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Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest Mir@bel
Numéro Vol. 9, 4, 1978
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Quelques commentaires sur les mécanismes verticaux et horizontaux dans l'économie soviétique - Aron Katsenelinboigen p. 7-19 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'efficacité d'un système économique peut se caractériser par le maintien et le développement des conditions et mécanismes divers permettant au système de fonctionner. La gestion bureaucratisée tend à l'unification de ces conditions et mécanismes. Celle-ci est typique de l'Union Soviétique. On peut analyser les mécanismes économiques de plusieurs points de vue. L'article est centré sur la classification des mécanismes économiques en fonction du degré auquel, dans une interaction, un agent doit se soumettre à la volonté d'un autre. On distingue notamment les mécanismes verticaux et horizontaux. Le concept de « mécanismes verticaux et horizontaux » est plus général que celui de « plan et marché ». Les mécanismes horizontaux ? outre les marchés ? incluent les mécanismes horizontaux centralisés et les mécanismes décentralisés non-marchands. On peut examiner ces mécanismes du point de vue des institutions économiques générales ? les invariants ? et de leurs différents modes de formation. La coordination des activités des agents dans un système économique peut être réalisée par l'intermédiaire de « médiateurs verticaux » (par exemple le gouvernement) ou de « médiateurs horizontaux » (par exemple des services intermédiaires comme le marché financier, etc.). La coordination gouvernementale de l'activité des agents n'implique pas obligatoirement une coercition au sens strict de ces agents. L'Etat, compte tenu de l'atmosphère politique, peut se contenter de recommander un plan économique, c'est-à-dire de promouvoir une « planification indicative ». L'utilisation des paramètres en valeur dans les mécanismes économiques n'est pas une prérogative du marché. Elle peut exister également dans les mécanismes verticaux de planification. Dans le système économique soviétique, les paramètres en valeur sont perturbés. C'est ce que montrent les incohérences (a) entre le principe plus ou moins hiérarchique de planification des inputs et des outputs et la distorsion de la hiérarchie dans le système de fixation des prix et (b) entre l'utilisation des mécanismes horizontaux pour désagréger les produits en termes physiques et des mécanismes verticaux pour fixer les prix des produits désagrégés. L'imperfection des mécanismes verticaux de planification des paramètres en valeur dans l'économie soviétique limite la possibilité d'une utilisation efficace des mécanismes horizontaux. Le chômage, la concurrence et l'inflation font également partie des mécanismes verticaux de l'économie soviétique. Le gouvernement répond au chômage en recourant au sous-emploi. Cette solution a des conséquences à la fois positives et négatives (réduction de la responsabilité individuelle, alcoolisme, etc.). La concurrence entre les entreprises joue dans une situation où la demande excède l'offre, ce qui en limite considérablement l'efficacité. L'inflation est planifiée en économie soviétique tout en étant réprimée, ce qui menace la stabilité de l'économie.
