnole est-elle soutenable ? - Sabine Le Bayon p. 203 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis le milieu des années 1990, et contrairement aux craintes d'un certain nombre de pays européens plus avancés, l'Espagne a fait figure d'excellent élève au sein de l'Union européenne : sa croissance a été très forte, l'assainissement des finances publiques a été remarquable et le taux de chômage a entamé une décrue durable. Cette performance a été en grande partie fondée sur une conjonction exceptionnelle de facteurs favorables (montée en puissance des fonds structurels, baisse importante des taux d'intérêt) et s'est principalement appuyée sur la construction et des services peu productifs. Le rattrapage espagnol a reposé sur l'emploi et sur le renforcement de la spécialisation de l'économie dans des secteurs à faible valeur ajoutée, la productivité du travail s'éloignant au contraire du niveau moyen européen. L'Espagne a donc de moins en moins pu compter sur la faiblesse de ses coûts, qui était à la base de son attractivité et de son développement, du fait d'une inflation toujours plus élevée que celle de ses principaux partenaires européens. De plus, la concurrence des pays de l'Est s'est révélée de plus en vive. De ce fait, le solde extérieur n'a cessé de se creuser depuis la fin des années 1990.Cet article vise à présenter le mode de croissance qui a émergé en Espagne depuis le milieu des années 1990 et à rendre compte de ses succès et de ses limites. Il en ressort que la croissance actuelle, tant au niveau de sa composition que de son ampleur, n'est pas soutenable à moyen terme, puisqu'elle est basée sur des facteurs favorables qui ne se renouvelleront pas et qu'elle a conduit à des déséquilibres croissants (forte hausse de la dette des ménages, surévaluation des prix immobiliers, déficit courant record). Ceci implique qu'un rattrapage en termes de productivité est désormais indispensable pour que la convergence espagnole vers l'Union européenne se poursuive.
      This article aims to explain why Spanish growth has been so high since the mid-90s (with a significant reduction in public deficit and the unemployment rate), but also why it is not sustainable in the long term. Indeed, growth has recently been greatly dependent on European structural funds and an expansive monetary policy. Furthermore, it has induced severe imbalances (increasing current deficit and household debt, thus generating a house price bubble). For the catching-up towards the European Union to continue, higher productivity growth is necessary.JEL codes: E2, O52.
    • L'égalité des femmes et des hommes en entreprise - De nouvelles avancées dans la négociation ? - Jacqueline Cocq, Alexis, Dantec et Florence Lévy-Hartmann p. 273 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis la loi du 9 mai 2001, une nouvelle phase dans les stratégies de négociation de l'égalité des femmes et des hommes est en œuvre. Le passage d'une égalité de droit à une égalité de fait est loin d'être réalisé, mais ce processus semble enclenché. On identifie en effet plus de cinquante accords d'égalité professionnelle signés en France depuis 2001, notamment dans les grands groupes. Les thèmes abordées sont nombreux : le recrutement, les carrières, la formation, les rémunérations ou l'articulation des temps. Selon les accords, nous avons repéré des degrés divers d'engagement des entreprises : stricte application du principe de non-discrimination ; suivi d'indicateurs sexués ; introduction d'un principe de proportionnalité et enfin objectifs quantifiés, voire « actions positives ». Il apparaît important d'observer comment ces engagements vont être déclinés et si les résistances sociales à l'intégration de l'égalité des femmes et des hommes dans l'entreprise, par tous les partenaires sociaux, seront effectivement levées, ce qui est encore loin d'être le cas.
      The adoption of the 9 May 2001 law led to a new phase in strategies for negotiating equality. The transition from equality in law to de facto equality is far from being achieved, but the process now appears to be underway. Since 2001, more than 50 occupational equality agreements have been signed in France, especially in major groups. Many different topics are covered, including recruitment, careers, training, pay and work-life balance. Companies' commitments vary from agreement to agreement: strict application of the principle of non-discrimination; monitoring of gendered indicators; introduction of a principle of proportionality; quantified objectives and, even, “affirmative action”. It is important to observe how such commitments will actually be implemented and whether existing resistance to gender mainstreaming in companies by all of the social partners will be lifted — which is currently still far from being the case.JEL codes: J16, J 52, J53.
