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Titre "Les modalités de changement dans le système éducatif français".
Auteur Georges Solaux
Mir@bel Revue Politiques et management public
Numéro vol. 20, no 2, juin 2002
Rubrique / Thématique
Reconfigurer l'action publique : big bang ou réforme ?
Mots-clés (matière)arbitrage enseignement Etat gestion publique ministère politique de l'éducation système éducatif
Mots-clés (géographie)France
Résumé Dans l'Education nationale, tout se passe comme si les décisions politiques prises étaient naturelles, comme si la solution retenue s'imposait, comme si la rationalité développée par le décideur concentrait l'ensemble des vertus traditionnellement attachées au concept même de rationalité. Mais de quelle rationalité s'agit-il en réalité ? Les études effectuées sur les systèmes éducatifs français et francophones semblent montrer que les déterminants internes aux systèmes l'emportent sur les déterminants externes, comme si la logique propre et spécifique du système éducatif constituait le moteur nécessaire et quasi suffisant de toute évolution. Les différents protagonistes développent des arguments essentiellement fondés sur leur propre idéologie et s'organisent pour structurer des décisions aux niveaux national, régional et local qui leur apportent des avantages. Le concept de causalité unique tend ainsi à s'effacer pour laisser place à la notion d'interactionnisme entre les acteurs porteurs d'intérêts divergents ou contradictoires. Le social pénètre donc l'école par les conceptions et idéologies que véhiculent les acteurs intéressés à, et par son fonctionnement. Un ministère apparaît ainsi comme un lieu de rencontre d'acteurs opposés, comme un lieu de gestion des conflits. Les arbitrages rendus par les ministres s'apparentent de ce fait souvent à des exercices de mesure des rapports de force sociaux. L'analyse des relations qui s'installent entre les niveaux de réalité macro et mésoscopiques montre que si le niveau central peut imposer un certain nombre de choix aux acteurs locaux et régionaux, en retour, les solutions proposées par ces derniers font évoluer les projets de réglementation en cours de rédaction. Le système fonctionne en autonomie quasi relative. Les acteurs semblent s'en satisfaire. Doit-on pour autant continuer à se contenter de la place laissée à l'idéologie ?
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/pomap_0758-1726_2002_num_20_2_2718