      Some Comments on Vertical and Horizontal Mechanisms in the Soviet Economy. The effectivness of an economic system could be characterized by the maintenance and expansion of the variety of conditions and mechanisms by which the system functions. Bureaucratized management tends toward the unification of these conditions and mechanisms. The latter situation is descriptive of the Soviet Union. Economic mechanisms may be analyzed from several perspectives. This paper focuses on the classification of economic mechanisms from the standpoint of the extent to which one participant in an interaction is obligated to submit to the will of another. In particular, vertical and horizontal mechanisms are distinguished. The concept of «vertical and horizontal mechanisms» is more general than the concept of «plan and market.» Horizontal mechanisms ? in addition to markets ? include centralized horizontal mechanisms and decentralized nonmarket mechanisms. These mechanisms may be examined from the standpoint of general economic institutions ? invariants ? and the different methods of their formation. The coordination of the activities of participants in an economic system can be accomplished by means of «vertical mediators» (e.g. the government) or by «horizontal mediators» (e.g., intermediary agencies such as a stock market, etc.) Government coordination of the activities of the participants does not necessarily imply strict coercion of them. Depending upon the political atmosphere, the State could merely recommend an economic plan, i.e., «indicative planning.» The utilization of value parameters in economic mechanisms is not a prerogative of the market. Such parameters can also be used in vertical planning mechanisms. In the Soviet economic system the value parameters are disturbed. This is evident in inconsistencies (a) between the more or less hierarchical principle of planning of inputs and outputs and the distortion of the hierarchy of price setting and (b) between the usage of horizontal mechanisms to disaggregate the products in physical terms and vertical mechanisms to set prices on disaggregated products. The imperfection in the vertical mechanisms of the planning of value parameters in the Soviet economy reduces the possibility of effective usage of horizontal mechanisms. Unemployment, competition, and inflation are also a part of Soviet vertical economic mechanisms. The governmental reaction to unemployment is to resort to underemployment. This has both positive and negative consequences (reduction of individual responsibility, alcoholism, etc.). Competition between enterprises occurs in a situation in which demand exceeds supply, thereby tremendously reducing its efficiency. Inflation is planned in the Soviet economy but is repressed ? a state which threatens the stability of the economy.
    • Le loisir dans les comparaisons intersociétales. - Blanka Vavakova p. 21-49 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'objectif de l'article est double : d'une part, l'analyse et l'évaluation critique des cadres de référence théoriques permettant d'étudier le phénomène du loisir dans les sociétés ayant des systèmes sociaux différents ; d'autre part, la confrontation d'un certain nombre de données empiriques concernant le loisir dans les sociétés occidentales et dans les sociétés soviétiques, comparables par leur développement économique et culturel (la France et la Tchécoslovaquie). La recherche comparative des tendances évolutives du loisir dans les conditions du stade industriel et « post-industriel » est tributaire de la problématique s 'exprimant en termes de « convergence ou divergence ? » des sociétés de type capitaliste et de type socialiste. Les hypothèses prévisionnelles formulées au sujet de l'évolution du loisir dans ces deux types de société se réfèrent à des cadres théoriques qui soit privilégient le rôle du développement de la technique, de la technologie, des « forces productives », soit considèrent la nature des rapports sociaux comme un facteur déterminant de l'évolution sociale. Dans la première perspective, les similitudes quantitatives du loisir entre les sociétés occidentales et les sociétés soviétiques ne sont pas examinées comme des iso- morphismes structuraux, pouvant avoir des contenus qualitatifs distincts, mais comme des phénomènes identiques, communs aux sociétés industrielles ; les différences observées sont prises pour des phénomènes secondaires, voire résiduels. Dans la deuxième perspective, l'évolution du loisir est supposée correspondre à la nature des rapports de production : si l'on présume que les sociétés capitalistes et socialistes sont opposées de ce point de vue, le caractère du loisir le sera considéré également ; si l'on ne reconnaît pas la nature effectivement socialiste aux sociétés qui s'en réclament, le caractère du loisir ne peut pas en différer. Les comparaisons concrètes au niveau de l'évolution de la durée du travail, des activités du temps libre et de la consommation, de la différenciation sociale dans le temps libre, de la signification du loisir, entre la société française et la société tchécoslovaque que l'auteur présente dans l'article, montrent que la problématique des tendances évolutives des sociétés industrielles contemporaines ne peut pas être posée en termes de « divergence-convergence ». Ces termes connotent des préoccupations plutôt idéologiques, dans la mesure, où ils induisent l'idée de l'évolution linéaire soit dans le cadre d'un seul modèle de société industrielle, soit dans le cadre du modèle « capitaliste », d'une part, et du modèle « socialiste », d'autre part. Du point de vue sociologique, il est plus pertinent de se demander quelles sont les tendances invariantes de l'évolution des sociétés modernes et quelles sont celles qui se réfractent et qui se modifient en rapport avec le système social et culturel. Si les possibilités du loisir dépendent des ressources libérées par le développement économique dans les deux types de société en question, le loisir est en même temps profondément ancré dans les contradictions structurales, propres à chacun des systèmes sociaux.