    • Combien tu m'aimes ? Pour une analyse économique de la politique cinématographique française - Jacqueline Laufer et Rachel Silvera p. 245 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'analyse économique des différents marchés de la filière cinématographique et audiovisuelle révèle certaines défaillances. Leur fonctionnement peine de surcroît à satisfaire à l'exigence culturelle, aujourd'hui internationalement validée. En effet, l'œuvre cinématographique est à la fois un produit marchand et une œuvre élément du patrimoine artistique : au-delà de la seule optimalité économique, surgissent alors des préoccupations de diversité, de qualité ou de renouvellement des talents et des conventions artistiques.La politique cinématographique française entend concilier une politique à visée culturelle avec une intervention économique corrective, même si l'affichage de cette dernière n'est pas toujours intelligible. Le plan Lang oriente la politique française vers des impératifs industriels en 1989 tels que le renforcement des structures nationales et l'accent porté sur la production de films à gros budgets, sans pour autant justifier économiquement ces directions. Ambiguë, la politique de la France fait alors l'objet de remises en cause, tant au sein de l'OMC que de la part de la Commission européenne. Si les dispositifs culturels sont peu remis en cause, les instruments industriels sont décriés comme protectionnistes par la première, et contraires à la constitution du marché unique par la seconde.Une évaluation des principaux instruments de la politique cinématographique s'impose alors comme préalable à toute négociation portant sur la réforme du système. L'avance sur recettes, aide sur critères sélectifs corrige bien les lacunes culturelles des marchés cinématographiques en soutenant la qualité de la production et en encourageant le renouvellement des talents. À ce titre, elle doit être préservée, voire étendue, et son mécanisme sélectif doit être valorisé au sein de l'architecture globale de la politique publique.
      An economic analysis of the audiovisual and cinematographic markets shows some failure. Moreover, these markets do not satisfy to cultural imperatives, such as diversity, although theses imperatives are accepted practically all around the world : a film is both a good and a piece of art.French cinematographic policy tries to conciliate these divergent objectives, even if the industrial goal is often covered. The ‘plan Lang' oriented the French policy toward some industrial explicit goals in 1989. This ambiguity weaken the French interventionist policy at the WTO or at the European Commission. If the cultural part is most of the time finally accepted, the industrial part is often the target of protectionist accusations.However, an economic evaluation of the main instruments of this politic is necessary for further discussion, especially for mechanisms with disputable effects, especially when they encourage concentration.JEL codes: D61, F02, H23, H41, L13, L82, Z11.
    • L'immatériel richesse des nations - Thomas Melonio et Xavier Timbeau p. 329 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le capital humain joue un rôle croissant dans les économies modernes, incitant les nations à y consacrer une part croissante de leur PIB. Les dépenses publiques d'éducation constituent pour les États un investissement, puisqu'elles sont sources, à terme, de croissance économique et de recettes fiscales. L'investissement public en éducation devrait donc donner lieu à la constitution d'un actif. Ce n'est aujourd'hui pas le cas. Cet article tente d'y remédier et propose deux méthodes d'évaluation du capital éducatif français depuis les années 1970. La première approche s'inspire de la comptabilité traditionnelle des entreprises : l'actif éducatif est valorisé en fonction du coût de sa constitution, et se déprécie au cours du temps. La seconde méthode assimile l'État à un optimisateur fiscal et valorise le capital éducatif par les flux futurs anticipés de recettes fiscales. Dans les deux cas, nous constatons une forte augmentation du capital éducatif français depuis le début des années 1970, d'environ 60 points de PIB, pour culminer autour de 140 points de PIB au début des années 2000. Ceci s'explique avant tout par la progression du niveau des diplômes, mais aussi par l'accroissement de la taille moyenne des cohortes. En projection, nous estimons que ce stock a atteint un plafond, et devrait progresser modestement dans les vingt prochaines années avant de décliner sous l'effet du rétrécissement de la taille des cohortes et de la stagnation observée du niveau des diplômes.
      Human capital plays an increasing role in modern economies, so that education often is the largest spending of States. These spendings imply an asset whereas not accounted for. We estimate the evolution of the stock of French educational capital from 1971 to 2050 with two approaches. In the first one, educational capital is calculated as the accumulation of educational spendings, depreciated each year at an estimated rate. The second method assimilates States with fiscal optimizers and estimates educational capital through expected fiscal revenues. Both methods show a strong increase in French educational capital from 1971 to 2002, by roughly 60 GDP percentage points. Today, French educational capital would be worth around 140 percentage. This amount is expected to grow slighlty over the next 20 years, with highly educated generations replacing low educated ones, and to diminish afterwards with an anticipated decline in generation sizes.JEL codes: I20, H54, H63.