      Intersocietal Comparisons of Leisure (The Cases of Czechoslovakia and France) The dual aim of this article is to analyze and critically evaluate the theoretical models used to study the phenomenon of leisure in societies with different social systems and to compare a certain number of empirical data concerning leisure in Western and Eastern European societies, comparable in their economic and cultuial development ? France and Czechoslovakia for example. The comparative research of the evolutional tendencies of leisure at the industrial and post-industrial stage is approached from a hypothesis expressed in terms of «convergence» or «divergence» of the capitalistic type or the socialistic type of society. The preliminary hypotheses formulated about the evolution of leisure in the two types of society are based on theoretical suppositions where emphasis is placed either on the role of technical and technological development, of the productive forces; or on the nature of social relationships as the determining factor in social evolution. According to the first premise, the quantitative similarities of leisure between Western and Eastern European societies are not examined as structural isomorphisms, having a distinctive qualitative content, but as identical phenomena, common to industrial societies. The differences observed are considered as secondary or residual phenomena. According to the second premise, the evolution of leisure is supposed to correspond to the nature of production relationships: if it is presumed that capitalist and socialist societies are in opposition on this point, the character of leisure will also be ; if on the other hand the effectively socialistic nature of the societies which claim to be socialist is not recognizable, it follows that the character of leisure can only differ. Comparison of concrete factors of evolution such as, the hours worked, free time activities and consumption patterns, social différenciations in free time activities, the meaning of leisure in the French and the Czechoslovakian societies as presented by the author in this article, shows that the problem of the evolutional tendencies of contemporary industrial societies cannot be formulated in terms of «divergence-convergence». These terms have an ideological significance in that they infer the idea of lineary evolution either within the framework of one model of industrial society, or in the capitalistic model on one side and the socialist model on the other. From the sociological point of view the question arises as to which are the invariable tendencies of evolution of modern societies and which are those which are refracted and modified by the social and cultural system. If the possibilities for leisure depend on the resources offered by economic development in both types of society, leisure is at the same time tightly bound by structural contradictions, inherent to each of the social systems.
    • Les congés payés en Pologne - Alexander Matejko p. 51-63 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Comment les gens désirent passer leurs vacances et ce qu'il en est en réalité permet de mieux connaître une société. En Pologne populaire, le gouvernement organise directement ou indirectement les congés des travailleurs et de la jeunesse, du moins les types d'activités de loisir qui sont censés promouvoir l'égalité et répondre en même temps à l'intérêt public. Les syndicats contrôles par le gouvernement et les entreprises nationalisées offrent aux travailleurs des séjours à un prix très raisonnable dans l'hôtellerie qu'ils gèrent. Les données tirées d'enquêtes montrent que les prestations financées par l'Etat ont été utilisées inégalement par les diverses couches sociales. Contrairement aux vœux du gouvernement, beaucoup plus d'employés que d'ouvriers en ont profité pendant de longues années. Compte tenu de l'accroissement du niveau général d'éducation et de l'influence des modes de vie typiques de l'intelligentsia, les gens préfèrent de plus en plus les vacances qu'ils organisent eux-mêmes. Ils désirent acheter une voiture, voyager à l'étranger et notamment dans les pays capitalistes, construire leur propre maison. Les équipements patronnés par l'Etat sont peu à peu réservés à des personnes qui pour certaines raisons d'ordre social ou individuel sont incapables de s'offrir des vacances plus attrayantes. Il en découle que le collectivisme socialiste encouragé par l'Etat a échoué dans le domaine du loisir de masse. Il reste à se demander pourquoi.
      Annual Holidays in Poland. What people want to do during their vacations and what finally comes of it says a lot about their society. In socialist Poland the government directly or indirectly sponsors such vacations of the working people and the youth which are supposed to contribute to egalitarianism as well as to the public interest. The government controlled trade unions and the national enterprises maintain their holiday hostels available to the employed people at a very reasonable rate. The survey data show that the state sponsored holiday facilities have been unequally utilized by people from various social strata. Contrary to the state policy these facilities for many years have been much more used by the white collar workers than by the blue collar workers. With the growth of general education in the whole society and under the influence of social patterns typical for intelligentsia, people give more and more preference to the holidays arranged by themselves privately. They want to own a car, to visit the foreign countries, especially the capitalist West, to built their own family houses. The state sponsored holiday facilities become a domain of people who for some social or individual reasons are not able to find for themselves something more attractive. This means that the state sponsored socialist collectivism has failed to a large extent in the field of mass leisure. The question remains why did it happen.
    • Le suicide en Pologne - Maria Jarosz p. 65-101 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'étude concerne les suicides réussis, constatés et déclarés par les autorités médicales et juridiques pendant les dernières vingt années. Il s'agit d'une étude sociologique qui montre l'ensemble du phénomène, tant du point de vue dynamique qu'en fonction des données les plus récentes. Le nombre de suicides réussis est passé au cours des années de référence de 1 310 à 3 912 ce qui constitue une croissance de 240 % par rapport à une population de 100 000 habitants. Il faut remarquer que les suicides se sont multipliés par 2 en ville et par 3 à la campagne. L'âge du suicide a nettement baissé, notamment dans la tranche d'âge la plus jeune (10-14 ans) où le nombre d'actes a été multiplié par 4 (par 3 pour les 15-19 ans). Remarquons avec intérêt que la Pologne est l'un des pays où les femmes se suicident très rarement : 1 femme pour 4 hommes en 1973 et même 1 pour 5 en 1977. Les données permettent également d'analyser le phénomène comparativement aux autres pays, tant en ce qui concerne le suicide que les relations entre le suicide et les homicides en Pologne et dans le reste du monde.
      Suicide in Poland. , This study concerns successful suicides, declared and confirmed by medical and legal authorities over the past twenty years. It is a sociological inquiry covering the whole phenomenon, from the dynamic point of view in function of the most recent data. The number of successful suicides increased during the period under consideration from 1 310 to 3 912, a growth of 240 % for a population of 100 000. It is noteworthy that suicides have doubled in the cities and tripled in the rural areas. The age for suicide is significanthy lower, namely in the youngest age group (10-14 years) where it is four times higher (three times for the 15-19 years). It is also of interest that women rarely commit suicide in Poland: one woman for four men in 1973 and one for five in 1977. The results obtained also make it possible to compare the phenomenon of suicide and its relationship to homicide in Poland with that of other countries of the world.
    • Le problème ouvrier en Pologne - Jan B. de Weydenthal p. 103-128 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'intéresse à la signification politique de l'agitation ouvrière en Pologne. Les manifestations ouvrières massives et les protestations récentes contre les décisions économiques du gouvernement, par exemple en 1970-1971 et 1976, ont provoqué de sérieuses difficultés politiques et amené le gouvernement à changer de stratégie. On pense que les principales difficultés résultent de l'absence d'institutions politiques capables de représenter de manière adéquate les intérêts socio-économiques des ouvriers. Les institutions existantes, telles que les syndicats ou les conseils ouvriers, n'ont pas réussi à établir une véritable liaison entre les ouvriers et le gouvernement. L'analyse est centrée sur les choix qui doivent être faits par les autorités politiques- Tant que le gouvernement ne créera pas des voies institutionnelles qui pourraient offrir aux ouvriers la possibilité de participer réellement à la formulation des politiques dont dépend leur situation économique, des mouvements périodiques de protestation vont continuer à éclater. Cette menace persistente de perturbations politiques sape l'efficacité des actions gouvernementales et peut, finalement, mettre en danger la stabilité même du système.
      The Workers Problem in Poland. This article is concerned with the political significance of workers' unrest in Poland. Recent mass workers' protests against government economic decisions, such as in 1970- 1971 and 1976, created serious political problems and led to changes in policies. The main difficulties, it is argued, result from the absence of political institutions which could adequately represent socioeconomic interests of the workers. The existing institutions, such as trade unions or workers' councils, failed to establish effective links between the workers and the government. The discussion focuses on the choices which have to be made by political leadership. As long as the government fails to create institutional channels through which the workers could achieve a real voice in the formulation of policies that determine their economic position, periodic outbursts of protest will continue to erupt from time to time. Such persistent threat of political disruptions undermines the effectiveness of government operations and may ultimately endanger its stability.
    • Le contrôle de l'Etat et du peuple en Bulgarie - Nicole Gain p. 129-145 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le système de contrôle mis en place par le droit socialiste connaît l'institution du contrôle populaire dont la mission est de supprimer les inconvénients du mauvais fonctionnement de l'administration d'une part en s'assurant que l'activité des services correspond à la politique choisie conjointement par les instances centrales du gouvernement et du parti, d'autre part en initiant les citoyens à la gestion des affaires publiques pour établir une liaison entre l'administration en tant qu'organisation professionnelle et les citoyens en tant que bénéficiaires de ses prestations. Cet objectif très général affecte la nature du contrôle populaire : il présente à la fois les caractères d'un contrôle administratif effectué par les fonctionnaires spécialisés disposant d'un pouvoir de contrainte et les caractères d'un contrôle social reposant sur les informations fournies par les citoyens en fonction d'une norme plus ou moins précise de gestion efficace du service. Il a pour fonction d'aider les organes du parti et de l'Etat à vérifier systématiquement l'exécution réelle de leurs directives, à organiser le développement de l'économie et enfin à maintenir la discipline d'Etat et la légalité socialiste aussi bien dans le secteur productif que dans le secteur administratif. Historiquement, le contrôle populaire a été mis en place en Union Soviétique en 1920 sous le nom d'Inspection ouvrière et paysanne ; depuis lors, il a été introduit dans l'ensemble des démocraties populaires et, en particulier, en Bulgarie en 1948. Le texte actuellement en vigueur est la loi du 12 juillet 1974. Elle crée une administration autonome dont les organes centraux ? composés de spécialistes ? remplissent des fonctions de contrôle hiérarchique sur l'ensemble des institutions publiques et disposent des pouvoirs qui lui sont attachés, tandis que les organes locaux ? composés d'un personnel non spécialisé ? remplissent des fonctions d'information et de liaison qui caractérisent les inspections. On constate donc que le texte crée à l'intérieur d'une même institution deux types d'organes de contrôle: ceux qui à la base exercent des compétences d'inspection dans le cadre de structures assimilables à celles d'une organisation sociale et ceux qui, à l'intérieur des structures classiques de l'appareil étatique, disposent de compétences de contrôle.
      State and People Control in Bulgaria (the Act of July 12, 1974) The system of control provided for under the law in socialist countries calls for popular control of state administration to avoid inefficient functioning of its services. This popular control is to assure that the activities of the services correspond to the policies jointly adopted by central authority and by the party. It is also designed to initiate the citizens in the management of public affairs and to establish a link between the administration as a professional organization and the citizens as the beneficiaries of its activities. This twofold objective affects the nature of popular control: it has both the characteristics of an administrative control put in place by specialized civil services as a measure of constraint and those of a social control dependent on information furnished by the citizens based on more or less definite norms of effective management of the services. The function of this control is to aid the party organs and the state to verify systematically that directives are executed to stimulate the growth of the economy and to maintain state discipline and socialist legality in both the productive and the administrative sector. Historically popular control was established in the USSR in 1920 under the title of Inspection by the Workers and Peasants. Since then it has been implemented in all the people democracies and namely in Bulgaria in 1948. The text now in vigor was established by the Act of July 12, 1974, which provided for the creation of an autonomous administration whose central services, composed of specialists, exercise a general control over all the public institutions. These organs have certain powers to act, while the local services, composed of non-specialized personnel, supply the information and liaison services connected with the inspections. The fact is therefore that the text provides for two types of control within the same institution: the one at the base, responsible for the inspections, which can be assimilated with a social organization and the one which, within the traditional structures of the state apparatus, exercises the control.
    • The Annual Register (Edmund BURKE ?). Sur la décadence et la renaissance de la Pologne au XVIIIe siècle - Wiktor Sukiennicki p. 147-178 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Au xvme siècle, les événements se produisant en Pologne ont été largement analysés dans V Annual Register de Londres, qui décrivait en une « narration connexe » les principaux événements affectant les différents pays du monde. Cette publication a été lancée en 1758 par Edmund Burke, qui l'a édité seul pendant plusieurs années ; il en a ensuite, jusqu'à sa mort, « inspiré et dirigé la composition » par l'intermédiaire de ses amis les plus proches. Pour les lecteurs de l'époque, il s'agissait d'un ouvrage de référence sur le passé immédiat et pour les historiens, un récit ininterrompu d'événements relatés par des personnes qui reflétaient l'esprit de leur temps. Les analyses de Burke sur la Pologne se sont avérées très pertinentes. Comme pour l'Inde et l'Amérique, il a longuement étudié les caractéristiques historiques, politiques, sociales et religieuses du pays avant de se mettre à écrire de manière approfondie sur le sujet. Au cours des années 1760, les chapitres sur la Pologne étaient plutôt critiques. La Pologne apparaissait comme un pays où l'idée de liberté avait été portée à des extrêmes, cette liberté étant d'ailleurs très injustement répartie, ce qui a mené à l'anarchie et aux guerres civiles, encouragées et provoquées par des voisins cupides. Avant le premier partage de 1772, Y Annual Register a affirmé à plusieurs reprises que la vie était devenue insupportable pour les individus en Pologne et qu'ils préféraient n'importe quel régime ? même le joug de l'étranger ? aux calamités qui fondaient quotidiennement sur eux. Par la suite, cependant, le partage fut qualifié par VA.R. de crime international abominable et de « première brèche sérieuse dans le système politique moderne de l'Europe ». Après avoir affirmé en 1769 que « seul un miracle » pourrait sauver la Pologne et en 1774 qu'elle était « irrémédiablement ruinée en tant qu'Etat », VA.R. n'a plus rien dit de ce malheureux pays pendant près de vingt ans. Au cours de cette période, Burke a poursuivi une brillante carrière politique et s'est assuré une célébrité mondiale en publiant ses Reflections on the French Revolution. Des trois révolutions presque simultanées en Amérique, en France et en Pologne, Burke détestait la seconde mais admirait la troisième qui constituait, en fait, une application pratique de sa propre théorie de l'Etat comme structure à développement organique. Dans son Appeal of the New Whig to the Old Ones, il louait grandement la Constitution polonaise de Mai 1791. Mais en tant que politicien, sa situation devenait difficile. Quand en 1793, lors des débats à la Chambre des Communes, son ami de longue date Charles Fox suggéra que l'Angleterre vienne à l'aide de la Pologne au lieu de partir en guerre contre la France, Burke s'y opposa catégoriquement. Après un silence prolongé, des comptes-rendus détaillés des événements polonais apparurent à nouveau dans les A.R. pour 1791 et 1795. Comme d'habitude, ils étaient anonymes mais témoignaient de la compétence de leur auteur sur les affaires polonaises et contenaient des détails peu connus. Contrairement aux textes des années 1760, ils n'étaient pas critiques mais plutôt flatteurs pour la Pologne, ses habitants et son mo- n arque. Ils se terminaient par des « Réflexions » générales et déploraient cette circonstance si commune dans l'histoire, le triomphe du mal sur le bien. Qui en était l'auteur, exprimant indubitablement les opinions de Burke ? Les chercheurs anglo-saxons qui sont en train d'étudier la vie et les écrits de Burke confessent qu'« aucun spécialiste de Burke n'a encore déterminé de manière totalement satisfaisante, pour lui-même et pour les autres, la participation de Burke à VA.R. jusqu'aux environs de 1795 ». Ils considèrent cependant qu'il serait « erroné de supposer que Burke ait eu la seule responsabilité de l'ensemble des textes sur la Pologne jusqu'à une date aussi tardive que 1795 » et ne sont pas certains qu'il y ait eu « la moindre phrase écrite personnellement par Burke ». Cette extrême prudence est digne d'admiration. Mais plusieurs indices montrent qu'Edmund Burke a rédigé ou édité ou inspiré les chapitres sur la Pologne dans les Annual Registers, non seulement dans les années 1760 mais aussi 1790. De toute manière, cette hypothèse prévaudra tant qu'il ne sera pas définitivement prouvé qu'une autre personne en a été l'auteur.
      The Annual Register (Edmund Burke ?) : on the Decadence and the Renaissance of Poland in the 18th Century. In the 18th century, the current events in Poland had been extensively reviewed in the London Annual Register, which described «into one connected narrative» the most important happenings in different countries of the world. It was initiated in 1758 by Edmund Burke who edited it singlehanded for some years, and then, until his death, «inspired and directed its composition» through his closest friends. For contemporary readers it was a reference book on the immediate past, and for the historians an uninterrupted record of events by writers who reflected the outlook of the time. Burke's apprehension of Poland has proved remarkably accurate; as with India and America, he thoroughly acquainted himself with the historical, political, social, and religious circumstances affecting that country and he clearly studied them for a number of years before he wrote on that subject at length. In the 1760s the chapters on Poland had been rather critical. Poland was presented as a country where the idea of liberty had been carried to the extreme and most injustly distributed, and this led to the anarchy and civil wars, encouraged and provoked by Poland's rapacious neighbours. Before the first partition in 1772, the Annual Register repeatedly affirmed that in Poland the life for individuals had become unbearable, and that they would prefer anything ? even a foreign yoke ? to the calamities to which they were everyday subject. Subsequently however, the partition was qualified by the Annual Register as a most horrible international crime and «the first great breach in the modern political system of Europe». After having stated in 1769 that «only a miracle» could save Poland, and in 1774 that she was «irretrievably ruined as a state», for nearly two decades the Annual Register stopped writing about that unhappy country. During those years, Burke had made a great political carrier and became world famous as the author of the Reflections on the French Revolution. Out of the three nearly simultaneous revolutions in America, France and Poland, Burke hated the second but admired the third which was, in fact, a practical application of his theory of the state as an organical developing body. In his Appeal of the New Whig to the Old Ones he prized highly the Polish May Constitution of 1791, but his position as a practical politician became rather difficult. When, in 1793, during the debates in the House of Commons, his years-long friend, Charles Fox, suggested that England should assist Poland instead of making war with France, Burke opposed categorically. After prolonged silence, extensive reviews of the events in Poland appeared in the Annual Registers for 1791 and 1795. According to general rule, they were anonymous, but revealed the author's proficiency in Polish affairs and contained some little known details. Unlike the writings of the 1760's, they were not critical, but rather flatterous for Poland, her inhabitants and their monarch. They concluded by general «Reflections» and deplored an event so common in history, as the triumph of the wrong over the right. Who was their author, undoubtedly expressing the opinions of Burke? The Anglo- Saxon scholars, who still labourously study the life and writings of Edmund Burke, confess «that no Burke scholar has yet worked out to his and anyone else's satisfaction the full truth about Burke's involvement with the Annual Register to around 1795»; they consider, however, it «unwise to assume that Burke was responsible for all the writings on Poland up to a date as late as 1795», and are not sure whether «any single sentence was Burke's.» Such an extreme prudence is worthy of admiration. However, several clues show that Edmund Burke wrote, or edited, or inspired, the Polish chapters in the Annual Registers not only in the 1760's but also in the 1790's, and this hypothesis will prevail as long as it will not be positively proved that some other person than Burke was their author.
  • Revue des livres

  • Résumés des articles (en français et en anglais) - p. 189-198 accès libre
  • Sommaire général pour l'année 1978 - p. 199-200 accès libre